Auteure : Amanda A Fox
Série : Stranger Things
Couple : Billy/Steve (principal) + Jonathan/Nancy (secondaire)
Genre : Drame/Romance
Résumé : Nancy était tétanisée. Elle n'avait jamais vu Steve Harrington agir comme ça, et son attitude lui brisa le cœur. Pas pour elle, non, mais elle avait mal pour lui. Steve n'aurait jamais dû venir à cette soirée dans le but de se saouler et oublier, jamais. À présent, tout le monde était au courant quant à la relation secrète qu'avait Steve, le rideau était levé.

Petit blabla introductif : Coucou ! L'année dernière j'avais écrit un petit OS sur ce ship, et j'avais vu que ce couple avait l'air assez aimé, de ce fait je me suis lancée dans une fanfic plus conséquente en attendant la saison 3 en juillet :-)

Le rating est M surtout pour le langage… hein ne dites jamais à la maison les vilains mots que vous allez entendre plus bas ! Et pour quelques scènes plus ou moins explicites (aussi pour les sujets durs abordés). Mais si jamais il y a un quelconque lemon je préviendrais en début de chapitre, pas de soucis à ce niveau-là !

Cette fic va aussi traiter l'homophobie, qui était plus beaucoup plus récurrente dans les années 80, surtout quand on résidait dans le genre de petite ville qu'était Hawkins.

Il s'agit donc d'une fic se situant après la saison 2, quelques mois je dirais, l'été approche. J'espère donc que cette histoire va vous plaire et je vous souhaite une très bonne lecture :-)


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Chapitre 1
J'ai déjà embrassé un mec
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Une dizaine de voitures étaient garées près de la chaussée, gênant la place pour d'éventuels usagers, mais qu'importe, il était tard dans la nuit, et la pluie contraignait les citoyens à rester chez soi. Certains véhicules étaient le siège d'intimité, filles et garçons se délaissant aux plaisirs de la chair tandis que les autres étaient dans la grande villa au bout de place, à danser, boire, rire, fumer, chanter, parler, parier, s'embrasser.

La musique retentissait fort, néanmoins, les deux autres maisons qui se tenaient autour de cette place saturée de voiture en tous genres appartenaient soit à des retraités partis en vacances durant la période scolaire ou bien à cette famille de cinq enfants chez des amis durant le week-end, ainsi, personne ne viendrait se plaindre d'un potentiel tapage.

Mars 1985 était glacial et humide, les inscriptions aux grands écoles et universités se fermaient et les concours se préparaient, mais ce genre de soirée étudiante dans la maison d'un des adolescents les plus riches de Hawkins ne laissait personne indifférent.

Même Nancy Wheeler y participa, accompagnée par son petit copain Jonathan –ayant ouï dire que les soirées phosphorescentes valaient le détour niveau photographie- ainsi que d'une amie d'elle et Barbara, Emily. La Wheeler dansait sur place, gobelet rouge entre les mains, traits peinturés de couleur rouge sur les joues et le long de son nez, qui à la lumière noire laissaient apparaître les fluorochormes. Plus d'une fois Jonathan avait empoigné son appareil pour capturer quelques images de ces beaux motifs apposés sur son visage.

Autour de l'îlot de cuisine étaient placés une dizaine d'autres adolescents, plongés au milieu de la musique, tous verre à la main à s'adonner aux jeux du « je n'ai jamais » tout en riant et jurant. Le reste de la foule dansait et hurlait derrière eux, la joie battait de son plein. Et Nancy fut presque surprise de ne pas entendre la voix grave et agaçante d'un certain Hargrove qui pourtant ne ratait aucune soirée de cette envergure. Étrange. Mais elle était un peu trop éméchés à cet instant précis pour réellement y prêter attention.

Dans le groupe entourant l'îlot carré, il y avait Emily, Tommy, mais aussi, Steve Harrington à ses côtés, un éclair rouge traversant son œil gauche, lui aussi peinturé par la reine de la soirée avant qu'ils ne mettent les pieds dans le salon. Tess Martinez s'était faite plaisir.

Mais contrairement à elle, Steve paraissait bien plus touché par l'alcool. Certes, elle n'avait pas compté le nombre de verre qu'il avait pris jusque-là, mais elle pouvait parier que ça dépassait l'entendement. Combien de fois son ex-petit copain lui avait avoué tout bas qu'il tenait mal à l'alcool, hein ? Et puis, il sentait fort la nicotine et d'autres odeurs de fumée qu'elle craignait reconnaître, cependant, l'euphorie de la fête et la vodka qui brûlait dans le sang de Nancy l'empêchaient de réellement se concentrer sur la question.

Ce fut le tour d'un garçon de 12th grade, à côté de Tommy qui portait une casquette à l'envers ainsi qu'un débardeur bien trop grand pour lui qui dévoilait à tous ses muscles proéminents. Il tournoya une fois sur lui-même, adroitement tout en tenant son verre pour ensuite offrir aux autres joueurs un sourire mesquin.

« On va faire dans la simplicité, mais je veux vous voir toutes, mesdemoiselles, boire cul sec votre verre ! » s'exclama-t-il en se dandinant légèrement au rythme de la musique après avoir déposé son gobelet contre le rebord de la table.

Une des filles s'écria hilare qu'il avait intérêt à trouver la bonne question car elle n'était pas prête à boire cul sec le verre qu'elle venait à peine de se servir. Malgré la musique forte, ceux qui l'entendirent se mirent à glousser et le garçon à la casquette se lança donc.

« Je n'ai jamais embrassé un mec ! »

Tommy et un autre type à côté de lui pouffèrent en applaudissant l'originalité perdue et celui à la casquette éleva plusieurs fois ses mains en regardant les filles ricaner et déjà porter les verres à leurs lèvres pulpeuses ou bien cernées de rouge ou de rose.

C'était la règle. Si tu avais fait ce que la personne n'avait pas fait, alors tu devais boire.

« Allez, ça boit, ça boit, les meufs ! » s'enjoua un autre lycéen qui avait un bras tiré autour des épaules de sa copine qui leva les yeux au ciel avant d'obéir aux règles du jeu.

Nancy sourit avec fausse désolation, ayant bien évidemment déjà embrassé un garçon, et s'apprêta à boire quand elle vit du coin des yeux Steve bouger. Son cœur rata un battement lorsqu'elle pivota la tête et qu'elle le vit boire cul sec le reste de son verre d'alcool. Au début, la jeune fille fut la seule à le remarquer, totalement figée dans son geste, puis petit à petit d'autres joueurs s'en rendirent compte.

Impossible qu'il ait mal compris la règle du jeu. Il pratiquait ce genre de jeu d'alcool depuis des années déjà.

Steve Harrington jeta sans cérémonie le gobelet vide au milieu de la table et là, Nancy remarqua que quelque chose clochait. Ses joues étaient rougies, ses yeux tachés de veines écarlates tandis que ses pupilles étaient dilatées de façons incongrues. Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme et son estomac de serra. Elle aurait dû sentir que quelque chose n'allait pas.

« Harrington, tu veux nous faire croire que tu es pédé maintenant ? » ricana l'homme à la casquette toujours hilare et bien torché.

La plupart des participants le regardaient à présent sans y croire, et la musique était toujours aussi forte, tandis que la foule derrière eux se mouvait avec toujours autant d'énergie.

« Et ouais, j'ai déjà embrassé un mec, et plus d'une fois si vous voulez tout savoir ! » leur avoua Steve Harrington d'une voix rauque et traînante, mais horriblement loin de son intonation de voix habituelle ce qui raidit aussitôt Nancy. « Et qu'est-ce que ça peut vous foutre, hein ? »

Sans s'en rendre compte, Nancy Wheeler agrippa la veste noire cintrée de Steve, totalement ahurie par ce qu'elle entendait là. Elle connaissait Steve par cœur, bien plus depuis qu'ils avaient cassé et qu'ils étaient passés finalement au stade d'amis proches. Elle savait qu'il était totalement bourré, ça se sentait à sa voix, ses gestes lents et sa posture.

Mais avant que quiconque n'ait pu répondre à ça, pour la plupart déroutés par les paroles de l'ancien King du lycée, Steve se retourna brusquement vers Nancy, cette dernière fut donc contrainte de lâcher le tissu de sa veste.

« Ouais, Nance', ne fais pas cette tête là, ça fait des mois tu me harcèles pour que je trouve quelqu'un, alors maintenant tu peux arrêter, » lui fit-il en la regardant droit dans les yeux, expression tirée dans une colère muée à une certaine indifférence et lassitude apportée par l'alcool. « J'ai un copain depuis quatre mois, soulagé maintenant ? »

Mais Nancy resta muette de stupeur. Pas réellement parce qu'il lui avouait sortir avec un autre type depuis quatre mois –était-il même sérieux ? elle n'en savait trop rien- mais c'était sa perte de contrôle qui l'effraya et l'attrista. Que s'était-il passé pour qu'il se saoule à ce point ? Aux dernières nouvelles, Steve s'était rétracté et était raisonnable niveau boisson et niveau soirée, et puis, il ne fumait plus depuis un moment déjà.

Nancy ignora totalement Tommy et d'autres garçons pousser des cris de stupéfaction qui se muaient lentement en des blagues salaces et des surnoms méchants. Ils étaient encore trop bourrés pour réellement comprendre la gravité de la situation, mais leurs paroles étaient terribles. Néanmoins, ni Nancy ni Steve ne semblait s'en soucier.

« Ah non, pardon, tu aurais surement préféré que ça soit une nana ? Désolé de te froisser encore une fois, » lâcha ensuite Steve en haussant le ton pour que sa voix passe au-dessus de la musique.

Les yeux de la jeune femme s'arrondirent de pure surprise alors que Steve la poussait sur le côté pour quitter la cuisine ouverte sur le salon, et une phrase sortit par un type lambda lui envoya un frisson terriblement nauséeux tout le long de son corps.

« C'est ça, dégage, va sucer de la queue ça te détendra un peu ! »

« Mais fermez-la ! » cria-t-elle en se retournant vers l'homme à la casquette et ses potes, rouge de colère.

Et là elle remarqua les regards effarés et écœurés pour certaines des filles qui entouraient la table, ainsi que les rictus moqueurs et expressions de dégoût appartenant aux autres hommes. Son cœur se serra à cette vue et elle déglutit avant de poser brutalement son verre contre la table pour ensuite faire volte-face et partir à la poursuite de Steve.

« Il t'a jeté pour d'la bite, Wheeler ! » lui hurla un mec avant de partir dans un fou rire incontrôlable.

Un profond chagrin noua sa gorge et Nancy serra les poings, se frayant un passage dans la foule. Ce n'était pas un chagrin dirigé pour elle, non, mais dirigé vers Steve qui venait de faire une très grosse connerie. Que ça soit faux ou non, il venait de s'embraquer dans de lourds problèmes.

« Steve ! » appela-t-elle durement en lui attrapant vivement le bras avant qu'il ne s'échappe pas de son espace visuel.

Le jeune garçon tenta de tirer sur son bras et se défaire de la poigne de son ex petite amie, mais Nancy tint bon, et il se retourna vers elle, dévoilant ainsi une expression lasse et presque peinée. Les gens dansaient autour d'eux, ils criaient, ils riaient, mais qu'importe. Le groupe semblait ne pas les avoir suivis, et Nancy avait besoin de mettre ça au clair tout de suite.

« Parle-moi, Steve ! Qu'est-ce que c'était que ce spectacle ? » lui demanda-t-elle un peu sévèrement, mais il fallait qu'il puisse l'entendre au milieu de la foule et puis, elle était encore sous le choc.

Mais Steve ne lui répondit pas, et se contenta de la regarder d'un air vaguement concerné. Nancy s'en voulut énormément. Elle se voulut de ne pas avoir remarqué que depuis minuit, Steve se laissait sombrer dans alcool et shit de façon volontaire et bien trop aveuglement. Quelque chose n'allait pas.

« Viens à l'extérieur, » insista donc Nancy en essayant de le tirer avec elle.

« Non, j'ai rien à te dire, Nance', » riposta aussitôt le concerné en restant immobile et bien planté au sol afin qu'elle ne puisse pas le faire bouger de sa place. « Que ces putains de gens aillent se faire enculer. »

« D'où viens toute cette colère ?! Parle-moi ! » lui cria-t-elle la gorge nouée.

La colère venait probablement en partie de l'alcool, mais il y avait forcément un élément déclencheur. Nancy maudit l'alcool présent dans son sang qui l'empêchait de réfléchir correctement à ce qui avait pu se passer et aux jours qui avaient précédés pouvant lui apporter un éventuel indice quant à l'attitude destructrice de Steve.

« Visiblement, tout ce que j'entreprends ce sont des conneries ! » lui fit Steve d'une voix forte en agitant ses bras. « Tout ! Connerie, connerie, connerie ! »

Nancy sourcilla à ce mot, se rappelant que Steve avait très mal pris la fois où elle avait bien trop bu et qu'elle lui avait craché à la figure que leur relation et tout ce qui allait avec n'était que connerie.

« Ma relation est une connerie elle aussi ! » ajouta Steve en dardant son regard vers la foule dansante en secouant lentement la tête. « Je vais le faire souffrir. Je vais lui montrer que je peux aller me faire un autre type ici sans même une petite pensée pour lui. »

Ses paroles déstabilisèrent encore plus Nancy qui plaça sa seconde main contre la manche de sa veste pour le retourner pleinement vers elle. Elle refusait de croire toutes ces idiotes. Mais dans le regard de Steve elle arrivait seulement à lire colère et épuisement, de plus, il chancelait entre ses mains et Nancy comprit qu'il était totalement hors de la réalité.

« On va sortir et tu vas te calmer, d'accord ? » lui fit Nancy très sérieusement en retenant ses larmes de détresse.

Oui, elle était terrorisée pour lui et elle espérait que toute cette histoire était fausse car s'il disait vrai, alors quelqu'un lui avait clairement brisé le cœur.

« C'est quoi cette histoire de mec… » commença soudain Jonathan Byers qui arriva à la droite de Nancy.

Il sentit les bras de Steve se tendre derrière ses doigts agrippés à ses manches, et Nancy vit qu'Emily était arrivée elle aussi, expression déroutée et intriguée à détailler Steve des yeux comme si son visage pourrait lui apporter réponse à ses questions. Jonathan quant à lui, porta un regard plus préoccupé vers le Harrington qui restait de marbre à répondre à leurs regards.

« Combien il a bu de verres ? » reprit ensuite Jonathan en tournant la tête vers sa petite copine.

Nancy comprit que Jonathan avait déjà appris pour la petite folie de Steve pendant le jeu, et comme elle l'avait imaginé, les rumeurs allaient se répandre vite.

« J'en sais rien… ! » s'exclama-t-elle avec désespoir en se refusant de lâcher son ex petit copain.

La musique était trop forte.

« Je l'ai vu fumer du shit à deux reprises quand je suis allé prendre ma clope, » leur annonça Em' avec certaine réserve en espérant que seuls Nancy et Jonathan puissent l'entendre.

« Bordel, j'vous ai pas demandé de me baby-sitter ! » leur siffla Steve en tirant brutalement sur ses deux bras, faisant ainsi lâcher prise à Nancy. « Allez vous faire foutre ! »

Nancy appela son nom, mais sa voix fut happée et avaler par la foule et Steve s'enfonçait déjà dans la masse mouvante. Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait là, jamais Steve n'aurait agi comme cela.

Pas le Steve Harrington qui était si optimiste depuis décembre. Le Steve Harrington qui passait du bon temps avec Dustin et ses amis, qui s'était tant rapproché d'elle et Jonathan et qui avait travaillé d'arrache-pied pour essayer d'entrer en université. Elle était terrifiée.

« Je… Je savais pas qu'il aimait les mecs, » ne put s'empêcher de dire Jonathan en fixant l'endroit où la foule avait avalé Steve.

« Moi… Moi non plus, » souffla Nancy qui avait mal.

Elle avait mal pour Steve. Bon sang, que s'était-il passé ?

Puis, la jeune femme prit congé d'Emily en lui disant qu'elle avait besoin de parler avec urgence à son copain, et elle traina Jonathan avec elle hors du salon. Elle ne pouvait pas réfléchir au milieu de tout ce bruit qui lui donnait mal à la tête, et donc elle ouvrit la porte d'entrée sans une seconde de plus et fit quelques pas à l'extérieur sur les dalles blanches et se ficha totalement de la fine pluie qui allait faire friser ses cheveux et qui glaçait la peau de ses épaules.

« Je… Je suis prise de court, là, » avoua-t-elle en se retournant ensuite vers Jonathan une main pressée contre son crâne.

Et Jonathan paraissait tout aussi dérouté qu'elle. La musique se faisait toujours entendre derrière eux dans la grande villa, mais tout était mieux que de rester dans ce salon bruyant.

« Il est tellement saoul que je ne vois pas comment il pourrait mentir, et dans quel but ! »

Nancy fit les cent pas, totalement perdue. L'expression sinistre, irritée et blasée de Steve ne cessait de la hanter. Puis, Jonathan retira sa veste marron pour arrêter Nancy dans son mouvement répétitif et déposa le vêtement sur ses épaules. La jeune femme s'y enroula et abaissa les yeux vers l'herbe fraîche sous ses sandales noires.

« Il a un copain, c'est ça ? » reprit donc Jonathan doucement. « Si c'était vrai, alors comment est-ce qu'on a pu louper ça ? »

Il est vrai que Steve semblait ne rien leur cacher, ni à eux, ni aux amis du frère de Nancy. Il semblait ouvert et sans arrêt occuper un peu partout. Ce n'était pas non plus comme s'il avait beaucoup d'amis à présent en dehors du petit groupe de l'Upside Down, ayant décidé de rayer les personnes toxiques de sa vie.

« Depuis quatre mois visiblement. Depuis qu'il a commencé à…être si épanoui… » murmura Nancy en fronçant ensuite les sourcils sous sa propre révélation.

Ça coïncidait si bien, mais alors comment avait-il pu ne pas remarquer un secret si grand et destructeur ? Pourquoi ne leur en avait-il pas parlé, à eux ? Ses amis ?

« Et son potentiel copain lui a brisé le cœur un peu avant aujourd'hui, » ajouta Nancy qui commençait à faire petit à petit le lien.

Ceci était cohérent avec les paroles vengeresses de Steve un peu plus tôt dans le salon.

« Je ne vois pas qui ça peut être, » lui avoua Jonathan en leva la tête vers la villa pour la détailler des yeux, l'air pensif. « Le seul type avec qui il traine, moi mis de côté, c'est-… »

Mais il ne finit pas sa phrase et se gratta nerveusement la nuque, pour ensuite oser un regard vers Nancy. La jeune femme avait blêmi et observait son petit ami comme si il avait dit une idiotie plus grosse qu'un Demogorgon.

« Non… Non ! » dit-elle fermement en secouant la tête. « Je me contrefiche que Steve sorte avec un mec. Mais pitié, pas avec… pas avec lui ! »

Jonathan hocha lentement la tête, totalement du même avis que la jeune Wheeler, néanmoins, il avait du mal à avaler cette histoire.

« C'est ridicule, Nance', ce type est hétéro et trouduc jusqu'à la moelle, » lui rappela-t-il donc en abaissant le ton de sa voix au cas où quelqu'un venait à passer par ici.

Car après tout, le concerné aimait bien ce genre de fête alors il pouvait apparaître n'importe quand.

« Alors… Alors pourquoi depuis quelques mois on n'entend plus des ragots à travers tout le lycée concernant les conquêtes trop bavardes de Hargrove ? » renchérit aussitôt Nancy qui venait de faire le lien inconsciemment dans sa tête.

Et cette idée lui donna la chair de poule. La seule personne avec qui trainait Steve depuis fin décembre quand ils n'étaient pas avec eux ou avec les jeunes, c'était avec le demi-frère de Max Mayfield. Au début, Nancy avait été très sceptique, mais ayant appris pour les semi-excuses du Hargrove vis-à-vis des gosses et du pack de bières qu'il avait offert à Steve en dédommagement, elle avait à peu près laissé couler.

Après tout, Steve était assez grand pour choisir ses amis. Néanmoins, ce type restait une vraie épine dans le pied, toujours égale à lui-même.

Jonathan haussa légèrement les épaules, ne sachant pas trop quoi croire. Mais Nancy semblait persuadée et tenta de faire réagir le Byers.

« Jonathan, regarde ! Regarde dans quel état il est à cause de lui ! » lui cria-t-elle avec peine en montrant d'un geste brusque la villa de la main. « Il en est venu à hurler au monde un secret qui je suis sûre, il aurait voulu garder encore un moment caché ! Il est totalement défoncé et brisé ! »

« Que ça soit lui ou un autre mec, je suis d'accord que c'est terrible ce qui lui arrive. Mais dans cet état j'ai pas l'impression qu'il va nous laisser si facilement le ramener avec nous, » avoua Jonathan en observant à nouveau la villa, plongeant ses mains dans les poches de son jean.

Nancy se frotta les yeux puis tira les deux pans de la veste contre son corps, tête baissée. Elle ne savait pas quoi faire. Si toute cette histoire était vraie, elle savait qu'il aurait fini par leur dire, mais dans d'autres conditions. À présent, il venait de s'embourber dans de lourds problèmes.

O

La porte d'une des chambres de l'étage claqua contre le mur une fois ouverte sans cérémonie et les deux garçons y entrèrent, celui à la peau foncée refermant le battant juste derrière eux d'un coup de pied. Les volets étaient ouverts et seuls les halos des lampadaires extérieurs étaient sources de lumière, coupant la chambre de plusieurs bandes claires.

Steve Harrington agrippa le col de l'autre garçon et reprit une série de baisers lascives et humides, brûlant par la dose folle d'alcool qu'ils avaient tous les deux ingurgiter durant la soirée bien que Steve semblait le plus touché des deux. Mais qu'importe, un désir flouté et désespéré acidifiait les entrailles de Steve qui laissait l'autre homme à la peau bronzée glisser ses mains sous son t-shirt noir.

Son blazer rejoint le sol ainsi que le t-shirt manches courtes blanc de son futur amant d'un soir puis il le poussa en arrière sur le lit de la chambre. Quand il fut au-dessus de ce garçon repêché à la soirée, Steve se rappela durant une petite seconde que les yeux malicieux et vert qui l'observaient n'appartenaient définitivement pas à l'homme avec qui il était censé sortir secrètement en ce moment.

Ces mains contre ses hanches non plus n'étaient pas les siennes. Mais à dire vrai, il fut incapable de réfléchir aux conséquences tant son esprit était ailleurs et tant le bas de son dos brûlait d'un désir encore inassouvi et finalement attisé par ce type au nom de Rami. Il le connaissait à peine, mais se vantait de coucher avec tous ce qui bougeait, ne faisant pas de différence entre filles et garçons.

Soudain, avant que ses pensées ne puissent vagabonder sur des chemins étrangers et brumeux, l'autre garçon attrapa fermement son épaule pour le retourner brutalement et presser sans cérémonie son dos contre le matelas. Lorsque Steve rouvrit les yeux, Rami était au-dessus de lui, et souriait à pleines dents, une partie de son visage était éclairée par la lumière extérieure et lui donnait un air presque sauvage.

« Je préfère dans ce sens, Harrington, » lui fit-il goulument en s'attaquant déjà à la ceinture de Steve.

Un frisson parcourut le corps de Steve mais il ne se débattit pas et s'empressa de défaire la ceinture de l'autre homme tout en élevant ses hanches pour que Rami puisse glisser son jean le long de ses jambes. Il l'entendit murmurer quelque chose à propos d'une certaine bonne surprise qu'il avait eue en apprenant que le fameux King Steve était aussi de ce bord, mais Steve l'ignora.

« Fais juste ce que tu as à faire, » lui siffla sombrement Steve en se redressant sur ses coudes pour lui adresser un regard sérieux.

Il aurait dû se douter que cet élan de désespoir et ce désir de sombrer comme cela sous la main d'un autre type étaient mauvais. Il aurait dû se douter qu'il fonçait en plein dans un mur, mais évidemment, c'était sobre qu'il aurait pu remarquer toutes ces petites choses-là. Sa gorge se noua et il déglutit, mais laissa Rami retirer son caleçon Calvin Klein et se placer entre ses cuisses.

« Tu me laisserais faire ce dont j'ai envie ? » reprit Rami en haussant un sourcil d'agréable surprise.

Mais Steve sentait le challenge que lui lançait l'autre type et fut incapable de battre en retraite, perdu dans les yeux verts et Rami qui plaça ensuite une main ferme contre l'épaule de Steve pour faire reculer son corps contre le matelas.

« Du moment que tu ne perds pas ton putain de temps à causer, ouais, » fut la réponse de Steve, brève et audacieuse.

« Ça marche, Harrington. »

Et il se laissa aller. Il se laissa faire. Va te faire foutre, Hargrove.


Désolée pour ce vocabulaire très fleuri en ce début de chapitre, ça fusait XD et aussi pour ce premier chapitre est sombre et difficile.

Le « connerie, connerie, connerie » est une référence au moment ou Nancy dans la saison 2, perd tout contrôle dans la salle de bain et lance à Steve que leur relation et tout ce qui les entoure n'est que « connerie » (Bullshit en anglais, d'où le titre de la fic).

Quant à Steve, il va se calmer, ne vous en faites pas haha, on le retrouvera bientôt, le papa poule, au cœur sur la main. Et vous en apprendrez davantage sur ce qui s'est produit quelques jours (ou heures) avant et qui l'a rendu comme ça.

Pour Rami et Steve ce n'est évidemment pas le couple de cette histoire ! On parle bien d'un Billy/Steve, ne vous en faites pas ;-)

Pour les titres de chapitres, ça sera à chaque fois une phrase d'un dialogue contenu dans le chapitre se présentant.

Alors avez-vous aimé ?