"RENAISSANCES "

Disclaimer: les personnages ne m'appartiennent pas, ils restent la propriété de leurs créateurs. J'écris pour le plaisir et ne perçois aucune rémunération.

Genre: romance / drame

Pairing: Tony/ Jethro

remarques de l'auteur: petite fic qui est une "réécriture" de la fin de la saison 2; sorte de mix entre "SWAK" ("le baiser du tueur") et "In extremis"; les pensées et les flash-back sont en italique

1.

L'Agent Spécial du NCIS Anthony Dinozzo se trouvait dans l'ascenseur du bâtiment fédéral et s'apprêtait à reprendre le travail. Il savait qu'il n'était pas encore bien remis de ce qui lui était arrivé il y avait quelques semaines de cela, mais il était bien décidé à revenir au sein de l'équipe, et surtout bien déterminé à parler à son chef, l'Agent Spécial Leroy Jethro Gibbs...


Flash-back


Tony se trouvait en zone de quarantaine dans les sous-sols du bâtiment fédéral: il avait contracté la peste pulmonaire, l'Ypestis, en ouvrant une enveloppe suspecte. Sa collègue Caitlin Todd - "Kate" pour les intimes- avait elle aussi été mise en isolement car son rhume la rendait plus sensible à une éventuelle infection virale. Les analyses avaient révélé que seul Tony était atteint, mais Kate avait tenu malgré tout à rester auprès de son collègue.


Alors que Tony se sentait partir dans une douce torpeur à cause du sédatif que lui avait administré le médecin Pitt, il se rendit compte tout à coup que quelqu'un prenait sa main et y déposait un objet que l'Italien identifia comme étant un téléphone portable. Il aperçut une ombre penchée au-dessus de lui mais la voix qui sortit de cette ombre le fit émerger un peu de sa torpeur:

"Tu vas vivre, Dinozzo, tu m'entends, c'est un ordre..., lui murmura Gibbs

-J'ai...J'ai entendu, Patron..."


Fin du flash-back


"Gibbs est venu me voir en zone de quarantaine, il m'a "ordonné" de vivre...et aujourd'hui, je suis de retour au bureau...un peu en avance il est vrai, j'avais encore une semaine d'arrêt, mais je voulais tellement retrouver mes camarades et surtout mon ronchon préféré de chef...chef pour lequel ce que j'éprouve est désormais clair pour moi: Tony, mon vieux, je crois bien qu't'es tombé raide dingue amoureux de ton boss..."

Le jeune homme fut tiré de ses pensées par le "ding !" de l'ascenseur qui venait d'arriver à son étage. Tony inspira profondément, les portes de l'appareil s'ouvrirent, et il sortit en clamant un joyeux:

"Salut tout le monde !

-Dinozzo ! Je pensais que tu ne devais pas revenir cette semaine ! aboya Gibbs en le voyant débarquer.

-Ben euh...en fait, il me restait une semaine d'arrêt...

-Tu aurais dû la prendre ! On voit bien que tu n'es pas encore remis !

-Mais je tournais en rond chez moi ! J'te jure, je devenais dingue à rester dans mon appart !

-Alors écoute-moi bien Dinozzo: je t'autorise à reprendre le boulot, mais au moindre signe de fatigue, tu t'arrêtes ! C'est bien compris ?

-Euh...OK, boss..."

Et l'ancien Marine repartit vers son bureau, laissant Tony quelque peu "refroidi" par cet accueil chaleureux..."Bonjour l'accueil ! Non mais à quoi tu t'attendais mon vieux ? Tu reviens une semaine avant la date fixée par le toubib et tu t'imaginais que Gibbs allait te sauter au cou ? Moi qui croyais qu'il aurait été heureux de voir que je m'étais pas trop mal remis !". Et Tony alla s'asseoir à son bureau en soupirant, pendant que Kate revenait vers le sien:

"Tony ! En voilà une surprise ! Déjà de retour parmi nous ?

-Ben oui, Kate, en fait j'ai repris avec une semaine d'avance et apparemment j'aurais mieux fait de rester chez moi..., répondit Tony en désignant leur chef d'un mouvement de tête.

-Oh...Dois-je comprendre que Gibbs t'a passé un...savon pour être revenu plus tôt que prévu ?

-On va dire ça...

-Ecoute, Tony, je suis désolée pour toi que Gibbs t'ait râlé dessus mais d'un autre côté je le comprends: tu as failli mourir, et il aurait préféré que tu prennes l'intégralité de ton arrêt maladie pour nous revenir en pleine forme au lieu de raccourcir ta convalescence et d'arriver...un peu pâle...au bureau...

-Mais je ne suis pas pâle ! Je me sens bien, je t'assure, Kate !

-Bien sûr Tony..."

Assis à son bureau, Gibbs avait assisté de loin à la discussion entre Tony et Kate et il s'en voulait d'avoir accueilli son agent aussi sèchement alors que Mac Gee était à son tour en train de saluer l'Italien. "Bravo, bien joué, Leroy Jethro Gibbs ! Comme si Tony avait besoin que tu le rabroues alors qu'il a réchappé de peu à la mort ! C'est tout moi ça: à chaque fois que je m'inquiète pour des personnes qui comptent pour moi, il faut que je leur gueule dessus au lieu d'essayer de les réconforter et de prendre de leurs nouvelles...Même si je suis heureux de le retrouver, j'aurais préféré qu'il reste encore une semaine chez lui...Bon Dieu, ce qu'il est pâle...Oh, Tony, j'espère que tu n'as pas trop présumé de tes forces pour revenir parmi nous...Mais je m'en tiendrai à ce que je t'ai dit: si ça ne va pas, je t'expédie en salle de repos, quitte à te faire raccompagner ensuite chez toi par quelqu'un ! Heureusement que Ducky sort rarement de sa salle d'autopsie: s'il m'avait vu lui parler, il se serait empressé de me balancer mes quatre vérités, surtout une qui depuis quelques temps me donne des papillons dans l'estomac: "tu tiens à Anthony tout comme tu pouvais tenir à Shannon...Autrement dit, Jethro, je crois bien que tu es en train de tomber amoureux de ce jeune homme..." Sacré Ducky...Moi qui croyait qu'Abby était la seule personne à savoir lire en moi..."

Un petit sourire vint s'afficher sur le visage de l'ancien Marine: la laborantine avait bien senti qu'il avait été complètement retourné par l'affaire White. La jeune gothique avait réussi à lui faire avouer que Tony comptait pour lui un peu plus que ses autres agents - "A part ça, pas de chouchou dans ton équipe, Jethro !" songea-t-il - et l'avait estomaqué quand elle lui avait demandé s'il n'avait jamais envisagé de fréquenter Tony en-dehors du boulot pour établir une relation plus...amicale...Quant à Ducky, il lui avait donné le coup de grâce: le légiste connaissait parfaitement son ami et savait très bien que lorsque Jethro tombait amoureux, il était toujours au début sur les nerfs, refusant d'avouer et de s'avouer ses sentiments, avant de finalement admettre la vérité pour ensuite aller se déclarer à la personne qui avait confisqué son coeur...Personne envers laquelle il s'était souvent montré froid, désagréable, voire même carrément odieux...mais il était si touchant lorsqu'il avouait ses sentiments que l'on ne pouvait que lui pardonner ! Gibbs s'était ainsi marié trois fois...pour divorcer ensuite...puis il y avait eu Jen Sheppard, qu'il n'avait pas épousé mais avec laquelle il avait eu une relation suivie...avant de tomber un beau jour sur un jeune Italien débarqué tout droit de la brigade criminelle de Baltimore...

Gibbs s'était immédiatement rendu compte que la nouvelle recrue lui donnerait du fil à retordre: l'agent Dinozzo était certes très sérieux au travail, mais il avait souvent tendance à se rebeller, à sortir parfois des âneries...et Jethro avait pris alors l'habitude de le frapper à l'arrière du crâne, pratique qui, au fil du temps, était devenue un peu comme un "rituel" entre eux...Et puis...maintenant que Gibbs y repensait, c'est vrai qu'il y avait toujours eu comme une "tension" entre eux, même lorsque tout allait bien...Se pourrait-il que cette "tension" soit due à...l'existence d'une attirance physique réciproque ?

L'ancien Marine en était là de ses pensées, lorsque son téléphone sonna:

"Ici l'Agent Spécial Gibbs ! Quoi ? Que dites-vous ? Deux marins morts sur le bord de la route ?" Il reposa précipitamment le combiné et se rua vers son équipe: "Mac Gee ! Kate ! Dinozzo ! Deux marins viennent d'être retrouvés morts sur le bord de la route ! Allez démarrer le fourgon !" Son regard se posa sur Tony: "Et toi Dinozzo, tu te MENAGES, compris ? Au moindre signe de faiblesse, je te réeexpédie chez toi, est-ce que c'est clair ?"

-Très clair, boss...J'aurais pas dû revenir aujourd'hui...J'aurais pas dû revenir aujourd'hui...Il a dit ça pour se couvrir en cas de pépin, mais je suis sûr que je ne lui ai pas du tout manqué pendant mes cinq semaines d'absence..." songea Tony en attrapant son sac, tournant de ce fait le dos à son supérieur.

Ce que l'Italien ignorait, c'est que Gibbs était en train de le regarder le coeur serré et de se gifler mentalement..." Je lui ai ENCORE parlé sèchement...Bon sang Jethro, mais QUAND vas-tu cesser de lui râler dessus ? Quand tu admettras enfin que tu es amoureux de lui...Oh...pourquoi j'ai un drôle de pressentiment tout à coup ? Tony...promets-moi de faire attention à toi...Moi, en tout cas, je ne vais pas te lâcher des yeux..."

Et l'équipe se mit en route vers le lieu du crime.


2.

"Kate, photos ! Mac Gee, prélèvements ! Dinozzo, croquis !" lança Gibbs avant même que ces derniers ne sortent du fourgon. La voiture était dans le fossé, et ce dernier était tellement profond que l'on n'apercevait pas le véhicule depuis la route. La police de Richmond avait délimité le lieu du crime - les corps avaient été découverts dans sa juridiction - et partit après s'être assurée de l'identité des agents du NCIS. Gibbs resta près du fourgon pour guetter l'arrivée de Ducky et de son assistant, Palmer, tandis que ses trois agents descendaient dans le fossé.

Kate allait prendre des photos des deux cadavres, lorsqu'elle se rendit compte qu'une serviette avait été posée sur les bras de ces derniers, et que ladite serviette était imbibée de sang. Elle souleva délicatement le bout de tissu et ne put retenir un cri d'horreur:

"Oh mon Dieu ! Gibbs ! On leur a coupé les mains ! A tous les deux ! Aaah...quelle horreur !

-Ouch...Effectivement c'est horrible..., murmura Mac Gee qui venait d'arriver près du véhicule.

- Qu'est-ce qui se passe, Kate, tu as encore vu un serpent ?, lança la voix moqueuse de Tony qui descendait tout doucement la pente. Tu devrais pourtant savoir, depuis le temps, que les serpents de nos contrées ne sont pas venimeux ! Un peu agressifs, peut-être, mais pas...mooortels ! Aïe !"

Tony venait de s'étaler de tout son long en bas de la pente, et Gibbs, qui avait assisté à la scène, ne put réprimer un petit rire, mais en voyant Tony qui peinait à se relever, il demanda à Kate et à Mac Gee de l'aider à se remettre debout.

Après avoir gratifié "le bleu" d'un bref "Merci !", Tony vint examiner à son tour le véhicule. Il posa son sac, l'ouvrit et en sortit son carnet et un crayon pour faire les croquis demandés par Gibbs. Il ne put réprimer une grimace de dégoût en découvrant les bras mutilés des deux victimes, mais le devoir étant le devoir, il entreprit de dessiner la scène du crime. Il se déplaça afin de faire un schéma du lieu sous un autre angle, lorsqu'en trébuchant sur un caillou, il lâcha son crayon de bois qui partit sous la voiture. Cette maladresse lui valut une petite remarque ironique de Kate - "Alors Dinozzo, on ne voit pas où on met ses grands pieds de clown ?" - et un sourire amusé de Mac Gee, qui était en train d'essayer d'ouvrir le coffre. Tony répondit à ses collègues par un sourire crispé et se mit en position pour ramasser ce fichu crayon: il s'allongea pour chercher son outil de travail, lorsque...

"Ducky ! Enfin te voilà ! Tu en as mis un temps...ennuis mécaniques ou problèmes de circulation ?, l'interrogea Gibbs.

- Non Jethro, rien de tout cela !, pesta le légiste. Monsieur Palmer s'est encore trompé de route ! Ce n'est pourtant pas la première fois qu'il vient dans le coin !

- Mais c'est pas ma faute docteur Mallard ! Vous m'avez dit de prendre la prochaine à gauche !, riposta l'intéressé.

-A droite, monsieur Palmer, c'était la prochaine à droite ! Comment se fait-il que sur un cadavre vous sachiez parfaitement distinguer votre droite de votre gauche et ne pas savoir faire de même quand vous êtes au volant ?

-Euh...je...

-Ducky, reprit Gibbs, nous avons deux marins morts par balles: en plein coeur pour le premier, entre les yeux pour le second, et plus de mains !

-Comment ça Jethro plus de mains ? Tu veux dire...qu'elles ont été sectionnées ?

-Oui Ducky...et d'après les papiers d'identité trouvés par la police de Richmond, ces deux hommes travaillaient sur un terrain d'essai pour des armes militaires, mais lesquelles, ça...c'est "secret-défense"...J'ai téléphoné à Abby pour qu'elle commence des recherches et apparemment le seul moyen d'accéder à ce terrain d'essai est d'avoir ses empreintes digitales enregistrées dans la base de données...

-Ce qui pourrait expliquer pourquoi on a pris les mains de ces malheureux jeunes gens...ça me rappelle une enquête il y a quinze ans, j'étais en vacances à Londres, et un confrère - un excellent ami d'ailleurs - que j'avais connu à l'université m'avait demandé un coup de main pour examiner les corps; c'était..."

Gibbs n'eut pas besoin d'interrompre le légiste, un événement inattendu le fit pour lui...


3.

"LE BLEU ! N'OUVRE SURTOUT PAS LE COFFRE !, cria Tony alors qu'il s'était allongé à côté de la voiture pour ramasser son crayon de bois. L'Italien avait aperçu un petit boîtier qui n'avait rien à faire sous le véhicule et son instinct lui avait immédiatement soufflé le mot "danger"...

"Euh...Tony...J'ai déjà commencé à faire tourner la clé dans la serrure du coffre...

-Tu l'as tournée comment ? Au quart ou à moitié ?

-Euh...au quart...je crois...

-Tu crois ou t'es sûr ? Parce que je te fiche mon billet que le petit boîtier que je vois sous la voiture est très certainement une bombe reliée au coffre !

-Une...une bombe ? Oooooh..." Mac Gee sentit soudain son front et son dos devenir moites.

- Kate, le bleu, écoutez-moi tous les deux: toi, Kate, tu vas prendre nos sacs et tu vas remonter rejoindre Gibbs. Et toi, le bleu, je vais prendre ta place pendant que tu vas accompagner Kate...

-Mais Tony ! s'exclama celle-ci. C'est de la folie ! Tu ne vas pas prendre la place de Mac Gee !

-Tu vois une autre solution pour empêcher la bombe d'exploser, Katie ?

-Euh...Tu n'es pas encore remis de l'Ypestis ! Car si tu fais tourner complètement la clé dans la serrure, tu auras quoi...cinq secondes à tout casser avant que ça n'explose, et je te vois mal piquer un cent mètres avec la tête que tu as...

-C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Kate, mais même à moitié convalescent, je suis parfaitement capable de courir plus vite que toi et le bleu ! Allez, dépêchez-vous de remonter !"

Tony s'approcha alors tout doucement de Mac Gee et saisit délicatement la clé. Ses collègues commencèrent à remonter la pente et alertèrent Gibbs, Ducky et Palmer du danger. Alors que Gibbs allait saisir son téléphone pour demander une équipe de déminage, il eut juste le temps d'apercevoir l'Italien piquer un sprint vers la pente, avant qu'un énorme "BOUM !" ne retentisse...Tout le monde se jeta au sol et mit ses bras sur sa tête...La voiture vola en éclats et le souffle de l'explosion projeta des débris un peu partout...

Gibbs entrouvit un oeil...pour voir un pneu enflammé atterrir à une trentaine de centimètres de son nez...Il se releva doucement et regarda partout autour de lui: Kate et Mac Gee étaient presque arrivés en haut de la pente au moment de la déflagration, ils étaient couverts de poussière mais allaient bien; Ducky et Palmer avaient eu le temps de se planquer derrière leur fourgon, ils n'avaient rien non plus; et Dinozzo...

"DINOZZO !" cria Gibbs. Dinozzo ! Où es-tu ?

-Euh...Patron, se risqua timidement Mac Gee, il était juste derrière moi quand ça a explosé...

-Tony ! Réponds-nous ! appela Kate. Tony ! Est-ce que tout va bien ? Dinozzo !"