J'ai créé le capitaine Roberge dans la trilogie de Léa Roberge (L'Anachronique, La stratégie est Omz et Règle de trois). J'ai brièvement résumé ce qui s'y est passé dans ce premier chapitre. Il n'est pas nécessaire de lire la trilogie. Je dois ajouter que bien que le lien entre Léa et le capitaine Picard est expliqué et développé dans cette trilogie. Pour le reste, il s'agit d'une épisode du style et de l'univers de la série The Next Generation, mais environ quinze ans après la fin de la série.
Toutes les histoires de la série Scientia sont bâties comme des épisodes de la série télévisée. Chaque épisode est une histoire à part entière avec une intrigue secondaire centrée sur le développement des personnages. Il y a une évolution d'une histoire à l'autre, mais chaque histoire peut être lue seule.
Le capitaine Léa Roberge était assise dans son fauteuil au milieu de la passerelle de son vaisseau scientifique, le USS Hawking. La passerelle était circulaire, comme pour la plupart des vaisseaux de Starfleet, mais plus petite que celles qu'elle avait connues. C'était un tout nouveau vaisseau et il sentait le neuf. Les consoles brillaient et les lumières clignotantes qu'elles affichaient leurs donnaient encore plus d'éclat. Il y avait, comme à l'habitude, le pilote et l'OPS à l'avant. L'officier tactique à l'arrière et les différentes consoles scientifiques et d'ingénieries sur les côtés. Le fauteuil du capitaine se trouvait au centre. Une petite banquette sur le côté droit remplaçait le fauteuil du premier officier, du conseiller ou officier médical, selon les circonstances. Les bancs étaient en cuir rembourrés, ce qui rajoutait une petite touche de luxe à ce festival de la technologie.
Le poste de pilotage était occupé par un Trentien de la planète Trente, le seul officier de Starfleet originaire de ce monde étrange. Il ressemblait à un humain extérieurement, mais sa peau était lavande alors que ses yeux étaient jaunes. Il n'avait pas de cheveux. Les Trentiens affectionnaient les chiffres auxquelles ils voyaient une signification religieuse. Chaque chiffre avait une définition sacrée. Voilà pourquoi le pilote du Hawking s'appelait Douze-cent-trois qui signifiait « Désigné pour voyager ». Cependant, depuis son arrivée dans la Fédération, les gens avaient l'habitude de le surnommer Douze. Ce qui faisait sourire le Trentien, puisque Douze signifiait : « Le très grand ».
Léa était contente de compter cette étrange personnage dans son équipage. Ça lui ouvrait l'esprit sur une autre façon de penser. Dans le moment présent, le Trentien se concentrait sur la mise en orbite du vaisseau autour de la planète.
- Nous sommes en orbite standard, confirma-t-il.
Pour inaugurer son nouveau vaisseau, on lui avait demandé de déposer l'ambassadeur Jean-Luc Picard de la Fédération sur Melvara 4 pour des négociations avec l'empire Romulan.
Il était aussi présent sur la passerelle, surveillant les opérations en silence. Il avait longtemps commandé un vaisseau de Starfleet, puis il avait été amiral pendant un certain temps, mais ses habilités diplomatiques dont il avait fait preuves en tant que capitaine l'avait conduit à être nommé ambassadeur.
- Capitaine, dit son OPS, Giona Rea, une Bajoranne qui portait une boucle d'oreille bajoranne à l'effigie de Starfleet. Les autorités de Melvara nous signalent qu'elles sont prêtes à recevoir l'ambassadeur.
- Répondez-leur de se tenir prêt pour la téléportation, dit Léa Roberge en se levant. Commandeur White, ajouta-t-elle à son premier officier, vous avez la passerelle.
Le capitaine Roberge marcha vers le turbolift, suivit de l'ambassadeur. La porte se referma. Myriam White s'installa sur le fauteuil du capitaine, avec un certain degré de satisfaction, même s'il n'y avait rien de plus à faire.
- Je trouve cet ambassadeur un peu trop familier avec le capitaine, dit alors le chef de sécurité installé à la console tactique, Kirt Jamar.
C'était un humain, à un quart Tellarite. Il ressemblait en tout point aux humains, mais il avait hérité du sens critique des Tellarites et par moment, de leur terrible caractère.
- C'est qu'ils sont parents, répondit White se rappelant quelque chose que son capitaine lui avait mentionné.
- De quelle façon, demanda Jamar?
White secoua la tête, elle l'ignorait.
Riyax, le conseillé dénobulien sourit. Il était au courant de toute l'histoire, qu'il avait reçu sous le sceau de la confidence plusieurs années auparavant lors d'un court séjour de Léa sur son ancien vaisseau, le Pioneer. Elle avait été adoptée à la naissance et c'était accidentellement qu'elle avait découvert que ses parents biologiques étaient tous deux des haut-gradés de Starfleet. Sa mère biologique, Martha Batanides était restée dans sa vie en tant que sa marraine, tandis que son père ignorait son existence jusqu'au moment de son arrivée sur l'Enterprise. Elle avait été, plus tard, exilée dans le Nexus par une entité appelée Q et c'est là qu'elle avait appris à connaître Jean-Luc Picard. Elle avait été arrachée au Nexus par des êtres appelés les Omz qui l'utilisaient et la torturaient avant que le Pioneer, le vaisseau sur lequel Riyax travaillait, ne la découvre. Il avait appris par la suite, qu'un Ferengi avait kidnappé Matthew, le fils de Léa, pour se venger du capitaine Picard qu'il accusait d'avoir tuer son fils. Le capitaine Picard avait réussi à récupérer l'enfant sain et sauf et cette histoire avait amené Roberge à quitter son poste d'enseignante à l'Académie pour retourner dans l'espace. Son ascension avait ensuite été rapide.
- Bien sûr, répondit-il simplement. Je suis sûr que le capitaine se fera un plaisir de vous raconter tout ça un jour.
- Comme elle me l'a promis d'ailleurs, soupira-t-elle.
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L'ascenseur livra ses passagers dans un corridor qui menait aux téléporteurs. Le père et la fille firent quelques pas et furent rejoints par un adolescent: un rouquin aux yeux bruns.
- Matt, n'es-tu pas censé être en classe, demanda Léa?
- J'avais peur de vous manquer, dit-il essoufflé.
Il tendit un padd à l'ambassadeur.
- Qu'est-ce que c'est, demanda-t-il?
- Une copie de mon projet de fouilles sur Ankhara VI.
Le jeune homme avait récemment décidé qu'il voulait être archéologue alors que c'était le passe-temps de Jean-Luc Picard depuis des années. Matthew avait même monté un projet fictif de fouilles pour un travail scolaire. Jean-Luc s'était montré intéressé quand il lui en avait parlé.
- Peut-être que nous pourrons faire ces fouilles ensembles, dit-il en prenant le padd.
- Ce serait vraiment génial, s'exclama le jeune homme!
Il se tourna vers le capitaine Roberge.
- M'man, je peux avoir une dispense pour mon retard en classe.
- Non, désolée. Tu as fait ton choix en venant ici, il faudra que tu assumes.
Il se renfrogna.
- Mais, c'est exceptionnel!
- Je comprends, mais quand on fait un choix, on en assume les conséquences.
- Juste pour une fois, insista-t-il!
- Tu ferais mieux de te dépêcher si tu ne veux pas empirer ton cas.
- Au revoir grand-père, dit-il en s'éloignant.
- Au revoir Matt, répondit ce dernier.
Ils arrivèrent à la salle de téléporteur.
- Il ne t'en voudra pas trop, j'espère, dit Jean-Luc en montant sur le plateau du téléporteur?
- Non, il est habitué. Je n'ai jamais fait de concession sur les règles, même pas pour une exception et il le sait.
- Es-tu aussi dure avec ton équipage, demanda-t-il en souriant?
- C'est tout nouveau pour moi: l'avenir nous le dira.
- Bonne chance, Léa, dit-il. Énergie!
- Bonne chance à toi aussi, répondit-elle alors qu'il se dématérialisait.
