Viens te promener avec moi, m'invita-t-il platement en saisissant ma main.
Je ne répondis pas, ne trouvai rien à lui objecter, alors que j'en avais eu immédiatement envie. La tournure que prenaient les choses me déplaisait. De toute façon, il n'escomptait pas que je réagisse et m'entraîna vers la partie du jardin sur laquelle empiétait la forêt. Je le suivis de mauvaise grâce, essayant de contenir mon affolement pour réfléchir. Une chance de tout mettre à plat, n'était-ce pas ce que j'avais désiré ? Alors, pourquoi l'angoisse m'étouffait-elle à ce point ? Nous n'avions parcouru que quelques pas sous le couvert des arbres quand il s'arrêta. Nous étions tout près du sentier, je distinguais encore la maison. Tu parles d'une balade ! Il s'adossa à un tronc et me dévisagea impassible.
-Allons-y, discutons, décrétai-je.
Une manière de bravoure que j'étais loin de ressentir. Il prit une grande aspiration.
« - Nous partons, Bella.
- Je ne t'apporte rien de bon.
- Mon univers n'est pas fait pour toi.
- Je ne veux pas que tu viennes.
- Je suis lasse de jouer un rôle qui n'est pas moi, je ne suis pas humain
- J'ai trop longtemps laissé l'imposture s'installer.
- Avec toi, je voulais tester ma résistance, le silence de ton esprit m'apaisait, mais j'en ai marre, tu es trop fragile! Tu étais comme un animal de compagnie pour ma famille et moi, mais je me lasse… Adieu Bella ! »
Il se pencha, lèvres serrés, et déposa un furtif baisé sur mon front avant de disparaître dans la nature. Je laissai les larmes perler délicatement sur mes joues, de faible sanglots montaient peu à peu dans ma poitrine. Je me dirigeai doucement vers la maison, m'arrêtant devant ma voiture dans laquelle je montais.
Je démarrais et roulais sans réelle direction, laissant mon esprit me guider. Mes yeux pleuraient toujours déversant des torrents de larmes sur mes joues désormais humides, ma vision se brouillais de plus en plus quand je décidais de m'arrêter sur le bord de la route.
A peine ma voiture stopper, que j'éclatais en sanglots violents, mon corps fut pris de puissant soubresauts, tandis que mes pleurs continuaient. Au bout de plusieurs heures je commençais à me calmer, ma tristesse se muait en une rage envers Edward et sa famille il m'avait quitté et alors, tant pis, pleurer n'y changerais rien ! Une fois que je le compris, je cessais de pleurer, je redémarrais ma Chevrolet et rentrais chez moi.
Une nouvelle Bella venait de naître, d'ailleurs, finit les Bella je reprenais mon prénom entier, plus froid, plus durs, Isabella. Je ne me laisserais plus faire, ni pars les humains, ni pars les vampires, ni par quelconque créatures mystique qui puissent exister. Une fois devant chez moi, je me stationnais, descendis calmement de ma voiture, la tête haute, les épaules droites, toutes traces de larmes avaient disparues de mon visage, je remarquais la voiture de mon père dans l'allée, j'ouvris la porte, me dirigeais vers le salon, prête à annoncer à mon père la décision de partir vivre chez ma mère prise quelques minutes plus tôt quand je le vis, allongé raide mort sur le sol.
