Note de l'auteur : Hey ! Comment ça va ? Me voici donc avec un recueil sur Got, destiné à recueillir divers écrits à la suite de défis ou juste suivant l'inspiration. Donc pour inaugurer, je vous présente ma réponse au défi 33 de Bibliothèque de fiction : Alors qu'il attend son rendez-vous (choisir quel type de rendez-vous et qui) votre personnage est prit de doute quant à ce rendez-vous. Placer les mots « fleurs » « sourire » et « chaise ».


Personnage : Margaery

Timeline : Dans le canon... j'ai oublié le numéro de la saison. 4 ?

Disclaimer : Game of thrones appartient à GRRM


Les fleurs sentent bons.

C'était la seule chose de positif que Margaery pouvait accorder à cette place. Perdue entre deux imposants corps de bâtiment, la cour dans laquelle la Tyrell attendait depuis maintenant trente minutes la mettait mal à l'aise. Ce n'était pas faute d'être belle pourtant – l'agencement des chaises et fauteuils était agréable, les pâtisseries disposées ci et là semblaient appétissantes et les fontaines produisaient un son harmonieux. Malgré ces belles choses, Margaery ne se sentait pas à l'aise. Toute cette exubérance, ce luxe à outrance et ces douceurs destinées à être jetées alors que tant d'habitants de Port Réal mourraient famine l'indignait au plus haut point. Même les jeux d'eaux ne parvenaient à masquer totalement l'odeur putride qui semblait être associée corps et âme à la capitale.

Cela, Margaery aurait pu le supporter.

Mais c'était sans compter son promis. Le roi Joffrey Baratheon. Le monstre ignoble qui se cachait derrière l'épithète de souverain. Margaery n'avait pas voulu croire les rumeurs qui couraient au sujet de son sadisme – quant à celles qui concernaient sa paternité, elle n'y accordait que peu d'importance – mais après deux semaines à la capitale, elle ne pouvait que constater que ce que l'on chuchotait était vrai. Joffrey Baratheon était fou. Fou, violent, mauvais. Et cela, Margaery ne pouvait le supporter.

Elle s'était préparée à l'hypocrisie et aux intrigues de la cour. Elle était une Tyrell après tout – en tant que telle, le jeu des trônes ne lui était pas étranger. Elle-même n'était pas dépourvue d'ambition. En revanche, elle avait des scrupules et une conscience. Voulez-vous être reine ? lui avait demandé Littlefinger dans ce qui semblait être une autre vie. Non, avait-elle répondu. Je veux être la reine.

Oui, Margaery avait de l'ambition et les capacités de les réaliser. Et elle le savait – et le monde entier le savait. Elle n'était pas du genre à cacher ses désirs.

Elle avait simplement eu l'innocence de penser que ces désirs lui permettraient de défendre une noble cause. Avoir plus de moyens pour les redistribuer plus justement, telle était son idée – et si elle pouvait profiter de la situation en même temps, elle n'allait pas se gêner pour prendre ce que la vie avait à lui donner.

Mais ses rêves avaient été anéantis lorsqu'elle avait vu de ses propres yeux son fiancé – pas autant anéantis que ceux de Sansa Strak, certes. Elle avait réussi, en faisant abstraction de son dégoût, à se faire apprécier de Joffrey. Mais ses objectifs avaient tout de même été réduits en poussière.

Son mariage à venir lui paraissait aussi sombre que ses perspectives d'avenir qu'elle doutait. Assise bien droite sur sa chaise, entourée d'artifices qui lui donnait envie de vomir, elle attendait anxieusement son promis. Promis… Elle ne serait unie devant les Sept à Joffrey Baratheon que dans une semaine – autrement dit, si elle voulait changer d'avis et rompre ses fiançailles, c'était le moment ou jamais. Perdue dans ses pensées, son regard dériva alors sur un bouquet de roses délicatement disposé sur une table.

Les fleurs sentent bons.

C'était la seule chose de positif que Margaery pouvait accorder à cette place. La vue de ces plantes procura une drôle de sensation à la future épouse : elle était une Tyrell. Une rose. Et si elle devait être la seule chose positive de ce château corrompu par le pouvoir et la haine, alors soit. Elle le serait. Car l'odeur des roses pouvait se propager et qui sait ? améliorer peu à peu l'air putride qui entourait la capitale.

Fière de cette pensée, Margaery se senti alors prête pour accueillir avec tout le charme requis son fiancé qui venait enfin de la rejoindre. Elle effectua une profonde révérence, qui masquait en partie son sourire – sourire qui signifiait « Je vais me battre. Et je gagnerai ».