Disclaimer : Albator, Toshiro et Clio appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Bob l'Octodian appartient à Aerandir Linaewen qui m'autorise à le lui emprunter et à l'utiliser.

Les autres personnages sont à bibi

1.

A l'entrée de la Générale Shale Elumaire sur le plateau des Unités d'Intervention de l'AL-99, tous les regards convergèrent vers elle, mais se détournèrent rapidement, chacun reprenant ses occupations.

Seul Soreyn se leva et vint à sa rencontre.

- Générale Elumaire, je suis le Capitaine Romdall. Je m'attendais à votre venue. Si vous voulez bien me suivre à la salle de réunion ?

- Oui, mon temps est précieux, fit-elle sèchement. Je ne devrais même pas être là…

- Je ne pense pas que mon Général ait souhaité ce qui lui arrive, ne put s'empêcher de rétorquer le Capitaine de l'Unité Anaconda, à qui la moutarde montait au nez et qui ne comprenait pas comment son ombrageux ami roux pouvait supporter les échanges prolongés avec sa paire. Sans compter qu'il ne peut pas recherche le cadet de ses fils !

- Je crois que vous êtes bien assez nombreux pour cela, que je vous soupçonne même d'y accorder plus de temps que de nécessaire en regard des autres affaires en cours. Je mettrai votre insolence sur le compte de votre souci pour votre ami. Mais je n'en supporterai une autre.

- Prenez place, Générale, se contenta de proposer Soreyn tandis qu'ils entraient dans la salle de réunion.

Shale Elumaire but une gorgée du café servi par Lorèze avant qu'elle ne rejoigne ses collègues secrétaires et ne les laisse en tête-à-tête.

- En l'absence du Général Skendromme et de Kycham Kendeler, vous parviendrez à gérer l'AL-99 ? reprit-elle ensuite. Je dois le savoir car le Bureau n'a pas à pâtir de la défection de votre supérieur.

- Je peux m'occuper de l'AL-99. Mon Général m'a formé en ce sens. En revanche, je ne sais rien des Divisions Sectorielles !

- C'est pour cela que je suis venue. J'ai ouvert une cellule provisoire au SIGiP pour que ses membres s'en occupent. Cette matière est effectivement bien trop pointue pour vous, Capitaine.

- Si je comprends bien, vous allez mettre plusieurs personnes pour effectuer les tâches dont mon Général se charge d'ordinaire, avec en plus la charge du Bureau lui-même ?

- C'est le minimum. Après tout, ces Militaires ont d'ailleurs également d'autres tâches à continuer d'assumer. Quelles sont les dernières nouvelles ? fit-elle ensuite, percevant parfaitement l'animosité de son interlocuteur mais ne parvenant plus à le prendre en défaut d'impertinence.

- Kycham Kendeler sera de retour bien avant mon Général. Il quitte l'hôpital demain. Les lésions à la tête étaient multiples mais sans trop de gravité.

- Je suis surprise qu'un meurtrier en puissance comme son oncle ne l'ait pas battu à mort…

- Oui, c'est surprenant ne put qu'admettre Soreyn. Je suppose qu'il était pressé de peaufiner ses autres plans. Il n'a toujours pas été établi comment il avait pu déjouer la surveillance de la patrouille et se rendre au Pensionnat pour y enlever le petit Albior – sans compter que de l'extérieur, il n'avait aucun moyen de parvenir à son étage ! En fait, nous devons constater qu'il est parfaitement irréprochable ! Il semble même témoigner de la tristesse au fait que sa blonde serveuse l'ait plaqué du jour au lendemain et ait quitté du même coup son emploi.

- Ce genre d'individu n'a aucun sentiment, détrompez-vous ! siffla Shale avec une rage qui surprit Soreyn. Il est dangereux, un point c'est tout. Il serait grand temps que les Enquêteurs le prennent en défaut, cet homme est une honte pour les Polices !

Et ce fut là que le Capitaine de l'Unité Anaconda comprit que la conduite de Myrhon Kendeler était presque un affront direct envers elle !

- Quant à Aldéran, il termine son séjour de formation au Centre pour Aveugles. Si les derniers tests sont concluants, il devrait pouvoir rentrer chez lui, à se refamiliariser avec les lieux, et un chien devrait lui être confié.

La Générale du SIGiP esquissa un sourire.

- Quelque chose me souffle que vous allez prendre vos fonctions à la tête de l'AL-99 avec un peu d'avance, conclut-elle en se levant.


Maïne Nir ouvrit la porte à Soreyn, sourit largement.

- Ta visite va faire plaisir à Kycham ! fit-elle en l'étreignant longuement. Il s'inquiète tant pour Aldie et pour le boulot, mais vu sa convalescence, on ne lui donne guère accès aux nouvelles.

- Et lui, comment va-t-il ?

- Plus fatigué et plus faible qu'il ne veut le reconnaître. Mais il se bat bec et ongles pour pouvoir reprendre ses activités au plus vite. Je te laisse avec lui, je vais préparer des rafraîchissements.

- Ta santé avant tout ! jeta Soreyn en s'installant dans la véranda où se trouvait son ami.

- Je vais moins mal que je n'en donne l'air, affirma Kycham qui ne pouvait dissimuler sa pâleur et ses joues creuses. Je crois que mon oncle a perdu la main avec le temps.

- Ça m'étonnerait. On lui posera la question une fois qu'on aura eu une bonne raison de le placer en garde à vue ! gronda Soreyn.

- Aucun indice pour retrouver le petit Albior ?

- Rien de plus que je ne t'avais rapporté la dernière fois. On a relevé des traces de lutte, les fenêtres grandes ouvertes, mais le mur est à pic. Aucun être humain n'aurait pu se hisser depuis l'extérieur. Et s'il était sorti par le couloir, les caméras ne l'auraient pas loupé.

- Un ennemi de son petit monde surnaturel ? avança Kycham.

- - C'est la seule option qu'il nous reste, mais difficile à présenter aux Enquêteurs, soupira Soreyn. D'autant plus que si c'est la vérité, nous ne sommes absolument pas armés pour l'affronter et reprendre Albior. Et Aldéran est désormais totalement dépendant de son entourage, j'ignore si ses talents particuliers peuvent compenser sa cécité, mais je doute qu'il soit en état d'agir, à quel que niveau que ce soit.

Kycham s'assombrit.

- Et lui, comment va-t-il ? Il y a un diagnostic de posé ?

Soreyn mit quelques instants avant de répondre, n'ayant pas touché au thé glacé servi, la fiancée de son ami s'étant retirée pour les laisser discuter tranquillement.

- Non, renseigna-t-il enfin. L'inflammation est encore beaucoup trop importante que pour évaluer la gravité et l'étendue des brûlures. Il faut que cela se résorbe, dans un premier temps, mais c'est une évidence qu'il a bien morflé !

- Rien d'étonnant à ce qu'il se soit débattu face à Pryom, se retrouver dans le noir, désorienté, si ça se trouve il n'a même pas reconnu sa voix ! Sans compter qu'il n'avait sans doute aucune idée de ce qui lui était arrivé ! Et donc, Soreyn, à l'heure d'aujourd'hui…

- … Aldéran n'y voit absolument rien. Ils viennent de lui apprendre les rudiments pour se retrouver un minimum, mais ce sera de toute façon un long apprentissage. Et les inquiétudes qu'il a pour Albior ne vont pas l'aider à gérer correctement sa cécité.

- Que pouvons-nous faire ?

- Il faut absolument confondre ton oncle. On doit sauver le gamin et le rendre à son père. Je sais qu'Aldie lui a interdit de se servir de ses propres pouvoirs, mais la configuration de situation est vraiment particulière !

- Je reviendrai au plus vite, promit encore Kycham que la conversation avait pourtant presque complètement épuisé.


Du bout des doigts, Aldéran sentit une truffe humide et une langue douce lui barbouilla la main.

- Vous la connaissez, c'est Agla. Elle a nourri le chiot de Drixie. Agla va vous guider. Pour le chiot, il faudra attendre pour l'accueillir chez vous car ce n'est vraiment pas le moment que vous l'ayez dans le chemin. Bon retour chez vous, Aldéran.

- Merci.

- Et moi, je suis là, fit Ayvanère en le prenant par le bras pour le guider jusqu'à son cabriolet sur le parking du Centre pour Aveugles.

Bien que ce soit elle la voyante, Ayvanère se serra plus étroitement contre son mari alors qu'ils franchissaient le seuil du duplex.

- Je crois que ta maniaquerie légendaire va te servir dans cette épreuve. Ta mémoire t'indique où se trouve chaque objet, ça va t'aider.

- Génial, grinça le grand rouquin balafré, lugubre.

Il pivota légèrement, heurtant une table basse, envoyant au sol un vase fragile sur les dalles du hall d'entrée où il se brisa en mille morceaux.