Bonsoir tout le monde,

cela faisait bien longtemps que je n'avais rien publier. Ce n'était pas dû au manque d'inspiration mais au rythme qu'avait pris ma vie depuis pas mal de temps. Celui où l'on doit toujours courir pour n'importe quoi et où, on n'a même plus le temps de ne penser à rien et encore moins à écrire...

J'espère que cet os de retour vous plaira.

Bonne lecture.

Enchantra83.


La colère.

Etrange sentiment, capable d'envahir chaque parcelle de notre corps et de nous faire perdre le contrôle de nous-mêmes.

C'est que je suis, à cet instant de cette journée qui va bouleverser mon existence pour toujours. Car il y aura eu un avant toi mais il n'y aura pas d'après toi... Je le sais…

Je suis dominée par cette colère et je n'y peux rien. C'est ainsi. C'est tout ce dont je suis capable pour le moment.

Comment ai-je pu croire, une seule seconde, même inconsciemment, que j'aurai pu te changer. Que tu aurais pu n'appartenir qu'à moi. Que tu aurais pu oublier toutes ces autres, tout simplement parce que je t'aimais…

Oui, je t'aimais et il a fallu cela pour que je le sache enfin. Car jusqu'à présent, je ne voulais pas le voir. Je me cachais derrière mon combat, mes convictions et mon devoir pour ignorer ce fait. Mais ce n'était rien d'autre que de la peur, de la lâcheté...

Jusqu'à présent, je pensais qu'entre nous, il n'y avait qu'une histoire de désir, que c'était uniquement nos sens qui voulaient obtenir ce que nous n'étions pas censés avoir vu que nous appartenions à deux mondes trop différents et que bien souvent, l'interdit a un goût de paradis.

Cependant je me trompais…

Je voulais ignorer le reste, faire comme si le monde n'existait plus quand j'étais avec toi afin de ne pas penser à ce qui se passait en dehors de nos rencontres.

Mais on ne peut pas se voiler éternellement la face.

Le reste finit par vous rattraper…

Toujours…

Sans m'en rendre compte, j'avais ouvert le chemin vers mon âme et tu t'y es engouffré sans que je ne puisse t'en empêcher. Maintenant, il est trop tard.

Je sais que je suis perdue…

Ce que j'ai vu, ce matin, n'arrête pas de tourner en moi comme une lame acérée s'enfonçant lentement dans mon cœur.

C'est vrai. Nous n'avions pas de règles établies, nous n'étions pas vraiment un couple. Pourtant quand je t'ai vu avec elle, j'ai senti soudain la terre s'ouvrir sous mes pieds et m'engloutir toute entière.

Que devais-je faire ?

Continuer comme si de rien était et me perdre encore un peu plus ou bien t'avouer les choses et me retrouver moi-même en sachant que tu allais sûrement me rejeter. Parce qu'il ne pouvait en être autrement.

J'ai réfléchis et j'ai su que je ne pourrai plus faire semblant encore une fois. Pourtant, de là à te dire ce qu'il en était, cela me semblait impossible. Me mettre à nue ainsi devant toi aurait été trop dangereux pour mon cœur.

Alors il ne me restait qu'une possibilité: te quitter pour fuir, oublier et ne surtout pas penser à ce qui avait été et qui aurait pu être.

La question, que je me suis posée au dernier instant, était comment j'allais faire pour vivre sans toi quand tu ne serais plus près de moi…

Cette question, aujourd'hui encore je me la pose quotidiennement car elle continue de m'obséder jour après jour.

Cette fameuse après-midi quand tu m'as rejointe, j'ai refusé que tu m'embrasses comme tu en avais l'habitude. Au début, tu as cru à un jeu. Puis très vite, tu t'es rendu compte que ce n'était pas ça. Que mon attitude était différente. Tu as reculé et tu m'as observée.

Et là, je t'ai dit : c'est fini.

Tu n'as pas réagi immédiatement car tu ne t'attendais pas à cela. Soudain tu m'as demandé pourquoi. Néanmoins, j'ai laissé le silence en guise de réponse.

Mais qu'aurai-je pu te dire ? Je te quitte parce que je t'aime et que je sais parfaitement que toi non. Ou encore, je te quitte parce je suis amoureuse de toi mais cela est impossible…

Non, il n'y avait rien à dire.

Tu es resté là, à me fixer comme si cette attitude pouvait changer la donne. Pour moi, cela devenait de plus en plus insupportable. Alors j'ai fait la seule chose qu'il me restait. J'ai fui la pièce. Au moment de passer à côté de toi, j'ai eu envie de m'arrêter, de poser une dernière fois ma main sur ta joue. Mais tu aurais su la réalité et je ne pouvais pas le risquer. Malgré moi, j'ai continué à marcher puis j'ai franchi le pas de cette porte sans me retourner.

C'est la dernière fois que nous nous sommes vus seuls.

Je n'ai jamais su ce que tu avais éprouvé. Chaque fois que je te voyais, tu étais redevenu le Draco Malefoy toujours aussi maître de lui. Celui à qui aucune fille ne pouvait résister. Même pas moi…

Mais ça personne ne l'a jamais su car je t'ai gardé en moi tel un secret.

Tu ne m'as jamais fait signe d'aucune façon. Peut-être que c'était mieux ainsi.

J'ai continué à cheminer seule avec toi dans ma tête puis la guerre a éclaté.

Moi, je me suis battue au côté d'Harry et de Ron puisque c'était ce qui était prévu de tout temps.

Toi, je ne t'ai ni vu dans leurs camps, ni dans le nôtre.

J'ai supposé que tu avais fui pour ne pas avoir à choisir ce que j'ignorais alors c'est que tu l'avais fait et que tu en avais perdu la vie…

On a gagné.

Les choses ont changés pour la majorité mais pas pour moi...

Il a quelques jours, j'ai reçu une lettre de ta mère.

C'était si étrange, une femme de mangemort qui écrit à une enfant de moldu. Elle m'a racontée ce que tu avais fait. Que tu avais décidé de refuser de te soumettre à ton père. Qu'elle avait voulu que tu te caches pour rester en vie mais que tu avais refusé parce que tu n'étais pas un lâche. Elle m'a rapporté que lorsque Voldemort a voulu t'imposer la marque, tu as dit non devant tous ses partisans. Que tu t'aie refusé à trahir la personne que tu aimais le plus au monde. Ton père a voulu savoir qui et tu as simplement dit mon nom. Il n'a pas su réagir immédiatement assommer par la nouvelle et c'est Bellatrix Lestrange qui t'a ôté la vie pour laver l'affront que tu venais de leur faire à tous…

Quand j'ai fini la lettre, mes larmes ont coulé en silence comme après cette fameuse après-midi.

Il y avait encore une dernière ligne à déchiffrer, c'était l'endroit où ton corps reposait.

Alors aujourd'hui me voilà…

Je suis là devant toi. Aussi tétanisée que le jour où je t'ai quitté. Mais à la différence, c'est qu') présent, je sais ce que tu ressentais pour moi. Je devrais continuer ma route avec cette culpabilité de t'avoir repoussé, de ne pas t'avoir dit ce que j'éprouvais pour toi à cause de ma peur. Peut-être que si je l'avais fait, tu serais toujours en vie…

Ironie absolu du destin de l'être que je suis. Néanmoins, je ne le saurais jamais et je serais obligée d'exister avec tout ceci en moi, jusqu'à la fin de mes jours.

A cette seconde, je me dis que tu as dû me détester, voir même me haïr. Mais si tu savais combien je t'aimais à cette époque et combien je continue à un tel point que je suis consciente que personne ne pourra jamais te remplacer.

C'est à ce moment que j'ai dit ce que je n'avais jamais osé te révéler avant, que j'ai refoulé pendant si longtemps.

- Draco, je t'aime. Toute ma vie, je n'aimerai que toi...

Voilà les derniers mots que je t'ai avoué avant de repartir dans ce monde où tu n'existeras désormais plus que pour moi…

Fin