CHAPITRE 1 : Du courier
-Harry !!!HARRY ! Debout ! Suis-moi tout de suite !
Harry se réveilla en sursaut en plein milieu d'un énième cauchemar auquel il ne porta pas attention. Il sortit du lit aussi vite qu'il le put et suivit son oncle hors de la chambre. C'était la première fois qu'il le réveillait en pleine nuit et il devait se passer quelque chose de vraiment terrible pour qu'il prenne la peine de le prévenir. Il se dit que ce n'était sûrement pas parce qu'il venait d'avoir 15 ans car son oncle n'avait jamais pensé à son anniversaire. En arrivant dans la cuisine, Harry se rendit compte qu'il ne faisait pas du tout nuit et que la chose qui avait affolé son oncle était...
-UN HIBOU !! Un hibou chez moi, dans MA maison !!! Que dois-je faire pour te faire comprendre que je ne veux AUCUN HIBOU dans ma maison ! Hurla l'oncle Vernon, le visage violacé.
-Chut Vernon, s'écria la tante Pétunia d'un air inquiet, si les voisins entendaient ?
Mais Harry se demanda si elle avait réellement peur que les voisins entendent quelque chose d'étrange ou si c'était l'énorme chouette noire dignement posée sur une chaise de l'autre côté de la cuisine qui lui faisait peur. La tante Pétunia tenait son fils derrière elle pour le protéger –Harry pensa que ce n'était pas très utile puisque Dudley était si large qu'il dépassait des deux côtés de sa mère- et poussa un cri apeuré quand l'oiseau prit son envol. A son grand soulagement, ne se dirigea pas vers Dudley mais fonça sur Harry. La chouette lui laissa tomber une enveloppe dans les mains et repartit par la fenêtre.
-JAMAIS ! Tu m'entends ? Je ne veux plus JAMAIS voir une de ces horribles créatures dans ma maison, continuait l'oncle Vernon. Nous étions d'accord pour que ces bêtes ne traînent pas par ici et qu'elles déposent le courrier dans le...
Mais Harry n'écoutait plus, il lut l'enveloppe. Au dos figurait un cachet de Poudlard, son école de sorcellerie. Harry se demanda si c'était Dumbledore, le directeur de Poudlard, qui avait pris la peine de lui écrire un mot pour son anniversaire ou s'il s'inquiétait pour son état de santé. En lisant la lettre, Harry comprit que ces idées étaient complètement absurdes, autant l'une que l'autre :
Cher Monsieur Potter,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que vous avez obtenu 7 BUSE lors de vos examens de juin dernier. Voici vos notes :
Astronomie : Piètre.
Professeur Sinistra.
Examinateur : professeurs Marchebank et Tofty.
Botanique : Acceptable.
Professeur Chourave.
Examinateur : prefesseur Marchebank
Défense contre les forces du mal : Optimal.
Professeur Ombrage.
Examinateur : professeur Tofty (commentaire : patronus très impressionnant, élève vraiment doué).
Divination : Désolant.
Professeur Trelawney (commentaire : élève sans aucun don pour cette matière)
Examinateur : professeur Tofty
Histoire de la magie : Acceptable.
Professeur Binns.
Examinateur : professeur Marchebank et Tofty. (Commentaire : travail trop irrégulier, quelques lacunes dans certains domaines).
Métamorphose : Effort Exceptionnel.
Professeur Mc Gonagall (Commentaire : élève inconsciemment très doué, manque de travail évident).
Examinateur : Professeurs Marchebank et Tofty
Potions : Effort Exceptionnel.
Professeur Rogue (Commentaire : coup de chance pour un élève habituellement médiocre et sans aucune volonté).
Examinateur : professeur Marchebank.
Soins aux créatures magiques : Acceptable.
Professeur Hagrid (Commentaire : bon élève motivé, bonne attitude face aux animaux).
Examinateur : professeur Tofty.
Sortilèges : Effort Exceptionnel.
Professeur Flitwick.
Examinateur : professeur Tofty.
Félicitations,
Griselda Marchebank, présidente de l'académie des examinateurs magiques.
Albus Dumbledore, directeur de Poudlard.
Cornelius Fudge, ministre de la Magie.
Harry relut la lettre. Il avait obtenu 7 BUSE mais les notes qu'il avait ne lui permettaient pas d'entreprendre une carrière d'Auror comme il l'aurait souhaité. Il aurait du obtenir un Optimal en potions pour pouvoir continuer cette matière et il en avait besoin pour devenir Auror, mais, bien qu'il n'avait aucune autre idée de ce qu'il pourrait faire plus tard, cette nouvelle ne le perturba pas tellement. Le fait de ne plus avoir à subir les cours du professeur Rogue était en fait une merveilleuse nouvelle, et les 7 BUSE qu'il avait obtenus étaient la première nouvelle qui le réconfortait depuis le début des vacances.
-Alors, qu'est-ce que c'est ? Ça vient de ton école de fous ?
-Oui, répondit Harry à son oncle sans quitter la lettre des yeux.
-Je ne veux plus que ces saletés de bestioles entrent dans ma maison, c'est compris ?
-D'accord, dit Harry en repartant.
-Attends une seconde, ajouta l'oncle Vernon en arrêtant Harry. Qu'est-ce qu'ils te veulent ? Tu n'as pas utilisé ta... ta chose...ici ?
-Mais non, c'est rien...
-Non, ce n'est pas rien, montre-moi ça...
Il prit lui prit la lettre des mains et lut. Harry l'observa avec un sourire, il savait que son oncle ne comprenait rien de ce qu'il lisait.
-Qu'est-ce que c'est les buses ?
-BUSE, rectifia Harry en regardant son oncle d'un air supérieur, Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire. C'est un examen que l'on passe à la fin de sa cinquième année de sorc...dans mon école.
-Et à quoi ça sert ces trucs là ? Demanda l'Oncle Vernon qui avait fait une horrible grimace en entendant parler de sorcellerie.
La tante Pétunia qui venait de fermer la fenêtre et les rideaux entraîna Dudley dehors comme si la simple présence de Harry pouvait lui être fatale.
-C'est pour tester nos aptitudes. Plus tard, ça nous servira à trouver un travail. Comme... un travail au ministère de la magie, ajouta Harry en voyant que son oncle ne comprenait pas, ou alors pour devenir professeur ou Auror.
-Orore ? C'est quoi encore ça ?
-Ce sont des gens très qualifiés qui poursuivent les fidèles de Voldemort.
-Le taré qui a tué tes parents et qui est revenu l'année dernière ? Demanda l'oncle Vernon en réfléchissant, sans éprouver aucune gêne à évoquer la mort des parents de Harry.
-Euh...oui, c'est ça, répondit Harry un peu désorienté en repensant malgré lui à Sirius. Voilà, et les Aurors arrêtent ses fidèles et les tuent si c'est nécessaire...
-Ils les TUENT ! Cria l'oncle Vernon comme si Harry venait d'avouer la plus grosse bêtise qu'il ait jamais faite. Vous êtes tous pareils, des tueurs, tous aussi répugnants et...
-Tu te rappelles l'homme que tu as vu à la gare ? Interrompit Harry. Mais si, celui avec un œil...bizarre, tu vois ? Oui, eh bien lui c'était un Auror, un des meilleurs. Je me demande ce qu'il dirait s'il apprenait ce que tu dis des gens... comme lui?
Le visage de l'oncle Vernon qui palissait à vue d'œil s'arrêta devint alors totalement livide et ses mains tremblèrent légèrement quand il remit la lettre dans les mains de Harry avant d'aller dans le salon rejoindre sa femme et son fils.
-Pas le genre d'homme à se laisser impressionner ? Murmura Harry pour lui-même en se remémorant la tête de l'oncle Vernon quand il avait vu l'œil magique de Maugrey Fol Œil, un de ses anciens professeurs.
Harry sortit de la maison. Il fut frappé par la chaleur extérieure. A l'intérieur il faisait frais depuis que les Dursley avaient installé la climatisation –même Harry y avait eu droit depuis la rencontre de son oncle avec Maugrey- alors que dehors une chaleur atroce régnait. Il se dirigea vers le fond du jardin, là où se trouvait la cabane, autrefois à outils, récemment réaménagée en petite volière pour que les hiboux, de plus en plus nombreux, qui venaient prendre des nouvelles de Harry n'approchent pas trop la maison et n'attirent pas les soupçons des voisins. En entrant, Harry s'aperçut qu'il y avait plus de hiboux que d'habitude et il espéra que c'était en raison de son anniversaire. Il vit d'abord Coquecigrue, l'oiseau de Ron, qui portait un paquet au moins cinq fois plus gros que lui et paraissait très fier du nouvel exploit qu'il venait d'accomplir. Quand Harry le délivra du paquet, l'oiseau vola dans la pièce en poussant des petits cris de joie. Il ouvrit le paquet de Ron. Il y avait des chocolats de chez Honeyduckes et l'éternel gâteau de Mrs Weasley. Il lut la lettre qui était dans le paquet :
Cher Harry,
J'espère que tout se passe bien pour toi et que tes moldus te traitent mieux, sinon parle leur de Fol Œil ou de Lupin, je pense que s'ils apprennent que tu fréquentes un loup-garou, ça les calmera un bon bout de temps !
Toute la famille se joint à moi pour te souhaiter un BON ANNIVERSAIRE !
Grâce à toi, Fred et George ont monté leur magasin de farces et attrapes qui ne pourrait pas mieux marcher. Maman voudrait qu'ils reprennent l'école mais ils disent qu'ils gagnent assez comme ça et que les ASPIC ne leur serviraient à rien. Comme ils disent, ils sont prêts à vivre dans le monde impitoyable des adultes. Je crois qu'elle aimerait qu'ils retournent à Poudlard refaire leur septième année surtout parce qu'elle les sentirait protégés là-bas et que maintenant, on n'est jamais plus en sécurité, alors elle s'inquiète. Elle n'est pas au courant que c'est toi qui as financé Fred et George pour leur magasin. Je me demande ce qu'elle dirait si elle l'apprenait. Elle pense tellement qu'on ne peut rien te reprocher, que tu as suffisamment souffert, elle n'oserait pas te dire quoi que ce soit, ce serait encore de ma faute parce que je ne t'en ai pas empêché ou quelque chose comme ça...
Charly est revenu de mission et s'occupe de tu-sais-quoi avec Bill et papa.
Quant à Ginny et moi, nous nous rendons utiles dès que possibles mais nos supérieurs refusent de nous donner des responsabilités et ne nous mettent toujours pas au courant de quoi que ce soit.
J'espère que tu vas mieux,
Amicalement,
Ronald.
Harry relut la lettre plusieurs fois. Il aimait bien les Weasley et cela lui fit plaisir d'avoir de leurs nouvelles. Ils étaient tous si gentils avec lui, surtout Mrs Weasley qui le considérait comme son propre fils. Il avait hâte de les revoir. Les sorciers lui manquaient terriblement, depuis un long mois, il n'avait fréquenté que son oncle, sa tante et Dudley qui niaient complètement l'existence de la magie, tellement ils en avaient peur et qui ignoraient complètement tous les troubles que Harry avait récemment subit.
Tout en mangeant le gâteau de Mrs Weasley, Harry ouvrit une deuxième lettre qui devait être celle d'Hermione.
Cher Harry
Bon anniversaire. J'espère que tout va bien pour toi, sinon, tu sais ce que tu dois faire. Je ne peux pas te dire où je suis mais je ne suis pas où-tu-sais, par contre, Ron y est. Je t'expliquerais bientôt pourquoi nous ne sommes pas ensemble.
J'espère que ce petit cadeau te plaira.
Ne fais rien d'irréfléchis et écris à qui-tu-sais si tu as un doute. Fais bien attention à ce que tu fais, prends soin de toi.
A bientôt,
Hermione.
Harry trouva la lettre d'Hermione très vide, à part ses habituelles recommandations, elle ne lui disait rien d'intéressant. Il ouvrit le cadeau qui se joignait à la lettre : c'était une montre à deux cadrans. Il y avait une sorte d'ellipse dans le premier et le deuxième était vide. Il n'y avait ni aiguilles ni numéros. Harry ne comprenait pas très bien à quoi pourrait lui servir cette montre et il se demanda si ce n'était pas quelque chose pour le pousser à travailler au lieu d'entasser ses devoirs, comme il l'avait fait l'année précédente. Ça ne l'aurait pas étonné de la part d'Hermione, elle avait toujours trouvé qu'il ne travaillait pas assez et il se dit qu'elle essayait peut être de le motiver. Il pensa que si cette montre était réellement destinée au travail, elle aurait pu s'abstenir d'un tel cadeau étant données les circonstances. Il vit alors un bout de parchemin sur lequel Hermione avait inscrit quelques explications :
C'est une montre de Quidditch :
Le premier cadran affiche l'emplacement des joueurs et des balles sur le terrain (le vif d'or n'est presque jamais visible, il va trop vite). Le deuxième cadran affiche l'état de santé des joueurs et le score du match.
C'est Victor qui m'a conseillé, il dit que c'est très utile surtout les jours de pluie et de brouillard.
Harry regarda à nouveau la montre et comprit aussitôt. Il ne connaissait pas l'existence de cette montre et fut tout à fait ravi qu'Hermione ait prit cette initiative. Il s'en voulu même d'avoir cru qu'Hermione le connaissait assez mal pour le pousser à travailler alors qu'elle avait très bien comprit que ces temps-ci, il avait plutôt besoin de divertissement. Il se remémora tous les matchs au cours desquels il aurait bien pu avoir besoin de cette montre. Elle allait sûrement lui être très utile pour la nouvelle coupe de Quidditch car les Serpentards seraient prêts à tout pour la gagner. Le Quidditch le mit de meilleure humeur, il n'y avait pas joué depuis très longtemps ; depuis qu'il avait été interdit à vie, mais maintenant que cette vieille folle d'Ombrage était partie de Poudlard, il pourrait à nouveau jouer. C'était la seule raison pour laquelle il avait encore envie de retourner à Poudlard. Il était bien sûr content de pouvoir se retrouver en compagnie de Ron et d'Hermione mais les seuls moments où tout sentiment négatif lui sortait totalement de l'esprit étaient quand il jouait au Quidditch.
Harry se dirigea ensuite vers un gros hibou resté près de la fenêtre. Il n'avait pas l'air commode et Harry s'approcha de lui très prudemment. Il retira lentement la lettre qui était accrochée à sa patte. Harry reconnu aussitôt l'écriture griffonnée de Hagrid, le garde chasse de Poudlard et professeur de soins aux créatures magiques.
Cher Harry,
Bon Anniversaire. J'espère que tout va bien chez tes moldus et que ton gros cousin se conduit mieux avec toi. Sinon prévient immédiatement la cracmol que tu connais et envoie un hibou à tu-sais-qui. Dumbledore n'est pas avec moi mais il te souhaite lui aussi tous ses vœux pour ton anniversaire.
Prends bien soin de toi,
Hagrid.
Harry doutait maintenant que ses amis ne lui écrivent plus pour lui faire de nouvelles recommandations que pour son anniversaire. Il ne savait pas très bien s'il avait envie de leur répondre. Depuis deux ans, il avait prit l'habitude de recevoir une lettre de plus pour son anniversaire ; celle de Sirius. Il sentit un vide profond le submerger. Depuis le début des vacances, il avait essayé de penser le moins possible à Sirius, mais comme il ne faisait pas grand-chose d'intéressant chez son oncle et sa tante, il n'avait pas pu s'empêcher de se remémorer inlassablement la scène du département des mystères. Il se demandait comment il avait fait pour avoir été si stupide et ne pas avoir écouté Hermione. De plus, cette culpabilité le poursuivait jusque dans ses rêves dans lesquels il voyait son parrain passer derrière le voilà du département des mystères. Il voyait ensuite le miroir que Sirius lui avait donné pour communiquer dans lequel apparaissait la tête de son parrain qui criait : « tu n'es pas du tout comme James, lui ne se serait pas fait avoir par un stupide rêve. Tu m'as profondément déçu. Que dirait ta mère si elle te voyait ? Tu fais honte au souvenir de tes parents, eux qui étaient si brillants ! Et regarde ce que toi tu es devenu, et moi qui ai cru que tu étais comme lui. Tu n'es qu'un lâche. Tu m'as... »Et le reflet continuait à lui hurler d'autres atrocités jusqu'à ce qu'il se réveille. Il n'avait alors plus qu'une idée en tête : tuer Bellatrix Lestrange, celle qui avait tué son parrain, elle devait souffrir comme lui souffrait à présent.
Pour arrêter de se torturer à penser à son parrain, Harry décida de répondre à ses amis :
Cher Ron,
Merci pour tes vœux et pour les chocolats. Ca me fait du bien de manger quelque chose de plus consistant que la salade de ma tante. Remercie ta mère pour le gâteau.
Ici, il ne se passe rien d'inhabituel, j'ai reçu mes résultats, j'ai obtenu 7 BUSE. Mon oncle était furieux que le hibou de l'école soit entré dans la maison, mais je lui ai reparlé de l'œil de Maugrey et il n'a plus rien dit. Je suis content que les affaires de Fred et George marchent si bien, mais il vaut mieux ne pas parler de ce que tu sais à ta mère, je ne suis pas sûr qu'elle apprécierait.
J'espère que l'on se verra bientôt, je n'ai plus aucune nouvelle du monde des sorciers ; je ne reçois plus la gazette, je n'ai plus d'argent sorcier sur moi. S'il se passe quelque chose d'important, préviens-moi.
Harry.
Il hésita à parler de Sirius, puis renonça. Il ne savait pas très bien à qui il avait envie d'en parler mais il était sûr que le faire par courrier n'était pas une bonne idée et il ne voulait pas inquiéter Ron. Il sortit de la volière et retourna vers la maison prendre son petit déjeuner.
Le soir, au dîner, il essaya de se changer les idées et entreprit une petite conversation avec son oncle :
Tu sais quoi ? Quel jour on est aujourd'hui ? Demanda Harry à son oncle qui s'efforçait de faire semblant de ne pas comprendre. Mais si, tu sais, c'est mon anniversaire ! J'espère que tu n'as pas oublié mon gâteau sinon je risque d'être vexé.
Au grand soulagement de l'oncle Vernon, la tante Pétunia retrouva un gâteau surgelé que Dudley n'avait pas touché à son anniversaire. Après le dîner, Harry –qui avait mangé au moins la moitié du gâteau et n'avait laissé à Dudley que les miettes, en prétendant –à juste titre- qu'il avait assez de réserves comme ça- retourna voir Hedwige dans la volière, mais Hermes, le hibou de Percy, le frère de Ron, était perché sur la fenêtre depuis apparemment un bon moment. Harry prit la lettre et l'oiseau s'envola impatiemment.
Harry,
Je te dois quelques excuses à propos de ce que j'ai dis sur toi l'année passée. J'avoue que j'ai bêtement cru ce que disait la gazette du sorcier, et ce que m'avait dit Cornelius (pour des raisons purement professionnelles).
Mais c'est pour te parler de Ron que je t'écris. Il est jeune et ne sait pas encore choisir ses relations, je te somme donc de ne plus le fréquenter. Comme nous le savons tous, le seigneur des Ténèbres cherche à te tuer et s'il le fallait, il n'hésiterait pas à tuer Ron par la même occasion. C'est pourquoi je te demande de ne plus avoir de contact avec les membres de ma famille.
Cordialement, Percy.
Harry déchira aussitôt la lettre. Il n'avait jamais aimé Percy mais il le ne l'avait jamais autant détesté. Il estime préférable de ne pas parler de cette lettre aux Weasley pour ne pas provoquer de nouvelle crise.
Il donna à manger à Hedwige et resta là, avec elle pendant un long moment. Elle était la seule amie fidèle qui lui restait, sa seule amie qui était là, avec lui, qui était toujours avec lui.
Il passa la nuit dans la volière et quand il rentra le lendemain vers 9h, il fut surprit que l'oncle Vernon ne lui fasse aucune remarque désobligeante, celui-ci ne se tourna même pas vers lui. Même quand Harry annonça qu'il allait rendre visite à Mrs Figg, la vieille folle du quartier, l'oncle ne bougea pas.
-Tu vas chez Mrs Figg ? S'étonna la tante Pétunia. Mais tu n'as jamais aimé aller chez elle, tu l'as toujours détestée.
Harry ne répondit pas. Sa tante ne savait pas que Mrs Figg, la vieille folle chez qui elle l'avait toujours obligé à aller n'était pas si folle ; c'était en fait une cracmol qui connaissait aussi bien le monde de la magie que Harry. Il s'étonna de ne pas avoir pensé plus tôt à aller la voir, il était sans doute trop préoccupé. C'était la première fois qu'il allait la voir de son plein gré et, à peine fut-il arrivé devant la porte, Mrs Figg ouvrit la porte et le fit entrer d'un air ravi :
-Tu n'as pas de problème au moins ? Ce sont tes moldus qui t'ont forcé à venir me voir ?
-Non, je venais simplement vous rendre visite.
Ils discutèrent de toutes sortes de choses ayant un rapport, de près ou de loin avec la magie. Mrs Figg avait l'air ravie de discuter et Harry était enchanté d'avoir enfin un contact direct avec quelqu'un de son monde.
-Et Voldemort. Que fait-il ? Je n'ai aucune nouvelle, que fait le ministre ? Demanda Harry tandis que Mrs Figg lui resservait une tasse de thé. Il s'était retenu de poser ces questions mais il voulait absolument avoir des réponses avant de repartir.
-Ne pose pas trop de questions à la fois, dit Mrs Figg. Le ministère se prépare mais l'apparition publique de Voldemort a bouleversé les plans de Fudge. Le ministère n'était pas du tout prêt à lui faire face si tôt. Ils font de leur mieux, ils forment des Aurors, mais d'après ce qu'on dit, ils ne sont pas au point du tout. Je crois que Dumbledore ne comte plus sur Fudge, mais je ne peux pas t'en dire plus, on ne m'a pas informé, je ne suis qu'une cracmol ! Et on m'a chargée de te surveiller.
-Vous me surveillez ? Répéta Harry, incrédule.
-Tu croyais vraiment que Dumbledore t'avait laissé, perdu au milieu de tous ces moldus qui ne pourraient rien pour toi ? Bien sûr chez ton oncle et ta tante tu ne risques rien, d'autant plus que tu n'es pas sortis depuis un mois, mais on n'est jamais trop prudent, et Dumbledore tenait à ce que tu sois protégé. Alors je me charge de ta sécurité. Avec d'autres sorciers, bien sûr, s'il arrivait quelque chose je ne pourrais pas t'être de grande utilité.
-Mais comment faites-vous ? Je n'ai rien remarqué...
-Tu te rappelles l'homme qui a essayé de vendre des télévisions à ton oncle la semaine dernière ? Eh bien, c'était XXX, il ne t'avait pas vu depuis quelques jours et Lupin lui avait dit ne pas avoir reçu de courrier depuis deux jours et qu'il fallait peut-être intervenir. On s'est un peu inquiété et comme Dumbledore nous a dit de rester discret XXX a eu une petite idée, il est très imaginatif mais pas très bon acteur ! Il n'a pas été très convaincant, n'est-ce pas ?
Harry repensa au vendeur de télé et se demanda comment il n'avait pas deviné qu'il n'était pas un moldu. Il aurait dû s'en douter rien qu'en voyant ses vêtements, et puis il n'avait pas du tout l'air de connaître le fonctionnement d'une télé, il ne savait même pas ce que c'était. Harry sourit en imaginant la tête de l'oncle Vernon s'il apprenait qu'un sorcier était entré chez lui en sa présence.
-Et la souris qui s'est introduite dans ton salon et qui a effrayé ta tante pendant une semaine. ? Continua Mrs Figg, c'était encore lui.
-C'est un animagus ?
-Non, nous avions du polynectar. Il s'inquiète facilement, et dès qu'il a un doute...
Harry se demanda combien de sorciers étaient entrés chez son oncle et sa tante pour le surveiller sans qu'il ne s'en aperçoive mais, avant qu'il n'ait pu ajouter quelque chose, Mrs Figg le raccompagna dehors car il se faisait tard et il ne devait pas se promener dehors la nuit. Elle le ramena chez les Dursley, elle ne voulait pas qu'il voyage seul. Harry se consola en se disant qu'il n'était pas le seul à n'être informé de rien, mais c'était quand même lui que Voldemort voulait tuer et il pensait avoir droit à plus d'information qu'une vieille cracmol...Il espéra que Dumbledore ne commettait pas une nouvelle erreur en le laissant sans informations, comme il l'avait fait l'année précédente. Fallait-il lui faire confiance ? Il avait dit lui-même qu'il devenait vieux et que son âge pouvait lui faire faire des erreurs. Oui, mais il avait combattu Voldemort, il avait seulement commis une unique erreur, Harry ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir voulu le protéger, même s'il n'aurait pas dû la faire. Dumbledore avait combattu Voldemort avec tant de calme, de confiance, de sagesse, il n'était certainement pas fou, tout le monde commet des erreurs, la sienne avait simplement eu de graves conséquences. Harry ne pouvait pas lui en vouloir, c'était quand même la personne avec laquelle il se sentait le plus protégé et en qui il avait toujours eu confiance. Il savait que Dumbledore ne commettrait pas de nouvelle erreur il s'en voulait tellement pour celle-ci...
Avant de rentrer, Harry alla voir Hedwige à la volière. Il trouva Errol, le hibou des Weasley, il ne s'attendait pas à avoir une réponse si rapide de Ron, peut-être était-il arrivé quelque chose aux Weasley... Harry ouvrit la lettre et vit, avec soulagement, que ce n'étaient que Fred et George, et qu'ils n'avaient pas l'air inquiet le moins du monde.
Harry,
Ici, Fred et George Weasley du 93, Chemin de Traverse : farces et attrapes pour sorciers facétieux. Grâce à ton extrême bonté, nous avons enfin pu ouvrir notre boutique de farces et attrapes. Pour te remercier de ce geste, et pour ton anniversaire, qui est, je crois dans les environs de cette semaine, nous t'envoyons un paquet d'échantillon de toutes nos merveilleuses inventions, n'en parles pas trop à maman, ce serait gentil, elle ne sait pas qui nous finance, mais elle n'approuve pas du tout.
Nous espérons que nos inventions te seront utiles chez tes moldus, testes-les sur ton abruti de cousin, et n'oublie pas de noter les résultats, certains produits ne sont pas encore commercialisés par défaut de cobayes.
Amicalement,
Fred et George.
P.S : Nous t'attendons avec impatience sur le chemin de Traverse pour te faire visiter nos locaux et te conseiller une boutique fort intéressante, qui, j'en suis sûr, te plaira énormément. Nous même y avons déjà dépensé pas mal des Gallions que nous avons gagnés.
En espérant te revoir bientôt.
Harry se sentit plus léger ; les farces et attrapes de Fred et George faisaient partie des rares choses qui le divertissaient, avec le Quidditch, bien sûr. Il était déçu qu'Errol n'ait pas le paquet dont ils parlaient dans la lettre. Il entreprit de leur répondre :
Chers Fred et George,
Merci pour votre lett...
BOOM !!
Harry se leva d'un bond, prêt à sortir sa baguette et à se battre, mais ce n'était que Coquecigrue qui venait de s'écraser sur la cage d'Edwige en arrivant trop vite. Harry remit l'oiseau sur pieds, qui ne paraissait pas si bouleversé par sa chute, et lut précipitamment la lettre qu'il lui apportait. C'étaient quelques membres de l'ordre du Phénix : Maugrey, Lupin, Tonks et Mrs Weasley qui lui souhaitaient un bon anniversaire mais lui demandaient surtout d'envoyer des nouvelles, car ils commençaient à s'inquiéter. Harry se demanda pourquoi Ron ne leur avait pas parlé de la lettre qu'il lui avait envoyée la veille, comme il était au quartier général de l'ordre du Phénix, mais il leur répondit aussitôt.
Il voulut continuer sa lettre de remerciements pour les jumeaux et vit alors un paquet sur le rebord de la fenêtre, ce devait être le cadeau de Fred et George qu'il n'avait pas dû voir. Il l'ouvrit. Il contenait en effet les farces et attrapes des jumeaux : une ficelle de couleur chair qui devait être une oreille à rallonge – il se demanda à quoi elle pourrait bien lui servir chez les Dursley ; leurs conversations sur leur fils où sur les perceuses ne l'intéressaient pas le moins du monde – une boîte à Flemme qui comprenait des nougats Néansang, des pastilles de Gerbe, des petits fours Tournedeloeil et d'autre réjouissance du même genre – Harry se dit que la boîte à Flemme ne lui servirait plus tellement, maintenant qu'il arrêterait les potions et la divination, les matières qu'il aimait le moins. Il y avait également des pastilles longue langue –que Fred avait fait manger à Dudley deux ans plus tôt- de la crème canari –qui avait fait un vrai malheur dans la salle commune de Gryffondor quelques années auparavant ; elle consistait à transformer, pendant quelques secondes, celui qui la mangeait en canari- une fausse baguette magique –quand il la prit, elle se transforma en un sac à main en peau de crocodile qui lui rappela aussitôt celui de Rita Skeeter- un encrier –qui lui sembla tout à fait normal, mais Harry estima préférable de ne pas chercher en quoi constituait la farce au milieu de moldus. Il vit aussi un parchemin légèrement rose –qui lui rappela aussitôt Dolorès Ombrage, sa professeur de défense contre les forces du mal, l'année précédente- et un petit flacon contenant un liquide bleu très pâle. Sur l'étiquette était écrit à la main une explication :
Sérum de folie : Versez quelques gouttes de ce sérum dans le verre de votre invité et celui-ci se mettra à raconter des choses plus invraisemblables les unes que les autres pendant un moment indéterminé.
Ce cadeau plut beaucoup à Harry bien qu'il ne puisse pas l'utiliser avant d'arriver à Poudlard. Pour se distraire, s'imagina en train d'utiliser ces produits sur Dudley sous les yeux effarés de l'oncle Vernon et de la tante Pétunia.
