Bonjour à tous!

Voici une nouvelle fiction (que j'espère finir) assez longue sur la ville de Nice, où j'essayerai de retranscrire précisément ce que j'ai appris sur son passé, dans les livres ou d'une partie de ma famille.

L'histoire s'organisera entre le récit écrit "directement" par Fortuna et d'autres parties décrites du point de vue d'autre personnages, relatant aussi un bout de leurs histoires. Les pensées de notre protagoniste seront en italique et les autres en caractères normaux. Si jamais vous repérez des erreurs dans les prochains chapitres, que vous voulez commenter ce pauvre petit amas de mots, ne vous gênez pas.

Bonne lecture!


Je m'appelle Fortuna Lanteri, de mon nom actuel, et je représente l'actuelle ville de Nice. Je porte, j'ai porté, d'autres noms au cours de mon histoire: Nikaïa, Nicaea, Nissa, Nizza... Ils sont somme toute assez ressemblants. Je n'ai pas non plus tellement changé. Ou peut-être que si, justement.

L'avantage de naître représentant, c'est que l'on ne peut pas "mourir" tant que des personnes croient en nous, tant qu'ils se définissent comme appartenant à notre territoire, à notre culture. Certains le voient aussi comme un inconvénient, pour plusieurs raisons.

Un représentant ne peut pas s'attacher à un mortel, ou alors il lui faut comprendre qu'il s'éteindra un jour. De même, il ne doit, ou ne devait pas, dans la mesure du possible, s'attacher à l'un de ses semblables. Avec les alliances que nous formons maintenant, en Europe ou avec d'autres pays, cette règle ne doit plus se suivre à la lettre, d'un certain point de vue. Autrefois, les alliances se brisaient aussi facilement que l'on peut briser un mariage aujourd'hui, et, comme nous sommes soumis au bon vouloir de notre peuple, nous pouvions nous retrouver face à un ancien ami, amant, frère ou sœur. D'un autre point de vue, nous devons comprendre que nous sommes tout de même éphémères. Nous nous restons là encore soumis à nos "enfants". Sur décret, nous pouvons disparaître d'un coup, ou succomber progressivement à l'oubli. Notre assurance, si nous pouvons appeler cela une assurance, est d'apparaître sur une carte récente.

Et, quand un choc trop important survient, ou quand un représentant se fait trop vieux, qu'il a vécu très longtemps, il peut perdre de ses souvenirs.

C'est justement ce qu'il m'arrive.

Et je ne vous parle pas de certaines anciennes anciennes langues que je ne sais plus parler parce que tout le monde les a oubliées et qu'il n'existe aucun vestige écrit. Non.

Je vous parle du visage de ma mère, de mon père, de ceux que j'ai connu et que l'histoire a effacé de ma mémoire. Je vous parle de certains moments de ma vie, et notamment de mon enfance, qui s'échappent par grands pans de la grande tapisserie de mon histoire.

Bien sûr, d'autres ont de plus grandes tapisseries. Pays Basque, par exemple. Je ne suis pas sûre s'il pourra l'écrire, son histoire. Ou Corse, mon cousin. Certains sont plus chanceux aussi. Ils tiennent sûrement plus que moi aux traditions.

Mais j'ai décidé d'écrire tout ce qu'il me reste en mémoire. Tout ce que je me souviens avoir vu, entendu, ressenti, vécu. Tout ce que j'ai subi, les erreurs que j'ai commises, les événements passés, que vous les connaissiez ou pas.

Voici mon récit.


Une petite réponse à Lonie:

Ne pouvant t'envoyer de message, je le fais ici, si tu me lis. Je n'ai absolument rien contre les Meurthe et Mosellans; ma famille lorraine vient majoritairement de Nancy. J'ai donné cette réplique à Meurthe et Moselle parce qu'avant la Révolution le siège du Duché de Lorraine se trouvait à Nancy, puis à Lunéville, comme tu dois le savoir. J'imaginais juste ce personnage comme née après l'Ancien Régime, certes, mais un peu nostalgique du passé qu'elle aurait pu connaître. Je ne voulais en aucun cas t'offenser.

Bonne continuation et désolée