Title- ACCIDENTALLY IN LOVE WITH MY UNFAIR LADY.

Characters- Lord Beckett, et autres personnages (POTC), Deirdre Van Lean, Richard Ainsworth, Leroy Miles, etc, (OC);

Warnings- Sexual reference.

Rating- M.

Obligatory Disclaimer- L'univers ainsi que les personnages reviennent à Disney, bien évidement ! Excepté certains, tel que Miles, Ainsworth ou miss Van Lean qui viennent tout droit de mon esprit, x)

Comments- Ceci est la première FANFICTION que je publie ; j'espère qu'elle vous plaira, huhu, =3 Pour la petite note information – cette fic se déroule après les récents évènements du troisième film, trois ou quatre mois plus tard. Deirdre Van Lean – comme je ne l'ai pas mentionné dans ce premier chapitre, mais vous en saurez plus au second – est un personnage complexe, qui moi-même, me surprend des fois (oui mes propres personnages me surprennent xD), elle reste étroitement liée à la Compagnie et son passé, elle y exerce ses fonctions d'actionnaire et d'assistante.


« Unforeseeable. »

La couleur orangée et jaunâtre des quelques bougies éparpillées sur la table de chevet attira son attention, il ne leur voua qu'un bref regard absent. Une main s'approcha de la première bougie, effleurant la flamme rougeoyante et brûlante du bout de ses doigts. Des doigts fins, pâles et délicats. Des doigts de femme. Une main de femme. D'un bref mouvement sur ce petit feu suspendu à la cire blanche, elle l'éteignit brusquement, puis se contenta d'admirer l'obscurité enivrer la pièce. La noirceur de la chambre suffisait amplement à rendre la situation très envoûtante. Le fait de ne plus discerner quoique ce soit aurait pu être une tentative de jouissance très significative. Il aperçut une ombre élégante s'approcher du bord du grand lit. La silhouette avait de belles courbes, très généreuses et d'une rondeur délectable. Il en déduit que leur propriétaire n'était que pauvrement vêtue. Il pouvait les discerner très exactement, et d'un simple souffle chaud, admettre que les deux extrémités de cette poitrine aguichante lui faisant désormais face, réagissaient très rapidement à ce brusque contact. Elle s'était installée à califourchon au-dessus de lui, prenant ainsi appui de la paume de ses mains sur le matelas entouré de draps en satin. Il croisa son regard et y aperçu deux yeux d'une profondeur inouïe ; une teinte azurée, clair, comme l'océan. Comme lui. Son souffle s'accéléra au rythme des mouvements de la femme, qui se plaisait à se mouvoir au-dessus de lui ; d'étouffer son torse avec son buste d'une pression indécente, d'effleurer sa virilité du bout des doigts sous le tissu de son pantalon sombre. Le visage de la jeune femme se stoppa net une fois face à son interlocuteur ; où de maigres millimètres séparaient leurs lèvres avides. Leurs fronts respectifs se frôlaient, chauds, brûlants de désir. Leurs nez se titillaient gentiment en de douces caresses, continuant inlassablement ce jeu de séduction. Elle posa ses lèvres au creux de l'oreille du trentenaire, lui susurrant de vagues mots de sa si jolie voix suave, lui parlant, l'envoûtant, l'étouffant de ses promesses osées. Tout en adoptant un rythme lent et possessif, les lèvres féminines entreprirent leur chemin sur le visage pâle de son hôte, traversant sa tempe droite, puis sa joue rebondie jusqu'à s'arrêter à ses semblables masculines. Leurs lèvres se scellèrent chaudement en un baiser qu'elle se plu à approfondir le plus langoureusement que possible ; infiltrant sa langue humide dans la cavité buccale du noble, cherchant désespérément à rejoindre sa compère dans un ballet interminable. Des heures, des jours et des semaines semblaient s'être écoulées pendant qu'ils s'embrassaient. Et ni l'un, ni l'autre ne désirait y mettre un terme. Il savait qu'il devait le faire, qu'il devait s'arrêter, l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Quelque chose l'y forçait, intérieurement. Une petite voix désirait tant arrêter cette rêverie idyllique. Ce fantasme bien réel qui lui chuchotait à l'oreille n'être qu'un rêve. Pourtant, les yeux bien ouverts, il la voyait bien, il la touchait bel et bien – pour le prouver, il laissa ses doigts se glisser entre les courbes supérieures de la jolie jeune femme, descendant afin de suivre les traits et la courbure de ses hanches. Ses mains saisirent avec fermeté les petites fesses de sa protégée, profitant de la douceur qu'elles lui inspiraient, et finissant par émettre une pression pour la combler contre son sexe gonflé. Il voulait en finir maintenant, avant que ce ne soit la fin, il voulait que ce moment se termine en l'acte véritable. Voir sa peau d'albâtre frémir à chaque mouvement, sa poitrine bougé sous leur échange insensé. L'entendre haleter, et même gémir. Son unique désir était d'accomplir son devoir, ce qu'il s'était promit de faire en l'invitant dans ses appartements personnels. Lorsque ses yeux d'acier se fixèrent sur le visage de la jeune femme, il lut dans son regard son propre plaisir, il vit ses lèvres roses et pulpeuses se courber en un sourire bien heureux, il l'entendit chuchoter son nom entre deux halètements. Ses gémissements étaient si plaisants à entendre, si satisfaisants ; cela le rassurait dans le sens qu'il n'avait jamais douté d'être un excellent amant. Il avait toujours pensé être le genre d'homme à donner du plaisir aux femmes, à un tel point – qu'oser prétendre que l'une d'entre elles simulait serait un affront condamnable. Le corps de la femme bougeait au-dessus de lui, allant et venant, imprégnant un mouvement significatif qui les mèneraient tous deux à la jouissance. Le rythme des battements de son cœur redoubla à l'instant où il décida d'accélérer la cadence de ses va et viens passionnés, la possédant toujours, encore, et de plus en plus fort. Alliant violence et possessivité ; il en devenait presque obnubilé. Les gémissements n'étaient plus suffisants à ses yeux, à présent, il désirait plus, bien plus – des cris, peut-être ? Mais son souhait ne se réalisa pas, malheureusement. Après lui avoir lancé un dernier regard, la silhouette s'évapora dés que ses paupières se refermèrent sous la fatigue. Il les rouvrit, et s'aperçut de la réalité ironique – elle n'était plus là. Il était habillé, portant encore sa redingote pourpre, seul dans son lit, le visage blême, en sueur. Ce n'était qu'un rêve, tout n'était qu'un foutu rêve. L'homme se souvint s'être assoupit dans son lit, une fois avoir terminé de signer quelques papiers. Il y avait une porte annexe dans son grand bureau, donnant sur une chambre. Il lui arrivait très souvent de dormir au travail, n'éprouvant pas l'utilité de se déplacer jusqu'à chez lui. Non, le noble n'avait pas réellement de « chez-lui » ; qu'est ce qui l'y attendait de toute manière ? Rien, sa solitude, peut être. Et cet état d'esprit lui convenait bien souvent – il n'avait pas le temps pour une vie sociale, pas le temps de fonder une famille ou d'avoir un vrai chez lui. Ses ambitions et sa carrière lui prenaient déjà un temps considérable.

L'expression de son visage restait neutre, indifférente et stoïque. Il parvint à se remémorer les scènes qui le rendaient ainsi. Son corps tout entier frissonnait, et une bouffée de chaleur s'insuffla en lui. Sa peau était moite, comme s'il avait pu courir un marathon avant de finir essoufflé entre les draps de son bien-aimé lit. Une goutte de sueur perlait au-dessus de son front, lui confirmant l'hypothèse que son fantasme avait été plus éprouvant qu'autre chose. Mais tout avait été si bien orchestré par son subconscient ; cela avait l'air si réel – il y avait cru un long moment, bien que méfiant au commencement, il s'était laissé emporté par cette envie, ce désir insatiable qui le pourchassait nuit après nuit. Il se sentait mal, affreusement mal. Comme humilié, ou après avoir reçu un seau d'eau glacé sur la tête. Cela aurait été stupide de nier qu'un homme n'avait pas quelques besoins à satisfaire au moins une fois dans sa vie. Il avait cependant un seuil de tolérance, un self-control. Et se réveiller dans cet état, comme un jeune adolescent en pleine puberté le dégoûtait. Il n'allait tout de même pas aller chercher une prostituée pour ce genre de choses ? Qui payeront pour se voir conférer la jouissance extrême ? Le Lord n'avait pas besoin de payer une femme pour faire l'amour. C'était au contraire elle qui devait l'en supplier. Il avait souvent pensé que les choses devaient se dérouler ainsi. Ce serait une honte totale de devoir se rendre à l'évidence qu'il était assez difficile de trouver une femme à posséder ou ne serais-ce que déflorer sans user de pièces en or. Etait-il si repoussant que cela ? Son regard se posa sur un miroir, minutieusement posé tout près d'une grande étagère en bois vernie. Non, ou peut-être ne donnait-il pas l'impression de s'intéresser aux plaisirs de la chair ? La gent féminine devait le fuir pour ses actes, voilà pourquoi. Ainsi, parce qu'il faisait respectueusement son travail et instaurait les lois, on ne pouvait lui accorder un regard intéressé ? Etre un bourreau n'avait visiblement rien de bien réjouissant – Cutler se leva péniblement, tout en songeant à se changer le plus vite possible. Il avait vraiment besoin de se détendre. Des vacances, peut-être ? Sur une île déserte, avec une cargaison imposante de thé anglais, où personne ne viendrait le harceler – Hum, ce serait risqué. L'emperruqué soupira vaguement, l'esprit ailleurs. Tandis qu'il rattachait les boutons de sa veste désormais grise – il avait toujours eu un faible pour le gris, en mémoire au temps grisâtre de Londres – une chose lui vint à l'esprit. Peut-être que la solution était juste tout près ? Il avait déjà croisé quelques femmes intéressantes à Port Royal. Certes, elles n'étaient peut-être pas des beautés en puissance, mais il ferait bien avec – ce qui l'intriguait cependant, c'était le fait qu'il n'avait su discerner exactement le visage de la femme l'accompagnant jusqu'au septième ciel de son fantasme secret. Ces yeux – il aurait parié sa tasse de thé de dix-sept heures qu'il les avaient déjà vus auparavant. Mais les moindres détails de cette silhouette s'échappaient bien trop rapidement – il aurait damné pour le savoir maintenant.

***

Les bruits de pas précipités se rapprochèrent du pont, des talons pointus martelèrent les plaques de bois violemment, jusqu'à ce que la silhouette désignable comme étant celle d'une femme apparaisse au grand jour. Elle réprima un rictus dédaignable en apercevant deux visages familiers non loin de là, tous deux occupés à soulever d'imposants tonneaux de poudre, pour finalement les ranger au fond d'un trou menant à la cale. L'un était brun au visage pâle, les cernes légèrement violacés approfondissant son regard ténébreux lui donnaient un faux-air d'insomniaque dépravé. Il semblait avoir perdu tout intérêt à travailler sur le pont de l'Endeavour, il était bien plus intéressé par son jeune interlocuteur enthousiaste, récemment recruté au titre de sergent par l'East India Company. Les éclats de rire s'élevèrent dans les airs, et des têtes se tournèrent à leur passage, feignant l'amusement.

'Beckett regarde souvent la même chose, tous les ans, il cache une sorte de boîte dans son tiroir et la ressors à cette même date ; ne trouvez-vous pas cela étrange ?' la voix du jeune sergent résonna presque comme un avertissement, cette hypothèse le laissait songeur. Son ami hocha brièvement la tête, captivé par son dur travail. Alors que ses mains se crispèrent sur le socle d'un tonneau, la voix masculine du sergent retentit à nouveau. Le lord était le sujet d'actualité le plus en vogue du mois. Le nom de cette figure d'autorité ayant élu domicile entant que dirigeant revenait très souvent ; mais tout le monde savait que cet homme aspirait à de bien grandes ambitions.

'Qu'est-ce que cela puisse être ? En es-tu sûr, Ainsworth?'

'Puisque je te le dis ! Il en est obnubilé ! Je n'ai jamais pu voir ce que contenait la boîte, mais à tous les coups, il s'agit de quelque chose de compromettant.' répondit-il en hochant la tête, assuré de ses dires.

'Je pense que Gilette le sait, lui.' siffla la voix du plus âgé. 'Et quand bien même, tu n'as rien d'autre à faire que de te préoccuper de ce que font les supérieurs ?' un rictus moqueur se peignit sur les lèvres du lieutenant Miles. Faisant comme si de rien n'était, Ainsworth reprit le fil de la conversation, ravi d'avoir trouvé un moyen d'occuper sa journée au soleil. 'Il ne dira rien, faux-cul comme il est--' Il s'apprêta à poursuivre un nouveau discours quand une main se plaça à son épaule, se calant au milieu des deux employés, un sourire niais scotcher au visage. La silhouette féminine aux talons.

'Vous voudriez savoir ?' une jeune femme blonde aux petits yeux bleus et froids les dévisagea au fur et à mesure. 'N'importe qui voudrait savoir.' renchérit-elle en arquant un sourcil, satisfaite d'avoir capté l'attention des quelques personnes présentes ; tout en jetant son regard finement inquisiteur sur la première personne qui franchit son périmètre visuel. 'Si vous êtes prêts à payer le prix – peut-être qu'un jour nous aurons l'opportunité de découvrir ce que cache la fameuse boîte.'

'Vous parlez comme si vous saviez de quoi vous parlez –' l'interrompit le brun de droite, s'écartant du groupe, passablement irrité. 'Que sous-entendez-vous par payer le prix ?'

'Il me semble avoir été plutôt claire.' trancha-t-elle d'un ton sombre. 'Vous pourriez tous le savoir – si vous videz vos charmantes poches, je vous la ramènerais.' détachant précieusement ses mots, elle approfondit son regard, l'ancrant dans celui d'Ainsworth. Ce dernier manqua d'éclater de rire.

'Vous plaisantez ?' sa main se plaqua contre un des tonneaux, méfiant.

'Miss Van Lean ne plaisante jamais.' signala le lieutenant – quelque peu naïf – Miles d'un ton bien trop caressant.

Voyant que plus aucune lèvre ne daignait s'entrouvrir, tous en réelle stupéfaction et réflexion ; Van Lean patienta sagement quelques secondes avant de faire le tour du bastingage, s'apprêtant à se rendre à l'intérieur du navire. 'Si vous changez d'avis--' Sa silhouette disparaissait au fur et à mesure, seul Miles l'observait. Il aimait la regarder, ils étaient proches, si on pouvait employer ce terme -- mais qu'étais-ce que la bonne entente exactement? Il aurait peut-être été tenté par approfondir ces sourires complices, ces hochements de tête compréhensifs et le fait qu'ils étaient tous deux assistants. Miles aimait plaisanter en disant qu'ils fondaient à eux deux le club des assistants, c'était divertissant. Approfondir vers quelque chose de nouveau, d'inexploré. Mais intérieurement, le lieutenant savait que ce serait sans issu. Ce n'était pas ce qu'elle désirait également -- et il savait ce qu'elle pouvait vouloir, ils se connaissaient depuis leurs premiers pas socialement parlant. Il la connaissait, malheureusement.

Les suppositions se firent grandes, et ce n'est que lorsque le doute s'insuffla en chaque personne, qu'ils se dévisagèrent étrangement avant de retourner à leur poste respectif ; leur léger break enfin terminé, bien merveilleusement gâcher. Deirdre Van Lean se contenta de les surveiller discrètement, plaquée contre le mur, un fin rictus décora ses lèvres d'un sourire entreprenant ; ses sourcils s'arquèrent sur son élégant visage comme sculpté dans de l'argile lorsqu'elle apprit l'absence de vie dans les cabines. Sa silhouette enveloppée dans une belle robe rouge disparue à l'entrebâillement d'une porte au troisième couloir. L'image d'un – grand mais plutôt confortable – bureau s'offrit à ses yeux, hors personne ne s'y trouvait. Une lueur de déception enjoliva ses pupilles colorées, elle désirait parler au dirigeant des rumeurs circulant sur le pont, mais ce dernier avait déserté l'endroit depuis trois heures déjà. La curiosité l'envahie soudainement avant même qu'elle n'ait franchit la porte du bureau dans le but de revenir plus tard. Son regard se fixa sur le tiroir. Et si c'était vraiment compromettant ? Elle ne risquait rien, Beckett n'était pas dans les parages. Après cette courte motivation d'esprit, la jeune femme ferma la porte et se précipita vers le grand bureau situé au centre de la pièce. Son premier réflexe fut d'ouvrir un tiroir ; avant d'y découvrir le néant. Une pile de papiers, uniquement ? Ses doigts glissèrent sur les autres tiroirs du dessous, les ouvrant un par un avec une certaine impatience difficilement camouflée. 'Trouvé !' chuchota-t-elle à voix basse, une lueur de profonde avidité scintilla dans son regard tortueux. Le dernier fut le bon. Deirdre en sortit une étrange boite en métal vernie dans une teinte rouge ; aux bords dorés. Une plaquette de la même couleur que les dorures était attachée sur le côté, une inscription s'y trouvait gravée, mais vaguement usée par le temps, le texte n'était malheureusement plus lisible. La femme cligna les yeux un nombre incalculable de fois, les doigts tremblants et le cœur battant, elle posa ses fins et doux doigts sur les bords de la boite, se mettant à l'ouvrir petit à petit. Jusqu'à ce le claquement de la porte retentisse. Une vague impression de déjà-vu lui vint en tête, et un vent presque glacial s'infiltra dans la pièce. Elle ne fit aucun mouvement brusque. Restant figée, telle une statue de glace. Son esprit luttait contre une question très complexe. « La porte n'était-elle donc pas fermée ? » Une émotion s'empara d'elle, l'angoisse. Van Lean releva lentement ses yeux vers l'origine de ce bruit glacial. Elle croisa automatiquement une paire d'yeux glacés. Sans ciller ne serais-ce qu'une seconde, la jeune femme se contenta de rester temporairement muette.

'Que faites-vous ici ?'dit une voix à connotation masculine ; son accent britannique bien marquant, de part ce simple timbre, il prouvait sa contrariété montante. Une dizaine de secondes s'écoula ainsi, sous ce silence fort pesant. Devant le manque de réponse de la part de son interlocutrice, il fit un pas en avant, 'Dois-je me répéter ?' souffla-t-il en gardant cette expression faciale quasi-indifférente. Se répéter ? L'envie n'y était absolument pas. Son regard balaya la pièce, tout était en ordre, comme lorsqu'il avait laissé son bureau il y a trois heures. Ainsi – que faisait-elle en ces lieux ? De nombreuses questions s'infiltrèrent dans son esprit, il tentait de trouver l'hypothèse parfaite, avant même que la principale concernée ne confirme ses maigres suppositions. Cutler pouvait déjà exclure le fait qu'elle aurait pu désirer le voir, la porte avait été fermée lorsqu'il avait posé ses petits yeux glacés dessus. Il opta intérieurement pour la thèse de la curiosité très mal placée. Ce fut son unique pensée jusqu'à ce que ses yeux rejoignent un certain objet posé sur la table, apparemment à moitié ouverte. Sans comprendre d'où cela venait, une bouffée d'intense colère lui monta au cerveau. Sans faire le moindre geste, le lord se contenta de la fixer. 'Vous y avez touché ?'

Cette voix froide et autoritaire la fit tressaillir, la demoiselle ne parvenait plus à bouger, son corps – ses jambes en avaient perdu la faculté. 'Je-- non, je cherchais juste--' tenta-t-elle de murmurer, les mots venant à lui manquer.

'Sortez.' il la coupa d'un ton sec. Contenir sa frustration devenait un challenge extrêmement difficile – si l'audacieuse restait dans cette pièce. Il se retenait de – 'Maintenant.' sa voix sonnait comme un ordre. En même temps, cela en était un. Sans se faire prier, elle se précipita vers la sortie et claqua malencontreusement la porte en sortant. Son rythme cardiaque s'était accéléré, elle n'eut peut-être pas la peur de sa vie, mais elle fut effrayée d'y avoir songé.

Son poing heurta la vaste surface de son bureau, tandis que son regard ne quittait pas sa boîte. Frustré qu'on ait osé briser son espace vital, toucher à ses affaires – elle l'avait peut-être ouverte. Le lord avança ses doigts sur le bord de la grande boite claire, effleurant les bordures dorées de son index, où une chevalière portant l'initiale de son nom de famille dans une teinte dorée scintilla doucement sous la faible lumière des bougies présentes à ses côtés. Ses soupçons s'avéraient à moitié fondés, il n'en avait pas la certitude – même s'il lui venait à l'esprit l'idée de le lui demander, elle nierait absolument tout. C'était coulé d'avance. Ce n'était pas vraiment le fait que cette femme se soit amusée à fouiller ses affaires sans son consentement qui le dérangeait – pas vraiment – mais plus qu'elle ait osé le faire dans un but assez sordide, celui de chercher ses biens personnels. Étais-ce une manie ? C'est cela – elle était cleptomane, il en était certain. Quelque chose attira son attention, dans un coin du bureau, un petit ouvrage à la couverture colorée se trouvait. Une chose était certaine, ce n'était pas à lui. A elle, peut-être ? – hum. Deirdre Van Lean, il est vrai que ses yeux lui étaient vaguement familiers.