Titre: La Chandeleur
Disclaimer: Kurogane et Fye appartiennent toujours aux Clamp, blablaba.
Note: Hello tout le monde! Je vous avais manqué? Non? Bah tant pis pour vous! Voila, avec Nandra, alors qu'on mangeait des crêpes en ce jour de chandeleur, on a eu une idée, un défi. Et si on postait tout les jours un texte pendant un an? A vrai dire, je sais pas si je vais y arriver, mais je vais essayer de vous poster tout les jours un petit texte. Comme je trouvais un peu compliqué de faire un OS différent à chaque fois, j'ai eu une idée de contexte, que je développerai donc sur l'année suivant le thème qu'on aura choisi :) Aujourd'hui et bien ce sera la Chandeleur!
Bonne lecture, et pour me reviewter, ou me taper c'est en bas!
D'un pas lent, le guerrier remontait les allées de la cité FlyCastle. La ville tout entière était illuminée de mille feux. Fatigué et las d'errer, en voyant cet ilot de lumière au loin, il avait décidé de s'y arrêter afin de se reposer, et pourquoi pas, y trouver du travail. Aujourd'hui n'était pas n'importe quel jour. C'était la chandeleur, le jour où on priait pour que l'année à venir soit fertile et que le reste de l'hiver ne soit pas trop froid et difficile. Bien que Kurogane vienne de loin, il connaissait cette célébration auquel il avait souvent participé, enfant comme adulte. Les rues étaient animées comme jamais, les habitants, riches comme pauvres, paysans comme commerçants, souriaient d'un air enjoué. Personne ne faisait attention à un étranger tel que lui, tout de noir vêtu, un katana à la ceinture, alors que la couleur était de mise en ce jour.
De toute façon, le guerrier n'avait pas prévu de participer à la fête. Il voulait juste se trouver une auberge convenable où il pourrait manger un vrai repas, boire un bon alcool et dormir dans un vrai lit, après des mois à manger ce qui lui tombait sur la main, et à dormir dans des granges abandonnées ou au bord des routes. Car tel était devenu sa vie, depuis que la cité où il avait vu le jour, Suwa avait disparu. Un an plus tôt, Une ville voisine, jalouse de leur prospérité, les avait férocement attaqués et détruits. Bien peu de personnes avaient survécu à l'instar de Kurogane, mais plus terrible encore, le guerrier avait perdu tout ceux qui comptait pour lui : Tomoyo et Amateratsu, respectivement prêtresse et souveraine de Suwa qui l'avait recueilli après la disparition tragique de ses parents. Eux, qu'il s'était juré de servir et protégé au péril de sa vie étaient morts. Il avait failli, et l'errance et la solitude était devenu sa punition.
Il soupira. Il n'avait jamais été du genre à s'atermoyer sur son sort, mais il n'arrivait pas à se pardonner ce qui s'était passé. N'importe qui lui dirait qu'il devait faire son deuil et tourner la page, qu'il était encore jeune et avait la vie devant lui, mais les choses n'étaient pas si simples que ça. Il était comme un chien fidèle sans maitre, sans but, sans avenir. Tout c'en quoi il croyait, ses maitres, sa force, sa confiance s'étaient effondrée ce jour-là comme un vulgaire château de carte. Entre temps, il avait accepté quelques contrats en tant que mercenaire, c'était défoulé à découper quelques corps, mais sa soif de vengeance et de sang semblait insatiable. Tout ce qu'il en retirait était une profonde amertume envers lui-même et le monde qui l'entourait.
Il tut ses sombres pensées alors qu'il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait, au détour d'une ruelle : Une petite auberge, avec pour seule pancarte un dessin de chat. Kurogane fronça les sourcils. Les chats n'étaient pas vraiment les créatures les plus appréciées au monde, particulièrement les noirs qui avaient la réputation d'apporter le malheur. Ils étaient généralement associés à la sorcellerie, à l'irréel et l'impalpable qui effrayaient les gens du commun. Le guerrier haussa les épaules avant de pousser la porte d'entrée. Il n'avait jamais cru à ces choses-là, aux monstres censés se cacher sous le lit des enfants la nuit, les sorciers, les vampires, les loups garous et autres créatures qui peuplaient l'imaginaire collectif.
Peut-être à cause de l'affiche, l'auberge était vide mais cela convenait parfaitement au guerrier qui détestait la foule. Néanmoins, il trouvait dommage que le propriétaire ait choisi une affiche de si mauvais augure alors que l'intérieur était chaleureux et accueillant. Kurogane choisi une table au fond de la salle, avec une vue sur l'ensemble de la pièce, près de la cheminée. Il rabattit en arrière sa capuche qui libéra sa tignasse noire et révéla des yeux d'un rouge sombre, ainsi qu'une peau tannée par le soleil, même en ce plein hiver. Il avait néanmoins le visage creusé par les privations, et des cernes sombres sous les yeux. Il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été.
« Bonjour monsieur, joyeuse chandeleur ! Vous voulez manger quelques choses ? »
Perdu dans la contemplation des flammes, Kurogane ne vit que tardivement un jeune homme blond s'approcher de lui, un plateau à la main, un immense sourire sur le visage. Il se rendit compte soudain, qu'il n'avait pas parlé à quelqu'un depuis bien longtemps, et ne sut pas quoi dire sur l'instant, et se contenta de grogner. Cependant, le jeune homme, nullement impressionné ne bougea pas, et attendit patiemment que son client se décide. Peu de gens venait manger dans cette auberge, mais il n'avait jamais vu d'homme comme lui. La plupart de ceux qui s'arrêtait ici était des habitués qui venaient boire un verre ou manger un morceau après une dure journée de labeur. Lui au contraire, était visiblement un voyageur, avec sa mine fatiguée, son baluchon et sa cape chargée de poussière. Avec un peu de chance, peut être voudrait-il louer une chambre ?
« Si vous ne savez pas quoi choisir, je peux vous proposez un plat qui n'est servi qu'à la Chandeleur, avec un peu d'alcool ».
« Ouais… Pourquoi pas, finit par dire le brun d'une voix rauque.
Il observa le blond retourner derrière le bar. Etait-il le seul employé ici ? A ses dépends leurs regards se croisèrent plusieurs fois, et si au début, le brun fit comme si de rien était, il finit par soupirer, se lever et s'installer au bar pour regarder le blond confectionner son repas. D'un sourire, le blond lui servit alors un verre de cidre, avant de continuer sa préparation en fredonnant. Le brun ne savait pas vraiment pourquoi, mais il ne pouvait pas détacher ses yeux du cuisinier. Le cidre avait un délicieux goût de pomme qui lui rappela la Chandeleur de son enfance. Comme c'était une boisson pauvre en alcool, on en servait même aux enfants qui étaient ravi de boire comme les grands.
« Et voilà, désolé pour l'attente ! dit le blond, avant de déposer une assiette sous le nez du guerrier.
Celui-ci esquissa un sourire contrit. Il aurait dû se douter de ce qu'on lui servirait, mais apparemment, sa longue errance lui avait fait oublier bien des choses. Dans son assiette se trouvait plusieurs crêpes plié en triangle, mais artistiquement arrangé pour ressembler à une fleur, tandis qu'en son centre trônait plusieurs ramequins rempli de plusieurs ingrédients : du miel, du sucre, et du sirop d'érable. Kurogane n'aimait pas spécialement le sucré, mais pour une fois, il ferait abstraction, son estomac lui rappelant en grognant combien il était affamé. Les crêpes étaient de sur quoi succulente. Il n'en avait certainement pas mangé d'aussi bonne depuis le décès de sa mère, et cela réchauffa son cœur meurtri, bien qu'il n'en laissa rien paraitre.
« Cela vous plait ? demanda le serveur quand le guerrier finit son assiette.
- Ouais… Vous avez du bol, d'habitude, je n'aime pas ce qui est sucré.
- Je vais prendre ça pour un compliment alors. Vous êtes de passage n'est-ce pas ?
- Ouais, on peut dire ça…
- Vous venez pour fêter la Chandeleur ?
- Pas vraiment non. C'est un pur hasard qui m'a amené ici.
Il fronça les sourcils en voyant le blond rire.
- Je peux savoir ce qui vous amuse ? Dit-il d'un grondement.
- Ne prenez pas cet air voyons. C'est juste que… Une de mes clientes dirait que rien n'est jamais dû au hasard.
- Je crois pas vraiment à ces conneries de destinée.
- Peu importe. Vous êtes là, c'est tout. Vous devriez en profiter pour aller faire la fête comme tout le monde.
- Sans façon. Je vais boire ici, puis aller me pieuter, enfin s'il reste des chambres de libre.
- Il en reste. Il me faut votre nom cependant pour le noter sur le registre.
- Kurogane.
- Moi c'est Fye.
- Je vous ai pas demandé votre nom.
- Je vous le donne quand même. Vu que je suis seul jusque demain, si vous avez besoin de quelque chose, ça sera plus simple »
Sans se départir de son sourire, il sortit de sous le bar une bouteille d'alcool, versa un verre au brun, avant de s'en servir un, et de trinquer avec lui.
" Joyeuse Chandeleur Kuro- sama.
- Je m'appelle Kurogane ! " S'écria le brun d'un air offensé.
Un air offensé qu'il ne garda guère. Il joua les durs toute la soirée, puis la nuit, mais au fond de lui, il renaissait un peu. Depuis combien de temps n'avait-il pas juste bu un peu d'alcool avec quelqu'un ? Ce blond l'exaspérait, avec son sourire ineffaçable, son rire incessant et son énergie inépuisable. Mais il n'avait pas la force de réellement le chasser. Il continua à boire toute la nuit, avant d'aller dormir alors que l'aube pointait à l'horizon. Il s'écroula sur le lit moelleux, sans se dévêtir, vidé de ses forces. Un mince sourire, le premier depuis bien longtemps flottait sur ses lèvres.
Joyeuse Chandeleur Fye… Et merci… Pensa—t-il, avant de sombrer dans un sommeil sans rêve.
