Pandora Moon.
Une porte claqua, tirant ainsi Pandora de son sommeil, en se redressant elle s'enquit « Stef, c'est toi ? ». Le silence pour seule réponse, la blonde retomba lourdement dans son lit, poussa un long soupir puis ferma les yeux de nouveau.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme lista ce qu'elle avait à faire le lendemain. Comme chaque dimanche elle redoutait le lundi car qui disait début de semaine disait retour à l'université, ce qui s'avérait être un véritable calvaire pour Pandora. En effet, elle qui aimait tant le Lycée, avait eu beaucoup de mal à s'intégrer à Harvard. Elle et Thomas était très vite devenue les risées de l'établissement. Tout deux n'étaient pas du même monde que les autres étudiants, « pas du même milieu » comme l'avait souligné le professeur d'histoire de Panda. Il lui avait également dit qu'elle aurait du mal à se faire des amis, mais ce jour là, ce jour de rentrée, aveuglait par la joie de reprendre ses études Pandora n'avait pas prit en compte les recommandations de son aîné, se jetant ainsi dans la gueule de lion.
Enfin, la jeune étudiante en art c'était tout de même fait une amie, Stefani, sa colocataire. Un jeune fille solitaire, silencieuse. Elle était jolie, malgré ses formes inexistantes. Pandora appréciait le calme de sa voisine de chambre, elle pouvait ainsi lui raconter ses journées, se confier, lui parler sans aucune honte et sans aucune gène. Stef l'écoutait, plus ou moins attentivement, mais rien que la voix de son amie lui donnait chaud au cœur. Elle avait besoin de se sentir entourer et de quelqu'un qui comblerait le silence qui la hantait. Panda était la personne parfaite, elles s'étaient bien trouvées.
La sonnerie du réveil retentit dans le petit studio qu'avait loué, à Boston, les deux colocataires. Pandora émergea la première, elle s'étira longuement puis tourna la tête vers le lit de Stefani. Celle-ci dormait, jambes contre le torse. Elle semblait si fragile. La blonde se leva puis se dirigea vers l'espace cuisine. Elle sortit deux bols, qu'elle emplit de café et s'en alla réveiller son amie. Cette dernière ne mit pas longtemps à rejoindre Panda. C'est le visage cerné qu'elle prit place en face de Pandora.
« T'es sortie hier ? » Lui demanda t'elle.
Stefani baissa la tête et ne lui répondit pas. Elle prit un grande gorgée de café, et renifla péniblement. Pandora lui tendit un toast qu'elle venait de beurrer « Mange ! » lui ordonna t-elle « Stef, ne recommence pas, s'il te plait » se plaignit la jeune fille. Son amie se leva, s'alluma une cigarette et s'en alla dans la salle de bain, laissant Panda en plan, le bras tendu vers la chaise maintenant vide. La blonde souffla et finit son déjeuner en solitaitre. Elle s'habilla en vitesse et s'apprêta à quitter l'appartement quand sa colocataire vient se planter devant elle : « T'inquiètes pas ma Panda » lui dit-elle simplement avant de lui déposer un baiser sur le front.
Devant le hall, Thomas attendait sa belle dans un drôle de carrosse, quand celle-ci le rejoignit elle s'écria :
« C'est quoi cette voiture ? »
« Elle est belle, hein ! » répondit le jeune homme « C'est Mark qui me l'a vendu hier, pour presque que rien, tu te rends compte ? Je me suis tout de suite dit que tu l'aimerai ! »
Pandora leva un sourcil. Une voiture rose bonbon.
« Oh oui, elle est vraiment très jolie ! » s'exclama t-elle en mimant un sourire.
« La plus belle des voitures pour la plus belle des princesses ! » répliqua Thomas, un large sourire sur les lèvres , « Monte, qu'est ce que tu attends ? » dit-il ensuite.
Son amie s'exécuta et prit place dans le véhicule, elle déposa au passage un léger baiser sur les lèvres du jeune homme. Celui-ci ne semblait donc toujours pas se rendre compte du mal-être de Pandora.
Les cours s'enchaînent, Pandora déambule dans les couloirs d'Harvard, la peur au ventre. Elle fait le plus de détours possible, essayant d'éviter les gros attroupements d'élève. Elle ne se reconnaît plus. Les moqueries, insultes, bizutages et autre chantages ont eu raison de sa joie de vivre. Panda arrivait tant bien que mal à suivre les cours et ses résultats étaient satisfaisants, ce qui rendait sa mère la plus heureuse du monde.
Thomas vient rejoindre sa copine, arrivant silencieusement, il pose ses mains sur ses yeux. L'intéressée se retourna brusquement et fit face au jeune homme.
« Thomas ! Tu sais bien que j'aime pas ce genre de surprise » Lui reprocha t-elle.
« Du calme Panda ! Il peut rien t'arriver quand je suis avec toi ! » Lui dit-il en l'encerclant de ses bras.
Elle s'écarta et baissa les yeux. Pandora ne supportait plus la joie de son ami.
« Qu'est-ce qui t'arrives ? » Demanda Thomas.
« Rien » Répondit-elle « Laisse moi un peu seule Tomy, on se revoit plus tard de tout façon. »
Le jeune homme la regarda avec étonnement.
« Donc je viens chez toi ce soir ? » Questionna t-il plein d'espoir.
Un fois de plus Thomas ne saisissait pas l'appel au secours de Pandora. Il ne voulait pas la voir changer, et interprétait chaque baisse de moral de la jeune fille comme un mal du pays car c'était le cas pour lui. Panda était attristé devant l'indifférence de son ami. Elle aurait tant aimé qu'il lui apporte son soutient ou qu'il essaye juste de la comprendre mais elle était forçait de constater qu'il n'en faisait pas l'effort.
« Non. Pas chez moi. » lui répondit-elle.
« C'est encore de cette fille ? Je te l'ai déjà dit Panda, éloigne toi d'elle. Elle a pas une bonne influence sur toi. Tu veux vraiment que ça se passe comme au lycée ? Je pensais que t'avais retenu la leçon. Rater tes études, mettre en péril ton couple et te gâcher la santé juste pour devenir amie avec une dévergondée, tu te souviens ? Regarde moi Panda ! Tu te souviens ? T'as pas besoin d'une nouvelle Effy dans ta vie. L'autre a fait trop de dégâts. » s'emporta Thomas, les yeux rouges, il serrait le bras de Pandora très fort et avait crié son discours d'un seul trait. La blonde baissait les yeux de peur de croiser le regard de son ami. Il ne l'impressionnait pas, au contraire mais elle ne voulait pas qu'il puisse penser que les larmes qui coulaient le long de ses joues lui étaient destinées.
« C'est ma colocataire, je la croise tous les jours, je peux pas l'éviter. Elle est mal et elle a besoin d'aide. C'est pas à toi de choisir mes amis Thomas. Je suis plus la Pandora de Bristol, j'ai pas besoin de ton aide, je me demande même si j'ai vraiment besoin de toi. »
Thomas ravala un sanglot, lui tourna le dos et partit. Contrairement à leurs précédentes disputes, Pandora ne le rattrapa.
Elle prit le bus pour rentrer chez elle, bien contente de pas avoir à remonter dans le vieux tacot rose de Thomas. Arrivée chez elle, elle trouva Stefani allongée dans son lit. Elle la regarda, elle était si blanche et si maigre. Pandora en avait mal au cœur de la voir ainsi, elle qui l'avait connu dans de biens meilleurs jours i peine un an. Elle décida de se coucher près d'elle. La bonde enfouie son visage dans les cheveux bruns de sa colocataire et fondit en larmes. Son amie se retourna, réveillée par les pleurs.
« Panda ? Ma Panda ? Qu'est-ce que t'as ? »
La blonde leva la tête et vit le regard interrogateur de la jeune brune. Elle avait de très beaux yeux verts. Pandora bégaya, elle se sentait ridicule de pleurer pour si peu, surtout devant elle.
« C'est rien, c'est Thomas. Je crois que c'est fini. » Finit-elle par articuler.
« Ça veut dire plus d'herbe gratuite ? » Plaisanta Stéfani « C'est pas grave Panda. Il va revenir, il t'aime, ça crève les yeux. Ne t'inquiètes pas. »
« Je peux plus continuer avec lui. Quand je le regarde je vois toutes ces années où j'étais heureuse, où j'étais moi. Je veux plus faire d'effort pour oublier tout ça. Je peux tout simplement plus rester avec lui. Même si je veux pas lui faire de peine, et même s'il reste mon seul ami. »
« Je suis ton amie moi. » Répliqua simplement Stefani.
Elle s'était arrêtée de pleurer, et elle avait fermé les yeux très fort, jusqu'à voir les couleurs qui manquait à sa vie, des couleurs qu'elle ne verrait plus qu'ainsi. C'est donc dans le noir qu'elle devait avançait. Marcher à tâtons pour éviter de tomber. Adieu la Pandora qui aimait vivre et qui aimait la vie. Elle se rappela alors de son amie Effy, qui avait depuis longtemps découvert la noirceur du monde des grands car même la plus guillerette de toutes les jeunes filles ne résiste pas longtemps face à l'age adulte.
