Voici une petite fanfiction que j'ai en tête depuis des mois, peut-être même un an… !
Je publie maintenant en réponse au défi de février d'Aësalys =)
Bien entendu, ici rien n'est à moi, tout à JKRowling, notre Reine. Je n'écris que pour le plaisir.
Bonne lecture !
Durant tout l'été après la Grande Bataille, professeurs, aurors, bénévoles et membres de l'Ordre se sont unis pour reconstruire le château. Les salles de cours détruites, les mobiliers brisés ou brûlés, les extérieurs ravagés, la Grande Salle qui présentait un plafond gris où la pluie menaçait de tomber à chaque seconde.
Les examens de fin d'année avaient été annulés, seules les épreuves de BUSE et d'ASPIC avaient été maintenues, se déroulant au ministère, permettant aux élèves de passer les matières qu'ils avaient retenues dans un endroit acceptable, leur permettant de mieux se concentrer. Au vue des événements, les correcteurs avaient été plus indulgents qu'à l'accoutumée et peu d'élèves avaient échoué. C'est alors que pour la rentrée, la plupart d'entre eux purent choisir de faire ce qu'ils souhaitaient.
Harry, Ron et Hermione avaient souhaité terminer leurs études à Poudlard. Pour les garçons, c'était plutôt une façon d'être tranquilles encore un an, n'avoir que leurs devoirs à faire, leurs études à terminer avant de devoir faire de grandes missions, et risquer encore leur vie en allant protéger celle des autres. Harry avait longuement hésité à faire ce choix, mais c'est Ginny, sa petite amie maintenant officielle qui le dissuada de partir en mission immédiatement après la Bataille.
Quant à Hermione, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait faire encore. C'est pourquoi, dès le lendemain de la bataille, elle avait demandé à Minerva si elle avait l'autorisation de revenir à Poudlard pour terminer son cursus. Cette dernière avait sourit tendrement, sachant pertinemment qu'Hermione, l'une des meilleures élèves à qui elle avait eu un jour la chance d'enseigner lui poserait cette question. « J'y compte bien, Miss Granger » lui avait répondu l'ainée. Hermione se contenta d'un grand sourire en guise de réponse et retourna à l'infirmerie pour aider Poppy Pomfresh. Elle et Ginny avaient proposé leur aide à l'infirmière scolaire dès le soir de la Grande Bataille. Quelques médicomages étaient venus en renforts car beaucoup de blessés n'étaient pas transportables et ne pouvaient recevoir leurs soins à l'hôpital Sainte Mangouste. Ces médicomages apprenaient à Hermione et Ginny les soins et sorts de base, qui pouvaient parfois être longs à administrer alors qu'ils n'étaient en soi, pas très compliqués et comportaient peu de risques quand ils étaient bien réalisés.
L'équipe de médicomages resta un peu moins d'une semaine au château, le temps que tous les blessés soient transférables dans l'établissement, plus adapté. Avec tous les efforts déployés par les professionnels et volontaires, peu avaient succombé à leurs blessures.
Durant des jours, voire des semaines, des équipes de journalistes essayaient de rentrer dans l'école ou à Sainte Mangouste pour interviewer les combattants, le « Trio d'Or » ainsi que les membres de l'Ordre du Phoenix. Seule Minerva avait fait une annonce publique au lendemain de la bataille en tant que nouvelle directrice de Poudlard, assurant que pour beaucoup d'entre eux, tout allait plutôt bien, que chacun pleurait ses morts et qu'ils feraient tous ce qui est en leur pouvoir pour que Poudlard soit de nouveau accessible pour la rentrée de septembre. Les combattants s'étaient mis d'accord sur le fait de répondre aux questions des journalistes quand les morts seraient enterrés et que les familles seraient dans une phase de deuil moins terrible.
Au lendemain de la Bataille, le sort de Severus Snape n'était pas certain. Harry s'était occupé de le ramener à l'infirmerie après être monté au bureau directorial pour regarder les souvenirs du professeur, demandant à Poppy de s'occuper de lui comme jamais elle ne l'avait fait pour personne, qu'il n'était pas contre eux, bien au contraire, et qu'il fallait lui réserver la meilleure prise en charge possible. Quand Poppy le vit, elle le crut mort, mais après quelques sorts, elle se rendit compte qu'il avait un pouls. Faible, soit. Mais battant. Elle avait alors appelé Hermione qui passait près d'elle, lui donnant les consignes; demandant des dizaines de potions, baumes, aide pour des sorts compliqués... Au bout de quelques heures, l'état de Severus fût à peu près stable.
La nuit, avec Ginny, elles se relayèrent toutes les trois dans l'Infirmerie. L'une surveillait Severus et deux autres patients dans un état critique, l'autre surveillait les autres patients pour lesquels les heures n'étaient pas comptées, et la dernière dormait. Au bout d'une semaine, l'état de Severus fut assez stable pour qu'il soit transféré à Sainte Mangouste, les deux autres patients dans un état critique avaient succombé à leurs blessures.
Quand il n'y eu plus de patients à Poudlard, Hermione salua une dernière fois les personnes qui étaient encore au château : les professeurs, qui ne semblaient avoir ni famille, ni maison, les membres de l'Ordre qui étaient encore et toujours là, comme une constante depuis des mois, Harry, Ron et Ginny ceux qui sont et seront toujours à ses côtés, au travers de tout. Bien sûr, le reste de la famille Weasley qui malgré la disparition de Fred, aidait ceux qui restaient, Poppy, qui ne voulait bouger de l'infirmerie, préparant ses stocks pour la rentrée. Et des gens dont elle ne se souvenait plus de leur prénom mais qui lui avaient souri ou apporté de la joie quand elle pensait s'effondrer cette semaine. Puis elle se dirigea vers les grilles. Sa première envie fut d'aller en Australie rechercher ses parents mais avant d'utiliser le portoloin pour Canberra qu'elle avait créé il y a de mois de ça, « au cas où » elle choisit de revoir quelques lieux qu'elle avait visités ces derniers temps. Elle retourna près de la mare où Harry avait trouvé l'épée de Gryffondor, et se remémora cette nuit si particulière. Elle tombait de fatigue, comme souvent à cette époque. Ils mangeaient peu, dormaient peu, ne faisaient rien de bien intéressant à part élaborer des théories sur comment Harry arriverait bien à tuer Voldemort… Mais plus que physiquement, Hermione avait subi un épuisement morale. Totalement séparée de sa famille, ne sachant pas si elle pourrait revoir ses parents, Ginny, Neville, Luna, les Weasley, les professeurs, les connaissances qu'elle s'était faites au fil des années à Poudlard. Harry et elle n'avaient à force plus rien à se dire. Ils répétaient toujours les mêmes choses, et sur la fin, avant que Ron ne revienne, ils avaient un accord tacite qui consistait à garder le silence sauf pour dire quelque chose d'important. Et cette nuit-là, elle avait entendu du bruit oui, mais ne savait pas si c'était la réalité ou dans ses rêves. Instinctivement, elle appela Ron, chuchotant, presque comme si c'était une honte d'avoir besoin de lui. Avoir envie qu'il soit là.
Ce jour-là, le ciel était bleu, le vent soufflait paisiblement dans les cheveux d'Hermione. Elle pris une grande bouffée d'air tout en mettant ses mains dans l'eau, elle était bonne. Elle pensa à se baigner mais elle avait tellement hâte de revoir ses parents qu'elle se ravisa. Elle regarda encore une fois autour d'elle, espérant bêtement de voir elle aussi le patronus de Severus Snape. Toute cette semaine elle s'était attachée à lui, surtout quand elle le veillait la nuit. Comment un homme si sombre, si horrible, si méchant puisse réellement être l'homme le plus courageux et le plus amoureux qu'elle ait eu de connaître de toute sa courte vie ? Au bout d'un moment qu'elle ne sut définir, elle transplana pour Godric's Hollow. C'est quand elle vit la foule amassée vers le cimetière, l'ancienne maison de Harry et dans les rues qu'elle se rendit compte que c'était une mauvaise idée. Elle transplana de nouveau et se retrouva en haut d'une colline où elle était venue plus jeune avec ses parents. Elle avait toujours aimé cet endroit pour la vue qu'il procurait et le coucher de soleil qu'il offrait. Elle hésita, le coucher du soleil se ferait d'ici une heure ou deux. Elle décida qu'elle y assisterait. Elle déposa une couverture sur l'herbe ainsi qu'un petit coussin et elle s'allongea, profitant du calme et regardant le ciel. Plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, le ciel vira sur l'orangé. Elle s'assied, prenant appui sur les bras pour profiter le plus possible du spectacle. Quand le dernier rayon disparut, elle regarda son portoloin, un bracelet venant de sa mère qu'elle ne quittait jamais et se concentra. Elle se retrouva à Canberra. Il faisait nuit. Elle n'y avait pas pensé. Elle erra dans les rues, il faisait frais mais pas froid. Puis elle trouva la maison de ses parents. Le nom de famille qu'elle leur avait créé était inscrit sur la boîte aux lettres. Elle entra sans faire de bruit et visita. La maison ressemblait beaucoup à celle qu'ils partageaient en Angleterre. Les décorations étaient relativement semblables. Modifier la mémoire ne modifie pas les goûts. Elle sourit tristement. La maison était grande, semblait être lumineuse. Le soleil commençait à se lever, elle voyait la lumière qui commençait à filtrer. Elle était arrivée à l'étage et visita les pièces. Il y avait deux chambres d'amis. Soudain, elle eu une envie irrésistible d'aller s'allonger dans un lit qui aurait dût être le sien, attendant que sa mère l'appelle pour le petit déjeuner et que son père la prenne dans ses bras. « Comme avant ». Elle trouva une pièce qui avait la porte entrouverte au bout du couloir. Curieuse, elle s'y dirigea. Il ne semblait y avoir de lit. La pièce n'était pas gigantesque mais était quand même très grande. Il y avait des longues étagères sur les murs, un ordinateur dans le coin à gauche, des fauteuils au milieu de la pièce et dans le coin droit un chevalet. Il devait être à sa mère, elle aimait peindre dans sa jeunesse. Hermione s'approcha et ce qu'elle vit la pétrifia. Le visage d'une jeune fille aux yeux noisette et aux cheveux broussailleux se présentait à elle. Hermione fut choquée. Ses parents savaient-ils ? Ou avait-elle raté son sortilège ? Ayant perdu toute contenance, Hermione détailla le tableau. Il n'y avait pas beaucoup de détails, le visage était presque quelconque, mais quand on s'éloignait de quelques pas, on reconnaissait facilement Hermione.
- Mademoiselle ?
La lumière s'alluma et Hermione manqua de faire un arrêt cardiaque, bégayant des mots qui n'avaient aucun sens. Son père avait toujours eu un sommeil très léger, et malgré ses précautions, elle a sûrement dû faire du bruit. Elle se trouvait face à son père qui semblait aussi effrayé qu'elle.
- Wendell ? Que se passe-t-il ?
La mère d'Hermione se stoppa nette quand elle remarqua la jeune fille.
- Est-ce que je vous connais mademoiselle ?
- Que faites-vous ici ?
Le ton de la voix de son père était dur. Une chose est certaine, le sort était réussi, ils ne savaient ni l'un ni l'autre que la jeune fille leur faisant face était leur fille.
- Je rêve de vous toutes les nuits depuis des mois. Nous sommes-nous déjà vues ?
Hermione soupira et se lança, tant bien que mal.
- Je m'appelle Hermione Granger, et je suis votre fille.
- C'est impossible nous n'avons pas d'enfant, souffla le père d'Hermione. J'appelle la police.
- S'il vous plaît, laissez-moi vous expliquer, si vous ne me croyez pas, je vous laisse appeler la police.
Hermione commença son récit, leur expliquant pourquoi elle avait lancé sur eux le sort qui modifierait leur mémoire, la guerre, la victoire, les morts, la magie. Son père n'y croyait pas, Hermione leur montra quelques sorts et sa mère fondit en larmes. Depuis des mois elle rêvait d'elle, se demandait pourquoi toutes ses heures de sommeil étaient hantées par une jeune inconnue qu'elle pensait connaître plus que personne mais qui semblait si inaccessible.
Après avoir passé des heures à parler, ils acceptèrent qu'Hermione leur rende leur mémoire réelle. A force de débats parfois houleux, d'arguments d'autorité, de supplications et finalement d'une trop forte émotivité des deux côtés, elle retrouva enfin ses parents. Ces derniers décidèrent de rentrer en Angleterre pour reprendre la vie qu'ils avaient. Durant le reste de l'été elle envoya des hiboux à Harry, Ginny, Ron, Minerva et d'autres amis mais ne voulu pas aller les voir. Il semblait qu'ils comprenaient. Elle avait besoin de retrouver sa famille et faire une pause avec toutes les horreurs qu'elle a vécues ces dernières années, peut-être même un peu avec la magie.
Il lui restait deux jours avant de prendre le train pour revenir au château. Cette année, elle serait préfète en chef, le choix de Minerva ne l'étonna pas. Elle avait été sur le chemin de Traverse pour acheter les fournitures dont elle avait besoin et était fin prête pour sa dernière année à Poudlard. Elle avait hâte de revenir dans l'établissement qui était un peu comme sa maison. Après avoir embrassé ses parents, elle transplana vers le Terrier pour passer ses deux dernières soirées en compagnie de ses amis.
Passer du temps à quatre, assis sur une couverture dans le jardin, à parler de tout et de rien et ne plus se soucier de rien d'autre que la fin de leurs études et rire. Cela les rendirent si heureux, si légers, qu'ils n'y crurent pas. Les soirées qu'ils passèrent ensemble avant la reprise donnèrent à Hermione la dernière bouffée de courage dont elle avait besoin pour partir sereinement pour Poudlard.
A bientôt pour la suite ;)
Merci d'avoir lu, une p'tite review ? (a)
