Ma première histoire de zombies! :D J'en lis beaucoup en ce moment donc j'avais envie d'en écrire une! Bonne lecture!
Disclamer: Les personnages de MFB ne m'appartiennent pas.
Chapitre 1: Où les morts se relèvent
Une cloche retentissait fort dans les couloirs du lycée Sekiu lorsque Kyoya ouvrit la porte d'une pièce au rez-de-chaussée. Quelques uns de ses amis et lui avaient aménagé cette salle à leur entrée en seconde alors qu'elle était abandonnée. Il entra. La pièce était lumineuse grâce à la fenêtre qui occupait une grande partie du mur qui faisait face à la porte. Trois vieux fauteuils à hausse violette entouraient une table basse dont le bois était fissuré. Des blocs de casier avaient été laissés contre le mur libre. Après avoir claqué la porte, il se laissa tomber sur le fauteuil qui se trouvait en face de la télé, non sans avoir d'abord posé son sac par terre. Il jeta un coup d'œil à l'écran où une journaliste d'une vingtaine d'années coiffait ses cheveux mauve avant de lisser son tailleur et d'empoigner un micro.
-Tu n'as pas cours toi non plus?
Kyoya avisa Nile, un de ses amis, qui tenait un livre à bout de bras. Ce dernier avait ses jambes repliées sur son fauteuil qui était dos à l'entrée. Il était si menu que, blotti comme il l'était dans son siège, le vert ne l'avait pas remarqué en arrivant. Ses magnifiques yeux émeraude étaient posés sur son ami qui s'était redressé.
-Non. Le prof d'italien est absent.
-Ah bon? Il n'avait pas précisé qu'il serait là toute la semaine?
-Si. Comme d'habitude. Mais je ne vais pas m'en plaindre.
-C'est sûr. Et Benkei n'est pas là? Vous êtes dans la même classe et d'habitude il te suit partout.
-Il fait espagnol et sa prof est là.
-Le pauvre. Il doit être déçu.
-Il en pleurait presque.
N'ayant rien d'autre à se dire pour le moment, ils retournèrent à chacun à leur occupation. L'égyptien reprit sa lecture pendant que son ami cherchait la télécommande pour pouvoir changer de chaîne. Il la trouva et zappa sans trouver d'émission intéressante. Il finit par retomber sur l'antenne de la journaliste aux cheveux mauves.
-'Y'a rien, soupira-t-il.
Nile posa le livre qu'il venait tout juste de finir sur la table. Il s'installa de manière à regarder en face la télé.
-Ce n'est pas la rue du collège Yuki par hasard?
Kyoya observa l'arrière-plan plus attentivement pour pouvoir affirmer les propos de Nile.
-C'est bien celle-là.
Il augmenta le son pour entendre ce que la journaliste disait.
-…d'étranges agressions ont eu lieu au collège public Yuki. Plusieurs élèves ont été sauvagement agressés. Ils ont été gravement blessés. Ils ont été transférés par ambulance à l'hôpital de la ville dans un état critique. Leur pronostique vital est engagé. Nous en saurons plus tout à l'heure.
Dès qu'elle cessa de parler, des publicités commencèrent à défiler.
-Qu'est-ce qui a pu se passer à ton avis? demanda Nile.
-Peut-être que quelqu'un a encore pété un plomb. C'est déjà arrivé l'année dernière.
-C'était mieux fréquenté quand on y était.
Ils attendirent tranquillement que les pubs finissent pour entendre le fin mot de l'histoire. Au bout de cinq minutes, la journaliste réapparut.
-D'après nos informations, une personne atteinte d'une maladie inconnue se serait jetée sur le groupe de collégiens. Elle les aurait mordu et griffé à plusieurs reprises. Cette personne, après avoir été maîtrisée par les forces de l'ordre, a aussi été emmenée à l'hôpital pour y être examinée. Nous n'avons pas plus d'information pour l'instant.
-Merci de nous avoir éclairé sur le sujet Marie, commença un autre journaliste. Maintenant…
Sans ménagement, Kyoya coupa le son. Il n'avait aucune envie d'entendre ce que ce journaliste allait dire. Il se tourna vers Nile pour savoir ce qu'il en pensait. En réponse à sa question muette, celui-ci répondit:
-Ça pourrait être un canular. Ou le groupe de la dernière fois. Tu sais, ceux qui se prennent pour des vampires et mordent les gens.
-Possible.
L'adolescent aux cicatrices regarda par la fenêtre. À une cinquantaine de mètres d'eux, des élèves couraient inutilement derrière un ballon, épuisés. Ceux qui essayaient de rester dans un coin à ne rien faire se firent aboyer dessus par leur professeur.
-Tu peux remettre le son?
Interrompu dans sa rêverie, le vert s'exécuta.
-…fo. L'auteur présumé des faits se serait enfui de l'ambulance, blessant au passage les ambulanciers. Les policiers se sont mobilisés pour se lancer à sa poursuite.
Une photo emplit tout l'écran. Dessus, il y avait le visage d'un homme, crispé par la douleur. Ses yeux étaient exorbités. Ses dents étaient serrées, couvertes de sang. Sang qui coulait sur son menton et sa gorge. La journaliste nommée Marie revint.
-Ceci est une photographie du suspect. Faites attention, il est très dangereux.
-Sans blague, soupira Nile en levant les yeux au ciel. Heureusement qu'elle le dit, on avait pas encore compris.
La cloche du lycée sonna, annonçant la récréation. Quelques minutes plus tard, Benkei arriva en trombe dans la salle sans que Kyoya ou Nile fissent attention à lui. Il se laissa tomber sur le fauteuil restant, essoufflé.
-Salut les gars.
-'lut.
-Qu'est-ce qui se passe d'intéressant?
-Le collège Yuki a été attaqué.
-Quoi?!
-Des élèves plus exactement. On attend d'en savoir plus.
Ils se turent pour écouter ce que la journaliste disait. Celle-ci tourna son visage vers la droite, regardant quelqu'un qui se trouvait à l'extérieur du cadre de la caméra, les sourcils froncés. Elle remuait silencieusement les lèvres et hocha la tête à plusieurs reprises. Elle se retourna vers l'objectif, à nouveau concentrée sur son travail.
-Il semblerait que les collégiens se soient réveillés mais, apparemment, ils ont été infectés par la maladie de leur agresseur présumé. Ils ont été sanglés à leurs lits car ils été trop agités. En se débattant, ils ont égratigné les médecins qui tentaient de les retenir. Ces derniers ont été mis en quarantaine même si, pour l'instant, les symptômes ne se sont pas révélés chez eux.
Un hurlement de terreur retentit à l'extérieur. Les trois adolescents posèrent leurs yeux sur le spectacle qui se déroulait derrière la fenêtre. Les élèves couraient dans tous les sens en criant. Kyoya se leva puis se dirigea vers la baie vitrée. Il observa chaque personne.
-Hé! C'est pas le type de la télé là? demanda-t-il en montrant quelqu'un du doigt.
Nile se leva à son tour et se plaça à sa droite. Il regarda attentivement que lui désignait son ami. Il hocha la tête en le reconnaissant.
-C'est bien lui. Comment a-t-il pu arriver là?
Le regard bleu dérivait toujours. Son propriétaire voulait savoir ce qui avait fait fuir les lycéens. Il se doutait bien que ce n'était pas juste un homme malade qui les avait fait crier et décamper. Ses yeux se posèrent sur un corps étendu à terre. Il hoqueta d'horreur. La personne avait la gorge quasiment arrachée. Une marre de sang se formait autour d'elle. En voyant ça, l'adolescent aux tatouages extirpa un téléphone de sa poche. Même s'il se doutait que ça ne servirait pas, il composa un numéro. Il le plaqua contre son oreille en s'éloignant de la vitre.
-Allô? Il faut que vous envoyez une ambulance au lycée Sekiu. Un élève a été attaqué…
Brusquement, Kyoya se retourna et se dirigea à grands pas vers la porte. Une main agrippa son bras, l'empêchant d'avancer davantage.
-Quoi?!
-Qu'est-ce que tu fais, Kyoya?
-Je vais voir ce qui se passe!
-Ce n'est pas très malin ça. Et ce n'est pas la peine. J'ai appelé une ambulance et des policiers seront avec eux.
-Ça m'est égal!
-Il ne vaut mieux pas sortir.
-Mais…
Il fut coupé par un cri d'effroi provenant de la télé. Ils se tournèrent tous vers l'écran où la journaliste se faisait attaquer par un adolescent à peine plus jeune qu'eux. Ses yeux étaient injectés de sang. Des larmes rouges dévalaient ses joues teintant son visage d'écarlate. La caméra tomba sur le sol mais l'enregistrement ne s'interrompit pas pour autant. Les cris cessèrent. Marie tomba à terre. Son regard était complètement terne. De multiples palies étaient apparentes sur son dos et sa nuque, seules parties de son corps visibles sur l'écran. Le jeune s'accroupit subitement, les faisant sursauter. Ils planta ses dents dans son cou. Une giclée de sang tâcha l'écran et coula lentement, laissant des traînées rouges pâles.
-Que… murmura Kyoya.
Le vert se tourna vers ses amis qui tremblaient autant que lui. Comme ceux-ci étaient placés entre la vitre et lui, il ne put empêcher son regard de dévier sur les tragiques évènements qui se déroulaient dehors. Deux autres élèves étaient à terre. Il aperçut un mouvement du coin de l'œil et il tourna machinalement la tête.
-Qu'est-ce que… C'est impossible!
En voyant la stupeur sur les traits de leur ami, les autres adolescents jetèrent un regard à l'extérieur. Ils se figèrent. La première victime se relevait péniblement. Sa tête pendait au bout d'un lambeau de peau et de chair qui formait autrefois son cou.
-C'est un… commença Benkei.
-Tais-toi! le coupa Nile, devenant hystérique. Ça n'existe pas!
-Parce que tu crois qu'il s'est miraculeusement remis de sa blessure.
-…
Ils s'entre-regardèrent avant de lancer un regard inquiet au téléviseur. Seule une mare de sang prouvait que la journaliste avait été là. Ils restèrent un moment pétrifiés. Suivant son instinct, Kyoya se précipita encore une fois vers la fenêtre. Il n'y avait plus âme qui vive. Même les cadavres avaient disparus. Ce qui ne présageait rien de bon. Le vert retourna jusqu'à la porte qu'il ouvrit d'un mouvement brusque sans que ses camarades aient eu le temps de l'arrêter. Grande ouverte, l'entrée laissait paraître le lycéen mort-vivant dont la tête pendait lamentablement conte son torse. Malheureusement, ses yeux étaient tournés vers eux. Une seconde qui sembla durer une éternité s'écoula. Un éclat vorace passa dans les orbes injectées de sang. Kyoya referma la porte aussi brusquement qu'il l'avait ouverte. Il colla son dos au battant, le visage livide.
Nile, qui avait retrouvé un semblant de calme, s'approcha de la vitre pour s'assurer qu'ils pourraient passer par là. Il posait sa main sur la poignée lorsqu'un visage ensanglanté surgit devant lui. Il recula et tomba, le tout en criant. Le teint de l'autre ne laissait aucun doute sur le fait qu'il était mort.
La porte contre laquelle le vert s'appuyait était heurtée par de violents assauts.
-Barricadez les issues! ordonna-t-il.
Pendant qu'il contenait tant bien que mal les attaques de plus en plus féroces, Benkei et Nile déplacèrent un des ensembles de casiers et le placèrent devant la porte après que Kyoya eût quitté son poste. Ensuite, à eux trois, ils poussèrent l'autre ensemble de casiers devant la fenêtre.
-C'est fait, soupira le violet.
Ils retinrent leur respiration jusqu'à ce que le silence revînt. Puis, Kyoya s'assit en grimaçant à cause de son dos douloureux. Seul de fins traits de lumière réussissaient à passer entre les interstices que laissaient leurs barricades de fortune. Le jeune homme prit la télécommande pour couper le son de la télé au cas où la rue redevînt agitée. Nile s'installa dans le même fauteuil que lui, frissonnant. Il empoigna son portable et tenta d'appeler plusieurs numéros de son répertoire. Benkei s'assit dans le siège faisant face à la porte.
-Personne ne répond, s'affola le tatoué.
-T'as essayé tous les gens de la classe? s'enquit le vert, inquiet.
-Pas tous mais je n'ai entendu que des répondeurs…
-Alors, continue.
Nile obéit. Au fur et à mesure qu'il testait de nouveaux contacts, son visage se décomposait.
Subitement, la télévision s'éteignit, les privant de leur principale source de lumière. Cela fit se lever Kyoya d'un bond. Il marcha silencieusement et posa son oreille contre le mur adjacent au couloir mais il n'entendit rien. Il soupira de soulagement.
-Et si vous essayez d'appeler vos contacts au lieu de ne rien faire?
-C'est pas possible pour moi, annonça l'adolescent aux yeux bleus en restant près du mur.
-Et pourquoi?
Kyoya sortit son téléphone de sa poche pour le montrer à son ami. Celui-ci regarda le boitier noir, cabossé et fissuré, complètement consterné.
-Il a fait une mauvaise rencontre avec des escaliers, fit le vert avec un sourire d'excuse.
-Il est déjà cassé? Mais je te l'ai offert à ton anniversaire!
-Ce n'est pas vraiment le moment pour se chamailler pour ça…
-Ton anniversaire était le mois dernier!
-Je sais. Je m'en souviens encore…
-Vous devriez arrêter de vous disputer, risqua Benkei.
-On ne se disputerait pas si Kyoya s'occupait mieux de ses affaires. Et où est ton téléphone? Tu l'as aussi fait tomber dans des escaliers?
-Non. Le proviseur me l'a confisqué.
L'éclat de leur voix résonnait étonnamment fort dans la pièce. Un bruit sourd retentit à l'extérieur, les obligeant à se taire. Les monstres étaient revenus se cogner contre les murs pour rentrer dans leur abri. L'angoisse nouait les tripes des adolescents. Elle monta d'un cran quand ils entendirent des craquements annonçant que les murs commençaient à céder. Le silence revint lorsque les morts-vivants renoncèrent à leur objectif. Les vivants se permirent de respirer à nouveau.
