Salut!

Voici ma première fiction Rose/Scorpius alors soyez indulgents... Je dédies cette fiction à ma petite soeur Kalila, qui me motive et qui suis de très près cette histoire.

Merci et bonne lecture!

PS : Les personnages ne m'appartiennent pas tous. Cette histoire est tirée des romans de J.K. Rowling.


A travers un voile de brume, les briques en terre cuite du poteau se situant entre le quai 9 et le quai 10 ressortaient avec netteté. Une famille partiellement composée de rouquins, qui prenant soin de n'être point observée, se précipita à la rencontre de cette masse rouge. Contrairement au choc attendu, elle disparut sans un bruit. Elle réapparut rapidement de l'« autre coté » de ce poteau, sur le quai nommé le Quai 9 3/4. Celui-ci était exclusivement réservé aux étudiants de l'école magique Poudlard. Le Poudlard Express projetait une fumée opaque, le départ se rapprochant. La famille courrait sur le béton du quai et les enfants se précipitaient sur la première porte ouverte qui s'offrait à eux. Ils agitèrent brièvement la main à leurs parents restés sur le quai, puis se hissèrent avec difficultés dans le train.

Les enfants étaient deux. Le plus jeune était un garçon aux cheveux auburn décoiffés, une chemise qui, bien que repassée le matin même, était fripée et une tache de bacon du matin trônait fièrement sur son torse. Il traînait derrière lui une valise pesant sûrement le double de son poids, et les gouttes de sueur parcellant son front témoignaient des précédents efforts. La seconde était une jeune fille aux cheveux roux hirsutes. Sa tenue était soignée et arborait un badge rouge et or sur sa poitrine. Sa valise semblait tout aussi lourde que celle de son frère, mais l'effort qu'elle avait produit lui avait semblé moindre.

- Désolée Hugo, mais je dois te laisser. Tu es sûr que tu réussiras à te trouver un compartiment libre? Ou tu as besoin de mon aide?

- C'est bon, grommela-t-il en rougissant. Je n'ai pas besoin de ton aide. Arrête de fanfaronner maintenant et va dans ton compartiment. Laisse moi tranquille !

- Oh, mais je ne te retiens pas, mon cher! Va! Fait ta vie! Mais ne te plains pas si tu te retrouves comme l'année dernière en compagnie de ce charmant... Comment s'appelait-il déjà?

- Harold Filthy... Et ne m'embêtes plus avec ça! Je sais très bien me débrouiller tout seul!

- Évidement, ricana-t-elle. C'est pour ça que tu es venu ce matin en me suppliant de lui confisquer ses « gadgets »?

Une foule de curieux s'amassaient autour des deux dualistes. Hugo, soucieux de sa réputation, s'éloigna, laissant sa sœur avec un sourire victorieux aux lèvres. Elle n'était pas méchante, d'ordinaire, mais cet imbécile l'avait empêché de fermer l'œil avec ses gémissements pendant son sommeil. Sa mauvaise humeur avait pris le dessus et une dispute avait éclatée alors qu'ils tentaient de trouver l'arrêt minute de la gare. Ayant déjà pris du retard à cause d'embouteillages sur la route, la tension était à son comble, la grande aiguille de l'horloge se rapprochant indubitablement du chiffre 12. Diverses disputes éclataient au sein de la voiture.

Afin de détendre l'atmosphère, le père, Ronald Weasley, suggéra de rattraper le train en voiture volante s'ils étaient trop en retard. Cette remarque fit rire les enfants tandis que la mère, Hermione Weasley, lui décocha un sourire mi-figue, mi-raisin.

- Ne leur donne pas trop de mauvaises idées, chuchota-t-elle. Ce sont tes enfants après tout...

- Vraiment ? Voyez-vous ça... C'est donc moi qui ai engendré ces deux créatures de rêve ? Demanda Ron, les sourcils froncés, un petit rictus aux lèvres.

- Sûrement, ils ne peuvent être que des créatures de rêve lorsqu'on voit leur père...

Sur ce, ils se penchèrent amoureusement l'un sur l'autre et entamèrent le rituel qui avait pour don de tirer des grimaces aux deux ados sur la banquette arrière. Bien trop concentré sur les lèvres d'Hermione, Ron fut à deux doigts de percuter une voiture garée à droite mais le cri de Rose le ramena à la réalité et il s'empressa de braquer afin redresser la voiture.

Ils s'étaient donc pressés afin d'arriver à temps pour le train, jusqu'à laisser la voiture n'importe où. La distance Parking/Quai leur avait semblé inhabituellement plus longue à cause de l'effort de la course.

Rose secoua la tête et s'appuya contre un compartiment afin de reprendre son souffle. Soudain, une porte s'ouvrit, la faisant sursauter. Un jeune homme bien battis, une main sur la poignée du compartiment, adressa quelques mots aux – pigeonnes, selon l'avis de Rose – diverses filles qui se pâmaient sur les banquettes.

- Ne vous en faites pas, mes beautés. Je serais de retour dès lors que j'aurais accompli ma noble tache de Préfet. Je vais de ce pas accompagner cette charmante créature à notre emplacement privé. Adieu!

Et d'un geste ample de la main, il les salua, comme si le simple fait de fermer la porte risquait de lui coûter sa main. Il se tourna et se trouva nez à nez avec sa camarade de classe aussi glaciale qu'un Yéti de l'Himalaya. Son pied battait le sol avec impatience tandis que ses yeux projetaient des éclairs. Rose foudroya le garçon du regard, puis leva le nez avec dédain et se rendit au compartiment à l'avant du train réservé aux préfets. Furieuse, elle accélérait le pas dès qu'elle entendait les pas du Gryffondor prétentieux se rapprocher d'elle. Mais une fois arrivée devant la porte, il saisit son bras et la tourna, afin qu'elle le regarde en face.

- Que se passe-t-il, Rose?

- Quoi?! Tu oses me demander ce qu'il se passe? Depuis que ton père a été élu à la fin du deuxième mandat de Kingsley le printemps dernier, tu n'as plus répondu à aucune de mes lettres! En l'espace de deux mois, mon ami timide et érudit s'est transformé en un adolescent abruti et prétentieux! C'est ton père qui est Premier Ministre de la Magie, pas toi! Il serait temps que tu réapprennes les vraies valeurs de la vie! Toutes ces demeurées qui t'entourent ne sont là que pour ton nom, pas pour toi, mon cher Terry Johnson!

Sonné, il ne répondit pas immédiatement. C'était vrai qu'il n'avait répondu à aucune de ses lettres, mais il était aussi vrai qu'après la surprenante ascension du Mage Johnson, il ne devait effectivement plus savoir à qui appartenait telle ou telle lettre. Il devait en recevoir tellement... Mais la déception du comportement de son ami et sa fureur l'empêcha de lui céder quoi que ce soit. Elle avait raison. Point final.

Elle fut surprise lorsqu'elle vit apparaître sur le visage de Terry un air entendu. Il ouvrit grand la bouche, puis la referma aussitôt.

- Excuse moi ma chérie, je n'aurais jamais dû t'offrir ce spectacle si... Pitoyable. Je te pris de m'excuser. Me ferais-je pardonner par ce baiser?

Il tendit les lèvres et les arrondis. Scandalisée et horrifiée, Rose recula.

- Mais... Mais... Que fais-tu?!

- Ne fais pas ta timide ma chère, j'ai bien compris pourquoi tu as réagis de cette manière.

Grinçant des dents, elle arrondit ses poings, attendant de pied ferme la nouvelle idiotie de Terry.

- Tu es jalouse! Je ne savais pas que tu refoulais tes sentiments depuis si longtemps. Je suis si heureux, je n'ai jamais réussi à te l'avouer, et voilà que... Devant moi... J'en ai enfin la preuve! Allons ma belle, suis moi dans un coin isolé, je saurais te combl...

Un bruit sourd retentit dans le couloir. Terry, la main sur sa mâchoire, fixait le poing fermé de Rose. Le coup était parti tout seul.

- Le jour où tu apprendras la signification des mots « amitié » et « sincérité », tu auras peut-être ta place auprès des Gryffondors, ou encore auprès de moi. Tu n'as ton badge qu'à cause de ton nom, et des influences de ton père. Sans ça, tu n'es rien. Tu ne vaux pas mieux qu'un Serpentard. Tu me dégoûtes...

Elle prit alors conscience que plusieurs têtes émergeaient de compartiments alentours tandis que d'autres se massaient, en parfaits badauds, autour de la scène. Écarlate, Rose fit volte-face et pénétra dans son compartiment par la porte déjà ouverte par le nouveau préfet de Poufsoufle, un cinquième année qui balbutia en la voyant entrer. Elle n'y prêta guère attention et se blotti sur la banquette en s'appuyant le front contre la vitre. S'appliquant à vider son esprit, elle ferma les yeux et inspira profondément. Après de longues minutes, elle parvint enfin à se calmer. Elle sentait encore sur elle des regards emplis de curiosité et de mépris, mais elle ne s'en offusqua pas. Être Préfet signifiait donner un exemple de droiture et de respect d'autrui, et elle avait prouvé tout le contraire en s'emportant de la sorte. Cependant, elle était persuadée que plus d'un dans ce compartiment aurait été ravi de se trouver à sa place, même si son comportement avait été injustifiable. Après tout, c'était bien à cause de son père que le monde dans lequel tous vivaient s'était retrouvé chamboulé pour toujours...

En effet, le 2 Mai, Jour de Commémoration de la Victoire de la Bataille Finale, le nouveau Ministre de la Magie fraîchement promu, Monsieur Johnson, fit un discours qui bouleversa le monde pour toujours. Il annonça publiquement – et donc aux les médias Moldus – l'existence du monde de la Sorcellerie. De ce fait, il brisa tous les accords de silence et de non violence entre Sorciers et Moldus. Depuis trois mois, la vie n'avait jamais été aussi dangereuse et compliquée. Une guerre psychologique avait débutée entre les deux camps. La police était débordée par la violence quotidienne, ainsi que les gouvernements. Il était courant de voir éclater diverses bastonnades dans la rue, ou encore des fusillades en lieux publiques. La peur avait transformé les gens en de bêtes cruelles et féroces.

Malgré leurs pouvoirs, les Sorciers étaient contraints, devant cette vague de violence collective, de se retirer du devant de la scène. Le Ministère de la Magie, dans la panique, avait créé des camps autours des villes majeurs, où étaient rapatriés les sorciers les plus menacés par cette violence désormais domestique. Cette méthode avait malheureusement aggravé les choses. Après la violence, les Non Sorciers utilisèrent ces camps afin de bannirent les Sorciers et de prohiber tous contacts avec eux. Le code pénal fut modifié, blâmant tout usage de la magie en dehors de lieux préalablement déclarés et analysés. Les établissements publics possédaient des capteurs de magie à leurs entrées, et très peu d'entre eux toléraient la présence de sorciers. Les écoles de magie furent au premier abord interdites.

Mais après plusieurs négociations entre les deux Premiers Ministres, ils parvinrent à rétablir ces écoles, bien que certaines matières telles que l'Etude des Moldus ou encore l'Histoire de la Magie, remplacée par de la simple Histoire de Moldus. Tous les programmes étaient épluchés et corrigés afin de fournir une éducation plus « saine » aux enfants « malades de la magie ».

Cet été, Rose et sa famille avait tentée de partir en voyage dans d'autres pays afin d'y trouver un peu plus de paix. Malheureusement, aucun sorcier n'était désormais à l'abri. Des radars postés aux frontières détectaient un surplus de magie dans chacun d'entre eux, et ils étaient accueillis par les militaires qui leur priaient de se rendre immédiatement à la douane afin d'expérimenter divers tests en tous genre. Ils avaient fini par être rapatriés en Angleterre alors qu'ils traversaient l'Espagne. Les autorités avaient craint des émeutes, leur pays traversant une phase d'instabilité politique. Rose avait trouvé cette situation plutôt rassurante, se trouver dans un pays différent du sien alors que divers événements grave l'agitait.

Le monde des sorciers, soucieux de ne pas reproduire les comportements qu'ils avaient tous plus ou moins adoptés sous le gouvernement de Voldemort, s'était plié à ces exigences, craignant une guerre d'ordre mondial qui aurait tôt fait d'éradiquer cette planète.

La longue réflexion de Rose fut interrompue par une chouette hulotte qui entra par la fenêtre ouverte de la cabine. A sa patte droite était attaché une lettre aux insignes de Poudlard dans laquelle se trouvait les instructions pour l'année à venir pour les Préfets. Rose tendit la main, étant la plus proche de la chouette, mais avant de toucher le papier et sa fine corde, ses doigts rencontrèrent d'autres doigts. Surprise, elle se rétracta à ce contact glacé et jetait un regard noir au propriétaire de cette poigne.

Ses cheveux blonds étaient tellement clairs qu'ils paraissaient blancs à la lueur du jour, et il s'appuyait négligemment contre le rebord de la fenêtre, les yeux émeraudes posés sur ses longs doigts occupés à défaire le noeud retenant la lettre. Son nom était Scorpius Malfoy, un préfet de Serpentard, et il était l'ennemi héréditaire de Rose.

Elle détourna rapidement la tête et fixait un point au loin. Elle écoutait d'une oreille distraite le préfet de Poufsoufle qui lisait les instructions d'une voix tremblante. Elle remarqua alors au loin quelque chose d'inhabituel. Des formes sombres se mouvaient le long des rails, dépassant le train puis disparaissant dans la végétation. La vitesse lui avait empêché de discerner une quelconque forme, mais un mauvais pressentiment l'oppressait. Elle levait la tête afin de voir si une autre personne avait été, comme elle, témoin de cet étrange phénomène. Mais les préfets étaient tous bien plus absorbés par la lecture tremblotante que par les événements se déroulant à l'extérieur du train.

Tous les sens en alerte, elle guettait le moindre signe, ou la moindre trace étrange. Les minutes s'écoulaient lentement, les secondes s'égrenaient les longs des rails, lors les ombres apparurent de nouveau. Tout d'abord sur un coin de la forêt, elles se massèrent à quelques dizaines de mètres du train sur la voie ferrée.

Sans une explication, Rose se leva et se précipita hors du compartiment. Mais alors qu'elle se trouvait dans le couloir, le train freina si brusquement que, perdant l'équilibre, elle tenta de se rattraper sur la première chose qui se présentait sous ses doigts. Le crissement des roues de fer contre le rail perçait si fort ses tympans qu'elle hésitait à lâcher prise avec... le tissus sur lequel elle s'était raccrochée. Ses pieds glissaient et la gravité semblait s'être inverser et se trouver à l'avant du train. Lorsque la pression disparut, elle se retrouva genoux à terre, essoufflée. Elle releva la tête pour rencontrer les yeux vert qui la fusillait. D'un mouvement brusque, comme si elle s'était brûlée, elle retira ses mains de la robe de Malfoy et se redressa, époussetant sa robe.

C'est alors que, émergeant de la porte défoncée du train, plusieurs militaires armés jusqu'aux dents se placèrent devant elle.


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