Titre : Gotcha, Bambi
Auteur : Tahel
Disclaimer : Tite Kubo
Pairing : GrimmIchi
Bêta-lectrice : Ecko-22
« Gotcha, Bambi »
1er chapitre
Lundi matin, Hôpital Central de Karakura, étage de Cardiologie.
Chef de Service : Dr Yamamoto.
J'aspirai une grande bouffée d'air, et glissai une main nerveuse dans mes cheveux roux, avant de prendre mon courage à deux mains et de rentrer dans la salle de réunion d'endocrinologie. Plusieurs paires d'yeux se tournèrent vers moi, curieuses.
- ... bonjour ! je suis externe ...
Un vieux barbu, que je supposai être Yamamoto, hocha la tête, me faisant signe de m'asseoir, continuant son introduction.
Mais je décrochai vite de son discours, réprimant un baillement d'ennui.
Ma nuit avait été un peu trop courte ... songeai-je avec un léger sourire amusé.
Je laissai mes pensées vagabonder, en regardant distraitement mes futurs collègues.
La fête d'hier soir avait été un festival de débauche ...
Je m'étais fait draguer par un grand mec aux yeux clairs et aux cheveux noirs un peu trop longs, en commandant ma boisson au bar. Mon sourire s'élargit en songeant à la façon dont il m'avait accosté :
- un whisky coca ? c'est pas pour les enfants ça, gamin.
Son regard railleur avait alors rencontré le mien, et un léger sourire avait étiré ses lèvres, lorsqu'il m'avait vu porter le verre à mes lèvres avec défi.
Ensuite, il s'était accoudé, approchant dangereusement son visage, et ... Oulà oulà Ichi t'égare pas trop, t'es à peine à ta première réunion que tu penses déjà à des scènes torrides ... me repris-je, ayant soudain un coup de chaud, me redressant sur mon siège en reprenant un air sérieux, les sourcils froncés.
Je jetai un coup d'oeil à ma voisine à lunettes, visiblement une qui se prenait un peu trop au sérieux, griffonnant à toute allure sur son calepin, ce qui n'arrangeait pas ma gueule de bois matinale. Pas avec elle que j'allais garder les cochons tiens ... Un sourire narquois étira ma bouche, une fois de plus, tandis que je passais au suivant.
Tiens ?
Pas mal, le jules ... Je penchai la tête sur le côté d'un air intéressé. C'était visiblement un médecin, il était plus âgé. De longs cheveux bruns ondulés attachés en queue de cheval (avec un élastique à fleurs ?...), une barbe de 3 jours, un regard rêveur, et de larges épaules.
Avec un peu de chance il sera dans mon service ... Bavai-je rêveusement, avant de ravaler un nouveau sourire.
Suivant ... Uwoh ! Je haussai le sourcil devant la fille du siège n°3, qui visiblement n'avait pas été gâtée par la nature, avec des cheveux roses ...
Sentant que mon sourire allait bientôt virer au fou rire, je fermai les yeux en tentant de penser à quelque chose de vraiment très triste, sans succès.
Je n'avais pas remarqué qu'un regard bleu turquoise me dévisageait sans vergogne, suivant d'un regard perçant l'évolution de ma pensée qu'il devinait sans peine.
Grimmjow s'ennuyait ferme. Et le nouveau venu l'amusait quelque peu. Il le vit se mordre la lèvre pour ne pas rigoler, les joues rouges.
Il haussa un sourcil, tentant d'imaginer le rouquin se mordre la lèvre dans un autre contexte, et le résultat lui plut suffisamment pour qu'il sente son corps réagir.
Un large sourire prédateur étira ses lèvres.
Suivant ... Oh mon dieu ... mais c'est que j'étais gâté moi dans ce stage, déglutis-je, sans pouvoir quitter des yeux le blond aux cheveux mi-longs et au regard vert clair, qui écoutait Yamamoto en regardant par la fenêtre.
M'attardant un peu trop dans la contemplation du beau blond, je finis par regarder le suivant à regret. Depuis mon arrivée je sentais un regard peser lourdement sur moi, me mettant mal à l'aise, mais ne parvenais à déterminer d'où il venait.
Ensuite venait Yamamoto, puis une fille dont la vue me fit écarquiller les yeux.
Grimmjow faillit pouffer de rire en le voyant afficher sa surprise sans retenue à la vue des seins énormes de sa voisine (qu'il n'avait pas raté à son arrivée), mais se retint, attendant la suite avec un sourire carnassier.
Car il était le suivant.
Mon dieu mais comment pouvait on avoir une poitrine si obscène ?! Et comment pouvaient-ils donc tous parler sans la regarder ?! C'était tous des moines châtrés ou quoi ?!...
Puis je tournai la tête vers le voisin de Gros-Nichons-Indéc ...
Mais mon cerveau se court-circuita lorsque mon regard croisa des pupilles bleues turquoise qui me dévisageaient ouvertement.
Ma gorge devint sèche, tandis qu'un seul mot parvenait à prendre forme dans ma tête :
Putain ...
Ce mec était beau à se damner.
Comment avais-je pu ne pas le remarquer dès mon arrivée ?! Son charisme alourdissait sensiblement l'atmosphère dans la pièce.
Ses yeux d'une couleur irréelle (sans parler de ses cheveux, de la même couleur) brillaient d'une lueur libidineuse, plantés dans les miens, me faisant retenir mon souffle, et son sourire pas moins vicieux me narguait au su et vu de tous. Me rendant enfin compte que je le dévisageais ostensiblement d'une manière totalement effrontée, je baissai les yeux, cramoisi. Si j'avais eu chaud en observant le blond, là c'était la fournaise !
Mon dieu mon dieu mon dieu Ichigo ... stop stop stop reprends toi ... respiiiiiiiiiiiiiiiiiire ... !
Perturbé, je ne me rendis pas compte qu'on m'appellait, puis me redressai comme un toast :
- qu'en pensez vous ? Demanda Yamamoto en me regardant sérieusement.
- ... j'ai ... chaud ...
Un ange passa.
Attends attends ... j'ai pas parlé à voix haute, si ?
Je jetai un regard craintif vers le chef de service, dont les sourcils s'étaient rejoints au milieu de son front, ne le rendant pas très rassurant.
Et si ... Ichi, t'es une buse.
Je me rassis, marmonnant des vagues excuses, sentant toujours le regard bleu outremer vissé sur moi, me donnant des sueurs froides.
Brûlantes, rectifiai-je mentalement. Ma sueur était tout bonnement en train de s'évaporer, formant des volutes de fumée au dessus de moi.
Grimmjow n'avait pas caché son sourire ravi en voyant l'effet qu'il lui avait fait, et se délectait du malaise dans lequel il l'avait plongé. Il était tellement habitué ... Tous tombaient comme des mouches sur son passage, hommes comme femmes.
Ce ptit rouquin n'était qu'une victime de plus... Certes mignon ... Grand, le regard expressif, et une de ces bouches ...
Mmmh.
Sans même parler de la couleur de ses cheveux ... Il avait envie de voir sa main plonger dedans pendant qu'il lui ferait une gâterie ...
Bon. La chasse est ouverte, songea-t'il sans quitter sa nouvelle proie des yeux, amusé par son trouble évident.
Je décidai d'éviter ce mec comme la peste, j'étais tout bonnement incapable d'être calme et posé en sa présence. Il m'affolait complètement, rien qu'en posant son regard sur moi. Je fermai les yeux, bien résolu à ne plus jamais croiser le regard diabolique.
Les médecins quittèrent la salle, rejoignant leurs secteurs respectifs, et Yamamoto reprit :
- bon ... il me faut 2 externes dans chaque secteur ... à vous de choisir où vous voulez aller.
Ma voisine choisit le 3, puis le vieux me regarda, son mono-sourcil se fronçant déjà. Super ... je m'étais déjà mis le grincheux à dos, soupirai-je, avant de lâcher distraitement :
- ... bah ... secteur 1.
- bien.
Une voix grave et suave s'éleva alors, m'arrachant un frisson :
- secteur 1.
Mon coeur rata un battement, et je tournai vivement la tête vers celui qui venait de parler, qui regardait à présent Yamamoto d'un air insolent, un léger sourire aux lèvres.
... Pas lui ... ? il l'a pas fait exprès ... si ?
Son regard glissa dans ma direction, rencontrant le mien pour la seconde fois, tandis que son sourire s'élargissait d'un air gourmand.
Putain putain putain... j'étais dans la panade ! Je levai un doigt tremblant :
- je... j'peux changer de service, monsieur ?
Le Grand Manitou leva la tête vers moi, me regardant comme s'il avait envie de me faire bouffer la table. Je murmurai :
- ... euh ...
- pardon, jeune homme ?
- ... je ... j'ai rien dit.
Je m'écrasai pitoyablement dans le fond de mon siège, ma migraine revenant à l'attaque avec force.
Ohhhh galère ... j'aurais jamais du me lever ce matin ... Maman ...
Je devinais sans peine le sourire guoguenard du décoloré, mais n'eus pas la force d'aller vérifier. De toute façon j'allais me le coltiner durant plusieurs mois maintenant.
MAMAAAAAAN ... j'veux ma mamaaaaan ... X'(
La réunion se termina enfin, et on fut envoyés dans nos services respectifs. Je partis à grandes enjambées dans le couloir, la dernière chose que je voulais c'était bien de me retrouver seul avec l'autre dégénéré !
Grimmjow regarda le jeune rouquin décamper dans le couloir comme s'il avait le diable aux trousses, et un sourire féroce apparut sur ses lèvres. S'il voulait jouer au chat et à la souris ...
Alors on allait jouer.
Il prit sans se hâter le couloir à son tour, d'un pas félin.
En arrivant dans la salle des internes, je me retrouvai face au blond aux yeux verts que j'avais vu à la réunion, qui parlait avec le médecin aux cheveux longs, et avec une autre interne. Je grimaçai en constatant que c'était la miss Malabar.
N'empêche ... A part elle, j'avais les plus beaux gosses de tout l'hopital pour ma pomme !
Le blond me fit un sourire amusé, ses yeux brillant d'une lueur espiègle :
- ohh ... mais si c'est pas le petit rouquin qui s'est attiré les foudres du grand manitou !
Je rougis, gêné. Le médecin me fit un large sourire, en me donnant une tape dans l'épaule :
- t'inquiète, il grogne mais il mord pas ! Surtout les jolis garçons !
Second fard.
- t'es le seul externe ?
Une voix grave et caressante se fit entendre juste derrière moi, me faisant dresser l'échine.
- nan, j'suis l'second.
Je ne l'avais pas entendu arriver. Je me sentis rougir, pour la 3ème fois en moins d'une minute.
L'interne lui sourit, et fit d'une voix chantante :
- biiiiien~ ! je suis Kisuke Urahara, interne !
- Shunsui Kyoraku, médecin !
- Shizuru Honshô, interne !
- ... Ichigo Kurosaki, externe.
Et de nouveau, la voix basse et sensuelle s'éleva, me faisant déglutir :
- Grimmjow Jaggerjack. Externe.
Kisuke hocha la tête d'un air ravi :
- on est gâtés avec les externes hein, Shunsui ?
- ouais, entre le rouquin qui met les pieds dans le plat et le daltonien, on va rigoler.
Les yeux d'Ichigo s'écarquillèrent de surprise, et il vit une veine pulser allègrement sur le front de Grimmjow, qui avait fourré ses poings serrés dans ses poches, préférant apparemment éviter l'embrouille dès le premier jour.
Mais avec les 2 comiques qui nous servaient de tuteurs, ça allait pas être facile ...
Kisuke surgit brutalement dans mon champ de vision, à 2 cm de mon visage, le regard soudainement glacé :
- les mécanismes d'une insuffisance cardiaque ?
Je reculai brusquement d'un pas, me cognant au chariot derrière moi, que Grimmjow poussa avec entrain, me remettant nez à nez avec l'effrayant interne.
Et finis par balbutier une bonne réponse. Le regard du blond se radoucit immédiatement, tandit que sa bouche formait un O exagéré :
- OOOOOOH t'as entendu ça, Shunsui ? On a un petit cardiologue en herbe !
Shunsui sourit, puis me jeta un regard suggestif, en rentrant dans une chambre :
- va falloir l'arroser, la petite plante ...
Bouche bée, je vis les 2 aînés se sourire d'un air lubrique, puis Grimmjow me dépasser avec le chariot, avec un sourire amusé.
Finalement Grimmjow ne s'ennuyait pas du tout, Kisuke et Shunsui mettaient l'ambiance, parfois à leurs dépends, mais Grimmjow avait décidé de laisser passer, pour le premier jour.
Shizuru par contre semblait avoir eu un sérieux coup de coeur pour lui, et le collait comme une sangsue.
Ichigo lui avait jeté un regard goguenard, prenant visiblement sa revanche.
Mais il l'avait vite calmé en le regardant d'un air lascif, sa tête posée avec sensualité dans la paume de sa main.
Et Poil de Carotte avait décampé sans demander son reste, lui arrachant un sourire.
Je marmonnai à Grimmjow, une fois la visite terminée :
I - on s'partage les patients en 2 ? côté gauche pour toi, droit pour moi ?
Bien conscient que j'osais pas regarder le torride bleuté, j'attendis sa réponse avec angoisse. Allait-il encore me chercher, me provoquer ? Grimmjow pencha la tête sur le côté en l'observant, amusé par son petit manège pour éviter son regard.
Et accepta tranquillement. Il avait tout son temps pour partir à la chasse ...
Ou pas, sentant son entrejambe se réveiller. Il était plutôt affamé, ces temps ci.
Il le regarda travailler, ses doigts qui effleuraient sensuellement les feuilles du dossier, ses jambes qui piétinaient lascivement le sol ... Putain, il voulait se faire violer ou quoi ?!
Il se retint de justesse de lui sauter dessus, sachant au fond de lui que c'était lui qui avait tout interprété à sa guise.
Ichigo était juste concentré dans la lecture de son dossier ... Grimmjow eut un sourire diabolique en imaginant quelle réaction il aurait s'il le collait contre le chariot ...
Et ses hormones allaient le faire mettre son plan à exécution, lorsque Shizuru rentra dans la pièce, lui jetant un regard humide plein d'étoiles qui le fit débander direct.
Chié, grogna-t'il mentalement.
Midi arriva rapidement, et Kisuke passa la tête dans la salle des internes, tout guilleret :
K - vous mangez avec nous, les enfants ?
J'acceptai avec empressement, soulagé de quitter la pièce, remplie à ras bord de la libido de Grimmjow, à tel point que c'en était étouffant. Je jetai un coup d'oeil à Shizuru, qui semblait au contraire en faire son oxygène.
Grimmjow eut un sourire railleur en nous emboîtant le pas.
K - alors Ichi' ... raconte nous un peu :)
Je regardai mon interne d'un air méfiant. "Ichi" ... ? Il prenait ses aises, le blondinet.
I - raconter ... quoi ?
K - bah ! ta vie ! tes activités, tes sorties, ta ... petite copine ? A moins que ... petit copain ?
Je lâchai un sourire goguenard, mordant dans mon steak.
I - pourquoi, la place t'intéresse ?
Shunsui prit Kisuke de vitesse, se penchant vers moi avec un sourire lubrique :
S - oh oui ma belle ...
Ma belle ?... il veut mourir ce mec ou quoi ?!
Jaggerjack réprima un sourire en voyant la lueur belliqueuse s'allumer dans les yeux du rouquin.
Shunsui s'aventurait sur un terrain dangereux ...
I - désolé mais les ancêtres c'est pas trop ma tasse de thé.
Kisuke recracha violemment sa gorgée d'eau, tandis que Grimmjow s'étouffait avec son morceau de steak.
Il avait osé ?
Grimmjow jeta un regard ravi au médecin, guettant sa réaction. Celui-ci avait souri, nullement vexé par la réplique, bien au contraire.
S - ... on va bien s'entendre tous les 2.
I - dans tes rêves.
Kisuke et Grimmjow échangèrent un sourire moqueur. Ils allaient pas s'ennuyer, p'tit Poil de Carotte avait la répartie acide !
En mangeant, Ichigo s'était mis à dévisager le bleuté, songeur, pensant qu'il ne l'avait pas remarqué. Grimmjow pencha lentement la tête d'un côté puis de l'autre, faisant craquer sa nuque.
Bon. Il avait assez joué la comédie, il commençait à se sentir frustré de jouer les petits externes taciturnes. Il se pencha vers le roux, glissant sur lui un regard plus que brûlant.
G - si t'veux mater, va falloir payer ...
4 paires d'yeux interloqués le dévisagèrent, et il eut un sourire sarcastique, pas mécontent de son petit effet.
I - dans ce cas, Shizuru va casquer ...
Kisuke émit un sifflement impressionné :
K - ooooh ça balance ... !
Grimmjow reprit, sans lâcher le roux du regard, sa voix devenant plus rauque, plus chaude :
G - ça n'vaut qu'pour toi ...
Ichigo prit sur lui, et lui rendit regard pour regard, froid :
I - prends pas tes désirs pour des réalités.
Le regard turquoise devint plus chaud encore et un sourire indécent l'acheva :
G - si t'savais c'que j'veux ...
Kisuke s'éventa nerveusement de la main :
K - la vache, on se croirait sous les tropiques tout d'un coup !
S - on dirait que notre petit Grimmjow n'est pas un tendre non plus ...
L'homme aux cheveux bleus, son attention détournée par les paroles du médecin, le regarda, et mordit lentement dans son morceau de pain, en arracha une bouchée avec sensualité, sans le quitter des yeux, un sourire vorace aux lèvres.
Shunsui déglutit, puis détourna le regard avec un petit sourire troublé :
S - ... j'suis pas de ce bord là moi ...
Grimmjow avala sa bouchée de pain, sans se départir de son sourire diabolique, visiblement dans son élément.
Danger ... C'était pas un débutant ce mec... songea Kisuke, qui avait suivi l'échange d'un oeil très intéressé, et s'était senti un peu à l'étroit dans son pantalon.
Grimmjow les enveloppait tous de son aura sensuelle et bestiale. D'un mot, d'un regard, il les asservissait à son envie. Et il le savait.
Le stage avec ces 2 là allait être vraiiiment très très intéressant, sourit Kisuke.
L'après-midi s'écoula rapidement, les entrées étaient si nombreuses que Grimmjow n'eut pas le loisir d'embêter son rouquin.
Lorsqu'il raccrocha sa blouse, il constata qu'il était déjà parti. Frustré, il sortit à son tour d'un pas agressif.
Et lorsqu'il passa la porte de l'hopital, son regard glissa nonchalamment sur son entourage, et s'arrêta sur quelqu'un. Ses lèvres partirent dans un sourire sadique, tandis qu'il se dirigeait dans sa direction d'un pas silencieux.
Je m'étais dépêché de finir mes dossiers, et de remballer mes affaires pour partir avant que le bleuté ne me happe au passage. Irrité tandis que je m'enfuyais du service, je songeais que j'allais qd même pas faire ca tous les jours pendant des mois ?!
Fallait que j'trouve une feinte ... Ou que je le calme une bonne fois pour toutes.
Le calmer ? Alors que je fantasmais sur son corps depuis ce matin ? T'as fumé, Ichi ... Je ne pouvais rien, absolument rien contre son regard torride et son sourire corrosif.
En sortant de l'hôpital, je sortis mon paquet de tabac et me roulai nerveusement une cigarette. Mais au moment de l'allumer, pu moyen de dégoter mon briquet. Où j'l'avais foutu, bordel ?!
Une main surgit dans mon champ de vision, avec un briquet allumé.
I - ah, merci !
J'allumai ma cigarette, avant de croiser un regard bleu turquoise provocateur, et recrachai brusquement ma bouffée de fumée dans une quinte de toux, ce qui lui arracha un sourire.
Putain ! Encore lui !?
Je gardai le silence, restant immobile, tandis qu'il se roulait une cigarette à son tour, et l'allumait.
Euh ... ? Ichi ? On y va là ? ... Pourquoi je ne partais pas, moi ? Ma cigarette était allumée, plus rien ne me retenait ...
Absolument plus rien.
T'as envie de rester, pas vrai ... Je déglutis devant ma conscience.
Je lui jetai un regard de biais, discrètement. Mais il ne me regardait pas, semblant observer l'horizon, perdu dans ses pensées.
Putain comme il était beau ... J'avais une envie irrésistible de le toucher ... De passer la main dans ces cheveux si irréels ...
Soudain, un regard dur croisa le mien, me prenant en flagrant délit :
G - mater c pas gratuit ma biche, j't'ai dit.
Je soupirai, ne prenant même pas la peine de répondre. Bien mal m'en prit, Grimmjow ne supportait visiblement pas qu'on l'ignore.
Il me fit brusquement face, me faisant sursauter, et je reculai nerveusement, ce qui fit naître un sourire carnassier sur ses lèvres.
Bon Dieu. Oui. Carnassier. Ce mec était un fauve en manque de chair fraîche, et j'étais tombé entre ses griffes.
Je sentis le mur dans mon dos finir par bloquer ma retraite, et m'immobilisai, retenant mon souffle.
Son regard si bleu ne quittait pas le mien, me faisant totalement oublier l'envie de fuir, envoûté.
Il s'appuya contre moi, achevant de m'acculer.
L'homme sentait le corps chaud et palpitant du roux contre le sien, le dépassant d'une demi-tête. Il avait pas prévu de passer si vite à l'action ... Mais maintenant qu'il était dans ses bras, il n'allait pas le laisser filer ... Pas avant d'avoir eu son dû.
Un sourire affamé étira ses lèvres quand il sentit le jeune homme frissonner contre lui.
Je repris soudain conscience, et voulus me dégager, mais il attrapa brusquement mes mains et me les coinça sans douceur dans le dos, son sourire se rapprochant de mon visage.
I - lâche-moi !
Je me contorsionnai vivement, tentant de me dégager de son étau.
G - ça fait qu'm'exciter, t'sais ?
Cramoisi, je cessai tout mouvement, ce qui le fit rire, tout doucement, d'une façon si sensuelle que mon envie de résistance diminua franchement.
Il était si tentant ... Pourquoi dire non ... La vie était si courte ... PUTAIN NON !
Je voulus lui mettre un coup de boule juste quand il allait m'embrasser, mais il évita aisément le coup, son petit rire repartant de plus belle :
G - eh ben, si t'y mets autant d'ardeur, la nuit va êt' torride...
Et sa bouche s'abattit sur la mienne, violente et impérieuse, ne me laissant aucun espoir de fuite.
Après quelques secondes de résistance, Grimmjow sentit son captif pousser un léger gémissement malgré lui, et sourit contre sa bouche, avant de l'embrasser plus loin encore, s'assurant une capitulation totale. Puis il s'écarta brusquement, le laissant perdu, pantelant, et de s'en aller.
G - à d'main, poupée.
Une fois que j'eus repris mon souffle, je fermai les yeux, adossé au mur, en silence. Puis sifflai méchamment un :
I - connard ...
Avant d'essuyer rageusement ma bouche meurtrie, et de descendre le chemin à mon tour, d'un pas vif.
Oh cet enculé j'allais le buter, il se prenait pour qui ?!
Son regard fiévreux s'imposa dans mes pensées, si bleu que je sentis mon coeur chavirer.
I - PUTAIN !
Et je me mis à courir.
Le lendemain matin, Grimmjow attendait son co-externe en pianotant allègrement la table de ses doigts, de bonne humeur.
Le jeu avait commencé. Et si sa souris était drôle, il s'amuserait encore un peu. Sinon ... poubelle.
Il dissimula mal un sourire cruel à cette pensée, que Kisuke ne rata pas, haussant un sourcil intrigué.
Il s'était passé quelque chose ?
Kisuke vit alors Ichigo rentrer dans la pièce, un peu pâle et le regard belliqueux, puis dire bonjour d'un air agressif.
Et en jetant un coup d'oeil vers son autre externe, il déglutit en voyant son sourire qui s'était élargi de façon effrayante.
Bon. Il s'était définitivement passé quelque chose~ ... Kisuke préféra battre en retraite, lançant d'une voix chantante :
K - Go ! C'est l'heure d'aller voir les patients, mes biquets !
Il s'attira un regard agacé du bleuté.
J'étais à fleur de peau, mais je faisais tout pour rester maître de moi et l'ignorer superbement. Mais je me rendais bien compte qu'il n'était pas dupe, devinant sans peine son sourire sans le voir. Mon dieu, je le connaissais depuis la veille...
Et son regard bleu m'avait déjà dompté, ses sourires ensorceleurs m'enchaînaient.
Une fois que ma route avait croisé celle de Grimmjow Jaggerjack, ma vie avait définitivement basculé. Cet homme, grand, magnifiquement bâti, aux cheveux bleus cascadant dans sa nuque avec rébellion, et au regard outremer insoutenable, ne souffrait d'aucune comparaison avec les autres hommes.
Les autres étaient si fades, une fois qu'on avait été électrisé par le regard si pénétrant -quoique lubrique- et plus encore, aucun baiser ne pourrait jamais plus me donner le cataclysme d'émotions qui m'avait ravagé la veille au soir.
Je poussai un soupir, devant me rendre à l'évidence.
Grimmjow Jaggerjack m'avait fauché le coeur.
Mais c'était pas pour autant que j'allais tomber dans ses bras tout cuit comme l'autre morue même pas fraîche ...
Je savais très bien que Jaggerjack jouait avec moi, et me laisserait dans un coin une fois lassé, comme une pelote de laine usée.
J'allais donc faire durer le jeu autant que possible.
Grimmjow haussa un sourcil surpris lorsqu'il vit Ichigo passer devant lui pour rentrer dans une chambre, calme, soudain indifférent.
Oh ? Il avait changé de tactique ? songea-t'il, ce qui l'amusa. Il n'était pas l'premier à avoir essayé ... Mais la personne qui parviendrait à contrôler Grimmjow Jaggerjack n'était pas née. Et ne naîtrait sans doute jamais.
Il rentra dans la chambre à son tour, un sourire vicieux aux lèvres.
I - bonjour madame, comment allez vous ?
M - bien, merci.
I - je vais vous faire une prise de sang.
M - allez-y !
La patiente se tourna vers Grimmjow, qui mâchait un chewing-gum, nonchalamment adossé au mur, les bras croisés, sans se départir de son sourire écervelé.
M - vous êtes externe aussi, jeune homme ?
Grimmjow hocha la tête, en souriant à la patiente, une jeune trentenaire.
M - eh bien, eh bien ma foi ... quel joli garçon ! n'est-ce-pas ?
Grimmjow réprima à grand mal un large sourire amusé, regardant à son tour Ichigo, dont les joues rosirent légèrement :
I - j'ai vu mieux.
Oh ohh, sourit-il, tu me cherches, là...
M - allez, je suis sûre que ...
I - voilà, fini !
Ichigo se redressa avec un petit sourire moqueur, rangea son matériel, et se tourna de nouveau vers la patiente :
I - j'ai déjà quelqu'un.
Menteur.
Puis le roux sortit de la chambre. Grimmjow et la patiente échangèrent un clin d'oeil entendu, et le bleuté sortit de la chambre à son tour. Grimmjow allait lui poser une question sur le prétendu 'petit-copain' lorsque Shunsui débarqua, l'air pressé :
S - bleuet, emmène moi Mme Sannin en écho.
Le médecin ignora le regard noir de Grimmjow, qui partit d'un pas rapide. Shunsui sourit lorsque Jaggerjack eut disparu au coin du couloir, puis se tourna vers moi, la tête posée dans la main d'un air avide :
S - alors... raconte ?
Je rêve ... Il avait jacté Grimmjow seulement pour me parler en tête à tête ? On était où là ? A l'hôpital ? Vraiment ?...
I - raconter quoi ?
S - hophophop pas de ça avec moi ! raconte !
I - ... y'a rien à raconter.
S - mon mignon ...
Shunsui se rapprocha, me faisant déglutir, tant il était grand et impressionnant.
S - tu vas pas y couper, alors accouche ...
I - m-mais ... y'a rien à ra ...
Ses mains s'abattirent de part et d'autre de mon visage, me bloquant. Putain qu'est ce qu'ils avaient tous à me coincer contre les murs ?!
S - c'est évident ... l'ambiance entre vous c'est comme un volcan prêt à nous péter à la gueule ...
I - m-mais non ...
S - vous l'avez fait, pas vrai ? raconte tout à tonton Shun !
G - fait quoi ?
La voix suave et grave de Grimmjow nous fit sursauter. Il était déjà revenu ? (OO)"
S - ... rapide, pour un bleu.
G - j'ai un peu expédié l'affaire.
Expédié ? J'imaginai aisément Grimmjow courir dans le couloir, slalomant avec la chaise roulante entre les lits, avec une petite mamie en syncope, la bave aux lèvres, puis envoyer la chaise au bout du couloir comme on lance un freesbee.
Il n'avait pas fait ça ?... Mais son sourire malicieux me fit craindre le pire.
Shunsui me libéra, agacé de ne pas avoir eu le fin mot de l'histoire, et on continua la visite sans incident majeur.
Si ce n'est que Grimmjow me glissa la main aux fesses. Je m'étais retourné, rouge comme une tomate :
I - ... putain j'vais te buter !
G - gné ?
I - garde tes mains baladeuses pour toi, connard !
G - t'as fumé, gamin ... j't'ai jamais touché.
I - tu viens de me mettre la main aux fesses !
Kisuke et Shunsui reculèrent de quelques pas en faisant mine d'être absorbés par leur dossier médical, soudain très intéressés.
Grimmjow s'était penché vers moi, et son souffle chaud avait caressé mon visage tandis que son regard froid comme la glace s'était posé sur mon entrejambe :
G - les p'tites bites molles m'intéressent pas.
L'enculé.
Je lui balançai un regard venimeux, qui lui arracha un petit sourire narquois. Kisuke se rapprocha, l'air pas très rassuré, avec la tête d'un Shunsui dévissée par la curiosité au-dessus de son épaule :
K - qu'est ce qui se passe ?
Grimmjow me jeta un coup d'oeil goguenard :
G - Bambi est en chaleur.
Il évita sans aucun mal mon coup de poing, et s'esquiva dans un petit rire étouffé.
Oh putain j'allais le TUER.
Kisuke me tapota le bras :
K - ... euh, Ichigo ... viens avec moi, on va aller faire un test d'effort à madame... euh... à une madame.
Je suivis le blond, les poings serrés dans mes poches. Kisuke passa l'heure suivante à me calmer en me faisant des cours d'endocrino. Il était super pédagogue, quand il voulait, celui-là ...
Je finis par décrocher un sourire devant son regard malicieux, et il m'ébouriffa les cheveux, souriant à son tour :
K - à la bonne heure~ !
Le second incident avait été de sentir mon téléphone vibrer. Je l'avais sorti discrètement, en suivant Kisuke.
Puis avais écarquillé les yeux en voyant le nom qui s'affichait. Kaien.
J'avais soufflé, ayant soudain un peu trop chaud à la pensée du brun que j'avais rencontré 2 jours auparavant.
Il m'avait finalement rappelé ... "salut Ichigo, bien remis de la soirée ? ça te dit d'aller manger un morceau ensemble ce soir ?"
Heh ...
Un sourire ravi avait fini par étirer mes lèvres, ramenant définitivement le calme dans mon esprit perturbé.
Midi fut le théâtre d'une joute verbale entre les 2 externes, leur interne et leur médecin. Les autres personnes à la table suivaient avec intérêt et stupéfaction les piques acides voler et ricocher sans fin.
Grimmjow était sans conteste le roi à ce petit jeu.
S - les hommes j'laisse ça aux pédales.
I - (OO)"
Mais Grimmjow Jaggerjack, loin de se laisser démonter, s'était approché de son voisin, et avait glissé une main sensuelle sur sa cuisse. Et tous avaient vu Shunsui frissonner de façon magistrale.
S - 'tain, bleu-bite !
Il claqua la main du plus jeune, qui se radossa à son siège, l'air satisfait. Les souffles étaient suspendus aux lèvres, on aurait entendu une mouche voler à notre table. C'était un jeu, mais nous étions seuls à le savoir, et prenions un malin plaisir à traumatiser notre entourage.
Kisuke se tourna vers moi, se léchant la lèvre supérieure d'un air alléché.
K - ça donne faim, non ?
Je souris, et Grimmjow se désintéressa de son supérieur pour se pencher vers moi, ses yeux bleus cherchant les miens, me plongeant dans un enfer bouillonnant :
G - t'as faim, Bambi ? j'suis affamé ...
I - je croyais que les petites bites molles t'intéressaient pas ?
G - quand j'ai faim j'suis pas regardant sur la qualité.
Shunsui répondit avant moi, narquois :
I - t'es en chaleur, bleu-bite ?
Grimmjow se retourna vivement vers lui, frôlant sa bouche de la sienne :
G - tu veux tester ?
OH MON DIEU !
Quelques fourchettes tombèrent sur la table, et tous les regards étaient fixés sur les 2 hommes, bien trop proches.
Les yeux de Shunsui flambèrent qq secondes d'une lueur provocatrice, puis il finit par baisser les yeux avec un sourire amusé, et se recula, définitivement vaincu.
S - une autre fois peut-être, Jaggerjack.
L'homme aux cheveux bleus se désintéressa de sa victime, cherchant qui attaquer à présent, ses hormones en ébullition. Il avisa Inoue, la fille aux seins indécents, et se leva immédiatement, allant devant elle, et se pencha sur elle, aguicheur comme jamais.
Elle hoqueta de surprise, et je sentis ma gorge s'assécher en voyant les yeux bleus s'attarder un peu trop sur la généreuse poitrine de la rousse.
G - hey ma belle ... on partage l'dessert ?
Le sous-entendu était plus qu'équivoque, et plusieurs joues virèrent au rouge fuschia, tandis que des murmures interloqués s'élevaient.
Et Orihime Inoue sourit à Jaggerjack, lui tendant une cuillère pleine de crème fraîche.
Grimmjow eut un sourire diabolique. Au moins la rousse faisait pas sa mijaurée comme l'autre rouquin ... Et il imagina la grosse poitrine s'agiter au rythme de ... Ow ow Jagger' ... Pas si vite ...
Il sentit qu'il commençait à être à l'étroit dans son pantalon, et lança un sourire ravageur à la rousse, qui rougit, totalement conquise.
Elle lui tendait toujours la cuillère pleine de crème sucrée, et Grimmjow fronça le nez. Il détestait les sucreries.
Mais il se força, engloutit la cuillère suavement, faisant grimper la température de quelques degrés encore, puis la bouche pleine, il s'approcha de la rousse, et l'embrassa à pleine bouche, faisant couler la crème sur leurs mentons.
Lorsqu'il se redressa, il s'essuya le menton d'un air gourmand, un peu calmé. Puis en jetant distraitement un coup d'oeil vers Kisuke et Shunsui, il vit que la place d'Ichigo était vide.
Tiens ? Il était parti, le petit puritain ?...
Il croisa le regard énigmatique de Kisuke, et lui décocha un sourire libidineux avant de se repencher vers la rousse à la poitrine indécente, pour lui bouffer les amygdales.
Une heure plus tard, Grimmjow remonta dans le service d'un pas nonchalent, un peu calmé. La rousse -dont il avait oublié le nom- avait trinqué.
Kisuke vit que le bleu semblait moins agressif, faisant son boulot sans broncher, se contentant de quelques piques bien senties aux infirmières où à lui-même.
Il avait tiré sa crampe, visiblement. Le blond se tourna vers Ichigo, plongé dans son dossier, ignorant jusqu'à l'existence de son co-externe, qui ne semblait pas s'en affliger outre-mesure.
Il sourit, en voyant le roux mâchonner pensivement son crayon, ses cils ombrant doucement ses yeux ambrés.
Grimmjow releva la tête à cet instant, et capta le regard empreint de tendresse que l'interne posait sur Ichigo.
Oh oh ... ? Kisuke marchait sur ses plates-bandes ?
Il se reprit, il venait de se taper la rousse, il pouvait pas prétendre à la chasse gardée sur tout le monde ...
Mais il sentit l'irritation gonfler en lui, -'Tain ! Il jouait à quoi blondasse ?- en voyant Kisuke s'asseoir à côté du roux, et échanger un sourire avec lui.
K - c'était la dernière entrée, tu peux rentrer.
I - merci. A demain !
Je rangeai ma blouse, et sortis mon téléphone, souris devant le message :"jtattends devant l'hosto. prends ton temps"
Et partis d'un pas pressé, sous le regard de Grimmjow, qui rangea sa blouse à son tour, avant de me suivre, sans chercher à me rattraper.
Je reconnus immédiatemment la tignasse brune un peu trop longue qui me tournait le dos, et ses épaules larges recouvertes d'une veste en cuir bien coupée. Ses longues jambes nerveuses jouaient avec un caillou, tandis qu'il exhalait lentement une bouffée de cigarette.
Mon coeur se mit à battre un peu plus vite, tandis que je m'approchais de lui, lui effleurant le bras d'un doigt. Ses sourcils se fronçèrent une seconde, surpris, avant qu'il ne croise mon regard et ne se départisse d'un large sourire.
K - salut toi ...
Grimmjow vit les deux jeunes hommes partir ensemble, et même s'ils marchaient à distance respectueuse l'un de l'autre, il vit leurs regards s'accrocher avec une timide complicité, et haussa un sourcil étonné.
Alors c'était vrai ... ? Le rouquin avait vraiment un jules ?
Putain ! jura-il mentalement. Il avait quoi ce débile pour plaire à Kisuke et avoir un beau mec comme ça ?
Parce que Grimmjow devait admettre que le brun était carrément plaisant, de sa belle gueule à son physique de mannequin.
En s'allumant une cigarette, il les regarda s'éloigner d'un oeil assassin.
Grimmjow Jaggerjack ne supportait pas qu'on lui vole ses proies.
Surtout quand il ne les avait pas encore goûtées ...
Il cracha la fumée avec une grimace de haine, et partit à son tour.
Le lendemain, je revins dans le service, un sourire béat aux lèvres. Kaien m'avait emmenée au restaurant, et on avait passé la nuit chez moi. Puis il était parti en même temps que moi ce matin, me quittant sur un baiser taquin.
Grimmjow, quant à lui, était d'une humeur de chien. Et regarder Ichigo n'arrangeait pas son état, c'était carrément écrit sur son front qu'il avait baisé toute la nuit comme une chatte en chaleur.
Mais quelque part, ça l'excitait. Le jeu allait durer un peu plus longtemps que prévu ... Mais la souris finirait bien par tomber entre les griffes du chat.
Il se lécha les babines, se délectant d'avance.
Shunsui et Kisuke échangèrent un regard perplexe. Autant la veille, leurs 2 petits protégés s'ignoraient comme des gamins de maternelle, autant aujourd'hui ils ne rataient pas une occasion de se voler dans les plumes :
G - t'as dit à ton mec que t'l'avais trompé, Bambi ?
I - ... t'as fumé la moquette ?
G - à sa place, j'aurais la haine ...
I - heureusement, t'es pas à sa place !
G - dommage ...
Grimmjow se pencha sur le roux, visant visiblement ses lèvres, alors qu'ils étaient en pleine visite, dans la chambre d'un patient, avec 3 paires d'yeux interloqués qui rataient pas une miette du spectacle. Ichigo recula la tête d'un air choqué :
I - tu fais quoi là ?!
G - ... des mots croisés, ça s'voit pas ?
Un sourire goguenard étira les lèvres du jeune rouquin.
I - va les faire chez ta rousse siliconée, tes mots croisés.
G - ... heh ... jaloux, Bambi ?
Le sourire du jeune garçon s'étira davantage, un peu trop dangereux au goût des 3 observateurs.
Grimmjow tirait le diable par la queue.
I - tu peux parler. Depuis que tu sais que j'ai un mec, tu me colles au cul comme un chien en rut.
Jaggerjack se rapprocha davantage d'Ichigo, sa bouche touchant presque la sienne. Sa voix ne fut qu'un filet chaud à son oreille :
G - j'vais te montrer ce que c'est "coller au cul", bébé ... parce que là t'es un peu loin d'la vérité.
Sa jambe passa entre celles d'Ichigo, le coinçant entre le mur et son corps brûlant.
J'allais perdre mes dernières résistances lorsqu'un toussottement gêné de Kisuke nous interrompit, faisant reculer l'homme aux cheveux bleus à une distance vivable.
G - 'solé ... 'me suis un peu laissé emporter.
Sans blague ... Son sourire carnassier démentait totalement ses propos.
K - tu peux me présenter le patient, Grimmjow ?
Celui-ci s'exécuta docilement, sans se départir de son sourire moqueur, autant à l'aise sur le terrain médical que sur celui de la drague.
Sa voix basse et suave me donnait des frissons irrépressibles. Ce mec était une véritable force de la nature, doté de tous les atouts possibles.
Je parvins à trouver une nouvelle feinte pour lui échapper, me réfugiant le reste de la journée près de Shizuru, qui semblait être un parfait anti-Grimmjow.
Mais, plutôt que le décourager, ça avait semblé l'amuser davantage.
A midi, je me mis en bout de table, à côté de Shizuru, priant le ciel pour que les 3 hommes du secteur 1 aillent ailleurs.
Le ciel était sourd, car ce fut Grimmjow en personne qui s'assit devant moi, lançant son plateau sur la table avec un bruit fracassant. Je lui jetai un regard noir.
Shizuru le contempla de ses grands yeux énamourés :
S - Grimmjow ... tu fais la visite avec moi cet après-midi ?
G - ça roule ma poule.
... Il était déjà immunisé contre la présence de Shizuru ?! FUCK ! J'allais devoir trouver autre chose. Je repoussai Shizuru d'un coup d'épaule dégoûté, après qu'elle se soit évanouie suite au regard de son idole.
Kisuke et Shunsui s'étaient assis à une table voisine, semblant sérieux pour une fois. Du coup à notre table, il n'y avait que des externes, dont Inoue, qui dévorait Grimmjow du regard.
Celui-ci semblait même pas la voir, ce qui m'arracha un sourire dépité. Voilà ce qui m'attendait si je cédais à mon tour...
Ma conviction de lui résister s'en trouva décuplée, et Grimmjow me lança un regard amusé, voyant mon regard belliqueux.
Qu'avait-il encore trouvé, ce petit con ? sourit-il, amusé par toutes ses tentatives dignes d'un gamin de 6 ans pour l'éviter.
I - Inoue te bouffe littéralement des yeux.
G - qui ?
I - Inoue. Inoue Orihime !
Devant l'air perplexe de Grimmjow, Ichigo soupira d'un air agacé :
I - miss bonnet E !
G - aaaaaaaaaah ! fallait l'dire tout d'suite !
I - ... (-_-)"
Grimmjow s'autorisa un sourire goguenard :
G - et alors, ça t'dérange ?
I - ... elle bave, ça me coupe l'appétit.
G - c'est sexy, la bave ...
Je déglutis nerveusement, n'ayant pu empêcher quelques images torrides de défiler dans ma tête, et finis par secouer la tête, m'acharnant sur ma pauvre aile de poulet qui n'avait rien fait.
Grimmjow pouffa de rire, ma fourchette glissa sur l'os avec force, faisant voler mon poulet vers le sol, où il s'écrasa mollement.
Ce qui fit rire mon vis-à-vis encore plus fort.
J'entendis quelque chose se briser. Peut être mon coeur... songeai-je, sans pouvoir quitter son sourire irrésistible du regard.
Je finis par ramasser le bout de poulet qui ne ressemblait plus à grand chose, et le posai sur mon plateau, silencieux.
Et cette rousse qui arrétait pas de le dévisager putain !
Jaggerjack vit le regard agacé de Poil de Carotte vers la fille aux obus en guise de poitrine, et, décidant qu'elle s'autorisait un peu trop de libertés avec lui, se tourna vers Inoue à son tour. Ses yeux bleus la plantèrent avec cruauté, et sa voix basse et sifflante les fit tous frissonner :
G - si t'continues à me reluquer, j'te refais le portrait jusqu'à ce que t'aies plus figure humaine.
Inoue baissa le regard, choquée, les yeux brillants de larmes contenues. Un silence lourd de plomb s'abattit sur la table.
Puis Grimmjow, comme si de rien n'était, se tourna vers moi de nouveau, un sourire joueur aux lèvres :
G - on partage l'dessert ?
Pour toute réponse, je le regardai d'un air mauvais et catapultai le contenu d'une cuillère de yaourt vers son visage, qui atterrit sur sa joue. Il se lécha les lèvres avec gourmandise, une lueur plus chaude s'allumant dans son regard, déjà bien trop tentant.
G - mm ... j'connais d'aut' façons de manger ton yaourt, Bambi.
I - va mourir.
Rétorquai-je d'un grognement irrité. Mais Grimmjow me surprit en m'attrapant la main, me forçant à lui essuyer la joue de mes doigts.
I - putain essuie-toi avec ta serviette connard !
G - c'est pas érotique ...
Grimmjow approcha sa bouche de mes doigts, je ne le vis pas venir, et compris trop tard, lorsqu'il murmura :
G - j'ai une meilleure idée, Bambi.
Et il engouffra sans prévenir un de mes doigts enduits de yaourt dans sa bouche chaude et humide, son regard fermement ancré dans le mien, brillant de perversité.
J'ouvris la bouche pour l'engueuler, mais dus la refermer immédiatement pour ne pas gémir, lorsque sa langue s'enroula autour de mon doigt, sensuellement.
Oh putain putain de bordel de merde. J'étais littéralement au bord de la crise cardiaque là !
J'arrivais pu à réfléchir, mon regard accroché au sien comme à une bouée de sauvetage. Je sentis une chaleur m'envahir le bas-ventre.
Oh pu ...
Je dus fermer les yeux et me mordre la lèvre pour ne pas crier lorsque la bouche de Grimmjow engloutit mon second doigt, et que sa langue entamait un ballet sauvage dessus.
A peine conscient que la cantine tout entière nous dévisageait, le souffle suspendu, je serrai le poing, tentai misérablement de me soustraire à sa poigne d'acier, mais c'était peine perdue.
J'avais chaud, oh putain, si chaud.
Soudain, aussi brutalement qu'il m'avait attrapé, Grimmjow me relâcha, et se leva, emportant son plateau avec un sourire de démon.
Je récupérai ma main tremblante, observant les doigts enduits de bave, songeur.
"c'est sexy, la bave..."
OH MON DIEU.
Je tournai la tête vers Kisuke, complètement paumé, et il me renvoya un petit sourire amusé.
Je retournai au service avec eux, sous la houle de questions que Shunsui me posait, cherchant à savoir ce qu'il y avait eu d'autre.
S - une pure bête de sexe, ce gamin, je l'aime bien !
Je songeai un bref instant à Inoue, qui était devenue blanche comme un linge durant la scène de léchage de doigts.
J'allais finir comme elle, moi aussi ? Dévoré tout cru, et jeté comme un vieil os ?
J'voulais pas ... Mais j'n'avais plus le choix, et je le savais.
Tant que c'était des piques, je pouvais lui tenir tête, mais dès qu'il me touchait, je perdais irrationnellement pied et devenais son jouet.
Et maintenant, il le savait. Je pouvais être sûr qu'il allait profiter de son nouveau pouvoir sur moi...
Mes pensées dérivèrent ensuite vers Kaien, mon beau brun, et un sourire triste glissa sur mes lèvres.
Grimmjow jubilait. Ichigo allait lui tomber tout cuit dans les bras, comme les autres. Il pouvait pas résister à son contact...
Il se lécha les babines, en savourant d'avance le baiser sauvage qu'il allait lui voler.
Il comptait pas se retenir sous prétexte qu'il y avait des gens alentour, bien au contraire, ça le ravissait encore plus.
Il le chercha du regard, haussa un sourcil en voyant la salle des internes vides. La salle des infirmières ? Il y croisa Kisuke.
G - il est où ?
K - qui ?
Jaggerjack eut un sourire prédateur, et Kisuke comprit qu'il était démasqué :
K - je l'ai envoyé au 10è, en échographie.
Mais la bête sauvage était déjà partie en direction des ascenseurs d'un pas conquérant. Kisuke se tourna vers la porte :
K - c'est bon, il est parti.
J'échangeai un sourire malicieux avec mon interne.
K - ça va pas durer longtemps, il va vite redescendre.
I - alors je serai parti en radio, au sous-sol ...
Le sourire de Kisuke s'élargit.
K - tu peux rien contre lui, pas vrai ?
Mon sourire s'effaça, et je secouai doucement la tête, désespéré.
I - j'ai un mec ...
Kisuke haussa un sourcil :
K - aïe. Il sait ?
I - oui.
K - il va mettre votre couple dans les choux ...
I - il le fait déjà.
K - il t'intéresse ?
I - non.
Mais ma voix avait tremblé. Et Kisuke n'était pas dupe. De plus, Jaggerjack avait un sex appeal qui ne laissait personne insensible, homme comme femme.
On entendit un pas rapide dans le couloir, je retournai me planquer derrière la porte, juste avant que Grimmjow ne surgisse, une lueur malveillante dans l'oeil.
G - tu t'crois malin, blondinet ?
K - de quoi ?
G - il est où ?!
Mais Kisuke n'eut pas le temps de répondre, que Grimmjow s'était vivement tourné vers la porte, la rabattant d'un geste. Les pupilles bleu turquoise harponnèrent les miennes, et ses lèvres s'étirèrent en un large sourire vicieux :
G - gotcha, Bambi.
Sa main attrapa mon bras, et m'entraîna vers le bureau des internes.
I - LÂCHE-MOI !
G - on a 7 patients à se taper, me crois pas assez bonne poire pour les faire tout seul !
Je me tus, mouché. Kisuke agita un mouchoir blanc dans notre direction, avec un sourire sadique :
K - bonne chance~ !
Ça vous a plu ? N'hésitez pas à reviewer ... ça me fera publier teeeeelllement plus vite ;)
Et petite précision : ceux et celles qui reconnaissent un passage de Kurenai Club là dedans, ne vous inquiétez pas, Shini-sama m'y a autorisé (*merci Shini-sama* !)
