NdA :
Voici un petit crossover sans prétention ni la moindre originalité. Le style n'est pas terrible et il y a sans doute beaucoup de fautes d'orthographe. Je vous prie de m'en excuser. Je tiens à vous prévenir : cette fiction n'aura sans doute pas de fin, mon inspiration variant à un rythme effréné. Pour le moment, seuls 5 chapitres sont écrits. Je suis ouverte à toute proposition pour la suite des événements et à toute critique que vous pourriez avoir pour l'améliorer.
Ce premier chapitre est un peu compact, j'essaierai de rendre un peu plus lisible les suivants. Les rendus sur OpenOffice et sur le site sont tellement différents...
Sur ce, bonne lecture.
Chapitre 1 : Séquelles de Guerre
Assis dans un petit salon joliment décoré, trois êtres réfléchissaient à leur vie, passée et future. Une jeune fille aux longs cheveux châtains ébouriffés était à demi allongée sur un sofa couleur crème, la tête posée sur l'un de ses bras entourant un cousin d'une belle couleur bordeaux. Non loin d'elle, assis en tailleur sur le tapis brun et adossé à un pied de table, un adolescent aux cheveux roux flamboyant et aux muscles saillants regardait le bout de ses pieds, étendus devant lui. À l'autre bout de la pièce, un jeune homme plus maigre était appuyé à la fenêtre.
Hermione avait toujours été une enfant différente des autres, ou du moins c'est ce qu'elle ressentait au plus profond de son cœur.
Depuis sa plus tendre enfance, elle aimait lire. Dès qu'elle avait acquis cette capacité, quelques semaines avant son entrée en primaire, elle avait passé le plus clair de son temps à dévorer des romans en tout genre, des comédies romantiques aux grands classiques de la littérature en passant par les livres de high fantasy. Chaque nouvelle lecture changeait sa façon enfantine de voir le monde. Elle se souvenait encore avoir débattu pendant une bonne demi-heure de l'existence des fées avec sa mère avant que celle-ci ne reconnaisse qu'elle n'avait plus d'arguments à lui opposer.
Cependant, cette passion dévorante l'avait très tôt isolée des autres enfants de son âge, qui préféraient jouer et chahuter dans la cour de l'école. Ses camarades l'avaient trouvé bizarre et s'étaient mis à l'éviter sans vraiment s'en rendre compte. Privée d'amis, l'enfant s'était peu à peu renfermée sur elle même et plongée avec plus d'ardeur dans ses romans. Cela avait inquiété un peu ses parents, mais après en avoir discuté avec elle, avaient fini par se dire que cela passerait avec le temps.
Puis, un été, elle avait reçu sa lettre pour l'école de sorcellerie Pouldard et avait su que sa vie changerait à jamais. Elle s'était presque crue dans l'un de ses livres fantastiques, pleins de magie et de créatures extraordinaires. Elle avait à présent sa place dans le monde de ses rêves. Bien que toujours à l'écart des autres durant un temps, elle s'était liée d'une amitié solide et sans faille avec Ron et Harry. Ils avaient été ses tout premiers amis et elle ne les remercierait jamais assez pour cela. Elle avait appris à s'ouvrir un peu aux autres, sans pour autant délaisser ses lectures incessantes, et pour la première fois ne s'était plus sentie seule et exclue.
Puis étaient venus les ennuis. La découverte de la Pierre philosophale, celle de la Chambre des Secrets et de son hôte mortel, le sauvetage du criminel recherché Sirius Black, le Tournoi des Trois Sorciers se concluant avec la mort d'un élève et le retour du pire mage noir qu'ait connu le monde magique britannique, leur infiltration au Ministère de la magie suivie de la mort de Sirius et la découverte de la Prophétie. Cela relevait de la fiction, de l'impossible, mais c'était bien ce qui s'était produit. Le rêve avait viré au cauchemar. Chaque fois, leur amitié et une bonne dose de chance leur avaient permis de survivre à la nouvelle épreuve. Puis était venue la Guerre. Elle, ses amis, et d'autres élèves volontaires avaient été formés au combat durant presque un an, délaissant leurs cours et activités, en vue du combat final qui se présageait à l'horizon. Des aurors leur avaient spécialement été assignés afin de leur transmettre à tous les bons réflexes à avoir sur un champ de bataille.
Mais tout cela n'avait été que de la théorie, et la réalité du terrain avait été bien différente. Ils s'étaient battus, la peur au ventre, et beaucoup d'entre eux avaient perdu la vie. Hermione avait vu mourir plusieurs dizaines de personnes qu'elle pouvait considérer comme des camarades, voir des amis, mais n'avait pas eu le temps de pleurer leur perte. Les sentiments lors d'une guerre ne conduisent qu'à la mort, et, sachant cela, elle avait continué de se battre de toutes ses forces alors que son cœur saignait chaque seconde un peu plus. Luna, Neville, Parvatie, Lavande, Dean, Seamus... elle ne les reverrait jamais plus. Elle s'était toujours crue lucide quant à l'horreur de la guerre, mais à présent, elle la sentait au plus profond d'elle-même, marquée au fer blanc dans la moindre de ses cellules. Chaque soir, elle revivait la dernière et décisive bataille à laquelle elle avait participé, et revoyait les corps sans vie tomber autour d'elle, ressentait le sang et la peur imprégnant l'air, réentendaient les cris de douleurs et de souffrances. Chaque soir, elle se réveillait, haletante et tremblante, et pleurait de longues heures avant que le sommeil ne l'emmène de nouveau dans la tourmente.
Si elle avait survécu, elle n'avait pas échappé aux ravages de la guerre. Alors qu'elle venait abattre un mangemort des plus coriaces qui torturait un professeur de Poudlard, elle s'était prise un sortilège dans le dos. Celui-ci, les médicomages en étaient formels, l'avait privée définitivement de l'usage de ses yeux. Sur le moment, elle n'avait pas vraiment paniqué à la perte de sa vue, et son esprit compartimenté lui avait permis, à l'aide de ses autres sens, de s'éloigner du champ de bataille en évitant un maximum de sortilèges. Ce n'est qu'une fois relativement à l'abri, alors qu'elle entendait les fracas tout autour d'elle, qu'elle avait réalisé qu'elle ne pouvait plus rien faire pour aider les autres, aider ses amis. Qu'elle était à présent totalement impuissante et inutile. Elle était restée là, cachée, en essayant d'identifier ce qui se passait devant elle, sans grand succès. Quelques heures plus tard, alors que le calme était revenu, elle avait entendu quelqu'un s'approcher. C'étaient Ron et Harry qui la cherchaient, espérant ne pas trouver son cadavre étendu quelque part. Ils l'avaient emmenée et s'étaient occupés d'elle qui, perdue dans ce monde sombre, avait plus envie de vivre. Sans eux, elle le savait, elle aurait choisi de mettre fin à ses jours. Mais elle avait décidé de réapprendre à vivre malgré sa cécité, de vivre pour que le sacrifice de ses amis n'ait pas été vain, de vivre pour honorer leur mémoire. Mais elle ne se sentait plus à sa place dans les lieux qu'autrefois ils fréquentaient avec plaisir, ni même dans sa propre maison où ses parents, bien qu'attentionnés, ne pouvaient comprendre ce qu'elle traversait. Elle souhaitait vivre, mais son esprit n'arrivait plus à créer ce futur parfait dont chacun rêve lorsque tout va mal, il ne reflétait plus que le vide.
La famille avait toujours été une priorité pour Ron. La famille Weasley, bien qu'assez pauvre, avait toujours vibré d'amour. Molly et Arthur, ses parents, avaient donné naissance à 6 garçons et une fille et s'étaient toujours occupés d'eux avec la plus grande attention et affection. Ron avait toujours adoré ses parents, bien que parfois trop autoritaires, et jamais il n'aurait souhaité naître dans une autre famille, même plus fortunée. Bien qu'il ne voit pas souvent ses grands frères Bill et Charlie, il s'était toujours bien entendu avec eux et ceux-ci avaient toujours répondu présents lorsque le besoin se refaisait sentir. Il se souvenait encore des cadeaux qu'ils lui offraient chaque année à Noël, de leur carte amusante et pourtant réfléchie qui les accompagnait. Ses relations avec Percy avaient toujours été plus conflictuelles, leur caractère ne se ressemblant pas le moins du monde, mais, même lorsque celui-ci avait coupé les ponts avec le reste de la famille, Ron n'avait jamais cessé de l'aimer sincèrement et de ressentir le manque de son départ. Fred et Georges étaient plus des camarades de jeux et de farces que des frères, et s'ils le faisaient souvent tourné en bourrique, faisaient tout pour l'énerver et le taquinaient souvent, le jeune homme les avait adorés et admirés tout au long de sa vie. Chaque moment en leur compagnie était resté gravé dans sa mémoire, que ce soit pour le bonheur qu'ils avaient partagé, et la punition collective qu'ils avaient ensemble subie. Et enfin, était née sa petite sœur Ginny. Elle l'avait fait tourné chèvre, elle l'avait embêté, mais il se souvenait aussi de toutes les fois où elle lui avait sauté au cou pour l'enlacer ou l'embrasser, ou qu'elle s'était confiée à lui. Il était fier d'avoir une sœur comme elle, brillante, jolie et malicieuse.
Quitter le cocon familial avait été un peu difficile pour lui et il s'était vite empressé de le cacher dès son arrivée à l'école Poudlard. Cela avait été d'autant plus facile de supporter leur absence qu'il avait rencontré Harry et Hermione et étaient devenus inséparables. Ensemble, ils avaient brisé le règlement, au grand damne d'Hermione, et passé des moments inoubliables. Toutes les épreuves auxquelles ils avaient dû faire face, prouvant leur confiance les uns envers les autres, les avaient rapprochés de plus en plus jusqu'à ce qu'ils se considèrent à eux trois comme une famille. Bien sûr, il y a avait des hauts et des bas, mais toujours ils resteraient des frères et sœur de cœur. Il savait ne pas être doué pour remonter le moral ou calmer les angoisses de ses amis, aussi avait-il développé un humour assez pittoresque qui finissait toujours par tirer un sourire, ou un soupire de désolation de ses amis dans les pires moments.
Mais là guerre avait brisé sa vie. Il se demandait souvent ce qu'aurait été sa vie si Voldemort n'avait jamais existé. Il aurait sans doute profité de sa jeunesse avec l'innocence propre aux élèves de son âge. Il se serait trouvé une petite amie avec qui il aurait pu tout partager. Il aurait fait une grande carrière d'auror et aurait fait la fierté de sa famille. Il se serait marié et aurait eu des enfants. Ce n'était plus possible à présent. Sa famille, sans la moindre exception, avait perdu la vie. Ses parents, ses frères, sa sœur. Morts. Il avait pleuré, pleuré des heures, des jours, des semaines, ces pertes si douloureuses. Les souvenirs de leurs bons moments ensemble le hantaient alors qu'il savait que jamais plus ils ne pourraient en partager de semblables à l'avenir. Il avait maintes fois cru que son cœur allait exploser, que son esprit embrouillé de pensées allait brutalement cesser de fonctionner, mais rien ne s'était passé. Il était piégé dans sa souffrance et son chagrin sans que rien ni personne ne puisse le consoler. Il aurait tellement aimé mourir à son tour pour aller tous les retrouver dans la mort, pour reconstituer sa famille qu'un mage noir avait brisée sans le moindre état d'âme.
Mais le destin, s'il pouvait appeler cela ainsi, lui avait donné la possibilité de ne pas perdre la vie durant ce combat au cours duquel tant étaient tombés. Lui qui n'avait aucune expérience de la vie et de la guerre avait survécu alors que certains bien plus compétents et puissants avaient perdu la vie pour protéger celle des autres. Il ne devait pas gâcher ce cadeau, aussi empoisonné soit-il. Il voulait aider les autres, tous ceux qui avaient besoin quelque part de quelqu'un. Et les premières personnes qui s'étaient imposées à son esprit avaient bien évidemment été Hermione, qui avait perdu la vue, et Harry, qui avait bien plus perdu que quiconque dans cette tragédie qu'était sa vie. Il vivrait, pour eux.
Harry n'avait plus envie de vivre. Il ne voyait pas ce que pouvait lui apporter la vie. De son point de vue, il aurait préféré ne pas naître afin de ne pas connaître toutes ces douleurs qui jamais ne le laisseraient en paix.
Orphelin avant d'avoir eu le temps de mémoriser le moindre souvenir de ses parents, il avait été placé chez son oncle et sa tante, qui n'avaient pas hésité un seul instant avant de le traiter comme un monstre et un moins que rien, car il était sensiblement différent d'eux. Il avait dû faire toutes les tâches ménagères et la cuisine dès son plus jeune âge alors que son cousin Dudley, restait vautré et choyé sur le sofa du salon. Il avait dormi dans un placard, subit des carences alimentaires graves qui l'avait rendu faible et malingre, il avait affronté les coups, que ceux-ci proviennent de sa famille ou des autres élèves qui avaient été montés contre lui dès son premier jour d'école.
Lorsqu'il avait reçu sa lettre lui annonçant son statut de sorcier, il avait cru que la chance avait tourné en sa faveur et qu'il pourrait vivre enfin heureux comme il l'entendait. Mais il aurait dû se douter que tout cela était trop beau pour être vrai. S'il avait eu le bonheur de trouver de vrais amis sincères, qui ne le prenaient pas en pitié et le soutenaient, il avait attiré à lui tous les problèmes possibles et imaginables. Sans recevoir la moindre assistance des adultes et professeurs qui l'entouraient, combien de fois avait-il frôlé la mort en s'occupant de la tâche qui n'aurait pas dû être la sienne ? Était-ce normal qu'un enfant ait à faire face à des situations que même les plus grands aurors redouteraient ? Non. À croire que chaque chose avait été préparée pour son arrivée. Le jeune homme en voulait beaucoup aux adultes, et plus particulièrement à son directeur, le professeur Dumbledore. C'était lui qui n'avait pas pu arrêter Tom Jedusor alors qu'il n'était encore qu'un gamin ; c'était lui qui avait entendu la première fois la prophétie ; c'était lui qui n'avait pas su protéger ses parents et qui avait laissé emprisonner injustement Sirius à Azkaban ; c'était lui l'avait laissé aux mains des Dursley qui l'avait maltraité toute son enfance ; c'était lui qui l'avait confronté à Voldemort tant de fois sans pouvoir le protéger ; c'était lui qui l'avait laissé dans l'ignorance pour sa soi-disant sécurité et avait donc précipité la mort de sa seule famille encore restante. C'était après cette tragique mort qu'il avait réalisé à quel point il avait été manipulé. Personne ne voyait en lui un adolescent, ils ne voyaient qu'une arme à utiliser pour vaincre Voldemort. Il avait accepté d'être entraîné pour tuer le puissant mage, mais c'était avant tout dans un esprit de vengeance. Vengeance pour sa vie brisée, vengeance pour les vies qu'il avait enlevées.
Le combat final, au pied du seul lieu qu'il avait un jour considéré comme sa maison, aurait dû marquer le début de sa liberté. Il avait, après ce qui lui avait semblé des heures de combat, tué Voldemort. Il avait cru qu'il se sentirait soulagé une fois cette tâche accomplie, mais aucune trace de joie n'avait empli son cœur. Il était vivant, mais lui se sentait mort, comme tous ceux qui gisaient autour de lui. Lors des nombreux affrontements où lui et ses amis avaient affronté les sbires du Lord noir, jamais il n'avait donné la mort, du moins directement. En commettant un meurtre, même le meurtre du pire être qu'il ait jamais foulé le sol britannique, il avait tué la dernière part d'innocence qui restait en lui. De toute manière, comment aurait-il pu encore être insouciant et joyeux avec tout ce qu'il avait connu ? Son avenir lui était caché, l'effrayait même, car jamais son passé ne le laisserait avoir une vie normale. Si ce n'était pas à cause de ses souvenirs macabres, ce serait par sa célébrité qui avait grimpé en flèche à l'annonce de sa victoire.
La Guerre, non satisfaite d'avoir détruit son esprit, l'avait également touché physiquement. Si jamais plus sa cicatrice ne le ferait souffrir, il ressentirait toujours cette douleur qui irradiait son cœur. Aucun médicomage n'avait la moindre idée de quel sort l'avait touché et ne pouvaient donc rien faire de plus que lui donner des potions pour calmer la douleur, bien qu'elles n'aient un effet que très minimes. De plus, il avait perdu une grande partie de la sensibilité de sa main droite qui avait encore des difficultés se bouger selon sa volonté. Les nerfs avaient été trop endommagés pour que la magie puisse les réparer.
C'était peut-être un faible coût pour la Paix, mais il ne pouvait pas voir cela ainsi. On lui avait pris sa vie et sacrifié pour sauver celle des autres. Il avait cependant Hermione et Ron, qui partageaient son point de vue et le soutenaient du mieux qu'ils pouvaient. C'était la seule chose qu'il pouvait encore lui faire apprécier la vie : savoir qu'ils affronteraient l'avenir, s'ils en avaient un, ensemble.
Harry se retourna, Hermione se redressa, Ron releva la tête. Ils avaient chacun longuement réfléchi à ce qu'ils allaient faire à présent. Sans même se concerter, ils étaient parvenus à la même décision.
Ils quittaient l'Angleterre.
