Ceci est une version française de Happiness in Misery, une fanfic que j'ai écrite en anglais. J'espère qu'elle va vous plaire à vous aussi, francophones !
Cissa.
En s'inscrivant sur , Stiles ne savait vraiment pas à quoi s'attendre. Il n'était pas totalement inculte quant au BDSM, mais de là à le pratiquer ? Non, ça c'était complètement autre chose. Cependant, ses récents rêves habillés de cuir et de vinyle commençaient sérieusement à l'inquiéter, au point de passer le cap et de chercher des informations plus précises. On aurait pu croire à la théorie avant la pratique, seulement il doutait que ce soit la tasse de thé de Malia. De plus, il n'avait encore jamais rêvé de faire ça avec une fille. Il avait gardé le silence, ne voulant pas perdre sa petite-amie à cause d'un truc pareil. Après tout, ce n'était que du sexe, non? Rien de vital.
Quand Stiles se connecta sur le salon #daemoniac_help, il espérait à moitié que personne ne serait là. Il avait tort.
#EvilFox24 est entré dans le salon.
EvilFox24: Salut
SourWolf48: slt ! nouveau ?
EvilFox24: yep
SourWolf48: Quel est le souci ?
EvilFox24: quoi ?
SourWolf48: t'es sur le salon d'aide, alors en quoi je peux t'aider ?
EvilFox24: oh…
EvilFox24: c'est un peu…
EvilFox24: …
SourWolf48: gênant ?
EvilFox24: ouais.
SourWolf48: personne te jugera. débutant ?
EvilFox24: yep
EvilFox24: curieux, surtout
SourWolf48: tu veux être dominé ?
EvilFox24: …euh… plutôt l'inverse.
EvilFox24: j'sais pas pourquoi.
EvilFox24: j'ai envie d'essayer mais…
EvilFox24: j'ai peur.
SourWolf48: Peur de quoi ?
EvilFox24: de faire mal
EvilFox24: c'est con je sais
SourWolf48: pas du tout
SourWolf48: dominer, ce n'est pas faire mal
SourWolf48: qu'est-ce que tu aimerais faire ?
SourWolf48: tu as un partenaire ?
EvilFox24: non…
EvilFox24: elle ne sera jamais d'accord alors autant oublier
SourWolf48: et ça te dérange pas de la tromper ?
EvilFox24: je veux juste de l'entraînement
EvilFox24: rien de trop sexuel…
SourWolf48: genre des leçons de shibari ?
EvilFox24: c'est du bondage japonais ?
SourWolf48: Oui.
SourWolf48: tu peux trouver des profs dans les grandes villes je pense
EvilFox24: tu sais faire les noeuds toi ?
SourWolf48: Je peux faire quelques trucs assez jolis oui
SourWolf48: mais d'habitude je suis de l'autre côté de la corde
EvilFox24: Sérieux ?
EvilFox24: Et qu'est-ce que ça fait ?
SourWolf48: Du bien
SourWolf48: quand c'est bien fait, du moins
EvilFox24: ça t'arrive jamais de paniquer ?
SourWolf48: seulement quand je ne connais pas bien mon partenaire
SourWolf48: ou qu'il commence à merder
EvilFox24: Il ? T'es une fille ou t'es gay ?
SourWolf48: Je suis pansexuel
SourWolf48: et crois-moi, tu ne veux pas faire cette vanne
EvilFox24: celle avec le pistolet ?
EvilFox24: naaaaaaan.
EvilFox24: ça veut dire quoi ?
SourWolf48: c'est comme bisexuel, sauf que ça inclut les personnes non-binaires, ni seulement féminines ou masculines. Ou ni l'un ni l'autre. Ou les deux. Bref.
SourWolf48: en gros ça veut dire que je suis capable d'aimer et de baiser tout ce qui est humain, assez âgé et qui donne son consentement.
EvilFox24: j'suis p'tet pan aussi…
EvilFox24: au moins bi
EvilFox24: pour le reste
EvilFox24: on verra
SourWolf48: alors
SourWolf48: tu veux essayer le bondage ?
EvilFox24: pourquoi pas ?
EvilFox24: tu sais où je pourrais l'apprendre ?
EvilFox24: J'habite pas dans une grande ville donc bon…
SourWolf48: quel état ?
EvilFox24: Californie
SourWolf48: il y a peut-être un prof à Beacon Hills
EvilFox24: tu te fous de moi ?
SourWolf48: ?
EvilFox24: C'est là où j'habite
EvilFox24: attends
EvilFox24: J'aurais pas dû dire ça
SourWolf48: c'est bon XD
SourWolf48: je ne vais pas te stalker
SourWolf48: j'y vis aussi de toute façon…
EvilFox24: sans blague ?
SourWolf48: sans blague.
SourWolf48: 24, ce serait pas ton numéro dans l'équipe de crosse du lycée ?
EvilFox24: ok maintenant t'es creepy
SourWolf48: Stiles ?
#EvilFox24 a quitté le salon.
Son premier réflexe, fermer la fenêtre, s'avéra parfaitement inutile. Sur son lit, son téléphone se mit à sonner. Derek Hale.
— Oh non…
Il essaya de l'ignorer, en vain. Après dix minutes de My Chemical Romance en boucle, il se décida à décrocher.
— Quoi ? grogna-t-il.
— Je sais que ça te fait bizarre mais…
À l'autre bout de la ligne, la voix de Derek était très calme. Comment faisait-il pour rester aussi stoïque ?
— On oublie ça, ok ? proposa Stiles.
— Pourquoi ?
Putain mais il était sérieux, là ?
— Pourquoi !? Tu veux vraiment que je te dise pourquoi ?
— Il n'y a pas de honte à avoir.
— Tu te fous de moi là !?
— Calme-toi, Stiles.
— Comment, tu m'expliques !? C'est juste super méga gênant là…
— Est-ce que ce ne serait pas vraiment gênant si je te disais que c'était moi, le prof de shibari ?
— S'il-te-plaît Derek, ferme-la.
Les joues de Stiles étaient si rouges qu'on aurait cru que sa tête allait exploser à tout instant.
— Il n'y a aucun problème, vraiment. Je ne le dirais à personne.
— Comment je le saurais ?
— Tu ne me fais pas confiance ?
Touché. Stiles ne pouvait pas dire à Derek qu'il n'avait pas confiance en lui, parce que ce serait le plus gros mensonge qu'il aurait proféré dans cette vie. Ou une autre.
— Ce… Ce n'est pas ça…, bredouilla-t-il. Je veux dire, il peut toujours y avoir une fuite, ou un truc du genre…
— Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas de fuites.
— DEREK !
Un petit rire monta de l'autre côté du combiné. Stiles ne savait pas s'il devait se sentir amusé ou vexé.
— Peu importe de toute façon…, Derek reprit, tu peux venir au loft quand tu veux. Je te montrerai quelques trucs basiques.
— Et… Et Braeden ?
— Et Malia ?
Touché et quasi-coulé. Stiles soupira et répondit en premier.
— C'est pas pareil. C'est pas son truc, et moi j'ai pas envie de le faire avec des filles. Je l'ai déjà dit.
Il marqua une pause, avant d'ajouter :
— Putain, c'est trop bizarre…
— Je sais. C'est pareil pour moi. C'est pour ça que je me suis porté volontaire.
— Je vois… et alors ?
— Je t'attends, Stiles.
— Merci.
Il ignorait pourquoi il venait de le remercier, mais c'était ce qui sonnait le plus juste sur le moment. Stiles attendit que Derek raccroche avant de se vautrer dans son lit et ses pensées. Qu'est-ce qu'il était en train de faire là, au juste ? Trahir Malia, tout ça pour un fantasme ? Presque irrépressible cela dit, quelque chose qu'il avait vraiment envie d'essayer. Genre, vraiment. Et avec Derek… ? C'était à la fois un rêve et un cauchemar, et il allait bientôt se réaliser.
Les jours passèrent jusqu'à ce que Stiles finisse enfin par trouver le courage de frapper à la porte de Derek. Il prit le temps de le prévenir d'abord, davantage pour éviter de tomber sur Braeden plutôt que pour être poli. S'il était vraiment prêt à faire ce qu'il pensait qu'il faisait, il voulait être absolument seul avec Derek.
Au dernier étage de l'immeuble, la porte s'ouvrit, révélant un Derek fraîchement sorti de la douche. Ses cheveux étaient encore humides, et il ne portait rien d'autre qu'une serviette autour de ses hanches.
— Sérieux Derek, tu pouvais pas être encore plus cliché ?
— Ta gueule et entre.
Stiles ne put se retenir de sourire alors que Derek fermait la porte derrière lui. Bientôt, ce serait lui qui donnerait les ordres; cette pensée était à la fois excitante et terrifiante. Et c'était sans compter la serviette de Derek qui lui donnait déjà l'impression d'avoir plongé dans le joyeux petit monde du porno gay. Génial.
— Attends ici, je reviens, dit le loup-garou.
Stiles s'assit dans le sofa sans poser de questions, essayant de ne pas laisser la panique s'emparer de lui. C'était presque aussi dur que lui quand il rêvait que… Bref, vous avez deviné. Derek revint habillé d'un jean mais n'avait pas pris le temps de passer un t-shirt. Il était vraiment trop sexy torse nu… Stiles détourna le regard.
— Alors, tu veux essayer quoi exactement ? demanda-t-il à Stiles.
— Euh…
Pourquoi est-ce qu'il ne commençait pas par quelque chose du genre "qu'est-ce que tu veux boire ?" ou "comment ça va ces temps-ci ?" ? Mais non, c'était Derek Hale, connu pour être un handicapé social au delà de toute rémission possible. Stiles s'enfonça dans le canapé, essayant de cacher sa gêne grandissante.
— Je crois que c'est à moi de poser cette question, normalement… répondit-il.
C'est tout ce qu'il trouva à dire, et cela fit sourire Derek.
— Effectivement, mais j'ai plus d'expérience. Si tu me sors quelque chose que je n'aime pas, ce qui me surprendrait beaucoup, je te le dirais.
Stiles se perdit un moment dans ses pensées en imaginant toutes les choses que Derek pouvait apprécier. Quand il arriva au chapitre 'douches dorées', il se dépêcha de répondre quelque chose pour se défaire de l'image mentale qu'il avait eue.
— Ok alors… le bondage, non ?
— On en avait déjà parlé oui. Quel style ?
La question prit Stiles au dépourvu.
— Je… je sais pas moi, le style où tu ne peux pas bouger tes bras ?
— Ok. Ça aurait pu être un genre plus esthétique ou de la suspension, même si je ne recommenderais pas la suspension à un débutant. Mais ça me va. T'avais d'autres idées ?
— Je ne sais pas, je veux dire… J'ai juste fait quelques rêves et j'ai maté du porno. Je n'avais pas pensé que j'allais te faire ces trucs-là à toi.
— Je peux aussi t'enseigner juste les bases du bondage, si tu n'es pas à l'aise avec moi. Peut-être que tu trouveras un autre partenaire si je ne t'attire pas spécialement.
Stiles fut soudainement heureux qu'ils aient zappé l'étape 'verre', parce qu'il en aurait sûrement foutu partout en crachant. Si Derek ne l'attirait pas ? Naaaaaan. C'était carrément l'opposé : ce mec était parfait physiquement. Pourtant, Stiles devait avouer qu'il ne se sentait pas tout à fait à l'aise avec lui. Il ne put s'empêcher de rougir à nouveau.
— Stiles ?
— Non, non, c'est bon. Je veux dire, toi, c'est bon. T'es bon. Euh… Bref.
— Bien.
Derek se releva et alla dans sa chambre. Stiles soupira de soulagement, essayant de se calmer un peu. Son coeur battait la chamade, même s'il savait qu'il ne ferait rien de sexuel aujourd'hui. C'était ce dont ils avaient convenu, non ? Et le loup-garou revint avec deux cordes, l'une violette et l'autre turquoise.
— Les couleurs vont t'aider à visualiser où passer les cordes et comment faire les noeuds. Ah, et si tu veux tout savoir, ce sont des cordes spécialement conçues pour le powerplay.
Derek essayait de rassurer Stiles, et ça marchait pas trop mal. Il avait aussi amené des ciseaux chirurgicaux qu'il posa sur la table basse.
— En cas d'urgence.
Stiles hocha la tête et prit les cordes qu'on lui tendait, en profitant pour se défaire un moment du regard perçant de son professeur. Ou devait-il dire son 'partenaire' ?
Après lui avoir montré le noeud de base du bondage — le noeud plat, celui qui ne peut pas se resserrer sur lui-même et qui est facile à défaire — ils commencèrent avec un laçage simple où les bras étaient attachés dans le dos du soumis. Au début, Stiles tremblait comme une feuille prise dans le vent d'automne, mais la patience et le calme de Derek étaient communicatifs. Stiles, en tant que dominant, prit son temps, vérifiant à chaque fois que les cordes n'étaient pas trop serrées autour du corps de Derek. Il finit par réussir à compléter le laçage, même si ses noeuds n'étaient pas spécialement beaux ou symétriques. Se reculant, Stiles apprécia un moment son oeuvre.
— Ça va ?
— Je devrais te renvoyer la question. Ouais, ça va. La tension est plus forte sur le côté gauche, mais ça c'est un coup à prendre.
Se sentant vraiment rassuré, Stiles laissa échapper un rire avant de détacher Derek. Et de le rattacher ensuite. Il avait besoin d'entraînement.
Stiles prenait garde à ne pas attirer l'attention sur le temps qu'il passait chez Derek. Ces dernières semaines, il s'était trouvé un nouveau sport qui demandait du temps et de l'entraînement. Deux ou trois soirs par semaine, il allait au loft et apprenait de nouveaux noeuds et laçages. Ce qu'il aimait surtout, c'était les cordes colorées : il adorait les suivre des yeux, faisant et défaisant à l'envi les noeuds dans sa tête. Et il appréciait vraiment quand Derek était attaché comme ça, impuissant et sans défense. En fait, à chaque fois qu'ils pratiquaient, chacun finissait par avoir une érection qu'ils préféraient ignorer. Cette gêne disparaissait toujours pendant les longues discussions techniques qui suivaient les entraînements.
Cette fois fut pourtant différente. Stiles voulait essayer un laçage qui prenait tout le corps, ce qui impliquait de passer très près de zones sensibles. Derek gardait toujours son jean pendant les séances, mais c'était impossible pour Stiles de ne pas se retrouver nez à nez avec son entrejambe quand il était si près. Un de ses doigts caressa la grosseur dans le jean et soudain, ce fut comme s'il s'était électrocuté. Bon, ok, il s'était déjà vraiment électrocuté et tout le monde savait comment ça s'était fini. Là, c'était quand même plus agréable, même s'il en resta paralysé. Debout face à un Derek imperturbable, il murmura un "Désolé" presque inaudible.
— Ne le sois pas, répondit Derek avec un léger sourire.
Ses yeux en réclamaient davantage, mais Stiles ne pouvait s'y résoudre. Il n'était pas prêt, et puis ce n'était pas dans le contrat, souvenez-vous. Seulement, Derek avait cessé d'être un soumis silencieux et Stiles n'avait pas pensé à attacher sa langue.
— T'en as envie ? Tu veux me toucher ?
— Derek…
— Est-ce que t'en as envie ?
Stiles soupira, agacé, mais hocha la tête. Derek haussa les sourcils comme pour dire "Alors fais-le". Hésitant, Stiles tourna autour de lui jusqu'à être dans son dos, où il posa une main. Juste en dessous de son tatouage et au-dessus de ses mains liées. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Libéré des yeux d'un bleu-vert clair de Derek, il prit de l'assurance. L'autre main rejoignit sa jumelle, glissant lentement le long des cordes, ses doigts se laissant guider par le coton pastel. Ils finirent par trouver le chemin jusqu'aux abdos de Derek et caressèrent sa peau brûlante. Bientôt, ils descendirent sur son jean, le touchant à travers le tissu épais. Il entendit la respiration de Derek s'accélérer et devenir de plus en plus bruyante. Cette fois, Stiles comprit ce que c'était que d'avoir réellement le pouvoir sur quelqu'un. Cela lui rappelait le Nogitsune, mais uniquement pour insister sur le fait que c'était deux types de pouvoir complètement différents. Là, il ne faisait de mal à personne : le pouvoir qu'il avait sur Derek était seulement celui qu'il avait bien voulu lui donner. À cette pensée, le coeur de Stiles s'emballa. Il n'avait plus peur désormais.
— Qu'est-ce que je vais faire de toi…? murmura-t-il à l'oreille de Derek.
Ce dernier voulait répondre quelque chose mais rien ne lui vint. Jamais il n'aurait cru qu'être entre ses mains l'exciterait autant. Son cerveau ne voulait simplement pas fonctionner, et tout ce qui sortirait de sa bouche serait un autre de ces gémissements fiévreux. Stiles ouvrit sa braguette, ses doigts s'engouffrant dans la brèche pour atteindre ce qu'il y avait à l'intérieur.
— Pas de boxer ?
Il l'avait prononcé sur le ton de l'insulte, mais c'était clair qu'il appréciait le fait que plus rien ne s'élevait entre lui et Derek. Il le caressa doucement, presque douloureusement, savourant chacun des râles de plaisir de Derek. Il sentit son corps tendre les cordes, ses muscles bandant sous sa peau. Bientôt, il laissa échapper un gémissement plus fort alors qu'il jouissait dans la main de Stiles.
La pièce fut ensuite plongée dans le silence, le temps pour chacun de se remettre de leurs émotions. Puis, Stiles commença à détacher Derek. Évidemment, puisque c'était un loup-garou, les blessures étaient une préoccupation mineure; pourtant Stiles fit toutes les vérifications comme si Derek était un humain lambda. Une fois que toutes les cordes gisaient inanimées sur le sol, il lui demanda :
— Ça va ?
— T'es adorable. Ouais, ça va. Et toi ?
Stiles leva les yeux au ciel.
— Je ne suis pas celui qui s'est fait attaché, bien sûr que ça va !
— Être dominant peut aussi être épuisant. Émotionnellement.
Derek avait dit ça sur le ton de la conversation, alors qu'il était parti dans la cuisine pour aller chercher de l'eau.
— Je t'ai senti plutôt tendu, ajouta-t-il.
— Euh… ouais.
Il revint et ils s'assirent dans le sofa, les yeux dans le vide.
— Je ne savais pas quoi faire, avoua Stiles.
— Par peur ?
— Un peu.
— Peur de quoi ? Me faire mal ?
— Non… Juste… que je n'avais pas envie de paraître ridicule. De tout gâcher.
— Je vois. Honnêtement, cette voix que tu as était si convaincante que j'aurais pu t'appeler "Maître".
Stiles ne put s'empêcher de rire.
— Sérieux ?
— Si tu l'avais demandé, oui.
— Ah ouais…
C'était peut-être l'un des plus beaux compliments qu'on lui ait jamais fait, et il avait l'impression de ne pas le mériter.
— Je me demandais, reprit-il, c'est quoi, les trucs que tu aimes ?
— Tu veux qu'on parle de mes fantasmes ? J'en ai pas mal… Être attaché comme je viens de l'être en fait partie. Le "dirty talk" aussi.
— Pourtant je n'ai rien dit de spécialement énorme…
— Non, mais tu l'as pensé. Je l'ai senti aussi. Et peu importe ce que tu me dis. Quand je suis attaché, je suis ta chose. Ton chien, si tu le veux.
— Comment entraîner son loup à être un chien. Pourquoi pas… ?
Derek sourit. Putain, il était vraiment trop sexy. L'érection de Stiles avait commencé à s'effacer uniquement pour revenir, encore plus forte. Il essaya de la cacher, mais ne réussit qu'à la rendre plus visible encore.
— Vous voulez que je m'occupe de ça, Maître ?
Ok, Derek était clairement en train de rire, même si Stiles savait que ce n'était là qu'une demi-plaisanterie.
— Je ne veux pas tromper Malia mais… Tu es si…
Surgissant de nulle part, les larmes emplirent les yeux de Stiles si rapidement que Derek arrêta instantanément de sourire.
— Hé, viens là…
Il le prit dans ses bras, lui caressant doucement le dos alors que ses sanglots se firent plus bruyants.
— Je suis désolé… murmura Stiles. Je suis paumé… C'est comme si… Quelqu'un avait fait une erreur. Malia et moi, parfois, c'est un peu comme si c'était surjoué… Je ne le sens pas. Pas autant que…
Stiles leva la tête, et sans même y réfléchir, posa ses lèvres sur celles de Derek.
Derek était nu et attaché sur la table, ses bras le long du corps, le dos et les fesses exposés. Ils s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il était temps que Stiles joue enfin le vrai dominant. Il arrivait à faire des choses pas trop mal avec des cordes, mais il n'y avait pas que le bondage qu'ils avaient envie de tester. Portant seulement un jean, Stiles empoigna la cravache et frappa la table avec.
— T'entends ça ?
— Oui Maître.
— C'est ton châtiment qui t'appelle, sale clebs.
Il commença à fesser Derek avec la cravache, légèrement au début, puis de plus en plus fort dans un crescendo qui ne semblait pas avoir de fin. Son cul passa d'un blanc laiteux au rouge brûlant, et ses gémissements se firent plus appuyés. Après ce qui sembla être une éternité pour Derek, Stiles abandonna la cravache pour une bougie noire. Il l'alluma, laissant son soumis voir ce qui l'attendait ensuite. Ils avaient trouvé un safeword qui était assez stupide pour ne pas être confondu avec tout ce qu'ils pourraient dire ou crier pendant les séances. Ce n'était pas comme si 'Cousin Miguel' était quelque chose de très excitant à dire.
Mais Derek ne dit rien et Stiles continua sur la lancée. De la cire chaude coula sur le dos du soumis, goutte après goutte, suivant d'abord le triskèle de son tatouage avant de retracer la ligne de sa colonne vertébrale. Stiles alla de la nuque aux lombaires, semant de minuscules points noirs dans son sillage jusqu'à atteindre les fesses rougies de Derek. Ce dernier gémit de frustration alors que Stiles prenait son temps, attendant que cette peau tendre soit complètement recouverte de cire noire.
Stiles finit par être lassé d'attendre, et mis de côté la bougie. Avec une fessée qui fit craquer la croûte de cire, il se pencha sur Derek et lui laissa apprécier à quel point il était content de son soumis. Puis, glissant lentement jusqu'à être à genoux, Stiles plongea sa langue entre ses fesses, le léchant d'une manière qu'il n'aurait jamais cru possible avant ça. Derek gémit de plus en plus fort, si bien que Stiles ne put supporter d'attendre plus longtemps.
Se relevant, il contourna la table et ouvrit sa braguette. Derek n'était pas assez stupide pour ne pas savoir ce que ça voulait dire, mais quand il entrouvrit les lèvres, Stiles recula d'un pas.
— Sérieux ? Tu es vraiment si affamé, chien ?
Derek hocha la tête.
— Oui, Maître.
— Et qu'est-ce qui te fais croire que tu le mérites ?
Silence.
— Réponds à la question !
— S'il-vous-plaît… Je vous en supplie…
— Alors on en est là. La supplication.
— Je vous en supplie…
Si Stiles avait vraiment réussi à mettre le cerveau de Derek en mode veille, alors il avait réussi son pari. Un petit sourire étirant ses lèvres, Stiles s'avança.
— T'en veux vraiment ? Alors suce.
La bouche de Derek se referma sur le membre déjà dur de Stiles. Alors qu'il commençait à haleter, ses doigts se tordirent dans les cheveux de son soumis, les tirant et ses ongles s'enfonçant dans son cuir chevelu. Derek était trop doué pour lui, trop doué dans ce domaine et s'il le laissait faire trop longtemps, il ne pourrait pas s'empêcher de… Il se retira juste avant de jouir, laissant son soumis dans une frustration encore plus grande. Mais s'il ne voulait pas tout foutre en l'air en jouant les précoces, il avait besoin d'une pause. Le fessant de nouveau - cette fois avec les mains - Stiles écarta les jambes de Derek, caressant son intimité du bout de son index. Quelques longues minutes et un peu de lubrifiant plus tard, il le pénétra d'un doigt, puis de deux. Ses va-et-vient, au début lents et mesurés, devinrent de plus en plus sauvages.
— S'il-vous-plaît !
Cette fois ce n'était plus des gémissements mais de véritables cris qui sortaient de la gorge de Derek. Il n'en pouvait plus d'attendre, et Stiles non plus. Il reprit ses doigts pour les remplacer par quelque chose de plus imposant. Stiles ignorait s'il était en train de le baiser ou de lui faire l'amour, mais ça n'avait pas d'importance à ce moment-là. Plus rien n'en avait. Il se sentait juste bien et libéré. Et vu le bruit qu'il faisait, Derek ressentait la même chose.
Ça ne dura que quelques minutes, mais c'était intense. Stiles fut incapable de retenir son plaisir plus longtemps, et jouit rapidement. Bien trop rapidement à son goût, mais quand il retourna Derek, il constata qu'il n'était pas loin de l'orgasme non plus. Se mettant de nouveau à genoux, Stiles prit sur lui de libérer son partenaire de sa frustration. Avec sa langue. Il n'avait encore jamais fait ça, mais sentir l'autre gémir, entièrement à sa merci, c'était tellement excitant qu'il n'était pas contre le fait de recommencer plus tard. Noyé dans son propre désir, il se surprit même à avaler. Qu'est-ce que Derek lui avait fait ?
Avec un long soupir, Stiles se remit sur pied et détacha Derek. Quand les cordes tombèrent, revint la question.
— Ça va ?
Cette fois Derek ne répondit même pas. Il se contenta de prendre Stiles dans ses bras, le serrant fort contre lui.
Stiles suivit Derek dans la salle de bains comme une mariée un peu naïve. Maintenant que la séance avait touché à sa fin, il avait rendu le lead au loup-garou.
— Tu préfères une douche, ou un bain ? demanda-t-il à Stiles.
— Franchement ? Je m'en fous, du moment que tu es avec moi.
Derek ne put réprimer son envie de l'embrasser, et poussa doucement Stiles contre le mur carrelé de la douche. L'eau se mit à couler, d'abord froide puis brûlante comme les flammes de l'enfer, mais rien n'aurait pu mettre fin à ce baiser passionné. Rien, sauf peut-être Stiles.
— Tourne-toi, dit-il seulement.
Il empoigna une éponge et du gel douche : il était celui qui avait mis de la cire partout sur la peau de Derek, alors il devait être celui qui l'enlèverait. Il frotta le dos de son partenaire - son amant ? - avec précaution, massant ses muscles pour retirer plus facilement la cire.
— Alors… commença Stiles. C'était bien…?
— Ouais. Plus que bien, en fait.
— Vraiment ?
— Oui.
— Hé, Derek…
Stiles posa l'éponge et le prit dans ses bras.
— Je crois que… reprit-il.
Que du sexe, hein ? Rien de vital.
— Ouais. Je t'aime aussi, Stiles.
On m'a déjà réclamé une suite, donc il devrait y en avoir davantage. Cela dit, je ne sais pas quand ni comment ni quelle quantité... À bientôt !
