Disclaimer : Albator, Toshiro, Clio, Warius Zéro, Maji, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Les autres personnages sont à bibi.

1.

A l'entrée du grand Pirate borgne et balafré dans la Nursery du château d'Heiligenstadt, le garçonnet de deux ans aux boucles couleur de miel agita frénétiquement les bras en poussant des petits cris de joie.

- Papy ! Papy !

Encore en manteau de voyage, Albator s'agenouilla pour prendre son petit-fils, l'élever et le serrer contre lui.

- Tu es resplendissant, Alveyron ! Il me tardait de te revoir.

Le bébé de vingt mois pépia à l'oreille de son grand-père, roucoulant avec des étoiles dans ses prunelles vert d'eau.

- Content que tu sois de retour, papa ! lança Alguérande en rejoignant son père et son fils. Ton voyage s'est bien passé ?

- Des vols sans grandes histoires, sourit le capitaine de l'Arcadia. Clio a rejoint Khell au Pavillon de Chasse pour la durée de notre séjour. Tu vas bien, Algie ?

- Ces vacances sont très reposantes. Alhannis et Khélye ont passé quelques jours ici avant d'aller finir les leurs à la montagne.

- Madaryne revient fin du mois, c'est bien ça ? reprit Albator tout en repassant Alveyron aux bras de son père.

- Oui, elle termine sa série de concerts puis prend un cargo de croisière pour son voyage, sourit Alguérande. Installe-toi, papa, puis viens me retrouver dans la serre aux bassins.

Albator esquissa un sourire.

- Tu fais un parfait châtealin, mon Algie !

- Merci, papa.


Quelques minutes plus tard, Albator vint s'asseoir dans le kiosque de la serre où de la limonade avait été servie.

- Ta maman finit son rapport de mission auprès de l'état-major. Nous serons donc réunis ce soir. Alors, mon grand, comment vas-tu depuis la dernière fois qu'on s'est croisé dans la mer d'étoiles ?

- J'ai terminé ma propre mission sans aucun souci. Le Pharaon termine tranquillement d'être révisé dans un dock spatial de Shilurg 4. Il doit revenir ensuite ici. L'équipage sera de retour des mois de vacances d'ici trois semaines pour que nous repartions ensuite pour la mission de surveillance de neuf mois. La routine, quoi !

- Un vol dans l'espace n'est jamais la routine, glissa doucement mais sérieusement le capitaine de l'Arcadia.

- Je sais, pouffa Alguérande. Je suis la prudence même, j'ai de qui tenir !

- En ce cas, je ne peux que réellement m'inquiéter gloussa son père. Ta mère me tient pour un danger public !

- Elle n'a pas tort, fit le jeune homme, hilare. Rien d'étonnant à ce que tout le monde se tienne à bonne distance de ton emblème Pirate !

- Tien, je songeais, depuis toutes ces années que c'était justement à cause de ce que représentait ce drapeau, remarqua Albator, ironique.

- Ah, toi et tes certitudes !

- Toi et ton sens si personnel du respect, rétorqua son père, toujours aussi amusé. Alors, déjà une idée si tu auras un vol relativement paisible ou déjà agité de façon prévisible ?

- Je crains de devoir me colleter aux Ecumeurs…

Albator tressaillit.

- Je redoutais d'entendre cela. Je l'ai compris quand tu m'as envoyé une copie de ton plan de vol. Le Pharaon va passer par les zones galactiques où sévissent ces naufrageurs.

- Je ne sais trop comment on doit les considérer, marmonna son fils à la crinière fauve tout en déchirant la chair des rondelles d'agrumes accompagnant la limonade. Ils s'en prennent à des vaisseaux, civils, commerciaux, Militaires, et on ne retrouve que des carcasses vides, tout le monde à bord y compris les Mécanoïdes ayant disparu !

- Cela relève littéralement de la légende galactopolaine, remarqua le capitaine de l'Arcadia. Le butin ne refait jamais surface, et il n'y a pas la moindre demande de rançon pour aucun de ceux se trouvant à bord. Cela n'a aucun et n'en est que plus préoccupant.

Alguérande haussa légèrement les épaules.

- J'ai à suivre les ordres.


En attendant que l'on annonce que le dîner était prêt, Alguérande et ses parents avaient patienté dans une véranda de vitraux.

Alveyron n'avait plus fait qu'un passage éclair pour ses derniers instants de la journée, se faisant câliner par tous avant d'être ramené à sa chambre par sa nounou pour être couché.

Pour sa part, Alguérande avait pris l'appel qui était venu sur son téléphone.

Non sans souci, Albator et Salmanille l'avaient vu devenir blanc comme un linge.

- Algie ? interrogea son père.

- Madaryne a dû prendre un autre vol que prévu… Et son cargo de croisière a été arraisonné par les Ecumeurs… On ne retrouvera donc que ce dernier, dans vingt-quatre heures, sans plus personne…