Bonjour à tous et à toutes ! J'ai souhaité écrire cette fiction car j'adore le personnage de Katherine et j'aurai aimé connaitre un peu plus son passé. Je tiens à préciser qu'il est fortement possible que je ne colle pas exactement à l'histoire de la série, mais plutôt que j'en suive les grandes lignes directrices.

J'espère que cela vous plaira, n'hésitez pas à laisser un commentaire : les avis permettent d'avancer ).

Je rappelle qu'aucun personnage ne m'appartient et je vous souhaite une bonne lecture ).


Chapitre 1

En ce soir de novembre 1491, Katerina s'empressa de terminer de servir les deux hommes qui venait de s'asseoir au fond de la taverne. Elle essuya les mains sur son tablier avant de rejoindre le propriétaire qui comptait la recette de la journée.

- Timothei, il est bientôt 20H...

- C'est bon tu peux partir, lui répondit-il sans lui jeter un regard

Elle s'empressa de récupérer sa maigre paye du jour et sortit de la caverne. Dehors, le soleil scindé en deux à l'horizon renvoyait des reflets rougeâtres sur sa robe beige. Le froid se faisait de plus cruel et elle resserra sur ses épaules la cape de son père. Bientôt il ferait tellement froid que ses mains seraient couvertes d'engelures. A presque 16 ans, Katerina était l'ainée de ses 6 frères et sœurs. Son père était artisan et sa mère, déjà usée par le rude climat bulgare et les années, s'occupait de la petite famille. Elle n'avait pas une vie facile : ses parents étaient pauvres et la maigre paye qu'elle amenait chaque soir leurs permettaient de mettre quelques légumes dans le bouillon trop clair.

Malgré la faim qui lui creusait les côtes, Katerina était une fille magnifique qui avait hérité des boucles brunes de sa mère et du regard chocolat foncé de son père. Elle en avait pleinement conscience, et beaucoup de rumeurs sur ses frasques circulaient, au grand dam de ses parents. Sa vie était telle qu'elle ressentait ce profond besoin de liberté, violant les dures mœurs de l'époque. Une femme ne pouvait fréquenter un homme avant le mariage. Elle se raccrochait à cette étincelle, espérant qu'un jour sa vie serait bien meilleure, même si elle savait au fond d'elle que ce n'était qu'une utopie. Ses parents souhaitaient la marier à Viktor, le fils du collègue de son père, qui avait quelques années de plus. Il avait la réputation d'avoir un mauvais caractère et d'être lunatique. C'était un homme aux traits durs qui était respecté par la crainte qu'il inspirait. Il faisait peur à Katerina.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle bifurqua dans les bois à quelques mètres de sa maison. Elle s'enfonça dans les sous bois, soulevant sa robe pour ne pas la salir. Soudain, elle sentit deux grandes mains presser ses épaules. Elle se retourna et fit face à Andreï, un jeune bulgare de 18 ans aux yeux verts émeraude. Instantanément, elle oublia le froid et la faim et se jeta dans ses bras, humant son délicat parfum qui lui rappelait la sève des sapins.

- Bonsoir

Elle ne lui répondit pas, fermant les yeux et se laissant aller dans ses bras. Il mit fin à leur étreinte et déposa au creux de se mains un quignon de pain un peu dur.

- Je n'avais pas très faim cet après midi à la mine, alors je l'ai gardé pour toi, se justifia t-il d'une voix douce.

Elle contempla le morceau et voulut le mettre dans sa poche mais il l'en empêcha. Elle savait qu'il mentait, qu'il mourrait autant qu'elle de le dévorer. Elle aurait préféré le ramener chez elle pour le mettre dans le bouillon, pour sa famille.

- Non il est pour toi.

- Andreï … Commença t-elle

- Si tu ne le manges pas, je pars.

Son regard était devenu sérieux et elle savait qu'il était préférable de ne pas discuter. Elle le grignota doucement; elle n'avait rien avalé depuis le petit déjeuner. Lorsqu'elle eut fini, il approcha son pouce et essuya doucement une miette à la commissure de ses lèvres avant de l'embrasser doucement. Leur baiser dura quelques secondes et c'est avec regret qu'ils se séparèrent. Andreï et Katerina se fréquentaient depuis quelques mois et malgré leur discrétion, leur secrète relation avait fini par être révélée au grand jour, entrainant la colère du père de Katerina qui souhaitait avancer au plus vite la date du mariage de sa fille avec Viktor.

- Je crois qu'il serait temps de rentrer tu ne voudrais pas que ton père se mette en colère contre toi ?

- Non, surtout ces jours-ci.

Il déposa un dernier baiser sur son front et s'éloigna à travers les bois. Elle resta songeuse pendant quelques temps puis repris le chemin vers la chaumière familiale, sans omettre d'acheter quelques carottes abîmées pour la soupe.

Elle poussa la porte abîmée par les vents et pénétra dans la petite maison. Elle comportait une unique pièce centrale avec un âtre de cheminé où brulait un feu sur lequel reposait le chaudron de soupe.

- Katerina où étais-tu passé ? lui demanda sa mère en récupérant la cape de son père et les carottes qu'elle éplucha et coupa dans la soupe.

- Désolée mère, Timothei a insisté pour que je reste un peu plus longtemps.

- Ton père est furieux, il était à deux doigts de partir à ta recherche.

Elle ne répondit pas et rejoignit ses petits frères et sœur qui attendaient avec impatience le repas. Irina, la cadette, se jeta dans ses bras et s'y blottit sans bouger. Un ange passa et la porte s'ouvrit dans un grand fracas. Son père venait de rentrer de la corvée de bois, visiblement de mauvaise humeur. Lorsqu'il aperçut Katerina, il lâcha les buches et aboya :

- Où étais-tu passé ? C'était à toi d'aller récupérer le bois ! je travaille déjà assez pour vous nourrir, je n'ai pas à faire ton travail !

- Pardon Père, Timothei…

- Ca suffit avec tes mensonges ! Je sais très bien que tu étais avec ce garnement ! Combien de fois t'ai-je dis que je ne veux plus te voir avec ce garçon ! Tu es la honte de la famille ! Hurla t-il en pointant un doigt menaçant dans sa direction.

Elle baissa les yeux en signe de soumission, elle ne pouvait pas se battre contre son père, elle ne voulait pas finir dans la rue à mendier. Sa mère, les yeux également baissés, remuait doucement le bouillon.

Il prit place en bout de table en fusillant du regard sa fille ainée, et ils soupèrent tous en silence.