Le temps d'une naissance
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Disclamer : Tous les personnages et le contexte appartiennent à JKR. L'histoire est de moi.
Ce qu'il faut savoir avant de lire…ou de ne pas lire cette histoire :
- Il s'agit d'une romance entre deux hommes
- Relations sexuelles (très) explicites au chapitre 6
- Tient compte des cinq premiers tomes d'Harry Potter et d'une partie du tome 6
- 6 chapitres. Fic terminée.
- Publication bimensuelle.
Résumé : Après une violente dispute entre eux, Draco découvre qu'Harry l'a trompé. Fou de chagrin, il décide de retourner dans le passé pour mettre en garde celui qu'il était à 16 ans afin que ce dernier ne tombe jamais amoureux de son rival.
Influences:
- Fic FFnet de Lunapix, Demortia.
- Fic FFnet de Quiproquo, Harry Potter et Les Enfants du Futur.
- Fic FFnet de Kimophelia, L'immense privilège d'être parents.
- Film de Robert Zemeckis, Retour vers le futur.
L'intitulé des chapitres de cette histoire sont des titres de films.
Personnages principaux:
- Harry Potter
- Drago Malefoy
- James Potter (fils d'Harry et Drago)
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Chapitre1 : L'effet papillon (de Eric Bress et J. Mackye Gruber)
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« Je te déteste ! hurla Albus. J'vais l'dire à papa ! »
Affolée par les cris des deux frères, Gribouille détala dans les escaliers, poussant un miaulement indigné, son poil soyeux dressé le long de son dos. Pourtant, c'était monnaie courante que les deux frères se chamaillent, James étouffant de son attitude trop protectrice son jeune frère, qui ne demandait qu'à se débrouiller tout seul. Même Lili, pourtant seulement âgée de 11 ans, commençait à ne plus supporter les ingérences de James dans son quotidien.
« Ouai, c'est ça, vas-y ! Va rapporter petit cafteur ! De toute façon tu sais faire que ça : pleurnicher dans les bras de papa ! Mais daddy lui il sera d'accord avec moi ! »
« Ça, c'est ce que tu crois ! Mais de toute façon daddy il t'aime même pas ! »
« Pff, t'es vraiment trop nase ! Tu crois peut être que parce que t'es plus petit que moi il t'aime plus ? »
« Non, j'le sais parce que toi tu n'es qu'un accident ! Il voulait même pas de toi ! »
James se précipita alors sur son jeune frère. Il le saisit par le bras et se mit à le secouer durement.
« N'importe quoi ! T'es vraiment qu'un idiot ! »
Albus tenta de se dégager de la poigne de son aîné, en vain. Des larmes de rage coulaient sur son visage. James lui avait confisqué le manuel de potion du Prince de Sang Mêlé qu'il avait pris dans la bibliothèque de ses parents, prétextant que le livre était trop dangereux pour lui. Mais Albus, lui, voulait simplement regarder l'objet qui avait appartenu à Severus Rogue, l'homme à qui il devait son second prénom.
« Si, c'est vrai ! Même que je l'ai lu dans le journal intime de daddy ! »
« Mais qu'est ce que tu racontes ! T'es vraiment complètement siphonné ! »
« Ben t'as qu'à aller dans leur chambre si tu me crois pas ! Le journal il est sous le lit, dans une vieille valise toute moisie ! »
James relâcha alors son frère et l'observa un instant, ses yeux gris se rétrécissant, tentant de déceler la vérité sur le visage encore joufflu d'Albus. Il avait souvent vu leur daddy procéder ainsi, mais ne maitrisait pas encore totalement cette technique infaillible. Pourtant, s'il avait hérité de la tignasse indisciplinée des Potter, il avait les yeux des Black. Enfin, il prit sa décision.
« Très bien, je vais aller voir. Mais je garde le bouquin ! dit-il en agitant le livre de potion. »
Arrivé dans la chambre de ses pères, James déposa le manuel sur une des tables de chevet. L'odeur de la pièce était rassurante, c'était celle de ses parents. Le lit n'était pas fait exactement comme d'habitude car leur père ne faisait plus le ménage depuis qu'il avait atteint les 6 mois de grossesse. Ils avaient préféré prendre une aide. Il se pencha pour regarder sous le sommier et aperçu effectivement une vieille valise en cuire polit. Il se mit à plat ventre pour aller la chercher, le lit étant vraiment immense. Il tira sur la male tout en s'extirpant lui-même de là-dessous. Il s'assit ensuite en tailleur et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvait tout sorte d'objets, des souvenirs pour la plus part. Le journal était posé au dessus de tout ce bric à braque qui n'intéressait nullement James. Sur la couverture, il pu lire :
'Journal de Drago Malefoy (2007)'
2007, l'année de sa naissance. Albus n'avait donc pas menti sur ce point. Mais pour le reste, c'était une autre affaire, se disait-il, bien qu'une boule d'angoisse lui ait noué l'estomac. Il ouvrit alors le journal, conscient que ce qu'il faisait était mal.
Le premier jour était celui de la rentrée de septembre 2007, soit trois mois environ avant sa naissance.
Ça y est, me voilà de nouveau à Poudlard, et Merlin sait si j'aimerais être ailleurs. Durant tout son discours, je n'ai cessé de dévisager Dumby. Pas très pro, c'est vrai, mais il faut bien que je l'observe si je veux trouver comment m'en débarrasser. Je le déteste tellement d'exister… Je n'aurais pas à le tuer s'il n'existait pas. Mais non, ce type n'a pas loin de 100 ans et il est toujours des nôtres. A croire qu'il fait exprès de s'empêcher de mourir uniquement pour me pourrir la vie.
Il y en a un autre qui semble aussi être né uniquement pour faire de ma vie un enfer : Potter. Va vraiment falloir que je me méfie de lui cette année. Je l'ai pris dans le Poudlard Express en train de nous espionner Blaise, Pansy et moi. Le nul, comme s'il pouvait se jouer de moi ! Je l'ai choppé et j'ai défoncé sa gueule d'ange à coups de pieds. Ça m'a fait un bien fou, le côté cathartique de la chose j'imagine. Ce que je peux le haïr celui là. Tout est de sa faute à ce fils de sang de bourbe. S'il était mort il y a 16 ans, je n'en serais pas là, et je suis même sûr que ma vie se rapprocherait du Nirvana. Bref, cette année, il ne faut pas que je me laisse distraire par Potty et sa bande. Je dois trouver un moyen de supprimer le vieux fou avant tout.
A ce stade de sa lecture, James commença réellement à avoir peur. Il tentait vainement de se convaincre que ce n'était pas son daddy qui avait pu écrire de telles choses. Ce n'était même pas possible car il devait, à ce moment là, être enceint de 5 mois. Il ne pouvait donc pas détester Harry. Au contraire, ses parents s'aimaient forcément autant qu'aujourd'hui. Et de toute façon, son daddy n'était pas un assassin. C'était un héro de guerre, comme son second père.
Comme dans un mauvais rêve, James continua à lire le journal de cet inconnu qu'il refusait d'assimiler à son daddy. Tout ce qui y était relaté était franchement terrifiant. Drago y racontait ses peurs face à la mission que le Seigneur des Ténèbres lui avait confiée, à savoir tuer Albus Dumbledore. Y était aussi relatée la première tentative de Drago afin d'accomplir cette tâche. Toute la haine qu'il éprouvait à l'encontre d'Harry et de ses amis y était également décrite.
A un moment, James constata que des pages du journal avaient été arrachées, entre le 17/11 et le 13/12. Le 12 décembre étant sa date de naissance, c'est avec appréhension que James poursuivit sa lecture.
Aujourd'hui est arrivée la pire catastrophe que j'aurais pu imaginer….non, en fait JAMAIS je n'aurais pu imaginer ça ! J'ai l'impression que le monde vient de me tomber sur la tête. Non en fait MON monde vient de s'écrouler.
Je me suis réveillé ce matin à l'infirmerie. Potter était là aussi. Je ne me souvenais de rien et n'avais aucune idée de ce qui nous été arrivé. Alors que Potter et moi commencions à nous insulter copieusement (j'étais persuadé que c'était à cause de lui que je me trouvais ici) Dumbledore et Severus sont arrivés. Rien qu'à leurs têtes j'ai su qu'ils allaient dire un truc qui ne me plairait pas. Et là, je vois Pompom qui débarque avec une petite chose emmaillotée dans une couverture bleue. Potter a rompu le silence en demandant ce que c'était et ce vieux fou de Dumby nous annonce que ce que tient Pomfresh dans ses bras et notre enfant, à Potter et moi ! Accident de potion qu'il nous explique. J'ai bien tenté de protester mais l'autre folle d'infirmière m'a donné un tranquillisant. Potter, lui, restait d'un calme serein et maintenant que j'y repense je suis sur que tout est de sa faute ! Il l'a fait exprès. Dumby nous a raconté que lors de notre dernier cours de potion, où Severus m'avait mis en binôme avec Potter, on s'est disputés tout les deux et avons par inadvertance créé un bébé-potion. On serait tout les deux tombés dans les pommes au moment où des vagissements se sont échappés de notre chaudron.
Moi j'étais dans tous mes états, je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Je ne cessais de me répéter « c'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un horrible cauchemar » et là Potter qui demande à Pompom si il peut voir le bébé. Ce mec n'est pas humain, j'en suis sûr. Et le pire du pire c'est que quand il a vu la chose il a sourit béatement et ma regardé en disant 'Il est mignon'. C'est à ce moment là que, d'après Severus, je suis devenu hystérique et Pompom a du me donner une nouvelle dose de tranquillisant qui m'a envoyée directement chez Morphée. Et voilà où j'en suis. Je me suis réveillé il y a deux heures dans une chambre individuelle de l'infirmerie. Severus était là, il m'a répété tout ce qui c'était passé, me confirmant que je vivais un cauchemar éveillé... … …
Le récit continuait mais James lui ne parvenait plus à lire, sa vue étant troublée par les larmes s'échappant de ses yeux.
Albus était sur le pas de la porte de la chambre de ses parents et il entendait son grand frère renifler. Il regardait son dos être secoué par les sanglots. Il s'en voulait tellement de lui avoir parlé de ce journal. Sans cesser de tortiller son t-shirt avec ses doigts, il appela son frère, d'une toute petite voix.
« James… »
Ce dernier se crispa d'un seul coup, faisant taire ses pleurs.
« Laisse-moi, dit il d'une voix dure, sans se retourner. »
Apeuré par le timbre de la voix de son aîné, Albus déguerpit à toute allure vers les escaliers menant au rez-de-chaussée. Il dévala les marches, faisant autant de bruit qu'un troupeau de gnomes tapageurs.
« Daddy ! Daddy ! »
« On est là, Al ! l'informa la voix de sa petite sœur depuis la cuisine. »
Il déboula donc dans la pièce, interrompant Lili au milieu d'une phrase.
« Daddy ! Faut que tu viennes ! J'ai fait une grosse bêtise… »
« Quoi ? Qu'est ce que tu as fait ? demanda Drago. »
« Ben...c'est James… On…on se disputait et…il-il m'a énervé ! Et alors…ben….je lui ai dit…pour le journal, sous ton lit. »
Drago blêmit d'un seul coup, comprenant à quoi faisait allusion son fils.
« Merlin ! s'écria t-il avant de s'élancer à son tour dans les escaliers, son gros ventre n'aidant pas dans les virages. »
Arrivé à l'étage, il se mit à appeler désespérément son fils, priant tous les dieux pour qu'il n'ait pas encore eu le temps de lire ce fichu journal. Mais, alors qu'il passait l'entrée de leur chambre, il comprit qu'il était trop tard. Son premier né était là, par terre, en larmes, et le regard de pure haine qu'il lui envoya glaça ses entrailles de père. Il tenta de l'approcher doucement, mais James se leva d'un bon.
« Ne me touche pas ! hurla t-il en le bousculant pour sortir de sa chambre. »
Déséquilibré, Drago chuta, entrainé par le poids de son ventre.
« James ! James ! cria t-il tandis que Lili se précipitait pour l'aider à se relever. »
Mais James n'écoutait rien, une douleur sans nom lui vrillant le cœur. Albus s'élança à sa poursuite, tentant de le rattraper.
« James ! Mais attends ! Qu'est ce que tu fais ? lui demanda t-il alors que son frère se saisissait de sa cape dans l'entrée. »
« Ça se voit pas non ? Je me casse, cingla t-il sans le regarder. »
« Non, non, tu peux pas partir ! Daddy va s'inquiéter sinon. »
« Je ne crois pas, non. T'avais raison, il a jamais voulu de moi. »
« Mais… »
Albus ne savait vraiment pas quoi rétorquer. Il était totalement perdu et surtout mort de peur face à la situation. Il n'aurait jamais cru que son grand frère puisse bousculer leur père sans se retourner alors qu'il était enceint. Et il lui en voulait pour ça, mais il ne pouvait pas lui faire de reproche car il voulait retenir James.
« Mais et moi alors ? Et Lili ? Et papa ? »
« Toi et Lili vous êtes pas vraiment mon frère et ma sœur de toute façon. Moi je suis rien qu'un accident, c'est même pas daddy et papa qui m'ont fait, comme vous. »
Sur ces mots, James ouvrit la porte d'entrée afin de s'en aller. Albus se précipita alors sur lui et lui saisit le bras pour le tirer vers l'intérieur de la maison.
« Non James ! Non ! Reste ! se mit-il à supplier en pleurant. »
Mais James, de presque deux ans son aîné, était bien plus for que lui et se dégagea sans mal de son emprise. Il partit alors en claquant la porte.
Albus regarda un moment cette porte d'entrée qui venait d'engloutir son frère. Puis il essuya ses larmes d'un revers de la main et rejoignit son père et sa sœur, restés à l'étage.
Drago était maintenant allongé sur le lit, ses mains posées sur son gros ventre, tandis que Lili avait mis son oreille dessus.
« Je crois qu'il va bien, déclara t elle très professionnellement, en parlant du bébé. »
Drago, qui avait tourné la tête vers Albus, interrogea son fils du regard.
« Il est parti, l'informa t il. Il…il a prit sa cape et il est partit. Je suis tellement désolé finit il par dire, se précipitant contre son père en pleurant. »
Drago le prit dans ses bras et tenta de le calmer en lui caressant les cheveux.
« Ne t'inquiète pas pour ton frère. Il est en colère, mais il va revenir, ne t'en fait pas. »
Malgré la fermeté de sa voix, Drago tentait avant tout de se rassurer lui-même. Il était très tenté de contacter son mari au bureau, mais il se disait que James allait surement rentrer très vite et que ce n'était peut être pas nécessaire de paniquer.
« Comment as-tu trouvé ce journal chéri ? questionna t-il Albus. »
« Je… L'autre jour je jouais avec Gribouille mais sa balle est partie sous votre lit. C'est comme ça que j'ai trouvé la valise. Je sais que je n'aurais pas du l'ouvrir, ni même lire ton journal. Je suis désolé daddy, vraiment désolé, si tu savais, dit il en pleurant toujours. »
« De quel journal vous parlez ? demanda Lili. »
« Rien ma puce, rien, se contenta de répondre Drago. »
« C'est toujours pareil ! Vous me dites jamais rien à moi ! »
« Lili, s'il te plait. La situation est déjà assez compliquée. Aidez-moi à me relever, leur demanda t-il en s'assaillant et en tendant les bras. »
Les deux enfants se placèrent alors chacun sous un de ses bras et relevèrent leur père.
« Ouch ! s'exclama Lili. T'es une vraie baleine ! »
« Dit donc jeune fille, fit un Drago faussement offensé, la baleine va te botter l'arrière train si tu la traites encore de baleine ! »
Deux heures plus tard, James n'était toujours pas renté. Il était presque 18h00 et la nuit commençait à tomber. Drago se tenait dans la cuisine, anxieux au possible, se rongeant les ongles d'une main tout en caressant circulairement son ventre rebondit de l'autre, ne cessant de jeter de petits coups d'œil à l'horloge murale.
« C'est pas vrai ! s'exclama t-il, faisant sursauter Lili et Albus qui étaient plongés dans leurs devoirs de vacances. Je vais prévenir votre père. »
Il quitta alors la pièce pour se rendre au salon. Tant bien que mal, il s'agenouilla devant la cheminée. Il jeta un peu de poudre dans l'âtre et annonça d'une voix intelligible 'Bureau Général des Aurors' avant de plonger la tête dans le reste des cendres.
« Ron ! Ron ! appella t-il. »
Ronald Weasley était devenu chef des aurors. Le poste avait été proposé à Harry, mais celui-ci avait décidé avec ses amis et son époux de refuser la place, ses immenses pouvoirs étant plus utiles sur le terrain que dans un bureau. Or, être chef des aurors c'était surtout beaucoup de paperasse et de gestion du personnel.
« Ha salut Drago ! l'accueillit joyeusement le rouquin. »
« Heu oui, salut Ron. Excuse-moi, mais il faut absolument que je parle à Harry ! Il est encore là ? »
« Oui, oui, il est toujours là. Mais qu'est ce qui se passe ? C'est le bébé ? »
« Non, non. J'ai un souci avec James. »
« Ha, quoi donc ? »
« Weasley ! Veux-tu bien aller chercher mon mari s'il te plait ! s'énerva Drago. »
« Ok ok ! J'y vais ! abdiqua Ron en sortant du bureau, les mains levées en signe de paix. »
Deux minutes plus tard, Harry était penché au dessus du visage de son époux. C'est un Drago paniqué qui lui expliqua que leur fils aîné avait quitté la maison après une dispute et qu'il n'était toujours pas revenu deux heures plus tard. Sans plus attendre, Harry transplana chez lui. Il avait atterrit dans le hall d'entrée et se précipita dans le salon pour trouver Drago, Albus et Lili sur les talons. Le blond était toujours par terre, devant la cheminée et Harry lui tendit des bras secourables pour le remettre debout. Il déposa ensuite un baiser sur sa tempe et, passant une main dans ses fins cheveux ondulés, il lui demanda ce qui c'était passé exactement. Drago paru très gêné quand il lui répondit :
« Et bien… James est tombé sur un vieux journal que je tenais à Poudlard… Et il y a lu des choses qu'il n'aurait jamais du apprendre de cette manière. »
Harry était un sorcier dont se dégageait une impressionnante aura de puissance. Son magnétisme avait toujours effrayé Drago…tout en l'attirant indéniablement.
« Quoi ? Quelles choses ? »
Drago lança en regard anxieux vers ses deux autres enfants, restés en retrait derrière un des fauteuils du salon. Puis il prit une grande inspiration et regarda son époux droit dans les yeux.
« La vérité sur sa naissance…entre autre, lâchât-il, se sentant affreusement coupable. »
Le sang d'Harry ne fit qu'un tour et il se dirigeât d'un pas sûr vers la porte d'entrée.
« Où tu vas papa ? lui demanda Lili. »
« Je vais voir si je ne trouve pas votre frère dans les parages. Il n'a pas du aller bien loin, répondit-il un peu sèchement. »
« Je viens avec toi ! s'exclama Albus en accourant. »
« Non Al, toi tu reste avec ta petite sœur et ton père. Je m'en occupe, ne t'inquiète pas. »
Et il sortit, sans un regard pour Drago qui sentit son cœur se serrer d'avantage.
De son côté, Harry était littéralement noué par l'angoisse. Il imaginait très bien ce qu'avait du ressentir son fils en apprenant qu'il était né par accident, lors d'un cours de potion qui avait mal tourné. Si au début il avait commencé à marcher au hasard dans les rues de Godric's Hollow, il finit par sortir sa baguette et créer un patronus. Il observa son cerf disparaître au coin d'un rue et attendit dans la nuit, le silence uniquement perturbé par les bruits familiers des gens dans leurs maisons : le rire d'une femme, des volets que l'ont ferme… Et puis soudain il vit avancer vers lui la timide renarde argentée, patronus de son fils. Il relâchât imperceptiblement sa respiration et suivit l'animal. Il trouva James recroquevillé au pied d'un arbre, dans le jardin à l'abandon d'une maison que les propriétaires n'utilisaient que quelques fois dans l'année.
« Hey…lui dit-il doucement, en s'accroupissant à sa hauteur. »
James leva vers lui un visage d'une tristesse infinie qui lui brisa le cœur.
« Je veux plus jamais le voir, déclara James d'une voix dure où perçait pourtant sa douleur. »
« Tu parles de daddy ? »
James se contenta d'opiner de la tête. Harry soupira longuement avant de s'asseoir à ses côtés, contre le tronc de l'arbre.
« Je suis tellement désolé chéri que tu ais appris de telles choses de cette manière. Je ne sais même pas ce que tu as pu lire, mais ton père m'a expliqué que tu savais pour…ta naissance. »
« Tsss, tu parles d'une naissance ! Je suis rien qu'un accident. Vous vouliez même pas de moi ! »
« Tu sais…tu es né…comme ça, sans qu'on s'y attende. Alors…ce serait te mentir que de te dire qu'on te voulait. Mais sache qu'à peine mes yeux posés sur toi, je t'ai aimé, et je t'ai voulu dans mes bras. »
James posa sa tête sur l'épaule de son père qui lui caressa alors doucement le visage, sentant ses larmes dans sa paume.
« Toi peut être ! Mais daddy, lui, il a jamais voulu de moi, et il m'a jamais aimé ! »
« Non, c'est faut. Ton père vous aime tellement toi, ton frère et ta sœur. »
James se redressa alors d'un seul coup pour lui faire face.
« Tu l'as lu, toi, ce journal ? lui demanda t-il.»
« Non, mais… »
« Alors tu ne sais pas. Tu ne sais pas à quel point il me détestait. Il dit dedans que je suis une chose ! »
« Non, tu n'as pas du bien comprendre. Tu sais, c'est difficile parfois d'interpréter ce qu… »
« Ha parce que 'je hais Potty' ou 'je voudrais que Potty crève' c'est pas assez clair peut être ! le coupa son fils. »
Harry blêmit. Ces mots, son fils n'avait pas pu les inventer. Ils étaient tout droit sortis d'un passé dont ils n'avaient jamais parlé à leurs enfants, pensant justement qu'ils ne pourraient pas comprendre.
« Est-ce que ça veut dire que toi non plus il ne t'aimait pas ? »
Harry secoua énergiquement la tête.
« Non James… C'est…c'est bien plus compliqué que ça. Tu sais, cette histoire, c'est notre histoire à nous, à ton père et moi. Ça n'a rien à voir avec toi et l'amour que nous te portons. Mais sache que j'aime ton père et qu'il m'aime tout autant. »
James renifla et s'essuya les yeux en se relevant.
« Je veux bien croire que toi tu l'aimes. Mais lui…je ne sais pas. »
Harry se redressa à son tour mais resta silencieux.
Ils arrivèrent chez eux un quart d'heure plus tard. Alors qu'ils ôtaient leurs capes, Albus et Lili se jetèrent sur eux pour des câlins qui n'en finissaient pas. Albus présenta ses excuses à James qui se contenta de lui sourire en lui passant une main complice sur la tête, ébouriffant ses fins cheveux noirs.
Drago, qui avait finalement réussit à s'extirper du canapé seul, venait d'apparaître à son tour, une main sur les reins. Le silence se fit. Il s'avança vers James, son enfant, les larmes lui montant aux yeux.
« Tu m'as fait très peur chéri tu sais ! Ne me refais jamais un coup pareil ! »
Il voulu le prendre dans ses bras mais James l'évita.
« J'aurais pourtant cru que tu serais plutôt heureux de ne pas me revoir. Je ne suis pas vraiment ton fils après tout. »
« Bien sur que si tu es mon fils, répliqua Drago d'une voix dure. »
C'était toujours comme ça. Pour ne pas montrer qu'il avait mal, Drago se renfermait et attaquait.
« Et ses yeux là, que tu braques sur moi, ils sont bien mon œuvre, rajouta t-il. »
« Un simple accident, répliqua durement James. »
« Arrêtez tout les deux, intervint Harry. Nous allons parler de ça tous ensemble et calmement. »
« Comment tu peux prendre sa défense ? s'offusqua James. Il te détestait ! Ça se trouve, il ne t'a même jamais aimé ! Je me demande même comment tu peux continuer à lui faire des enfants dans ces conditions ! hurla t-il en pointant le gros ventre de Drago d'un doigt accusateur. »
Harry ne rata pas le regard blessé de son mari et il ordonna à James de se taire et de rester dans sa chambre tant qu'il ne serait pas disposé à discuter calmement. Son fils s'exécuta, montant rageusement les marches menant au premier. Harry se plaça alors prés de Drago dont il entoura les épaules pour le serrer contre lui.
« Ça va aller, dit-il pour le rassurer. »
Mais Drago se sentait affreusement mal. Il se dégageât donc de l'étreinte et informa d'une voix morte qu'il allait préparer le dîner.
Le repas se fit dans un silence tendu pour Harry, Drago et Albus. Seule Lili les abreuvait de son incessant bavardage, inconsciente de ce qui se tramait, ou peut être bien très clairvoyante et carrément angoissée. James ne se montra pas.
La table débarrassée, Drago envoya Albus et Lili se brosser les dents et se mettre en pyjama. Pendant ce temps, il alla frapper à la porte de l'aîné. Mais il se fit envoyer sur les roses. Il commença alors à s'agacer et tenta d'ouvrir magiquement la porte qui ne ferait pas long feu compte tenu de la puissance qu'il avait toujours possédée lorsqu'il attendait un enfant d'Harry. Mais un 'ça suffit' tranchant de son mari, dans son dos, le fit se figer, la baguette en l'air.
« Quoi ? dit-il en se retournant. Il faut bien que je lui parle et cette tête d'hypogriffe refuse de m'ouvrir ! »
Drago remarqua avec appréhension le visage durcit d'Harry.
« Je comprends, moi, qu'il ne veuille pas t'ouvrir, déclara le brun en brandissant le fameux journal. »
En entrant de la chambre conjugale, Harry était en effet tombé sur la valise ouverte et l'objet du délit abandonné sur le sol. Il l'avait donc lu, du moins quelques passages.
Drago pâlit en entendant le ton froid qu'utilisait Harry pour lui parler.
« Tu…tu l'as lu ? questionna t-il inutilement. »
« Oui. Viens dans la chambre, tout de suite, ordonna t-il avant de s'y diriger lui-même. »
Drago ferma un instant les yeux, sentant bien la crise venir. Puis il se résigna à affronter son mari. Il passa néanmoins d'abord dans la salle de bain pour dire à Albus et Lili d'aller se coucher et qu'il viendrait leur faire un bisou dans pas longtemps. Du moins, c'est ce qu'il espérait.
Drago referma la porte de leur chambre derrière lui et s'y adossa. Harry ne cessait de marcher en long et en large, signe de son énervement. Le journal était posé sur leur lit. Drago resta silencieux, attendant que ça tombe, ce qui ne tarda pas.
« Comment as-tu pu écrire des trucs pareils ! cria Harry en pointant le carnet usé. »
« Calme-toi, Harry, répondit Drago d'une voix moins forte. Les enfants sont à côté. »
Oui, Harry était très impressionnant, son aura envoyant clairement une menace à quiconque voudrait s'opposer à lui. Mais Drago savait que jamais son mari ne lui ferait du mal…du moins physiquement.
« Me calmer ! Mais as-tu la moindre idée de ce que ça me fait d'avoir lu les horreurs que tu racontes dans ce torchon ? Je comprends mieux pourquoi James était tellement dévasté ! »
Drago s'avança vers lui. Il avait espéré du soutien de la part de celui qu'il aimait. Il se sentait déjà assez fautif comme ça !
« Et pourtant tu sais très bien ce que je pensais de toi à cette époque! Tu sais combien ça a été difficile pour moi ! »
« Oui, je le sais parfaitement ! Du moins je croyais le savoir ! Mais je n'aurais jamais imaginé que tu puisses à ce point souhaiter me voir mort ! Mort, Drago ! Est-ce que tu te rends compte ? »
Le ton montait sérieusement et Drago commençait à perdre pied, se sentant incompris et rejeté par celui qu'il avait épousé après tant d'épreuves, celui qui avait toujours su voir à travers son âme, y décelant ce que lui-même ignorait.
« J'avais 16 ans, Harry ! On s'était toujours détesté ! Et je me retrouvais à devoir tuer un homme à cause de toi ! »
Harry se stoppa net.
« A cause de moi ? Non mais est ce que tu t'entends parler, Drago ? »
« Tu sais très bien ce que je veux dire ! »
« Mais putain! C'est pas à nous de décoder ce que tu dis ! C'est à toi de faire attention à ce qui sort de ta putain de bouche ou de ta putain de plume, termina t-il en saisissant le journal pour le lui montrer. »
« Tu ne peux pas me reprocher ce que j'ai écrit il y a plus de 15 ans ! J'étais qu'un gosse ! »
« Moi aussi j'étais qu'un gosse ! Et moi aussi je te détestais ! Mais jamais, au grand jamais je n'aurais souhaité ta mort ! »
« Ha oui, c'est vrai ! Le grand et pur Harry Potter ! Mais qu'est ce que tu fais avec moi qui suis si méprisable ? »
Abasourdit, Harry regarda le visage plein d'amertume de son mari, ses beaux yeux gris prêts à lâcher leurs premières larmes.
« Je me le demande bien, déclara t-il avant de quitter la chambre. »
Drago resta interdit quelques instants, une brulure atroce se répandant en lui. La porte qui claqua dans l'entrée finit de l'achever. Harry avait quitté la maison. Il s'assit alors lentement sur son lit, ses larmes coulant finalement sur son visage inexpressif.
Ils se disputaient souvent avec Harry. Et c'était bien normal ! Un Malefoy et un Potter ensemble, ça ne pouvait que faire des étincelles. Mais jamais Harry n'avait remis en question leur couple, jamais.
Perdu, Drago finit par sécher ses pleurs et se relever difficilement. Comme un automate, il alla dire bonne nuit à Albus et Lili, son cœur se serrant en passant devant la porte de James. Ses enfants s'inquiétèrent un peu car ils avaient entendu des cris et ils savaient que leur père était parti. Mais Drago se fit rassurant, bien qu'un énorme vide l'engloutisse inexorablement. Puis il redescendit au salon et, s'y installant, il attendit que son Harry rentre. Il s'imaginait déjà se jeter dans ses bras pour lui demander pardon, et Harry qui ne savait jamais lui résister le serrerait fort et l'embrasserait fougueusement avant de déposer une pluie de baisers dans son cou. Harry avait toujours été attiré par sa gorge et sa nuque, si fines. Mais les heures passaient et Harry ne rentrait pas. Epuisé et malheureux, il se décida à prendre sa longue cape et à se rendre où il savait que son mari devait être.
Il transplana donc au terrier, où vivaient Ron et Hermione. Il tapa doucement à la porte d'entrée, avant de se résigner à utiliser la sonnette, personne ne venant lui ouvrir. Il faut dire qu'il n'était pas loin de deux heures du matin et qu'ils devaient donc tous dormir. C'est un Ron tout décoiffé et en caleçon qui lui ouvrit, ses petits yeux peinant à rester ouverts. Sans un mot, le rouquin lui céda le passage. Puis il claqua la porte avant de se diriger au fond du couloir pour regagner son lit. Drago l'entendit tout juste marmonner : 'Dans mon ancienne chambre'. Il se dirigea donc à tâtons vers les escaliers tortueux de la demeure Weasley. Seul le plancher craquant sous ses pas et le tic-tac de la pendule du salon se faisaient entendre. Il gravit les marches jusqu'à l'étage de la chambre qu'occupait Ron dans son enfance. La porte était un peu entrebâillée et Drago avait envie de s'y précipiter pour serrer son mari contre lui. Fébrile, il poussa la porte…et se figeât d'effroi sur le palier.
Ce n'était pas possible… Non, ce n'était pas possible…
Pourtant Harry et Ginny étaient bien là, dans le même lit, dormant à poings fermés.
Le cœur de Drago se déchira, sa respiration se bloqua alors qu'un sanglot tentait désespérément de se frayer un passage hors de sa bouche. Des larmes brûlantes envahir ses yeux et, sans plus attendre, il quitta cet endroit maudit.
Alors c'était donc ça ! se dit-il en transplanant devant la maison qui avait abrité ce qu'il pensait être un bonheur parfait depuis tant d'années. C'était ça qu'Harry avait voulu dire lorsqu'il avait remis en question leur couple tout à l'heure ! Il avait insinué qu'une autre que lui aurait été un choix plus judicieux pour faire sa vie avec, et cette autre c'était la fille Weasley, son ex petite amie. Harry pensait surement qu'elle aurait été une meilleure épouse, et peut être même une meilleure mère, bien que Drago ne puisse se résoudre à imaginer quelqu'un d'autre que lui choyer ses enfants. Il avait mal, si mal.
Il était à présent dans le salon de leur foyer, un foyer qu'il avait voulu offrir à Harry, sachant que rien ne rendrait plus heureux le brun que d'avoir une grande et belle famille. Et Merlin sait s'il avait tout fait pour ça ! Il s'apprêtait à mettre au monde leur quatrième enfant ! C'était Harry qui avait insisté pour qu'ils en aient encore un, lui disant qu'il n'en aurait jamais assez d'avoir des enfants de lui. Et lui, il avait accepté, comme il acceptait toujours tout ce que lui demandait son époux. Son époux oui ! Il l'avait épousé ! Il avait renoncé à son nom pour lui ! Tous ses enfants s'appelaient Potter ! Il avait renoncé à sa carrière politique pour lui, devenant un simple employé de l'administration douanière ! Et encore, s'il l'avait écouté, il ne travaillerait même pas, Harry estimant que lutter contre l'importation d'objets magiques chez les moldus était trop dangereux ! Il avait tout fait pour cet homme là. Il avait renié ses parents pour lui ! Il avait remis en question tous ses principes, voulant être un homme meilleur pour lui. Et c'est comme ça qu'Harry le remerciait ? En couchant avec une autre personne ? En bafouant leur couple de cette manière odieuse !
Un désespoir sans nom étreignait le cœur du blond. Il ne savait plus où il en était, se répétant inlassablement qu'il n'aurait jamais du laisser un gryffondor l'embobiner comme ça, que sa vie était un immense gâchis à cause de ce brun démoniaque. Mais il se rendait compte trop tard que son histoire avec le Survivant était une immense erreur. Trop tard… Bien trop tard…
Vraiment trop tard ?
Et c'est ainsi qu'une idée diabolique germa dans le cerveau de Drago. Elle semblait un peu folle au début, mais au fur et à mesure qu'il entrevoyait les perspectives qu'elle pourrait lui apporter, il la trouvait géniale. Il se disait qu'avec une telle idée, il pourrait avoir une autre chance de réussir sa vie, sans commettre la grossière erreur de tomber amoureux d'Harry Potter. Sa souffrance était telle que cette solution lui semblait la seule possible : il allait retourner dans le passé pour se mettre en garde lui-même contre la fourberie de son actuel mari. Ainsi, il annulerait tout et ne se retrouverait jamais marié, cocu, père de trois enfants et enceint jusqu'au cou à seulement 32 ans !
Résolu, il essuya son visage congestionné par ses pleurs et se concentra sur son objectif.
Et il disparu, ne laissant derrière lui qu'une émanation de vapeur blanche.
