L'allumette craque. La flamme vole, s'approche de la feuille. La feuille s'embrase. Elle se calcine et emporte les autres dans sa déchéance. Le feu lui prend tout. Enfin, tout ce qui lui reste. C'est bien là le but. Eradiquer tout lien restant avec son nom. Son nom serait honni. Son nom serait banni. Son nom n'est plus rien à présent. Il avait toujours compté sur la fortune qu'il aurait dû recevoir. Il avait toujours compté sur son nom si prestigieux. Mais tout cela, maintenant, après cette guerre, n'avait plus de sens. Cela n'était plus qu'insanité et futilité. Son nom ne lui apportait maintenant que mépris et haine. Sa fortune était révolue et ne lui offrait plus aucun passe-droit. Son empire ne serait pas celui de son père ! Il ferait tout par lui-même. Il construirait son empire. Il élèverait sa propre fortune. Il augmenterait le pécule qu'il gagnera. Ça ne sera plus que lui et lui seul. Il ne doit compter sur personne. Il avait fait ses erreurs. Il avait refusé sa chance. Il n'avait que réagi trop tard. Et aujourd'hui, il le paye. Aujourd'hui, tout est à refaire. Plutôt tout est à faire pour lui. Il avait tout simplement attendu que papa, maman donnent. Mais aujourd'hui il doit prendre, se saisir.
Le monde détestait tout de lui : son nom, sa posture, son mépris passé, ses actions et sa marque… oui, surtout sa marque. S'il ne l'avait pas tout le reste serait accepté, toléré. Mais pas avec ce tracé noir, tranchant sur sa peau blanche. Il avait toujours attendu : aujourd'hui, il regardera le monde de ses propres yeux et non caché derrière ceux de son père. Son père, ce menteur. Son père qui lui avait dit qu'il était dans les hautes sphères de la société, son père qui lui avait dit que tout lui réussirait, son père qui lui avait dit qu'il pourrait aller où il voudrait, faire ce qu'il voudrait. Son père qui ne lui avait pas dit qu'il avait menti lors de la première guerre pour ne pas être envoyé en prison, son père qui ne lui avait pas dit qu'il était un faible et un lâche. Son père qui n'avait pas su faire de son fils autre chose que sa pâle copie. Il aurait dû le savoir. Il aurait dû le remarquer. Mais non, il avait déjà élevé trop haut son père. S'il s'était préoccupé plus de sa mère il aurait peut être pu voir ce regard hautain qu'elle n'avait que pour cet homme, ce nez pincé qui le dédaignait. Elle l'aimait et le ridiculisait en même temps. Mais il n'avait pas su voir, tout comme il n'avait pas su regarder en face ce monde.
Il y a deux solutions : la guerre ou vivre avec le monde opposé et selon un accord tacite ne pas empiéter chez l'autre et mieux évoluer parallèlement. Il s'agit de deux mondes différents qui pourtant se complètent. Il vivra ainsi désormais : en acceptant l'autre. Son père ne lui avait brossé que des portraits grossiers et typiques du monde moldu sans jamais y avoir mis les pieds autrement que pour détruire des vies qui ne pouvaient se protéger de leur magie. Les faibles n'étaient pas ces moldus incapables du moindre mouvement, ne sachant même pas pourquoi on les attaquait mais ces sorciers qui s'étaient battus pour le Seigneur des Ténèbres sans en connaître les vraies raisons, sans avoir chercher à établir le moindre contact. C'étaient eux les faibles, eux qui n'attaquaient que par peur de leur propre mort.
« Je serai différent père, parce que vous me dégoûtez. »
Drago rejoint sa mère afin de rencontrer le peu de famille qui lui reste parce que c'est ainsi qu'il veut se différencier : connaître les autres.
Voilà un petit OS sur Drago et sa colère envers son père
alors, vos avis?
