Chapitre n °1
Ed inner
Je rentre dans l'entrepôt, il fait sombre comme d'habitude, on n'allume jamais les lumières dans la petite partie qu'il a aménagé. On a peur de faire repérer, moi par Al, le Colonel ou n'importe quels militaires, ils ne comprendraient pas, personne ne le peut, même pas moi quelques fois,… Lui, ça ne l'arrangerait pas du tout de se faire prendre par les autres Homonculus et surtout pas par Dante.
Je ne sais pas exactement comment tout cela a commencé, c'était il y a peu prêt un ans, … oui ça doit bien faire ça, le temps passe si vite.
J'ai 16 ans maintenant. Quand j'arrive, le lit est toujours vide, généralement j'arrive le premier. Je dépose mon manteau rouge d'alchimiste d'état sur la chaise du bureau. Les documents sont déjà là, il a dû les déposer la veille. Avant, jamais il n'aurait fait ça, et moi jamais je ne serai resté si les documents étaient déjà là, je les aurai emmenés avec moi sans payer ma part du marché. Mais, je ne fuis plus et aujourd'hui je n'ai pas envie de jeter un coup d'œil à ce tas de feuilles. Je m'avance vers le lit et mis assois, le matelas est moelleux mais il y a un ressort mal placé, qui fait grincer le lit dès qu'on bouge, ça me fait sourire, alors qu'avant ça me faisait rougir de honte. Bref, bien des choses ont changées. Je m'allonge totalement sur le lit, jambes croisées et mains derrière la tête, j'attend,… et quand j'y repense, tout ça n'avait pas commencé en douceur, ça avait même été plutôt violent. C'était un lundi ou un mardi ? Un lundi, je crois. Al était parti rendre visite à Winry et à Mamie Pinako à Reezembol. Moi, je devais rester à Centrale, à cause des Homonculus, qui s'amusaient à massacrer tous les alchimistes d'états isolés, mais ça personne n'était au courant, les militaires gardaient la vérité caché.
J'avais obtenu une autorisation spéciale pour pouvoir rester très tard dans la grande bibliothèque pour faire des recherches sur la pierre philosophale. Je n'avais pas dit le but de mes recherches bien sûr, même le colonel n'était pas au courant, mais je suis sûr qu'il s'en doutait. On m'avait laissé les clés de la petite porte de derrière. Le Colonel m'avait dit que ce n'était pas une bonne idée rester seul, j'aurai été une proie facile. Bien sûr, juste pour le faire enrager, j'y étais allé un soir puis deux et ainsi de suite, tout allait bien, Al était avec moi. Seulement aujourd'hui, on était lundi, aujourd'hui je m'étais levé plutôt que d'habitude pour accompagner mon petit frère à la gare, il partait pour Reezembol, ce soir-là, j'étais seul dans la plus grande bibliothèque de Centrale. Ce soir-là, comme l'avait dit le colonel, j'étais une proie facile, mais je ne m'en doutais pas.
Ed inner fin
Assis sur une chaise d'une des immenses tables d' étude de la bibliothèque de Centrale, Edward Elric, le plus jeune alchimiste d'état nommé à ce titre, gribouillait sur un petit cahier de note en même temps qu'il dévorait littéralement un gigantesque ouvrage traitant de l'alchimie. Il s'arrêta brusquement d'écrire, ayant la désagréable impression d'être observé,
Mais lorsqu'il se retourna, il ne vit personne, juste la grande salle, vide. L'alchimiste s'apprêtait à retourner dans sa bulle studieuse, mais un désagréable frisson lui parcourut toute sa colonne vertébrale. Edward se leva de sa chaise et une brise assez fraîche passa dans ses mèches de cheveux couleur miel, qui encadraient son visage encore enfantin, légèrement basané. Il s'avança prudemment vers l'origine du courant d'air intempestif. La source était simplement une fenêtre mal fermée, que la tempête avait réussi à ouvrir, cependant une bourrasque plus forte que les autres le fit reculer d'un pas et mettre son bras de métal devant ses yeux, pendant ce court lapse de temps, il crut sentir quelque chose lui frôler son bras de chair. Il rouvrit précipitamment les yeux mais il n'y avait rien, à part le vent bien sûr. Le blond s'approcha et referma la fenêtre.
Il resta devant celle-ci durant quelques minutes, à contempler les rues vides de Centrale, mal éclairées, mais étonnement propres pour une capitale.
Puis il s'en alla, traversant les rangées de livres impeccablement rangées. Soudain, sa lanterne s'éteignit ; la bougie à l'intérieur était complètement consumée. Edward pesta pour la forme, heureusement il ne lui restait plus que l'escalier à redescendre pour rejoindre la table qu'il occupait, la lampe du bureau éclairait d'ailleurs un peu l'escalier, il n'était pas dans le noir complet !
….. Clic ….
« Hé merde ! Qu'est-ce qui se passe encore ? murmura-t-il pour lui-même.
Edward arriva à descendre l'escalier en se tenant à la rampe. Il savait qu'il y avait un interrupteur non loin de sa position. Malheureusement, lorsqu'il l'enclencha, aucune lumière ne s'alluma.
- Une panne de courant, c'est bien ma veine » dit-il en soupirant.
Il transmuta une bougie et une allumette avec le mur qui se trouvait à ses côtés. Il le réparerait demain. Mais la flamme vacilla légèrement et sa faible lumière se refléta dans deux pupilles violacées. Edward retint son souffle, sa main trembla, Envy était là, juste devant lui et …. Il souriait, son regard était empli de haine, comme d'habitude, mais en plus de ça, il y avait de la malice et une forte envie de jouer, tout cela à la fois, faisait vraiment peur. L' alchimiste recula, mais au moindre pas en arrière qu'il faisait, l'homonculus répondait par un pas en avant, un pas vers lui, jusqu'à ce que l'alchimiste soit bloqué contre le mur.
« Alors Chibi, ça va? Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un p'tit tête à tête comme ça hein ? dit l'envie incarnée, sur le ton d'une discussion qu'on emploierai pour parler de la pluie et du bon temps.
Le cerveau d'Edward ne mis qu'un quart de seconde pour analyser le mot « Chibi », il transmuta son automail en une lame tranchante et se rua vers lui.
- Chuis pas un Chibi, espèce de stupide palmier ! » hurla le blond dans son lancement. Mais cela ne dura pas longtemps, après une quinzaine de minutes, Edward se tenait au mur pour ne pas tomber, il était à bout de souffle. Envy, lui, était serein, il n'avait pas eu de sérieuses blessures et les petites égratignures s'étaient bien vite refermées dans un éclair bleu pâle. Maintenant ça devenait assez critique pour le jeune alchimiste, il savait qu'Envy n'avait fait qu'esquiver et n'avait pas réellement donné de coups, mais ceux qu'il avait donné étaient puissants et bien placés, tandis que l'alchimiste, lui, était à présent une « proie » facile. Il attendait déjà le coup fatal. Cependant rien ne vint, il entendit même le battant de la fenêtre, au deuxième étage, s'ouvrir et se refermer. Ed glissa doucement sur le sol, dos appuyé au mur, il avait certainement une ou deux côtes fracturée. À son grand étonnement il vit Envy revenir avec un livre à la main, l'ouvrage paraissait assez ancien. Ed fit l'effort de relever la tête et de prendre une mine interrogative alors qu'il ne voulait qu'une seule chose ; sombrer dans un profond sommeil réparateur. Envy s'accroupit pour être à la même hauteur que lui.
« Un petit marché, ça te dis, shorty ? demanda Envy avec une voix veloutée et un sourire en coin qui ne présageait généralement rien de bon.
- Un… marché ? » Répéta difficilement l'alchimiste, Certainement pas !
- Et pourquoi ça, dis moi ? questionna l'homonculus avec un ton agacé, en tenant Edward par sa tresse pour lui relever un peu sa tête.
- Qu'est-ce que tu crois ? J'me laisserai pas avoir si facilement !… un marché, ça implique que je dois donner un truc en échange aussi, non ? expliqua l'alchimiste qui connaissait birn le sujet de l'échange équivalent.
- Hé ben dis donc, elle réfléchit vite la crevette ! Bon tant pis, moi qui avait justement trouvé des documents intéressants sur ta fameuse pierre philosophale fit-il sur un ton déçu, tout en faisant semblant de s'éloigner.
- QUOI ?, non attend, … reviens » supplia Ed.
Le blond essaya de se relever, mais il ne réussit qu'à retomber pitoyablement sur le sol carrelé. L'une de ses côtes lui faisait mal ; elle était soit fêlée, soit cassée. L'alchimiste releva péniblement la tête et vit les pieds d'Envy.
« Alors ? Prêt à écouter le marché que j'ai à te proposer ? dit malicieusement l'homonculus.
- Montre-moi d'abord le livre exigea l'alchimiste.
- Nan mais pour qui tu m' prends ? dit rageusement l'envie incarnée en lui donnant un coup de pied dans le ventre qui le projeta sur le mur. Le dos d'Ed en prit un coup.
- J'te… fais pas… confiance articula-t-il difficilement.
- Tiens, voilà un sentiment réciproque !» fit joyeusement Envy.
Après cet échange de répliques cinglantes, un lourd silence s'installa. Aucun des deux protagonistes ne voulaient céder, tout deux étant extrêmement têtus. C'est Edward qui céda le premier, après un long débat mental assez mouvementé.
« Bon allez, dis-moi… pour ton marché » finit-il par dire sur un ton las.
Envy eut la tête d'un enfant ayant obtenu quelque chose qu'il voulait depuis longtemps. Il s'avança, heureux et s'accroupit de nouveau devant l'alchimiste.
« Tu jures de respecter ce marché ! commença-t-il.
- Mais je ne sais même pas de quoi il s'agit ! s'énerva le blond.
- Jures ! ordonna Envy.
- D'accord,… je le jure dit Ed avec méfiance.
- Je viendrais, plus ou moins deux fois par semaine, pour t'apporter les documents dans le hangar numéro treize, compris ? Tu ne devras parler de notre petit arrangement à personne, même pas à ton frère ! Conclut-il.
- Okay, jusque là, j'te suis, mais moi,… j'ai absolument rien à te donner en échange dit pitoyablement le blond.
C'est alors que le regard d' Envy changea, Edward y vit de l'envie, une envie malsaine.
Envy tendit son bras et prit le visage d'Edward dans sa main, blanche et aussi dure que du marbre.
« Tu ne comprends toujours pas, Chibi ? » susurra Envy en léchant avidement l'oreille du blessé. Edward ferma les yeux et voulu reculer, mais le mur le bloquait. Il entendit Envy rire de son geste qui devait lui sembler ridicule voir complètement désespéré. Edward avait parfaitement compris ce que l'homonculus en face de lui voulait, et ça le répugnait.
« Espèce de sale pervers ! cria-t-il alors qu'il essayait vainement de dégager son visage de l'emprise d' Envy.
- Garde ta jolie voix pour plus tard ! murmura l'homonculus à son oreille.
- Jamais, je ne veux pas, lâche-moi ! continua de crier le jeune alchimiste.
- Quel égoïste, tu pourrais au moins penser à ton petit frère. Tu sais, celui que tu as transformé en boite de conserve ? » dit sournoisement Envy qui commençait à avoir du mal à calmer Edward, sans trop l'amocher, du moins pas plus qu'il ne l'était déjà. L'effet fut immédiat, Envy se recula un peu et il put constater que la culpabilité rongeait le visage du blond. L'homonculus allait ouvrir la bouche pour continuer à enfoncer l'alchimiste, maintenant qu'il avait trouver son point faible, il n'allait pas se gêner pour faire souffrir son nouveau jouet. Mais il n'eut pas le temps de prononcer quoi que ce soit.
« D'accord … répondit faiblement le blond.
- Quoi ? J'ai rien entendu, tu peux répéter » jubila Envy.
Edward serra les dents, il avait tellement honte, heureusement qu'Envy avait lâché son visage, il avait pu baisser sa tête et ses deux mèches, qui encadraient habituellement son visage, cachaient à présent ses rougeurs.
« J'accepte ton stupide marché dit-il d'une voix déterminée.
Envy le regarda, un peu étonné par cette soudaine détermination, puis sourit.
- Je t'attendrais demain dans l'entrepôt numéro 13, n'oublie pas, tu viens seul rappela le plus âgé.
- Et toi, t'as pas intérêt à oublier ses documents intervint brusquement Edward.
- T'en fais pas, y a aucun risque ! » assura Envy.
L'homonculus s'apprêtait à repartir, mais s'arrêta en cours de route et se retourna. Son visage était dévoré par le doute. Il s'accroupit encore une fois devant Edward et appuya fort à l'endroit où sa côte était fracturée.
« AAAAAAAAAAAAAaaah ! hurla l'alchimiste « Espèce de humh …
- Chute ! » ordonna l'homonculus.
Envy venait juste de lui mettre sa main sur sa bouche pour le faire taire.
« C'était juste pour voir si t'avais un truc grave, parce que si je veux que tu viennes demain, vaut mieux que tu sois en plein forme » dit-il sur un ton sérieux, mais sa phrase étant bourrée de sous-entendus, Ed n'y croyait pas une seule seconde.
Néanmoins, il regarda droit dans les yeux l'homonculus et fut assez surprit par son côté calculateur. Envy sortit une petite fiole de son short jupe. Le contenu était un liquide incertain, tant de la couleur que de l'odeur. L'alchimiste ne put faire aucun mouvement pour esquiver, Envy était bien trop rapide. Celui-ci déboucha la mystérieuse fiole en un dixième de seconde et lui fourra dans sa bouche tout en lui pinçant le nez pour l'obliger à avaler. Edward lui lança un regard tout aussi noir que meurtrier, après s'être un peu débattu, mais la douleur et la fatigue eurent raison de lui.
« Avale bien tout » sourit malicieusement Envy.
Lorsque le blond eut enfin fini d'avaler, il écarquilla ses yeux dorés, Envy lâcha prise et recula de quelques pas. Edward se tortilla de douleur sous les yeux curieux d' Envy, en se mordant la lèvre inférieur pour ne pas crier tant il souffrait, il avait connu pire, la mise en place de ses automails par exemple, … quoi que. Il avait l'impression que son corps entier était en feu, heureusement cela ne dura que quelques minutes, après ça il se mit à respirer très bruyamment. Quand les derniers tremblements s'arrêtèrent, Envy s'approcha à pas de loup, redressa Edward par son automails et le remit sans ménagement sur ses pieds. Celui-ci se maintint au mur derrière lui par peur de perdre l'équilibre, et non plus de douleur.
« Bon sang, mais qu'est-ce que tu m'as donné ? » s'étonna le blond en touchant ses côtes et en constatant qu'elles ne lui faisaient plus mal.
- Ben quoi ? Tu ne vas pas me dire que tu préférais avant quand même ? fit Envy en croisant les bras.
En plus de ses côtes, Ed ne ressentait plus aucune douleur dans tout son corps.
- Non mais bon, …quoi ? Pourquoi tu me regardes avec cet air-là ? » demanda-t-il avec une once de peur dans sa voix qu'il espérait bien avoir caché. Envy avait en effet un air lubrique et l'alchimiste n'appréciait pas beaucoup ça, parce que quand l'envie incarnée avait ces yeux-là, cela voulait dire que sa libido le travaillait sérieusement, et qu'elle préparait un mauvais coup, enfin mauvais, tout dépend du point de vue.
« Tu veux un avant-goût de demain soir ? » questionna l'homonculus, en penchant sa tête sur le côté, ressemblant ainsi à un parfait psychopathe .
- Un avant-goût ? » demanda Edward avec incrédulité.
Fin ( suite au prochain chapitre )
