La scène se situe lors du chapitre 18 du livre Tentation, juste avant qu'Edward n'appelle au domicile de Bella, et que Jacob ne réponde.

- Bella…

C'était lui, la voix cassée. Je relevais la tête, le découvris qui hésitait sur le seuil de la cuisine. Il ne s'en était pas allé. Je me rendis compte que je pleurais. La froideur de Jacob avait cédé la place à l'anxiété et au malaise. Il revint rapidement vers moi, et se baissa de façon à ce que nos yeux soient à la même hauteur.

- J'ai recommencé, hein ?

- Quoi, marmonnais-je.

- J'ai trahis ma promesse. Désolé.

- C'est moi qui est ouvert les hostilités cette fois.

- Je connaissais ton amitié pour eux, je n'aurais pas du être si surpris.

Sa révulsion était palpable. J'aurais voulu lui expliquer ce qu'Alice était en réalité, la défendre contre ses préjugés.

- Je suis navrée, murmurais je.

- Ne nous angoissons pas inutilement d'accord ? ce n'est qu'une petite visite. Elle finira par partir et tout redeviendra normal. Non ?

- Il est donc impossible que je sois amie avec vous deux en même temps ?

- Non je ne crois pas.

Je reniflai, détournais mon regard du sien.

- Tu attendras hein ? tu restes mon ami, bien que j'aime aussi Alice ?

- Oui, bougonna t il après un moment. Je serais toujours ton ami, qui que tu aimes.

- Juré ?

- Juré.

Je sentis ses bras se refermer sur moi et me laissai aller contre son torse. Il me manquerait terriblement quand il franchirait la porte de la maison. C'était un cercle vicieux. D'un coté, j'aurais voulu qu'Alice reste pour toujours, lorsqu'elle partirait, j'en mourrais, métaphoriquement parlant, de l'autre, comment allais je m'en sortir si j'étais privé de Jake ? Quel bazar…

- Tu vas ma manquer aussi…chuchota Jacob, comme s'il avait lu mes pensées. A chaque instant. J'espère qu'elle s'en ira bientôt.

- Ca pourrait se passer autrement, tu sais.

- Non, soupira t il. C'était plus simple quand nous étions tous deux humains, n'est ce pas ?

Je poussai un long soupir. Nous nous dévisageâmes un long moment. Sa peau brulait la mienne. Je devinais que mes traits n'exprimaient qu'une insondable tristesse. Je n'avais pas envie de lui dire au revoir, aussi courte dut être notre séparation. Lui aussi semblait mélancolique. Soudain, il lâcha ma taille, et ses doigts effleurèrent ma joue, ils tremblaient, mais pas de rage. Il emprisonna ma figure entre ses paumes incandescentes.

- Bella… murmura t il.

Je me figeai. Non ! Je n'avais pas encore pris de décision. Je ne savais pas si j'en étais capable et, pour l'instant, je n'étais pas en état d'y réfléchir. Cependant, le rejeter maintenant aurait eu de graves conséquences. Je l'observai. Il n'était pas mon Jacob, même s'il pouvait l'être. Ses traits m'étaient familiers, je les aimais. De bien des façons d'ailleurs, je l'aimais. Il était mon réconfort, le port où m'ancrer. En cet instant, j'étais en mesure de choisir qu'il fut a moi. Alice était revenue, cela ne changeait rien. Mon véritable amour, je l'avais perdu à jamais. Mon prince ne réapparaitrait pas pour m'embrasser et me sortir de mon sommeil. Je n'étais d'ailleurs pas une princesse. Que disait le protocole des contes de fées sur les autres baisers ? de ceux qui, ordinaires, ne brisaient pas les envoutement ? Ce serait peut être plus facile, tenir sa main, sentir ses bras autour de moi. Ce serait peut être agréable. Ca aurait peut être l'air d'une trahison. Et puis, qui trahissais je, sinon moi-même ?

Sans me quitter des yeux, Jacob se pencha vers moi, et je n'avais toujours rien décidé.

La sonnerie stridente du téléphone nous fit sursauter, mais elle n'interrompit pas son geste. Jacob me regardait toujours, ignorant les appels incessants de l'appareil. Je tendis la main pour décrocher, mais sa main arrêta mon geste, il me replaça contre lui, sa peau me brulait. Mon cœur battait si fort. Je ne savais pas. Je n'étais toujours pas sur d'être prête, lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes timidement. Je ne repoussai pas, j'en étais incapable, figée dans un état second. Prenant mon absence de réaction comme invitation, Jake posa ses lèvres sur les miennes. Sa main se plaqua sur ma nuque m'attirant toujours plus vers lui. Sa bouche était douce, elle se moulait sur la mienne d'une façon et d'une tiédeur qui ne m'étaient pas familières. Son haleine brulante envahit ma bouche. Je me surpris moi-même en pensant que cela était plutôt appréciable. Le baiser fut court, timide. Jake me sourit, son front collé au mien.

- Reviens moi vite…chuchota t il.

- Promis, répondis-je, ne trouvant rien d'autre à rétorquer.

Il s'éloigna de moi, emmenant cette chaleur si plaisante avec lui. Je ne pus m'empêcher de le rattraper, en lui saisissant le poignet. Pourquoi étais ce si dur de le quitter, de le laisser partir ? Pourquoi ce baiser avait il été aussi agréable, alors que je n'aurais jamais cru cela possible. Me serais-je leurrer ? Jacob serait il plus qu'un ami ? Je m'étais voilé la face bien longtemps… trop longtemps peut être.

- J'ai dis que je t'attendrais Bella….je tiendrait parole, comme je l'ai toujours fait.

- …

- A bientôt Bella, viens me voir des qu'elle sera partie.

Jacob quitta alors la pièce, et j'entendis la porte claquer cette fois ci. Perdue, je me retrouvais de nouveau complètement désemparée. Ma plus forte conviction venait de s'effondrait…certitude de ne pouvoir jamais aimé un autre qu'Edward. Pensé a lui, m'arracha une vive douleur. Me revint alors la réflexion que j'ai eue il y a quelques heures de là. Si Juliette aimait Pâris d'amour…de vrai amour s'entend. Si ce dernier avait était là pour elle, s'il lui avait redonné gout a la vie, s'il avait prit soin d'elle au détriment de sa propre vie, s'il l'avait sauvait de la noyade… L'aurait elle choisi devant tous ces arguments, et sachant que son Roméo ne reviendrait jamais. C'est alors que le téléphone sonna de nouveau… Bon dieu, ne pouvais je donc pas être tranquille ? Je tendis la main, et m'empara du combiné.

- Allo ? …Allo ? …Qui est à l'appareil ? …

Pas de réponse, pas un bruit à l'autre bout du fil. Je raccrochais.


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