Une autre histoire sortie tout droit de mon imagination. A l'origine un OS mais j'ai quasiment 3 chapitres. J'espère que ça vous plaira.
Bonne lecture !
Scott venait de se réveiller. Comme à son habitude, il tendit l'oreille. Il n'entendit ni sa mère en train de se préparer pour le travail ni la respiration apaisée d'Isaac en train de dormir. Il tourna la tête pour vérifier l'heure. Sept heures et demie. Sa mère devait avoir oubliée de mettre son réveil et donc il devait la lever pour qu'elle ne soit pas en retard. Quant à Isaac, et bien il avait disparu.
Scott se leva et se dirigea vers la chambre de sa mère. Il ouvrit les volets tout en l'appelant.
─ Maman. Tu vas être en retard !
Il se tourna vers le lit de sa mère et il distingua deux formes sous la couette.
─ Ô mon dieu ! ne put-il retenir.
Melissa se redressa surprise par le cri et bailla. Elle regarda son fils, l'esprit encore embrouillé par le sommeil.
─ Quoi ? murmura-t-elle.
La personne dans le lit de sa mère bougea et Scott découvrit enfin l'identité de l'intrus.
─ Ô mon dieu ! Ô mon dieu ! Qu'est-ce qu'Isaac fait dans ton lit maman ?
─ Quoi ?!
─ Isaac. Dans ton lit, dit-il en désignant son ami qui était en train d'émerger.
Le jeune homme se redressa, se frotta les yeux et découvrit deux paires d'yeux choqués posées sur lui. Il se mit à détailler la pièce et réalisa où il était. Il se leva d'un bond, les joues rouges de confusion.
─ Isaac qu'est-ce que tu fais là ? demanda posément Melissa.
─ Euh..., bredouilla-t-il. Je n'en ai pas la moindre idée.
Il n'osait pas regarder le jeune femme dans les yeux ni son ami.
─ Tu ne sais pas comment tu as atterri dans le lit de ma mère ? s'énerva Scott.
─ Non, je te jure. Je me suis couché en même temps que toi. Dans ta chambre. Et je me réveille ici.
Les brumes du sommeil se dissipant, Melissa eut soudain un déclic.
─ As-tu des antécédents de somnambulisme ?
─ Oui. Mais ça fait très longtemps que je n'ai pas eu de crise.
─ Je crois qu'on vient de trouver la solution à notre mystère.
─ Je suis vraiment désolé Mme McCall.
─ Je sais Isaac. Tu n'y peux rien. Et appelle-moi Melissa par pitié. Maintenant, si vous voulez bien me laisser me préparer.
Les deux garçons s'éclipsèrent et gagnèrent la cuisine pour petit-déjeuner.
─ Tu es somnambule et tu finis dans le lit de ma mère. Une journée n'a jamais aussi bizarrement commencé, déclara Scott.
─ Je suis confus.
─ Et ça va être comme ça toutes les nuits ?
─ Il faudrait que je trouve ce qui déclenche les crises.
─ Exact, fit Melissa en entrant à son tour dans la cuisine. La principale cause est le stress. As-tu vécu une situation stressante hier ?
Elle se servit une tasse de café bien fort et s'appuya contre l'évier. Isaac assis en face n'osa pas lever les yeux vers elle.
─ Non. Pas plus que d'habitude.
─ D'accord. Il faut que tu repenses à ta journée d'hier pour trouver le déclencheur. En attendant, je veillerai à garder ma porte fermée, ajouta-t-elle en rigolant doucement.
─ Je suis vraiment, vraiment désolé Mad...Melissa.
Elle finit son café et lava sa tasse rapidement. Elle passa derrière Isaac et lui pressa l'épaule gentiment.
─ Je sais. Je vais travailler. A ce soir les garçons.
Scott finit de déjeuner tranquillement alors qu'Isaac ne put rien avaler.
─ Pas un mot de ce qu'il s'est passé hein ?
─ T'inquiète. Les autres n'ont pas besoin de savoir que tu fantasmes sur ma mère, dit Scott en rigolant.
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La journée d'Isaac passa dans une sorte de brouillard épais. Il n'arrivait pas à se concentrer. Surtout il n'arrivait pas à ôter de son esprit ce qu'il s'était passé le matin même. Il cherchait ce qui avait pu déclencher sa crise de somnambulisme. Mais plus il creusait, moins il y voyait clair.
Le soir venu, il appréhenda le moment de se coucher. Au dîner, il ne décrocha pas plus de trois mots et Melissa s'en inquiéta.
─ Isaac ? Est-ce que ça va ?
─ Oui. Très bien, mentit-il.
Scott savait qu'il mentait. Ses battements cardiaques le trahissaient. Et Melissa sentit le mensonge. Il ne fallait pas être devin (ou un loup) pour voir qu'Isaac était préoccupé.
Scott monta se coucher mais le jeune Lahey ne le suivit pas. Il s'assit sur le canapé, retardant le moment de dormir au maximum. Melissa le rejoignit.
─ Tu ne vas pas te coucher ?
─ Je n'ai pas sommeil.
─ Mmmm. Tu as peur de t'endormir et de te réveiller ailleurs que dans ton lit je me trompe ?
Elle avait vu juste. Comme d'habitude.
─ Tu m'as dit que tu avais eu des crises auparavant. Tu veux bien me raconter ?
─ Ça a commencé après la mort de mon frère. Je me couchais dans mon lit et je me réveillais dans le sien. Toutes les nuits. Au début j'arrivais à regagner ma chambre avant que mon père s'en aperçoive mais j'étais épuisé par mes voyages nocturnes. Mon père a fini par découvrir mon secret. Il ne supportait pas d'entrer dans la chambre de Casey. Cela ravivait trop de souvenirs. Un jour, alors que j'étais à l'école, il a vidé sa chambre. J'ai découvert ça en rentrant chez moi. Il avait effacé mon frère, son fils de nos vies. Ça ne m'a pas empêché de me réveiller le lendemain dans cette chambre vide. Sauf que cette fois-ci j'avais fait quelque chose de plus. J'avais écrit son nom sur des feuilles blanches. Des tas de feuilles. Mon père s'est mis dans une colère noire et en a eu assez. Il a levé la main sur moi et m'a attaché la nuit suivante. Puis toutes les nuits d'après jusqu'à ce que j'arrache les barreaux du lit. Cette fois-là, il … il m'a enfermé à la cave. Il ne me supportait plus et buvait de plus en plus et moi …. Je n'ai plus fait de crise à partir de ce jour. Jusqu'à aujourd'hui.
Une larme solitaire coulait le long de sa joue. Il la chassa, n'aimant pas montrer ses faiblesses.
─ C'est la première fois que tu racontes tout ça à quelqu'un n'est-ce pas ?
─ Oui.
Melissa l'observa attentivement. C'était la première fois qu'elle le voyait sans son masque. Jamais auparavant, il n'avait montré ce visage triste et touché par son passé. Il faisait tout pour garder la face et s'était composé un visage impassible et impénétrable. Jusqu'à maintenant.
─ Le décès de ton frère fut le déclencheur à l'époque. Une idée pour aujourd'hui ?
─ J'ai cherché et j'en ai aucune idée.
─ Ce n'est pas grave. Par contre je pense que tu devrais dormir sur le canapé. Je ne veux pas que tu tombes dans les escaliers si tu fais une nouvelle crise.
─ Oui vous avez raison.
Il monta chercher sa couette et son oreiller.
─ Pensez à fermer votre chambre. Bonne nuit.
─ Bonne nuit Isaac.
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Le réveil de Melissa la sortit de son sommeil. La première chose qu'elle constata fut qu'elle n'avait pas d'intrus dans son lit. Elle se leva donc, déverrouilla la porte et s'apprêta à rejoindre la cuisine. Sauf que sur le pas de sa porte se trouvait Isaac. Il dormait à même le sol, recroquevillé sur lui-même. Le cœur de la jeune femme se serra. Il avait l'air paisible malgré un sol sûrement très inconfortable.
Scott apparut dans le couloir et découvrit le spectacle avec surprise. Elle lui fit signe de se taire et de passer son chemin. Ce qu'il fit sans rechigner.
Elle s'accroupit près du corps du loup et le secoua doucement pour le réveiller. Il ouvrit les yeux qui se posèrent immédiatement sur le visage de Melissa. Il s'assit, réalisant où il avait dormi. Il entoura ses genoux de ses mains et baissa la tête. Elle s'assit à ses côtés alors qu'il se retenait de pleurer.
─ Isaac, ça va aller. On va trouver la cause de ton somnambulisme. Demain, je ne travaille pas. Je resterai éveillée et si tu as une nouvelle crise je verrai si tu parles. Je te poserai des questions et on verra bien où ça nous mène.
─ Vous n'avez pas à faire ça.
─ Toutes cette situation te rappelle de mauvais souvenirs. Tu es malheureux et fatigué. Ça me fend le cœur de te voir dans cet état. Et plus longtemps ça durera, plus tu te sentiras mal.
─ Merci.
─ Viens-là.
Elle prit le jeune homme dans ses bras dans l'espoir de lui apporter un peu de réconfort. Sur le moment, cela lui parut on ne peut plus naturel et ils restèrent enlacés de longues minutes. A vrai dire, ils seraient restés enlacés de la sorte encore plus longtemps si Scott n'était pas monté dans le but de se doucher. A l'entente des pas de son fils, elle s'écarta d'Isaac et les deux se regardèrent soudain gênés par cette proximité. Quelque chose d'étrange s'était passé lors de cette étreinte et aucun des deux n'aurait pu définir ce que c'était.
Isaac descendit à la cuisine et Melissa se renferma dans sa chambre. Elle s'assit sur son lit et resta immobile à fixer la porte. Quelqu'un frappa.
─ Entrez.
Son fils pénétra dans la pièce.
─ Maman ça va ? s'inquiéta-t-il.
─ Oui pourquoi ?
─ J'entendais ton cœur battre à tout rompre.
─ Je m'inquiète pour Isaac.
─ Moi aussi. Il est de mauvaise humeur et très fatigué. Il faut qu'on l'aide à trouver la cause de son somnambulisme. Est-ce que tu penses que ça a un rapport avec toi ?
─ Moi ?
─ Oui c'est toujours proche de toi qu'il se réveille.
─ Il me voit peut-être inconsciemment comme la figure maternelle qu'il a perdu. Ce soir, je veillerai sur lui.
─ T'es super tu sais maman.
Il déposa un baiser sur la joue de sa mère et regagna sa chambre. Melissa se perdit dans ses pensées de longues minutes. Le point que venait de souligner son fils la tracassait. Et s'il avait raison ? Puis elle se ressaisit et balaya complètement cette idée. Elle se prépara et partit sans croiser les garçons.
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Au lycée, tous les amis d'Isaac remarquèrent que quelque chose n'allait pas. Celui-ci était de mauvaise humeur et s'énervait pour un rien. Quand Scott leur expliqua que le loup était épuisé par ces crises de somnambulisme, ils décidèrent de le laisser tranquille tout en veillant sur lui. Bien sûr Scott avait omis les détails embarrassant des escapades nocturnes d'Isaac et celui-ci l'en remercia.
En cours le jeune Lahey faisait mine de suivre mais il ne rêvait que d'une chose: une bonne nuit de sommeil. Pour cela, il savait qu'il devait découvrir la cause de ses crises et pour le moment, il n'avait pas la moindre piste. Mais demain, il aurait sans nul doute sa réponse.
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Il était vingt-deux heures trente lorsqu'Isaac s'allongea sur le canapé. Melissa s'installa sur un des fauteuils, un thermos de café à portée de main. Le jeune loup peina à trouver le sommeil car la présence de la jeune femme le perturbait. Il sentait sa présence, son parfum délicat. Il entendait sa respiration et le battement régulier de son cœur. Il finit par se concentrer uniquement sur ce bruit de métronome. Il se sentit soudain plus léger, apaisé et finit par rejoindre les bras de Morphée.
Sept heures du matin. Isaac se réveilla et constata soulagé qu'il était toujours sur le canapé. Il s'assit et s'étira. Son T-shirt remonta légèrement et il eut l'étrange impression de se sentir épié. Puis il se souvint. Melissa.
Cette dernière, malgré une nuit blanche ne semblait pas plus fatiguée que cela. L'habitude des gardes certainement. Isaac la salua avant de lui demander :
─ Alors ? J'ai fait une crise ?
─ Tu n'as pas bougé de ce canapé, déclara-t-elle avant de se dégourdir les jambes.
─ Dommage. Mais pour une fois, je pourrais presque dire que j'ai bien dormi.
─ Heureuse de te l'entendre dire.
Quand Scott descendit, il remarqua immédiatement que son ami avait l'air moins morose que ces derniers jours. Et pour la première fois depuis plusieurs jours, Isaac fut ravi de se rendre au lycée.
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Melissa bien que fatiguée par sa nuit, n'avait pas la tête à dormir. Non elle était trop préoccupée. Elle avait besoin de parler à quelqu'un et c'est ainsi qu'à neuf heures tapantes, elle frappa à la porte de sa meilleure amie.
─ Melissa ! s'exclama Jenna en l'apercevant. Que me vaut le plaisir ?
Jenna Wright était médecin aux urgences. A force de travailler ensembles, les deux femmes s'étaient liées d'amitié. Si Melissa était calme et posée, Jenna était tout son opposé. Et c'était cette complémentarité qui faisait leur force.
─ Tu aurais un peu de temps à m'accorder ?
─ Tu m'inquiètes. Viens, entre.
Les deux amies s'installèrent dans la cuisine et Jenna mit de l'eau à chauffer dans la bouilloire.
─ Alors qu'est-ce qu'il se passe ?
─ Hypothétiquement parlant, imagine que tu dois aider une personne à découvrir ce qui déclenche ses crises de somnambulisme. Ce que tu découvres est plutôt embarrassant, tu fais quoi ?
La bouilloire siffla. Jenna se leva, attrapa deux tasses et deux sachets de thé avant de rejoindre son amie.
─ Il va falloir être plus précis. Embarrassant pour qui ? Embarrassant comment ?
Melissa se mit à jouer nerveusement avec sa cuillère, touillant plus que nécessaire sa boisson.
─ Tu découvres que la personne, lors de ses crises, croit être en couple avec toi. Tu l'interprètes comment ?
─ C'est toujours une hypothèse de travail ?
─ Bien sûr, qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?
─ Bon, je ne suis pas spécialiste en pathologie du sommeil mais ça me paraît très clair. ''La personne'' a refoulé son désir et ses sentiments trop longtemps et ces derniers n'ont pas trouvé d'autres moyens pour s'exprimer. Mais il doit y avoir un déclencheur. Quelque chose qui a fait que les sentiments de cette personne sont remontés à la surface.
─ Le fait de se voir tous les jours ?
─ Non quelque chose de plus intense. Un geste ou une phrase. Bon arrête de tourner autour du pot. Ce n'est pas une situation hypothétique n'est-ce pas ?
─ Non, souffla Melissa. Je ne sais pas quoi faire.
─ Raconte-moi toute l'histoire.
Melissa s'exécuta et se mit à conter les événements des derniers jours. Jenna l'écoutait attentivement et enregistrait toutes les informations que son amie lui donnait. A la fin de son récit, l'infirmière attendit la réaction de Jenna. Celle-ci ne se fit pas attendre.
─ Eh bien, dis-moi, ta vie est nettement plus passionnante que la mienne. De un, je ne comprends pas pourquoi tu n'as rien dis à ton Isaac sur le pourquoi de son somnambulisme et de deux, c'est plutôt flatteur d'être désirée par quelqu'un de plus jeune.
─ De un, ce n'est pas ''mon Isaac'', de deux je ne savais pas comment lui dire, c'est plutôt gênant et de trois, il y a ''jeune'' et ''jeune''. Isaac a dix-sept ans !
─ Et alors ? C'est toujours flatteur. Moi en tout cas je serais flattée, contra Jenna.
─ Oui. Non. Oh j'en sais rien...
─ Peu importe. Je ne comprends toujours pas pour quoi tu ne lui as pas dit ce que tu as découvert ce matin. Je veux bien croire que c'est gênant mais ça te permettrait de mettre les choses à plat avec lui et surtout ça lui permettrait de retrouver le sommeil.
─ Je sais mais...
─ Mais quoi ?
Justement Melissa ne savait pas. Elle ne savait pas ce qui lui avait fait garder le secret un peu plutôt. Elle leva les yeux vers son amie et le regard que celle-ci lui jeta lui fit peur. Un petit sourire amusé s'était dessiné sur son visage et cela ne laissait présager rien de bon.
─ A moins que tu apprécies de retrouver Isaac dans ton lit, déclara malicieusement Jenna.
─ Quoi ?! s'exclama l'infirmière en manquant de s'étouffer.
─ C'est la seule explication logique à ton comportement. Si tu ne lui dis pas c'est parce que tu veux que cette situation se prolonge dans le temps.
─ Non, non bien sûr que non !
Melissa venait de répliquer avec un peu trop de véhémence ce qui mit la puce à l'oreille de son amie.
─ Ooooooh, tu apprécies Isaac.
─ Nooon !
La voix de la jeune femme venait de monter dans les aiguës et ces joues avaient changé de couleur.
─ C'est l'ami de Scott, tenta d'expliquer Melissa.
Mais Jenna n'était pas du genre abandonner aussi vite. Elle était plutôt têtue voir butée lorsqu'elle savait qu'elle avait raison.
─ Je ne vois pas le rapport.
─ Eh bien moi je vois très bien, commença à s'énerver l'infirmière.
─ Désolée, je ne voulais pas te chambouler. C'est toi qui est venue chercher mon aide alors c'est ce que j'essaie de faire. T'aider.
─ Non. Excuse-moi. Je n'ai pas dormi.
─ Et j'ai touché un point sensible.
Cette réflexion lui valut d'être fusillée du regard mais Melissa ne nia pas.
─ Bon on peut parler sérieusement maintenant ? Sans que tu me renvoies bouler ou que tu nies en bloc tout ce que je vais dire ?
─ Très bien.
Et les deux filles commencèrent à discuter. Leur sujet principal était bien entendu Isaac et comment Melissa se sentait à son égard. Plus la conversation avançait et plus Jenna lui ouvrait les yeux.
Cela faisait deux mois qu'Isaac avait prit ses quartiers chez les McCall et Melissa réalisait à présent que sa vision du jeune homme avait bien évolué.
Au début, il était juste l'ami un peu trop introverti de Scott qui lui donnait du ''Madame McCall'' à tout va. Il avait fallu un temps d'adaptation au jeune Lahey. Il avait oublié ce que c'était de vivre en ''famille'. Melissa avait tout fait pour qu'il se sente à l'aise et comme chez lui. Isaac avait fini par se détendre, à être plus loquace, participant sans rechigner à la vie du foyer. Dès qu'elle avait besoin d'aide, il se portait volontaire, ''Pour payer sa dette'' disait-il. Le garçon était très mature pour son âge. Trop, pensait Melissa. Mais cela leur permettait d'avoir des échanges et de débattre sur de nombreux sujets. Il lui arrivait même de faire de l'humour, provoquant des éclats de rire chez la jeune femme. Elle aimait quand il la faisait rire. Surtout après douze heures de garde.
─ Un homme qui fait rire une femme a toutes les chances de voler son cœur, lança Jenna en lui resservant un thé.
Elle avait raison. Melissa ne pouvait plus le nier. Elle s'était habituée à la présence d'Isaac. Beaucoup trop. Si bien qu'elle le cherchait du regard lorsqu'il n'était pas à sa portée. Elle n'avait pas conscience de faire ça jusqu'à maintenant.
─ Qu'est-ce qu'il s'est passé le jour de sa première crise de somnambulisme ? demanda Jenna curieuse.
─ Il n'y a jamais eu de gestes ambigus entre nous.
─ Peut-être pas consciemment mais tu viens de découvrir que ton inconscient faisait de la rétention d'information tout comme le sien. Réfléchis bien. Il doit y avoir quelque chose qui a réveillé ses sentiments pour toi.
Melissa se repassa tout le film de sa journée cherchant l'élément déclencheur.
─ Non je... Oh !
─ Oui ?
─ Il était en train de passer l'aspirateur...
─ Wouah, tu me le prêteras ? l'interrompit son amie. Un homme serviable, t'as de la chance.
─ Jen'... J'avais les bras chargés par les courses, j'ai pas vu le fil et je me suis prise les pieds dedans. Il a tenté de me rattraper mais on a basculé avec le poids des paquets. Il...s'est retrouvé allongé sur moi. Mais ça n'a duré que quelques secondes. Il s'est vite relevé et m'a aidé à faire de même.
─ Des fois je me demande si tu ne vis pas dans un film. Ceci est digne d'une comédie romantique. J'imagine très bien la scène. Il est sur toi, vos yeux s'accrochent, la tension est palpable. Il se relève précipitamment de peur de craquer mais lorsque que vos doigts se touchent, vous êtes hypnotisés l'un par l'autre et les secondes deviennent des minutes.
─ Jen ! Tu regardes trop de films.
─ Mais j'ai raison.
─ Non ça ne s'est pas passé comme ça.
─ De quelle couleur son ses yeux ?
─ Bleus, répondit du tac au tac Melissa.
─ Tu vois, j'avais raison.
Les deux filles éclatent de rire. Melissa se rendit compte qu'elle avait besoin de cette légèreté. La révélation brutale qu'elle avait eu l'avait tendu et rire lui faisait le plus grand bien.
─ Bon, fit Jenna. Tu comptes faire quoi ?
C'était la question qu'elle redoutait. Qu'était-elle censée faire ? Se comporter comme une adulte et être mature, tout simplement. Toutefois, c'était nettement plus simple à dire qu'à faire.
─ L'éviter et lui parler le strict minimum.
─ Excellente solution, décréta Jenna avec ironie.
─N'est-ce pas ? Non. J'ai besoin de réfléchir à comment lui dire ce qu'il s'est passé cette nuit. Il faut que j'arrive à le faire sans me trahir moi. Et ça, ça ne va pas être une mince affaire.
─ Ne tarde pas trop tout de même.
─ Je sais.
Melissa se leva, remercia son amie et partit. Elle alla faire un tour au centre commercial pour se changer les idées. Mes ses pensées convergèrent rapidement vers Isaac. Elle n'arrivait pas à se le sortir de la tête. Une question s'insinua tout doucement dans son esprit. Elle attrapa son portable et composa le numéro de Jenna.
─ Tu as déjà pris une décision ?
─ Est-ce que tu penses que l'attirance que j'ai pour lui n'est que passagère ? Tu sais pour compenser le manque d'un homme dans ma vie.
─ Non je ne pense pas Melissa. Ça fait longtemps que tu es seule mais si tu avais voulu combler ce manque tu aurais pu le faire il y a bien longtemps avec quelqu'un d'autre. Le docteur King par exemple. Il te fait la cour depuis un moment.
Melissa souffla. Son amie venait de lui prouvait une fois encore qu'elle avait raison. Elle raccrocha et décida de déjeuner sur le pouce. Les heures passèrent et dix-huit heures sonnèrent. Elle commençait à avoir mal aux pieds de faire les magasins. La fièvre du shopping l'avait prise quand elle avait vu cette petite robe verte émeraude au tissu fluide. Elle avait ensuite enchaîné les essayages de diverses tenues craquant de temps à autre.
Elle rentra chez elle, le cœur et l'esprit légers. Son fils se moqua gentiment d'elle lorsqu'il vit les différents paquets et Isaac lui demanda si sa journée avait été bonne. Sa question déstabilisa la jeune femme qui répondit un peu sèchement. Ses épaules venaient de s'alourdir de nouveau.
La soirée passa dans une dynamique étrange. Melissa était ailleurs, Scott tentait de faire la conversation et Isaac semblait s'être refermé sur lui-même. Ils montèrent tous se coucher de bonne heure et l'infirmière veilla à fermer sa chambre.
Premier chapitre fini. Je sais que ça peut paraître bizarre voire carrément étrange mais je n'arrive pas à me sortir ce "couple" de la tête alors j'écris. Peut-être que mon obsession finira par disparaître ^^
Un commentaire ? Je ne mords pas.
