Coucou ! Voici notre toute première collaboration ! Il s'agit d'une fiction composée d'un paquet de mini-chapitres ou OS, vous voyez ça comme vous voulez. Ici, c'est Jya au scénario et Lou à l'écriture. Et comme je suis trèèèès lente (oui c'est Lou qui cause), on se fixe un chapitre/OS par semaine et je vais essayer de tenir le rythme. Comme je me connais un peu, on a pris de l'avance. On espère que ça vous plaira !
1 : Comment Scorpio devint gay.
Scorpio avait déjà lu pas mal de magazines féminins trouvés chez Lucy, lorsqu'elle l'invoquait pour lui tenir compagnie. L'un des thèmes qui l'intriguait sans doute le plus était celui des gays. Lui avait Aquarius et ne s'était jamais inquiété de savoir s'il pouvait en être autrement. Pour lui, la femme-esprit était au top du sexy : grande, dénudée, collante et caractérielle, et il n'avait jamais cherché à remettre en question qu'un homme-esprit puisse être intéressé par quiconque autre que par une femme-esprit. C'était dans l'ordre naturel des choses. Et puis, ce n'était pas désagréable.
Il avait été fort intrigué lorsqu'il avait pour la première fois découvert le mot. La couverture, « Pour ou contre le shopping avec mon meilleur ami gay ? », lui avait fait un drôle d'effet. Lucy venait justement de lui proposer d'aller faire un tour au Magical Wearing Mall, et il s'interrogeait à propos du motif de sa demande.
L'incompréhension l'avait atteint lorsqu'il avait déchiffré entre les lignes le sens du mot inconnu. Lucy savait parfaitement bien qu'il sortait avec Aquarius. Elle devait avoir de drôles d'idées derrière la tête pour le confondre avec ces… ces gens existaient-ils seulement ? Le monde des esprits, lui, n'en comptait pas un seul, à sa connaissance !
Il avait bien sûr obtempéré, parce que pas un mâle n'aurait rechigné à l'idée d'apercevoir Lucy en train d'essayer l'une après l'autre des jupes au ras des fesses, des décolletés plongeants et autres sous-vêtements sexy, ni à ses manières pudiques de se demander si tel ou tel top révélateur lui allait vraiment aussi bien que le prétendait la vendeuse. Il avait même fini par trouver ça marrant, quand Lucy lui essayait des trucs en s'attardant entre les rayons. Un peu agaçant quand même, mais marrant.
Ils étaient rentrés, il avait porté les sacs de sa maîtresse, et il s'était confortablement calé dans un fauteuil pour feuilleter de nouveaux magazines à la recherche de plus amples explications. Gay. Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire.
Les gays sont tous super beaux, clamait un article à couleurs flashy et paillettes, preuves à l'appui. Après un coup d'œil, Scorpio dut reconnaître, de mauvaise grâce, que les individus en question vendaient du rêve. Un corps magnifiquement sculpté par des heures de travail, un profil divin, un beau nez délicatement dessiné et des yeux à faire fondre n'importe quelle donzelle, ces messieurs avaient du charme à revendre. Il admira quelques instants les pectoraux d'un œil critique avant de se résoudre au fait que, quoi qu'on en dise, lui en avait de bien meilleurs et que son bronzage savait les mettre en avant.
L'article suivant expliquait que les gays étaient toujours sympas et de bonne humeur. Moi aussi, se dit-il, ce qui, vu qu'il se revendiquait cool, était justifié.
Quand il passa à un autre qui disait que les gays adoraient faire la fête, il explosa d'un rire gras qui fit demander à Lucy, depuis la salle de bain où elle se prélassait, s'il avait un quelconque problème. « Non », répondit-il en réfléchissant à quel point il était le fêtard attitré des soirées célestes. Lui aussi, confirma-t-il, écoutait pas mal de House et ça ne l'empêchait pas d'avoir UNE copine.
Au « le gay ne copule que dans du cuir », par contre, il commença à se sentir mal. Oui, il était comme ça, et alors ?
Il envoya valser d'un geste furieux le magazine à travers la pièce, et se leva d'un seul coup. Pas de chance pour lui, il était bien plus grand que Lucy. Il se prit la poutre qui le surplombait à l'arrière du crâne, avec une violence inouïe qui lui donna le vertige. Il se sentit vaguement chuter au sol. Une fois que les étoiles eurent fini de tourner au-dessus de sa tête, il se releva, se massa l'arrière de la caboche et alla se poster derrière la fenêtre pour voir un peu de lumière naturelle.
Un passant suivait le trottoir d'en face à cet instant. Il était plutôt sex, à cet instant, se dit l'esprit en regardant les muscles de ses épaules rouler, puis son visage élégant et enfin son petit cul qui se dandinait au rythme de sa marche. Le désir monta en lui à une vitesse vertigineuse.
Bordel, se dit-il, et ce n'était pas une sensation désagréable. Je crois que je viens de devenir… non, je SUIS gay.
