THE LAST WEAPON:
The Out of True Secret
Auteur: Koni-chan
Genre: Drame, fantastique, aventure, shonen-aï (l'auteur n'a put pas résisté)
Disclaimers : Harry Potter, le monde magique et ses personnages appartiennent à J.K. Rowling. Sont à moi, Thaddée Jedusor, Albertine Miken, Pierre Placide, Mr Jones, Mr Koundown, Aeson Houvil, ainsi que les autres personnages OC que je citerais si j'en introduit de nouveaux.
Nous voici dans le second cycle de ma fiction. Je signale aux nouveaux lecteurs qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu le premier cycle. C'est à partir d'ici que je vais laisser Rowling de côté et vous offrir ma version du Prince de Sang-Mêlé. Thaddée n'en n'est plus le personnage principal, donc les anti-OC seront aux anges. En réalité, chacun aura un rôle clé à jouer, et les points de vue varieront sans cesse.
Ce second cycle est bien plus tragique que le précédent. En réalité, je vais pouvoir reprendre mon style d'écriture habituel, et si vous avez déjà été sur mon blog, le changement vous sautera aux yeux. En attendant…
Enjoy !
01 : Ashes of Dream (Nier)
« Ne sois pas aussi cynique. Rien n'arrive par hasard. Tu ne crois pas qu'une décision de ta part puisse changer les choses ? Alors, laisse-moi t'expliquer comment ça se passe avec les cadavres, et dis toi que tu as de la chance, dis-toi que tu n'iras jamais au Vietnam, dis-toi que tu ne seras jamais obligé de faire ce que je fais ! »
John Irving.
Harry venait d'arriver au Terrier. Madame Weasley lui conseilla de se mettre au lit dés qu'il eut fini de manger. Il monta en baillant les marches de la maison, souhaitant une bonne nuit à Molly Weasley et Albus Dumbledore. Lorsqu'il n'entendit plus les pas du jeune homme, Dumbledore se tourna vers la femme de la maison. C'était un vieil homme aux yeux bleus qui démentaient son âge. Il avait une longue barbe grise, il était grand, maigre, et l'une de ses mains était noircie, comme morte. En comparaison, Molly était rousse, petite, un peu rondelette, et son visage exprimait toujours la bienveillance.
-Comment va votre petite pensionnaire ? demanda Dumbledore d'un ton à la fois amusé et sérieux.
-Un peu mieux depuis qu'Hermione est là, répondit Molly. Vous aviez raison.
Dumbledore hocha la tête. Il avait presque toujours raison.
-Ce qui m'inquiète, c'est qu'Harry ne semble pas au courant, poursuivit la sorcière d'un ton menaçant.
-J'avoue que je ne trouvais pas le moyen de le lui dire. Il la tient en partie pour responsable de la mort de Sirius. En même temps, il est toujours sous le choc d'avoir appris la véritable identité de Thaddée.
-N'importe quel enfant normalement constitué serait sous le choc ! s'exclama Molly. Pensez-vous !
-Moins fort, ma chérie, dit une autre voix.
Monsieur Weasley revenait des toilettes. C'était un homme roux, le mari de Madame Weasley, grand, les cheveux grisonnant un peu, les yeux plissés par des pattes d'oies rieuses sous des lunettes à écailles vertes.
-Harry est partit se coucher, rétorqua Molly.
-Oui, mais ce n'est pas la peine de réveiller toute la maisonnée.
Le regard de Molly était très semblable à celui de sa fille. Arthur Weasley se tourna aussitôt vers Dumbledore.
-Vous pensez vraiment que c'est une bonne idée qu'elle reste ici ? Elle ne nous dérange pas, mais le ministère doit la chercher autant que les Mangemorts. Elle est presque autant en danger qu'Harry.
-Je crois, en réalité, qu'elle a besoin d'être ici, répondit Dumbledore avec un sourire. Vous rappelez-vous la première fois qu'Harry est venu chez vous ?
-Oh oui, dit vivement Molly. Il était petit, maigrichon, apeuré, mais adorable. Il faut dire que ces moldus ne le traitaient vraiment pas bien. Ils ne le font toujours pas ! ajouta-t-elle avec colère.
-Vous ne voyez pas une ressemblance avec Thaddée ?
Sous le coup de l'émotion, Molly se laissa choir sur une chaise de la cuisine. Arthur alla se placer derrière elle pour la réconforter en plaçant une main sur son épaule.
-Mais enfin, Albus, dit-elle, ce n'est pas pareil !
-Et pourquoi ? demanda Dumbledore dont le regard s'était durci. Parce qu'elle n'est pas née comme vous et moi ?
-Elle n'a pas d'âme ! s'exclama Molly, terrifiée à cette simple idée.
On n'entendit pas un bruit. Dumbledore soupira. Il sortit sa baguette magique et fit apparaître trois verres et une bouteille de whisky Pur-feu. Il remplit les verres qui se dirigèrent jusqu'à Molly, Arthur et lui-même. Arthur vida le sien d'une traite. Molly hésita, puis elle l'avala à son tour. Dumbledore trempa ses lèvres dedans avec délice. Il regarda les Weasley avec bienveillance.
-Je comprends parfaitement que vous soyez perturbés, dit-il d'une voix aimable. Je suis tout aussi impressionné. Jamais je n'aurais pensé que Voldemort irait jusqu'à créer une réplique parfaite. Enfin, je pense que le fait que ce soit une fille est le plus gros défaut de cette demoiselle. Si elle avait été un garçon, Voldemort l'aurait chouchouté.
-Je pensais qu'il avait dit que son défaut était de ne pas avoir d'âme, dit Monsieur Weasley.
-En effet, répondit Dumbledore. Cependant, je doute que ce soit la vérité. Il n'a dit cela que pour perturber Harry. Vous imaginez une personne sans âme ? Voldemort serait ravi de l'engager. Non, je pense que son plus grand échec est la féminité de sa création.
-Vous voulez rire ? demanda Monsieur Weasley, désabusé.
-Hélas, non, ajouta Dumbledore en lorgnant son verre vide. Je pense que Voldemort souhaitait créer une version miniature de sa personne. Pour quelle raison, je l'ignore.
-Ce n'est certainement pas un désir soudain de paternité, plaisanta Monsieur Weasley.
-Certes, non, répondit Dumbledore avec sourire amusé.
Il fit disparaître les verres et la bouteille. Puis, il remit sa cape sur ses épaules et regarda l'heure à sa montre à gousset avant de regarder le cadran de la famille. L'horloge des Weasley était très particulière. Dumbledore n'en n'avait jamais vu que deux dans sa vie. Il y avait les noms des enfants Weasley et de leurs parents à la place des heures. Les aiguilles pointaient vers différent statut tel que « en déplacement » ou « heure du thé ». En l'occurrence, toutes les aiguilles de la famille pointaient vers « en danger ».
-Je vais y aller, dit-il. Je sais que vous êtes parfaits pour ce genre de situation. Je compte sur vous. Molly, Arthur, je vous souhaite une bonne soirée.
Madame Weasley se leva précipitamment pour reconduire son invité. Monsieur Weasley l'accompagna et ils saluèrent Albus Dumbledore depuis le pas de la porte jusqu'à ce qu'il se volatilise. Puis, Molly poussa un long soupir. Son mari jeta un coup d'œil interrogateur.
- Comme si on n'avait pas eu assez d'enfants, dit-elle avec un sourire.
Son mari éclata de rire.
Le lendemain matin, Harry fut réveillé par ses deux amis, Hermione et Ron, pressés de savoir ce que lui voulait Dumbledore. Harry, les yeux bouffis de sommeil, leur raconta qu'il était allé convaincre le professeur Slughorn de retourner enseigner à Poudlard. Ginny fit son entrée, suivie de Fleur, la fiancée de Bill. Harry l'avait affronté au cours du Tournoi des Trois Sorciers. Après qu'elle fut partie, suivie de Ginny car sa Madame Weasley avait besoin d'aide, Harry leur révéla aussi la prophétie que Dumbledore lui avait montrée dans la Pensine. Hermione s'était jetée à son cou sous l'effet de l'émotion.
Un peu après, Harry expliqua aussi qu'il aurait des cours particuliers avec Dumbledore. Les trois amis spéculaient sur ce dont il s'agirait lorsqu'ils se rappelèrent que c'était aujourd'hui que les résultats des BUSE arrivait. Hermione se précipita en bas, anxieuse. Harry et Ron la suivirent en traînant des pieds. Eux aussi voulaient connaître leurs résultats, sauf qu'ils étaient nettement moins pressés.
Dans la cuisine, Hermione ne cessait pas de bouger pour regarder par la fenêtre pendant que Madame Weasley essayait de soigner l'œil au beurre noir qu'elle s'était fait à cause d'un cadeau de Fred et George envoyé à Harry. Fleur était là aussi. Puis ils virent les hiboux.
-Les voilà ! s'écria Ron en pointant du doigt vers la fenêtre.
Il y avait quatre chouettes hulottes qui volaient rapidement vers eux, portant chacune une grande enveloppe. Madame Weasley ouvrit la fenêtre et les chouettes s'engouffrèrent à l'intérieur. Elles s'alignèrent sur la table et tendirent leurs pattes. Les trois élèves défirent leurs enveloppes d'une main tremblante. Madame Weasley détacha la quatrième et la tendit à sa fille Ginny. Cette dernière tapota le dos d'Hermione avant de monter les escaliers.
Elle grimpa jusqu'à sa propre chambre où Thaddée était occupée à regarder par la fenêtre de cet air torve. Elle entra sans frapper et secoua le courrier avec un grand sourire.
-Ce sont les résultats de tes BUSE !
Thaddée se détourna momentanément de son observation pour regarder la lettre que Ginny lui tendait. Puis elle se retourna à nouveau vers la vitre. Ginny était déçue.
-Thaddée, ce sont tes notes. Bon, d'accord, vu que tu es douée en tout, je suppose que tu n'as que des « Optimal », ce qui n'empêche pas de s'y intéresser un peu, non ?
La jeune fille ne répondit pas. Avec un soupir, Ginny s'assit à côté d'elle sur le lit et entreprit d'ouvrir l'enveloppe : il n'y avait que des notes « Optimal ». Elle se laissa tomber en arrière en riant.
-Comme prévu, tu n'as que de bonnes notes ! Maman serait fière de t'avoir pour fille !
-Tu crois qu'elle serait heureuse d'avoir une meurtrière ?
Ginny arrêta de rire. Elle se releva et scruta le visage de Thaddée.
-Tu savais que Rogue était un Mangemort ? Et bien il est devenu membre de l'Ordre du Phénix, dit Ginny sans attendre de réponse. Il avait tué des gens lui aussi, mais Dumbledore a quand même accepté de l'avoir parmi nous. Je suppose qu'il lui a pardonné.
-Ah ? C'est drôle, parce qu'il semble adorer torturer des moldus, fit Thaddée d'un air narquois.
-Je n'ai pas dit que c'était un ange, reprit Ginny. Ce que je veux dire, c'est qu'on finira par te pardonner. Moi je t'ai pardonné, alors pourquoi pas les autres ?
Thaddée la dévisagea. Elle n'avait jamais fait très attention à Ginny Weasley l'année dernière. Elle se rappelait juste qu'elle était aux réunions de l'A.D et au ministère en juin. Elle avait un fort caractère, un certain talent en magie, et elle était jolie. Ce n'était pas une personne détestable.
-Tu dois être complètement folle alors…
-Il parait qu'on est tous fous chez les Weasley, rétorqua Ginny avec humour.
Elle sourit. Thaddée se dérida, son visage devenant moins mélancolique. Malgré tout, il lui restait ce sentiment détestable : la peur. Depuis qu'elle l'avait connue en voyant Pansy étendue, ses organes se répandant au sol, depuis qu'elle avait eu peur que Voldemort révèle la vérité, depuis ce jour, la peur ne la quittait plus. Elle craignait de faire du mal, de souffrir en voyant des gens qu'elle aimait périr, elle avait peur des sentiments qui menaçaient de l'engloutir, elle qui n'était pas humaine.
-Bon, fit Ginny en se relevant. Je vais voir les résultats des autres. Tu pourrais descendre avec moi ?
Mais Ginny savait très bien que Thaddée ne bougerait pas. Elle ferma la porte en songeant que cet été serait sûrement très long pour elle.
La nuit était aussi sombre, aussi ténébreuse, et aussi terne que le jour. Il n'y avait rien pour les différencier si ce n'est cet incroyable silence qu'il régnait lorsque les étoiles illuminaient le ciel. Le calendrier n'avait aucune importance, la faim était une nuisance, la fatigue une contrainte, l'apparence une simple image… Thaddée ne ressemblait plus à cette jeune fille pleine d'assurance et rayonnante de beauté qu'elle était autrefois. Il ne restait d'elle qu'une étincelle dans le regard, si rare, si brève, que personne ne l'avait remarqué.
Les souvenirs la torturaient inlassablement. Elle revoyait sans cesse sa vie, elle cherchait quelles erreurs elle avait commises pour que la fatalité la rattrape. Elle ne cessait de revivre ce qu'il s'était passé au ministère durant le mois de juin. Son amie Albertine qui l'avait poussée à aller aider Harry Potter et ses amis. Bellatrix qui surgissait et frappait Pansy Parkinson d'un maléfice du Videntrailles. Ses efforts pour la soigner. Harry se battant avec Bellatrix. Voldemort surgissant, dévoilant la vérité sur Thaddée. La mort d'Albertine. L'abandon de son Maître et la mort de son serpent qui s'était jeté sur le sortilège de mort afin de sauver Thaddée.
Elle était près de la seule fenêtre de la pièce, sa joue collée à la vitre, son regard vide fixant les points lumineux dans le ciel communément appelés étoiles. Elle serra ses genoux contre son corps, se repliant sous la douleur interne qui la ravageait. Elle cherchait encore et encore où étaient les erreurs qui avaient conduit à un tel scénario. Elle en trouva dix, cents, deux cents… Le nombre augmentait sans cesse. Sa vie entière n'était qu'une erreur.
Après le ministère, Dumbledore l'avait confiée à Arthur Weasley, le père de Ron Weasley. On l'avait emmené ici, au Terrier, où elle n'était ni captive, ni libre. Thaddée se terrait dans cette chambre sans en sortir depuis des jours. A la fin du semestre, les enfants Weasley étaient rentrés chez eux. Ginny était passée une fois ou deux. Elle lui avait parlé. Thaddée ne se souvenait plus de quoi. Elle n'avait pas écouté, sauf lorsqu'elle avait appris que Pansy guérissais à l'hôpital Ste Mangouste. Le reste était devenu flou.
On frappa à la porte. Probablement Ginny qui venait encore une fois, ou Madame Weasley lui apportant à manger dans un effort qu'elle savait vain. Madame Weasley était gentille. Thaddée ne la détestait pas, elle pensait que c'était ce qu'on appelle une mère.
La porte grinça en s'ouvrant. Quelqu'un entra dans la pièce. Si c'était Ginny, elle n'était pas seule. Thaddée ne regarda pas. Peu importe qui c'était, le monde était devenu une substance amère qu'elle rejetait de tout son être.
Personne ne parlait. Quelqu'un s'assit sur le lit. Elle entendait des respirations, des bruissements d'étoffes, des raclements de chaussures faisant grincer le plancher.
-Thaddée ?
La jeune fille reconnaissait cette voix. Elle se détourna brièvement du ciel et croisa le regard d'une connaissance. Une fille aux cheveux bruns épais, fouillis, des yeux noisette. Elle paraissait triste. Hermione était en réalité très inquiète. Elle posa sa main sur l'épaule squelettique de la jeune fille.
-Dumbledore nous a raconté ce qu'il s'est passé.
-Harry aussi, enchaîna une autre voix que Thaddée connaissait.
Elle ne répondit pas. Elle raffermit sa prise autour de ses jambes. Ses longs cheveux noirs dissimulaient son visage.
-Harry était en colère, poursuivit la voix de Ron. Il a dit qu'on aurait du le croire depuis le début. Que c'était notre faute, la sienne, la tienne. Il était un perdu je dois dire.
Hermione lui lança un regard qui le fit taire. Le garçon roux, grand et mince, plongea ses mains dans ses poches d'un air boudeur.
-Nous aussi, on était un peu perdu, continua Hermione d'un ton sec. On ne savait pas quoi penser. Je crois surtout qu'Harry était choqué, ajouta-t-elle d'une voix douce.
Thaddée releva le visage. Elle regarda Ron, debout dans un coin de la pièce, visiblement mal à l'aise, Hermione, assisse près d'elle, le regard triste, et Ginny, devant la porte fermée, observant avec inquiétude.
-Pourquoi ? demanda Thaddée d'une voix enrouée. Parce que c'est lui qui m'a créé ?
Ils ne répondirent pas. Ron regarda le sol, Ginny détourna le regard seul Hermione raffermit sa prise sur l'épaule de Thaddée.
-Vous feriez mieux d'en rire, poursuivit Thaddée à mi-voix. Vous croiser souvent des poupées vivantes ? Encore un peu, et dans les mains d'un Géant, on m'habillerais joliment en me coiffant les cheveux.
Ron s'étrangla. Il avait manqué de rire mais vite compris qu'Hermione lui en voudrait. Ce n'était pas le moment. Déjà sa sœur le regardait avec mépris.
-On ne pense pas que tu sois une… une poupée, reprit Hermione d'une voix aigue. Oh, Thaddée ! Tu es triste à cause de la mort d'Albertine ! Ca se voit ! Si tu n'étais qu'une poupée, tu ne ressentirais pas ça.
Thaddée plongea ses yeux dans ceux d'Hermione. Elle était sincère. Ainsi, cette immense douleur était ce qu'on appelle la tristesse. Thaddée porta sa main à sa poitrine.
-Je n'ai pas envie d'être triste, dit-elle. J'ai bien trop mal.
Hermione poussa un sanglot et prit Thaddée dans ses bras en la serrant. La jeune fille se laissa faire. Hermione était amie avec Albertine. Elle aussi, elle était triste, elle partageait la même douleur. Hermione sanglota dans son cou. Thaddée se posa une question bouleversante à laquelle elle n'avait pas de réponse.
-On pleure quand on est triste ? demanda-t-elle tout haut.
Ron parut choqué, mais Ginny lui répondit gentiment :
-Si ça peut t'aider, si tu as trop mal, alors oui, on pleure souvent quand on est triste.
Thaddée la regarda longuement, Hermione la serrant dans ses bras. Puis elle ferma les yeux. Une larme coulait le long de sa joue. Si seulement elle n'avait pas commis tant d'erreurs.
Les semaines passaient paisiblement. Harry et Hermione profitaient avec joie de l'hospitalité des Weasley. Ils jouaient au quiddich dans le jardin, parlaient de leurs perspectives d'avenir à Poudlard, tergiversaient sur ce que Dumbledore voulait apprendre à Harry…
Seules les mauvaises nouvelles rapportées par les quotidiens venaient assombrir ce paisible été. Les Mangemorts tuaient, kidnappaient, torturaient, attaquaient sans relâche. Depuis que le monde était au courant du retour du Seigneur des Ténèbres, plus personne n'était à l'abri.
Madame Weasley fut contrainte d'emmener ses petits protégés faire leurs achats scolaire lorsque les liste arrivèrent. Il fallut prendre diverses mesures de sécurité afin de protéger Harry, probablement la personne la plus en danger à ce jour. Cela n'empêcha pas les trois amis de s'offrir une escapade sous la cape d'invisibilité d'Harry pour suivre Drago Malefoy dans les rues mal famées du Chemin de Traverse.
Il acheta quelque chose chez Barjow&Brurk et demanda à ce qu'on mette l'autre de côté. Quel autre ? Harry ne le savait pas, mais il comptait le découvrir. Il ne cessait de se torturer l'esprit sur le chemin du retour au Terrier, subissant les sermons de Madame Weasley. Arrivée chez elle, la maîtresse de maison continuait encore :
-Quand je pense que je vous demande encore de rester sous nos yeux pour la sécurité d'Harry et que vous parvenez à vous faufiler je ne sais où…
Molly Weasley laissa tomber les sacs qu'elle tenait à la main à l'entrée de la maison, s'arrêtant sur place.
-Qu'est-ce qui t'arrive maman ? demanda Ginny en passant la tête par la porte pour voir.
-Elle doit être à court de vocabulaire critique, souffla Ron à Harry.
Ils marchèrent auprès de Madame Weasley. Hermione poussa un cri plaintif en voyant le carnage : Madame Weasley s'était arrêtée tout près d'une forme couchée à terre, vêtue de noir, immobile dans la cuisine qui semblait avoir été dévastée par un ouragan. Les meubles de bois étaient fendus en deux, il y avait du verre brisé partout qui crissait sous les chaussures, des marmites fondues, des éclats de faïence provenant du beau service de la famille, de larges marques semblables à des coups de griffes sur le sol, et une Fleur absolument terrifiée.
-Ils… Ils sont entrés, dit la fiancée en sanglotant. Ils étaient là, et ils criaient après elle… Alors elle est descendue et ils se sont battus… Je n'ai rien réussi à faire ! ajouta-t-elle en éclatant en sanglot.
Madame Weasley se tourna vers son fils.
-Ron, appelle tout de suite ton père, qu'il prévienne les autres, dit-elle d'une voix blanche. Ginny, va voir si le chauffeur est encore là. VITE !
Ron et Ginny se précipitèrent pour obéir aux ordres de leur mère. Hermione s'approcha en évitant de trop marcher sur les débris près de Madame Weasley. Harry contemplait la pièce dévastée avec malaise. Il regarda Fleur.
-Qui ? demanda-t-il. Qui était là ?
-Oh, Arry ! dit Fleur en courrant vers lui pour pleurer dans ses bras, rendant le garçon mal à l'aise. C'était eux ! Les Mange je ne sais quoi…
-Les Mangemorts ?
-Oui, oui, c'est cela… C'était tellement horrible… La pauvre fille, elle est très blessée.
Harry sortit sa tête de la chevelure blonde qui l'inondait pour voir Madame Weasley et Hermione. Son amie était devenue aussi blanche que le linge, les lèvres pincées. Ginny revint, haletante.
-Il est déjà partit ! dit-elle en un souffle.
Ron arriva à son tour, toujours impressionné de voir l'état de la pièce.
-Papa arrive tout de suite, dit-il en regardant l'évier dont l'eau s'écoulait au sol. Il dit que Maugrey et Kingsley seront là aussi.
En effet, il y eut des craquements rapides à l'extérieur de la maison. Ron alla ouvrir mais Madame Weasley hurla :
-NON !
Ron se retourna, incrédule.
-Et si c'était les Mangemorts qui revenaient ?
-Mais, c'est papa…, bégaya son fils.
Arthur Weasley déboula dans la maison, fixant avec horreur les dégâts. Maugrey et Kingsley entrèrent à leur tour.
-Tout le monde va bien ? demanda Monsieur Weasley.
-Non, Thaddée est blessée, répondit Madame Weasley. Fleur va bien. On vient juste de rentrer.
Harry, toujours occupé à tapoter le dos de Fleur sentit son sang se glacer. Kingsley se précipita vers le corps étendu auprès duquel Hermione était toujours penchée. Il la retourna sur le dos : ses longs cheveux étaient éparpillés autour d'elle, coupés nets, son visage brûlé par endroit, et du sang coulait à la commissure de ses lèvres. Maugrey faisait le tour de la cuisine, sa baguette brandie afin de vérifier si rien n'avait été ensorcelé.
-Ils n'ont pas eu le temps de lancer la marque, dit Kingsley en soulevant Thaddée dans ses bras. La petite leur en fait voir de toutes les couleurs, mais elle est gravement blessée. Arthur, je l'emmène à Ste Mangouste. Il faut que toi et Molly déménagiez avec les enfants le temps qu'on sécurise votre maison.
-Tu crois qu'ils vont revenir, papa ? dit Ron, impressionné.
Kinglsey sortit de la maison en transportant Thaddée. Fleur se décolla enfin et Harry vit Ginny faire un pas en arrière. Il sentait son sang bouillir. Maugrey semblait l'avoir vu et il s'approcha en claudiquant vers Harry, son œil magique fixé sur lui. Il posa une main dans son dos et l'entraîna vers la sortie.
-Qu'est-ce que vous faites ? s'écria Harry.
-Je crois que tu ferais mieux de sortir un peu, répondit Maugrey de cette voix grave qu'il avait. On va laisser les Weasley ranger un peu, et on gêne ici. Toi aussi, petite, viens avec nous, dit-il à Hermione qui n'avait pas bouger d'un pouce.
Harry fut poussé vers la sortie où il croisa Bill, paniqué. Il regarda Maugrey qui hocha la tête en grognant pour le rassurer. Bill soupira avant d'entrer dans la maison. Maugrey emmena Harry et Hermione dans le jardin. Là, Harry finit par exploser.
-Vous le saviez ! dit-il. Vous saviez qu'elle était là ! Tous ! Et vous ne m'avez rien dit !
Il regarda Hermione avec colère. Elle avait passé son temps l'année dernière à prétendre que Thaddée avait un bon fond, qu'elle était leur amie. Tout ça pour être trahis par l'homuncule de Voldemort.
-Calme-toi gamin, dit Maugrey, son œil magique observant un gnome sortit de la terre. A ce moment-là, ça ne servait à rien de tout déballer puisqu'elle passait son temps à rester cloîtrée. On comptait bien te le dire à la fin des vacances.
-A la fin des vacances ? s'indigna Harry. Vous ne vous êtes pas dit que d'ici là elle nous aurait tué ?
-Harry, commença Hermione d'une voix aigue.
-Non ! dit-il brusquement. Elle nous a trahis ! C'est de sa faute ! Tout ce qui s'est passé au ministère est arrivé à cause d'elle !
Harry était hors de lui. Son parrain était mort durant cette bataille au ministère. Harry avait été induit en erreur par un rêve que Voldemort lui avait offert, cadeau empoisonné. Croyant que Sirius était prisonnier au ministère, torturé par Voldemort, il s'était rué pour le sauver. Thaddée l'avait aidé à s'enfuir de Poudlard de façon insidieuse. C'était aussi elle qui avait communiqué des informations à Voldemort. Elle était son pantin.
-C'est vrai que ce ne serait peut-être pas arrivé si elle n'avait pas été là, dit Maugrey en grimaçant parce que le gnome lui faisait des gestes injurieux. C'est aussi vrai que ça n'aurait peut-être rien changé. Tu-Sais-Qui était prêt à tout pour t'attirer là-bas. Elle lui a simplement facilité la tâche.
-SIMPLEMENT ! s'étrangla Harry. Elle a…
-Je sais ce qu'elle a fait, l'interrompit Maugrey d'une voix bourrue. Tu ne crois pas qu'elle regrette ? Une gamine est morte là-bas. L'autre serait morte aussi sans son aide.
Hermione se tordait les mains, les yeux baissés sur ses chaussures. Elle battait des cils pour se retenir de pleurer. Harry revit la scène du mois de juin lorsque la jeune fille avait appris que Thaddée n'était pas humaine, Thaddée qui lui disait ne l'avoir jamais trahie, la jeune fille qui souriait en lui prenant la main car elle avait confiance, et puis l'éclair mortel qui l'avait frappée. Il se rappelait clairement. Il n'oublierait jamais ce qu'il s'était passé au ministère.
Harry tourna en rond. Il était furieux, pourtant, il savait que Maugrey avait raison. Thaddée n'avait pas prévu que son amie soit tuée par Voldemort. Elle devait le regretter aussi sûrement qu'Harry regrettait la mort de Cédric Diggory.
-Bon, admettons, dit-il après un instant. Elle regrette, et alors ? Ca ne veut pas dire qu'elle n'est plus sous les ordres de Voldemort.
-Je crois que ce qu'il s'est passé chez les Weasley tend à prouver le contraire, répondit Maugrey.
Harry était toujours aussi en colère. Sauf que le raisonnement de l'Auror se tenait. Il regarda le gnome, sortit sa baguette et le fit décoller dans les airs. La créature se redressa plus loin, lui tira la langue et rentra vite se cacher alors qu'un deuxième éclair passait près d'elle. C'était stupide, Harry le savait, pourtant, il était soulagé de passer ses nerfs.
Ron arriva, cet étonnement collé à son visage, une vague inquiétude lisible.
-Maman et papa demandent à ce que nous fassions nos valises, dit-il. On va partir tout de suite. Des Aurors vont surveiller la maison en espérant que les Mangemorts reviennent. Ils espèrent les capturer. C'est dingue, non ? Fallait que ça arrive chez nous.
Hermione lui prit le bras. Ron fut étonné mais heureux. Maugrey regarda Harry de son œil magique.
-Ca ne te dérange pas si on installe tout le monde à Grimmaud ? C'est ta maison à présent.
Harry reçut cette nouvelle de plein fouet. Dumbledore le lui avait déjà dit, pourtant, c'était un douloureux rappel que Sirius était mort.
-Oui, oui bien sûr, dit-il.
-Parfait, répondit Maugrey. Allez faire vos valises alors. Vous n'aurez qu'à passer une semaine là-bas avant de rentrer à Poudlard. Tout ira bien.
Harry n'en n'était pas aussi sûr. Les choses avaient tendance à dégénérer après cette fameuse phrase.
To be continued in « Momentary Rest »…
