Bonjour, bonjour. Petite fic sans prétention dans laquelle je me lance ! J'essaie de coller au canon, mais je vous dirait si je fais des petits changements. Voilà, n'hésitez pas à commenter, critiquer etc, je reste une bonne débutante, et il n'y a que comme cela qu'on progresse.

Salutation, Terriens.


Londres, 1957.

L'horloge sonna. Il était précisément Quatorze- heures.
Enfin, enfin, elle était libre ! Le sac était déjà prêt, il reposait sur un petit lit décrépit au milieu de la chambre poussiéreuse. Jamais plus Admonestia n'aurait à y vivre, à rafistoler tant bien que mal les lattes craquées du plancher, jamais plus elle n'aurait à obéir à la vielle folle qui lui servait de mère. Jamais plus elle n'aurait à vivre comme une Elfe de maison, au service de la Famille Carrow. De sa famille.

La jeune femme de dix-sept ans attrapa le sac en toile qui ne pesait pas lourd, ne contenant en effet que de maigres provisions et vêtements. Ca, et une photo. La seule qu'elle n'avait pu se résoudre à abandonner derrière elle. Le petit cadre avait été rafistolé grossièrement, à l'aide d'un scotch Moldu. L'on pouvait y voir un bébé et un petit garçon au pied de deux personnes ; tous les quatre avaient les mêmes yeux bleus acier, les mêmes mèches blondes. L'homme serait les épaules de son fils, regardant l'objectif d'un air digne, avant de se tourner vers sa femme et lui sourire. La femme quant à elle, souriait, dévoilant une rangée de dents impeccables, tout en berçant son bébé.

C'était la seule photo où la famille Carrow n'était jamais apparue comme unie.

Admonestia ne pouvait abandonner ce souvenir-là dans cette chambre moisie. Parce qu'en dix sept ans, cette photo avait été sa bouée, son point d'ancrage. Elle l'avait serrée, bien des fois contre son coeur, alors que recroquevillé dans son lit, elle pleurait. Cette photo l'avait accompagnée durant toute son enfance, lui avait réchauffé le cœur quand sa mère ne lui donnait plus un seul regard. Cette photo, c'était la preuve qu'elle avait eu une famille, qui jadis, l'avait aimé. Et même si c'était stupide de s'accrocher comme cela à un vieux bout de papier, elle ne voulait pas laisser ce souvenir dans une demeure aussi froide. Elle devait l'emmener avec elle.

Inspirant un grand coup, chassant le mélange de nostalgie et d'excitation qui lui rongeait l'estomac, Admonestia s'engagea dans le couloirs, ignorant les mauvais mots que lui jetèrent les tableaux vieillots au mur. Elle marqua un arrêt en haut du somptueux escalier de bois massif, doutant quelques secondes… Qu'allait-elle devenir dehors ? Qu'allait-elle faire sans toit au-dessus de sa tête ? Elle qui n'avait jamais vécu autre part que dans cette maison, elle qui ne connaissait rien du monde…

- "Que fait-tu ?" Une voix cracha derrière son dos.

Une voix masculine, sourde, teintée de déteint et de mépris. Il n'en fallut pas plus pour que ses doutes s'envolent. Qu'importent les peurs, qu'importe ce qui lui arriverait, cela ne pourrait pas être pire que ce qui l'attendait dans cette demeure. Elle inspira, essayant de rassembler son courage, et se tourna vers la figure ridée qui la fixait toujours avec dégoût.

- "Je m'en vais. Je quitte cette maison. Vous ne me reverrez plus, vous ne saurez plus rien de moi. C'est fini." Sa voix tremblait, alors que ses jointures, qui serraient de plus en plus le sac, blanchirent.
Cela aurait-il été un mensonge que de dire qu'Admonestia espérait encore, à cet instant, que son père ne l'a prenne dans ses bras ? Qu'il s'excuse ? Qu'il lui promette de changer ? Non. Cela aurait été la vérité. Mais c'était là une illusion bien stupide, et si une partie d'elle espérait, l'autre était résolue. Elle savait ce qui allait se passer. Elle n'attendit pas la réponse de son père, mais se remit à descendre les escaliers : elle ne pourrait supporter son sourire triomphant, c'était au-dessus de ses forces.

- " Tu as eu de la chance que le ministère ne nous empêche de mettre fin à ta misérable existence.. Sors de cette maison, Infamie."L'homme cracha t-il à la silhouette de sa fille, et alors que celle-ci retenait ses larmes, il leva sa baguette avant de murmurer "Expulso"

Admonestia poussa un cri quand le sort la percuta en plein dos, la propulsant droit en bas des escaliers, contre le mur du hall d'entrée. Par réflexe, elle se roula en boule, gémissant de douleur. Mais déjà, la porte d'entrée s'ouvrit à la volée.

- « Sort d'ici avant que je ne t'y oblige. » Ramassant son sac, Admonestia se leva, tant bien que mal, claudicant vers la porte. Une fois dans son giron, entre larmes et colère sourde, elle s'arrêta, se tourna vers l'homme qui la toisait toujours du haut des escaliers et articula froidement les derniers mots qu'elle n'adresserait jamais à un Carrow

- " Adieu, papa."
La Figure de l'homme se défigura en un rictus de colère, et alors qu'il levait une dernière fois sa baguette, il articula d'une voix rauque, énervée, scandalisée « Ne m'appelle plus jamais ainsi, Cracmole. » Sa baguette retomba, dans un ultime expulso, et cette fois-ci, ce fut le trottoir qui cueillit la jeune fille.

Elle resta là, prostrée sous la pluie, glacée, blessée. Mais libre. Vivante et libre.