Le début de cette fanfiction ressemble de très près à mon Os « Annonce tragique » dans les deux premiers chapitres car en fait, c'est une suite, ou version alternative. J'ai incorporé dans l'Os, qui s'étend ici sur les chapitres 1 et 2, des passages inédits très importants et j'ai totalement changé la fin. Un passage présent dans "Annonce tragique" n'est pas repris ici, il est donc tout de même conseillé de lire l'Os pour être en total accord avec les émotions.

Cette idée m'est bien sûr venue en écrivant la version Os, mais j'avais quand même décidé de laisser mon côté tragique prendre le pouvoir.

Ici, je laisse mon côté romantique et lubrique prendre les rênes un peu, beaucoup, infiniment, à la folie, pas du tout… ha ha ha, vous verrez par vous-même ! J'espère que cette version vous plaira.

A titre d'information, cette fiction était au départ un twoshot publiée quelques mois plus tard en 22 chapitres et enfin, cette publication actuelle et définitive de la version corrigée :-)


Auteur : Jes Cullen-Malfoy

Le couple : Harry/Draco

Le rating : M

Nombre de chapitre : 22 + épilogue (version normale + version bonus)

Genre : Romance dans la généralité, Deathfic car déjà j'écris une partie de la bataille finale et Drame.

L'histoire débute pendant la sixième année (1996-1997) d'Harry Potter.

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à JKR… rien n'est à moi (snif snif) sauf Chloé, Cornélius et… Lissa.

Modifications apportées : Severus Rogue sera nommé ici Severus Snape et enseignera les potions et non la Défense contre les forces du mal comme dans le sixième tome. Au fil de votre lecture, certains détails seront annoncés afin de ne pas trop spoiler ici. Ils seront soit annoncés en début de chapitre, soit à la fin.

Correctrice : Vivi64


Chapitre 1 : La Saint-Valentin


POV Harry (Le 14 février 1997)

J'étais nerveux dès le réveil.

J'avais tant attendu ce jour, que maintenant qu'il était là, je désirais arrêter le temps et ne pas vivre ce qui allait se passer en ce jour.

Pourquoi avions-nous décidé de nous rencontrer aujourd'hui ?

Et d'ailleurs, pourquoi se rencontrer tout court ?

Cela faisait plus de quatre mois que nous nous écrivions et cela m'allait très bien. Je n'avais pas besoin de le ou la rencontrer.

Cette personne pouvait très bien être Ron, voire même Hermione. Je ne supporterais pas d'être tombé amoureux d'un de mes amis !

Une fois habillé, je m'assis sur mon lit et sortis ma petite boîte de la malle. J'avais gardé chacune des lettres reçues et de temps en temps, je les relisais.

Comment avais-je pu tomber aussi bas ?

Certes, c'était moi qui avais lancé cette histoire avec ma petite annonce sur le tableau de la Grande Salle en début d'année. Je l'y avais placée la nuit quand personne ne pouvait me voir. Mais maintenant que cette chose devenait réelle, j'avais peur…

Peur de connaître cette personne, qu'elle ne me plaise pas, ne pas lui plaire.

Nous n'avions jamais évoqué de près ou de loin notre physique ou notre sexe et cela, sans même se concerter sur la question.

Moi, je savais pourquoi. Des cheveux bruns, des yeux verts ainsi qu'une cicatrice en forme d'éclair ne couraient pas les couloirs de Poudlard, mais l'autre personne, pourquoi ?

Était-elle laide, pleine de boutons ?

Et si cette personne était Rusard !?

Non, cela ne pouvait pas être lui, la personne qui entretenait cette correspondance avec moi était intelligente et aussi torturée par ses propres fantômes que moi. La seule chose que j'espérais était que je ne tombe pas sur Cho Chang ou Ginny… J'avais déjà donné avec la première et ne souhaitais donc pas retenter l'expérience, et la deuxième me tournait autour depuis un petit moment mais je ne la voyais que comme une sœur.

En même temps, pourquoi étais-je stressé ? Nous étions faits pour être ensemble. Nous avions les mêmes avis sur beaucoup de choses, les mêmes goûts alimentaires ainsi que pour le sport ou notre besoin d'indépendance.

Cette future relation ne pouvait que bien marcher. Il me suffisait d'avoir le courage de sortir de mon dortoir et d'aller me poster près de la statue qui se trouvait à proximité de la Grande Salle. D'ailleurs, j'allais arriver en retard si je ne me pressais pas. Je rangeai ma petite boîte et me regardai une dernière fois dans le miroir. Étant un samedi, j'avais opté pour une des rares belles chemises que je possédais. Elle était verte et j'avais aussi enfilé un de mes jeans qui n'était pas trop abîmé. Je n'étais pas un canon de beauté, mais je ne me trouvais pas trop mal non plus.

Bon allez, courage Harry, tu vas au rendez-vous, tu l'embrasses à pleine bouche, depuis le temps que tu le veux, et puis tu laisses le hasard choisir pour toi, me dis-je à moi-même.

J'essayai une dernière fois de dompter mes cheveux mais voyant que je n'avais aucune chance, je sortis du dortoir pour aller rejoindre la personne qui avait volé mon cœur.

Une fois le tableau de la Grosse Dame passé, je commençai la liste des personnes que je ne voulais pas rencontrer près de cette statue. Et plus elle s'allongeait, plus je constatais avec horreur que je ne citais que des filles. Cela voulait-il dire que j'étais attiré par les hommes ?

J'en avais marre de me massacrer le cerveau avec toutes les possibilités, je décidai donc d'accélérer mon allure pour en avoir le cœur net.

Une seule prière résonna en moi : faites que ce soit un garçon.

POV ? (Le 14 février 2007 - dix ans plus tard)

BIP BIP BIP BIP

Satané réveil !

Je l'éteignis d'un coup brusque et me plaçai sur le dos. Je me frottai les yeux afin de voir un peu plus clair. Et comme chaque matin, je regardai près de moi mais tu n'y étais pas. Tu n'y avais jamais été et ne le serais jamais. Les larmes me montèrent et me brûlèrent les yeux mais je fis tout pour ne pas pleurer, car aujourd'hui c'était la Saint-Valentin et aujourd'hui tout allait changer.

Il m'aura fallu dix ans pour le retrouver mais maintenant que je l'avais fait, je pourrai changer, changer ce jour où je t'avais perdu.

Après avoir pris un petit moment pour me réveiller, je pris enfin mes lunettes sur la table de nuit et les posai sur mon nez. Et je regardais. Je regardais cette pièce sans vie. Les murs étaient ternes et il n'y avait pas un seul truc qui traînait.

- Je fais plein d'efforts pour toi mon ange, soufflai-je.

Je me souvenais que tu m'avais écrit que tu étais un maniaque de la propreté, alors je faisais mon possible pour te satisfaire.

Je me levai et me dirigeai vers la garde-robe pour prendre mes affaires. Chaque matin, je me posais la même question. Quel côté aurais-tu pris ?

Le gauche ou le droit ?

N'en sachant rien du tout, chaque mois, je changeais de côté mais le tien restait et resterait toujours vide.

- Pourquoi ? Demandai-je les larmes aux yeux.

Bien entendu, je n'aurai jamais ma réponse, enfin si, ce soir je l'aurai enfin. Avec un enthousiasme que je n'avais plus eu depuis ce jour-là, je pris une chemise verte et un jeans foncé, une paire de chaussettes ainsi qu'un boxer noir uni. Une fois fait, je pris la direction de la salle de bains et, sans traîner, me déshabillai et me glissai sous la douche.

Combien de fois n'avais-je pas imaginé tes mains sur mon corps dans cet endroit ?

Je pouvais même les sentir si je me concentrais très fort. Je pouvais sentir ta bouche contre mon cou me faisant mille tortures, tes mains qui s'appliquaient à toucher chaque centimètre de mon torse. Et comble de tout, j'arrivais même à sentir ton sexe dressé contre ma peau enflammée.

Je pris mon sexe en main en imaginant que c'était la tienne et commençai un léger mouvement de va-et-vient.

- Vois-tu à quoi tu m'obliges ? Dis-je dans le vide de ma douche.

Je posai la tête sur le carrelage froid et donnai une légère pression à ma main.

Je t'imagine, nu, contre moi, me caressant avec tendresse et un léger sourire contre mon cou. Tu me demanderais si j'aimais ça, comme à chaque fois et je te répondrais que oui. Tu accélères alors la vitesse de tes mouvements sur mon sexe et je ne peux m'empêcher de t'embrasser comme un fou qui prendrait enfin sa dose quotidienne. Nos langues se mêlent dans un combat où nul ne gagne et je jouis dans ta main.

Je soufflai un bon coup et rinçai ma main souillée de sperme. J'étais pathétique, mais que pouvais-je faire d'autre. Tu étais l'homme de ma vie, ma moitié, mon âme sœur…

Je me lavai en vitesse car une longue journée m'attendait. Je ne savais pas si tout allait bien se passer, étant donné que c'était interdit et qu'en plus, bien gardé. Et je ne savais pas si une fois l'objet en ma possession j'allais supporter un aussi long voyage.

- Bon, la famille et c'est tout, dis-je tout en m'essuyant.

POV Draco (Le 14 février 1997 - Retour au présent, dix ans plus tôt)

« Recherche personne avec qui correspondre anonymement. La solitude te pèse ? Tu te sens seul(e) ? Tu as besoin de parler tout en restant anonyme ? Moi aussi. Si tu es intéressé(e), prends cette annonce et écris une réponse. Ton hibou saura à qui la rendre ! Merci. »

Tout avait démarré par cette annonce et maintenant, je devais prendre mon courage, que je n'avais pas, pour aller à la rencontre de la personne qui avait volé mon cœur depuis maintenant deux mois.

Je jetai un dernier coup d'œil dans le miroir « parlant » et quand ce dernier me dit ce que je voulais entendre, je sortis de la chambre et marchai vers la Grande Salle.

Malgré nos quatre mois de lettres échangées, je n'avais aucune idée de la personne derrière ce pseudo que j'avais donné : «Vif d'or ». J'avais toujours adoré jouer au Quidditch, mais le vif d'or restait une fascination pour moi. Le temps d'un match, mon cerveau ne pensait qu'à cette petite balle ailée et mon correspondant était devenu l'unique cible de ma fascination.

Chaque mot écrit, chaque réponse à mes questions sur ses goûts et chacune de ses propres questions m'avaient envoûté petit à petit. La seule chose que je lui reprochais était qu'au fil du temps, je n'avais pas vu un visage de fille mais celui d'un garçon. Flou, certes, mais le visage d'un garçon quand même.

Et puis, je m'étais fait à l'idée d'aimer et d'être attiré par le corps d'un homme.

Mais malgré tout, cela pouvait être une fille même si j'avais une très grande préférence pour un garçon. Ma seule prière était juste que ce ne soit pas Pansy. Si la personne qui m'écrivait quasi-quotidiennement était une fille, je ferais avec. J'avais trouvé mon âme sœur en « Vif d'or », j'en étais persuadé. Étrangement, j'avais même mis un peu de côté ma mission pour le Lord. J'étais même content que Katy Bell n'ait pas écouté les consignes de Rosmerta par rapport au collier, car je n'aurais pas pu rencontrer ma moitié aujourd'hui.

Pourquoi avais-je lancé aussi cette date pour nous voir enfin ? Cela faisait niais, mièvre et guimauve : le jour de la Saint-Valentin.

J'aurais plutôt dû me casser le bras avant d'écrire une pareille bêtise.

Je tournai à présent au coin d'un couloir, me rendant compte que j'avais pris inconsciemment un chemin plus long afin de gagner du temps, quand une personne, certainement pressée, me rentra dedans. J'en tombai à la renverse sous le choc et me cognai la tête fortement.

Merlin que cela faisait mal.

- Ah, c'est juste toi Malfoy…

À cette voix, mes poils se hérissèrent et je me relevai aussi vite que possible.

- Même en portant tes affreuses lunettes, tu ne vois rien ! M'exclamai-je d'une voix aussi cassante et froide que possible.

Ce satané Gryffondor de mes deux allait réussir à me gâcher cette rencontre !

- J'n'ai pas le temps de parler avec toi la fouine…

Sur ce, il partit, mais je ne le laissai pas faire. Il m'avait quand même fait tomber sans me présenter des excuses.

- Pas si vite Potter, j'exige des excuses !

- Plutôt crever Malfoy !

Il essaya de se soustraire à ma poigne qui retenait son bras, mais je le plaquai contre le mur en lui lançant un regard plus noir que la nuit.

- Tu vas t'excuser petit parasite ou je te fous mon poing dans ta tête de balafré, le menaçai-je en serrant les dents.

On ne bousculait pas un Malfoy de la sorte, sans même s'excuser.

En plus, recevoir des excuses de cet avorton me remplissait de joie. Il me cherchait depuis le premier jour et je n'avais qu'une envie, qu'il me donne de nouveau une opportunité de lui faire mal.

- Lâche-moi… mais lâche-moi Malfoy.

- Je te lâche si tu t'excuses ! Lui dis-je aussi catégorique que possible.

Je n'avais pas tout mon temps, je devais sûrement déjà être en retard à mon rendez-vous. Et je détestais être en retard !

- Jamais sale Mangemort ! Me cracha-t-il au visage.

Mon sang ne fit qu'un tour et je ne pus empêcher mon poing de partir à la rencontre de son nez.

- Merlin… fais chier. Je saigne du nez maintenant. Malfoy, tu vas me le payer !

Il se rua sur moi et une bagarre s'en suivit. Seule l'arrivée du professeur Chourave nous fit arrêter les coups. En me relevant avec une petite, toute petite difficulté, je pus sentir que j'avais certainement une côte fêlée ou cassée… sans oublier que j'avais le visage en feu.

Petit con !

Maintenant, j'avais à coup sûr dû rater ma rencontre !

Bien sûr, pour en rajouter sur ma malchance, le professeur nous emmena à l'infirmerie. Je détestais déjà la Saint-Valentin avec tout ce qui allait avec, mais celle-ci aurait dû changer la donne. Cette mésaventure ne faisait au contraire qu'en rajouter à mon dégoût pour cette fête.

POV Harry

J'étais là, dans l'infirmerie, pour au moins une nuit avec ni plus ni moins que la fouine.

Ce petit con avait réussi à me casser le nez. J'avais aussi un œil au beurre noir, une côte fêlée et pour couronner le tout, un doigt cassé à force d'avoir frappé cette sale fouine. Certes le dernier point était plus ma faute mais que voulez-vous, je ne peux pas blairer ce Mangemort en puissance !

J'étais d'ailleurs sûr depuis le début de l'année qu'il mijotait quelque chose.

Et pour rajouter à tout ça, je venais de me réveiller suite à l'effet d'une potion et constatais que j'avais à présent huit heures de retard à mon rendez-vous.

Madame Pomfresh n'étant pas là pour que je puisse lui demander un parchemin ainsi qu'une plume, je pris mon mal en patience.

Je devais m'expliquer, lui dire que j'avais voulu venir mais que j'avais eu un léger empêchement de dernière minute. J'allais même lui avouer que je me trouvais à l'infirmerie. Je voulais vraiment rencontrer l'élue, bon autant ne pas me mentir, l'élu de mon cœur… en espérant qu'il comprenne.

Je dus attendre plus d'une dizaine de minutes avant le retour de Pomfresh. Je l'appelai aussitôt et elle vint près de moi. Je pus donc lui faire ma demande.

Elle partit me chercher ce que je désirais dans son bureau, mais je me rendis compte que j'avais un problème. Je n'avais pas la dernière lettre sur moi.

Je ne pouvais donc pas le prévenir.

Il ne me restait plus qu'à espérer qu'il me comprenne et qu'il ne voit pas là une manière de lui poser un lapin. En plus, il avait certainement dû passer la Saint-Valentin seul dans un coin à pester contre moi !

- Merlin Malfoy, je vais te tuer, dès que l'on sortira d'ici, laissai-je échapper.

Bien entendu, il ne me répondit pas et se contenta de regarder par la fenêtre.

- Madame Pomfresh, y aurait-il moyen d'envoyer un message par hibou ? Demanda la fouine. Et avoir aussi une plume pour écrire.

- Un instant Monsieur Malfoy.

J'étais jaloux de lui en cet instant. Je désirais tellement le voir, lui parler de vive voix et peut-être même être dans ses bras. Mais je n'aurais rien de tout cela pour l'instant, ne pouvant lui envoyer mon message. Et le voir lui, ce Serpentard arrogant, narcissique, avoir le droit d'écrire un message à sa petite-amie du moment me paraissait injuste.

Foutue journée !

.

.

Je ne pouvais détacher mes yeux qui fixaient sa main et l'enviais comme jamais. Je le vis rouler son parchemin, y déposer un baiser, chose étrange. Je n'aurais jamais pensé voir une chose aussi improbable qu'un Malfoy faire une chose aussi niaise. Il attacha ensuite sa lettre à la patte du hibou et le libérera par une des fenêtres.

A peine avait-il fermé ladite fenêtre et rejoint son lit que l'animal frappa contre la vitre.

- Merde… il n'a même pas voulu lire mon parchemin ! S'exclama Malfoy.

Il ?

Certainement son ami Blaise pour le prévenir de sa présence à l'infirmerie.

Mais pourquoi ce baiser alors ?

Malfoy se leva à nouveau, mais une chose bizarre se produisit. Dès la fenêtre ouverte, l'hibou vola vers moi et non vers Malfoy.

Je restai le regard figé sur le volatile et un coup de bec me ramena à la réalité. Je décrochai le parchemin par pur automatisme. Puis, voulant le rendre à Malfoy, je tendis ce dernier, qui passa une fraction de seconde devant mes yeux. Je vis qu'il s'agissait du même papier à lettre que celui que j'utilisais pour correspondre avec mon inconnu.

Ayant peur tout à coup, je le déroulai en vitesse et vis ce que je ne voulais pas voir. C'était mon ancien message, celui qui datait de la veille avec un post-scriptum qui venait sans conteste de mon correspondant.

« PS : je suis vraiment navré mais je suis à l'infirmerie. Une bagarre en venant te rencontrer. Si tu le souhaites, tu peux venir me voir. Je t'attends avec impatience ! »

Cela ne pouvait pas être vrai !

Je ne pouvais pas être tombé amoureux de lui, pas lui !

- Merlin, pas toi, dis-je les larmes aux yeux.

Je ne reçus aucune réponse.

Il était toujours debout devant la fenêtre ouverte à me fixer d'un regard vide.

Je serrai compulsivement le parchemin dans la main et laissai couler mes larmes.

Pendant tout ce temps, j'avais écris à la fouine. Je lui avais confié des choses que je n'avais jamais dites à personnes. Il me connaissait même mieux que mes meilleurs amis.

Tout ce temps, j'avais parlé avec lui, mon ennemi, celui qui gâchait ma vie depuis six ans. Celui qui faisait de Poudlard un enfer. Celui que je ne supportais pas plus de deux secondes à moins de quinze mètres de moi.

Lui !

POV ? (Le 14 février 2007 - dix ans plus tard)

- PARRAIN !

J'eus juste le temps d'ouvrir mes bras pour réceptionner le boulet de canon qui me fonçait dessus. Je serrai alors contre moi ma filleule. Même elle je ne la méritais pas.

- 'Lut !

Je relevai la tête pour la petite terreur.

- Salut Cornélius ! Tes parents sont là ? Demandai-je.

Je fis ensuite un baiser à ma petite chérie et vis le petit hochement de tête du dernier. Je soulevai alors Chloé dans mes bras et suivis le petit monstre.

- Alors, tu es contente de me voir ma puce ?

- Oui ! Tu vas rester longtemps ? Demanda-t-elle.

- Pas trop ma puce, dis-je en l'embrassant.

Je vis alors Cornélius entrer dans la cuisine. Il fallait que je reste normal à tout prix, sinon ils allaient remarquer quelque chose et ça, je ne le voulais pas. Ce fut en entrant dans la cuisine et en voyant cette petite famille heureuse et épanouie que je sus que j'avais pris la bonne décision.

Je pouvais y perdre la vie pendant le saut temporel sans même le revoir, et ensuite, j'avais peu de chance de l'atteindre si les Aurors me localisaient, vu l'anomalie temporelle détectée au Ministère cela ne prendrait pas plus de cinq minutes, mais j'avais tellement plus à gagner si je réussissais.

- Que fais-tu là ? Demanda avec surprise mon ami.

POV Draco (Le 14 février 1997 - Retour au présent, dix ans plus tôt)

Quand je m'étais réveillé et rendu compte que j'étais toujours à l'infirmerie, j'avais vite compris que j'avais sans conteste raté mon rendez-vous.

J'avais alors juste espéré qu'il ou elle allait me laisser une seconde chance.

Rien que de supposer l'idée d'arrêter notre correspondance me rendait nauséeux. J'étais raide dingue de cette personne sans même l'avoir rencontrée. Je me foutais même de savoir si il ou elle était Sang-de-Bourbe. Je voulais juste le sentir près de moi, l'embrasser quand cela me chantais, lui faire l'amour passionnément. J'en avais fait des rêves érotiques en pensant à mon inconnu. D'ailleurs, c'était toujours un homme dans mes songes. Je prenais un malin plaisir à caresser son torse bien musclé, l'embrasser partout. J'avais même imaginé l'avoir en bouche. Moi, je m'étais rabaissé à m'imaginer à genoux dans mes rêves et cela n'avait été que pur plaisir au réveil.

J'avais même imaginé la sensation de l'avoir en moi, bougeant, me faisant monter au septième ciel. Et je voulais tout ça, je le voulais plus que tout. J'aurais donné n'importe quoi pour l'avoir près de moi en cet instant. Un Malfoy n'avait pas de cœur et je comprenais pourquoi. Je ferais tout pour garder l'élu de mon cœur près de moi et l'aimer chaque jour !

Si jamais mon amour ne m'était pas rendu, je ne savais pas comment je réagirais. J'avais idéalisé cette rencontre, l'avais pensée dans les moindres détails.

Toujours en imaginant que mes sentiments soient partagés, j'avais prévu une balade dans le parc, un petit dîner aux chandelles dans ma chambre et une soirée devant le feu de cheminée. J'avais même espéré secrètement que les choses se termineraient dans mon lit et que ma chambre soit remplie de nos gémissements dus au plaisir.

Mais je ne pouvais plus rien espérer ayant posé un lapin « involontairement » à mon Valentin. Je dus me faire violence pour ne pas sauter sur l'infirmière quand elle fut revenue. Chose que ce balafré de malheur n'avait pu s'empêcher de faire.

Aucune tenue ce type !

Une fois le temps correct estimé, je demandai à Pomfresh un hibou ainsi qu'une plume. J'avais eu la présence d'esprit de prendre sa dernière lettre comme preuve de mon identité. Je ne me voilais pas la face, j'étais autant admiré que craint, et si mon inconnu était d'une autre maison que la mienne, il y avait plus de chance qu'il soit plus que surpris que ce soit moi « Sky », surnom offert gracieusement par mon inconnu.

Quand j'eus fini d'écrire mon petit mot où je l'invitais à me rejoindre ici, je relâchai le hibou afin qu'il lui porte la missive. Étant encore en plein hiver, je fermai la fenêtre et retournai sous mes draps pour retrouver un semblant de chaleur. Je ressentis une légère douleur au niveau de ma respiration due à mes côtes fêlées, mais je savais par expérience que cela allait disparaître à mon réveil.

Un bruit se fit entendre à peine une minute plus tard, je fixai donc la fenêtre que je venais de quitter et vis avec une certaine tristesse le hibou avec à sa patte mon parchemin. Étant sûr et certain qu'il était impossible qu'il l'ait reçu, je m'exclamai sans même m'en rendre compte :

- Merde… il n'a même pas voulu lire mon parchemin !

Une fois la fenêtre ouverte, je voulus reprendre mon mot, mais l'hibou vola jusqu'à Potter.

Combien de chance avais-je que mon correspondant soit le balafré ?

Je commençai à compter, par pur stress, quand j'entendis d'une voix tremblante :

- Merlin, pas toi !

Mon regard devint flou.

La personne que j'aimais comme un fou depuis deux mois n'était autre que lui, mon pire ennemi…

Cela ne pouvait être vrai. Je ne le tolèrerais pas !

Je ne pouvais pas être tombé amoureux de lui.

Pourtant, des petits détails écrits me revinrent en tête et plus je me repassais ses réponses, plus je pouvais comprendre certains sous-entendus.

Bon sang, j'aimais Potter !

Je ne pus arrêter mes pas qui m'amenèrent droit devant lui et mus par un besoin bestial, je l'attirai à moi pour enfin l'embrasser.

Que ce soit lui au quelqu'un d'autre m'était égal, je l'aimais et voulais le lui dire. Nous nous étions avoué nos sentiments par écrit mais jamais encore par des gestes.

Mon premier « Je t'aime mon Vif d'or » avait été écrit pour la nouvelle année et j'avais reçu dans les heures qui avaient suivie un « Je t'aime aussi mon Sky ».

Je n'avais pas prévu que mon identité soit un problème, pensant que si moi j'arrivais à passer outre son identité, il pouvait en faire de même avec la mienne, mais non. Il me repoussa et me jeta au visage avec un regard de haine que je n'avais jamais vue chez lui :

- Ne fais plus jamais ça ! Compris ? Je te déteste Malfoy !

Il accentua sa phrase par une nouvelle poussée et je ne pus rien faire d'autre que sentir tout mon corps se briser.

Je comprenais pourquoi l'amour était si cruel. Et je devais vraiment aimer mon inconnu qui n'en était plus un, car même sachant que c'était lui, je ne pouvais que ressentir ce petit truc dans mon ventre comme à chaque fois que j'avais pensé à lui.

En cet instant, son regard et sa dernière phrase résonnaient en moi telle une litanie. Il ne pouvait pas penser ça…

- Tu ne peux pas penser ça, tu m'aimes, dis-je avec un tremblement dans la voix.

- Je ne t'aime pas et maintenant dégage ! Laisse-moi en paix !

Il tira le rideau de séparation. Je restai planté devant ce bout tissu blanc et après un temps indéterminé, retournai dans mon lit avec un certain automatisme.

Il ne le pensait pas, non…

Je déposai la tête sur l'oreiller en souhaitant de toutes mes forces être en plein cauchemar. Ensuite, les portes de l'infirmerie s'ouvrirent sur la belette femelle.

- Harry, Harry où es-tu ?

Sans même attendre de réponse, elle fonça vers le seul lit entouré du rideau et l'ouvrit dans un geste sec.

- Oh Harry…

Je me retournai pour observer quand ce que je vis me fit encore plus mal. Je les voyais s'embrasser comme des désespérés.

Je détournai le regard et m'aperçus que la fenêtre était restée ouverte. Détestant le froid, je quittai à nouveau le lit afin de fermer la fenêtre quand j'entendis la belette femelle dire :

- Je t'aime Harry… si tu savais comme je t'aime.

Je ne voulais pas entendre sa réponse, je ne voulais pas !

Étant devant la fenêtre, je ne vis qu'une seule solution à tous mes problèmes.

Celui de Voldemort, m'ayant confié une bien trop dure mission, de mon amour pour mon ennemi et de cette douleur qui prenait petit à petit part de moi.

Il me suffisait juste de sauter pour tout stopper, pour être enfin heureux.

Vivre avec lui, comme dans mes rêves…

- Moi, commença Harry.

Ne voulant en entendre d'avantage, je pris toute mon énergie et ma volonté de ne plus souffrir pour sauter.

C'était haut cinq étages et la chute fut rapide. La seule chose à laquelle mon cerveau eut le temps de penser avant que mon corps ne touche le sol fut que j'avais quand même senti ses lèvres une fois sur les miennes.


Merci d'avoir lu et je l'espère, aimé.

Jes Cullen-Malfoy

Chapitre 1 republié corrigé le 23 février 2013