Traduction: More Than Gold

Auteur: Wind Chijmes

Traducteur: NekoJilly

Livre: Le Hobbit, appartient à J.R.R Tolkien


More Than Gold

"Méchant Orque, meurt maintenant !" La petite silhouette chargea, ses cheveux flottant au vent tels des rubans noirs, fonçant dans une énorme jambe ressemblant à un tronc.

Il y eut un spectaculaire "han" de douleur, et le pas-vraiment-Orc recula d'un pas. Avant de pouvoir se redresser, une deuxième silhouette – un tantinet plus grande que la première – jailli de son embuscade et se jeta sur les épaules du géant.

"Sale rat, tu vas trouver la mort aujourd'hui !"

Tel était l'intéressant tableau auquel Thorin fut confronté lorsqu'il pénétra dans la clairière.

Dwalin, fils de Fundin, commandant-en-second des troupes frontalières, arborant une puissante grimace tout en se débattant. Il y avait quelque chose sur sa jambe; Thorin inclina la tête et se rendit compte que c'était un petit nain, brun, aux yeux brillants, riant tout en s'accrochant à la jambe de Dwalin. Les sourcils de Thorin se levèrent lentement lorsqu'il remarqua l'autre petite créature accrochée aux épaules de Dwalin, telle une moule dorée à son rocher.

"Méchant Orque ?" demanda Thorin sur le ton de la conversation alors qu'il déposait ses armes au sol et s'appuyait contre le manche d'une pioche.

"Mon oncle !" Kíli, une petite chose de cinq ans à l'énergie sans limite et à l'empressement infini, poussa un cri de joie, abandonna son emprise sur la jambe du nain, et trottina vers Thorin.

Le chef nain soupira, se pencha et ouvrit ses bras juste à temps pour récupérer le petit sur sa poitrine. Il jeta un œil à l'enfant à la sauvage crinière noire. "Tu es dans un état pitoyable, Kíli. Qu'est-ce que tu as fait ?" réprimanda-t-il, étendant ses doigts vers le nez de l'enfant et le pinçant doucement.

"Bataille contre les orques". Kíli s'extirpa des bras avec un sourire radieux. "Fíli et moi sommes exceptionnels à ça !"

"Vraiment ?" Thorin renifla, avant de tourner la tête vers son autre fils-sœur. Fíli, plus âgé de cinq ans mais pas nécessairement beaucoup plus grand, était perché sur le dos de Dwalin, ses bras enroulés étroitement autour du cou du guerrier, ses tresses dorées imprégnées de sueur collées contre ses joues. "Et toi, Fíli, 'sale rat' ? Surveille ton langage mon garçon".

Le visage de Fíli se fronça de l'impétuosité d'enfant qu'il avait commencé à afficher de plus en plus ces derniers temps. "Monsieur Dwalin les appelle sales rats", protesta-t-il.

Thorin lança un regard noir à Dwalin, qui tentait du mieux qu'il pouvait de cacher son sourire derrière sa barbe.

"Fíli a raison" s'exclama Kíli, ne comprenant pas du tout la situation mais sachant que Fíli devait être dans le vrai.

"Eh bien, la façon dont les autres les appellent n'a pas d'importance". Thorin leur fit sa plus sévère expression. "Oncle Thorin n'aime pas lorsque vous parlez comme de petits fripons grossiers. Vous avez compris ?"

Kíli fut le plus rapide à réagir. "Oui, mon oncle" promit il solennellement.

Il fallut un moment avant que le froncement de sourcils de Fíli ne disparaisse. Il soupira comme une âme en peine. " J'ai compris, mon oncle". Mais ce petit éclat dans le regard promettait une rébellion future.

Ils atteignent cet âge, se dit Thorin avec une certaine appréhension. Dis l'avait mentionné, Balin également. C'était l'âge où les jeunes nains découvraient leur mépris intérieur et l'exerçaient dans toutes les occasions qui se présentaient.

"Très bien", la voix de Dwalin brisa sa rêverie. Le guerrier traversait à grands pas la clairière en direction de Thorin et Kíli. " Je pense qu'il est temps pour les jeunes de se laver et d'aller au lit". Il atteignit Fíli, le souleva de ses épaules et plaça l'enfant sur le sol.

"Vas-y mon gars".

"Je déteste me laver". Kíli lança un regard noir à Thorin lorsque celui-ci le posa au sol et croisa les bras, ressemblant à une version miniature de son oncle.

"Tu n'as pas besoin de te laver", jeta Fíli à son frère avec un petit sourire satisfait "tu sens mauvais tout le temps de toute façon".

"C'est faux !"

"C'est vrai !"

"Les garçons !" hurla Thorin, ses sourcils se rejoignant. "Je compte jusqu'à quinze pour vous voir propres et au lit, ou par Mahal, vous allez entendre parler de moi".

Se faisant l'un l'autre des grimaces mais gardant leurs bouches sagement fermées, les deux frères Durin sortirent en courant de la clairière, prenant le court sentier gardé jusqu'à leur campement. Ils n'avaient pas fait trois pas que Fíli fit une pause et se retourna, tendant sa main et attendant que Kíli l'attrape. Mains jointes, les garçons suivirent le chemin entre les arbres, éclairs d'or et d'obsidienne dans la pénombre.

Thorin n'expira lentement et ne détourna les yeux du chemin qu'au moment où il fut sûr que ses fils-sœur avaient atteint le campement.

"Tu es dur avec eux". La voix de Dwalin lui parut plus près maintenant que les garçons étaient partis.

"Je le suis" reconnu Thorin. "Mais tu sais comment est le monde, à quel point la vie peut être cruelle. Juste un moment de folie, de distraction, et les choses peuvent changer. Je ne peux pas prendre de risques".

"Oui, mais ce sont encore de petits nains. Ils ont parfois le droit de faire des bêtises".

Thorin émit un son qui ressembla étrangement à un éclat de rire. "Venant du grand guerrier Dwalin, qui n'a pas arrêté de semer le chaos dans les salles de son père même lorsqu'il était déjà adolescent".

Dwalin secoua la tête en soupirant. "Continue de me le rappeler". Il se tut, puis reprit la parole "ils seront en sécurité Thorin".

Thorin s'arrêta en plein test de résistance des épées nouvellement forgées. Peut-être Dwalin avait il raison. Voilà ce qui le rongeait. C'était la première fois qu'il sortait les garçons de leur bastion dans les Ered Luin* pour les amener aux forges des nains dans la ville des Hommes juste à l'extérieur des frontières. La distance était courte alors ils avaient voyagé à pied, et il n'y avait eu aucune trace d'orques dans les environs depuis des années. Le voyage était sûr. Une nuit de plus à passer dans les bois et ils seraient chez eux le lendemain. Il fallait que le voyage soit sûr.

Dwalin ricanait, marmonnant quelque chose à propos de Thorin se comportant comme une nourrice sur-protective, lorsqu'un sifflement étrange fendit l'air et se termina avec un effrayant bruit sourd.

Thorin se leva et retira la flèche rudimentaire du tronc d'arbre. Son cœur fit un bond dans sa gorge. "Des Orques…" Sa tête fit un mouvement brusque vers Dwalin. "Des Orques !".

Les moments qui suivirent furent une succession indistincte de membres s'affrontant. L'alarme retentit à travers les arbres, ponctuée par la clameur de la bataille.

Il accourut vers le campement ravagé, Dwalin à sa suite. Les épées et les doubles haches étincelaient, teintées de noir aux endroits où elles avaient tranché la chair de l'os. Son regard arpentait sauvagement le terrain alentour, cherchant les minuscules silhouettes de ses neveux. A chaque battement de cœur durant lequel ils n'apparaissaient pas, la peur montait en lui d'un cran. Non, non.

"Fíli !" Thorin fit tourner sa lame et l'enfonça dans un orque hurlant. Autour de lui, ses camarades nains faisaient de même, tourbillonnant et tronçonnant afin d'enrayer la marée d'orques. Il hurla à nouveau, "Kíli !", et ses oreilles essayèrent de passer outre les cris de carnage et de mort pour saisir leurs voix.

Rien. Il combattit le désespoir et se tailla un chemin à travers plusieurs de ces immondes créatures. Puis…

"Mon Oncle !"

Thorin se stoppa net dans son élan. Sa respiration en suspend et ses mains tremblant, il apprit à ce moment le sens du mot terreur.

Il y avait une petite piste serpentant à travers les bois, juste assez large pour qu'une tribu armée d'orques et leurs montures Ouargues puissent s'y faufiler. Et au bout de cette piste, le Chef Orque les lorgnait depuis son perchoir sur son Ouargue. Il restait peu de ces créatures encore en vie, la plupart avaient été abattues, mais le triomphe se voyait dans le regard du leader car il avait un bras verrouillé sans effort autour de deux petits personnages se débattant.

Fíli, pâle et terrifié, se débattit encore plus férocement lorsqu'il aperçut son oncle. Et Kíli, minuscule Kíli, pouvait à peine être vu derrière le bras énorme de l'orque.

Le bras libre de l'Orque se leva, soulevant son arme – une lame dentelée incrustée de sang séché – et la pointant sur les jeunes nains à sa merci. Kíli se calma immédiatement, un faible miaulement s'échappant de lui. Les yeux de Fíli étaient écarquillés, suivant le mouvement de la lame glissant d'avant en arrière entre lui et son frère cadet.

Un grand silence tomba sur le groupe des nains, suivi rapidement par des hurlements enragés. "On va vous arracher vos têtes, infâmes créatures ! Relâchez-les !"

Les Ouargues grondèrent, leurs oreilles collées contre leurs grosses têtes, mais ils furent apaisés par le grondement du grand Orque. Sa voix était sombre et corrompue, atteignant les oreilles de Thorin tel un serpent rampant. "À un certain prix, Nains".

Thorin leva une main, faisant taire ses camarades. Son ton était clair et calme, tout le contraire de ce qu'il ressentait. "Annonce".

Le sourire de l'Orque s'élargit, révélant des éclats de dents noircies sous ses gencives pourries. "Cinq cent pièces d'or".

Son cœur se serra; Dwalin murmura une malédiction à côté de lui. Il garda cependant un ton neutre: "Nous n'en avons pas autant. Donnez-nous le temps, nous – "

"Nous reviendrons pour l'or dans trois jours." Il rengaina sa lame dans son baudrier de fortune, resserrant sa prise autour de ses petits captifs.

Les orques s'agitèrent, s'en allèrent, et Thorin se sentit bondir en avant, ses pas désespérément lents face aux sauts des Ouargues. "Ne leur faites pas de mal !" rugit-il, sa voix brisée perdue dans l'atmosphère pesante. "Je vous tuerai ! Je le jure devant Mahal, je vais vous écorcher vifs !".

La horde diminua dans le lointain et juste avant qu'ils ne disparaissent, Thorin les vit, clairs comme le jour –

Les tresses d'or de Fíli fouettant l'air. Les yeux de Kíli, sombres et larges, l'appelant.

Puis ils disparurent.


Voilà le premier chapitre. La version originale est en un seul morceau mais c'est assez long à traduire alors je l'ai découpée en trois parties.

Je devrais poster la deuxième partie dans 3 jours.

*J'ai gardé le nom en version originale, ce sont les Montagnes Bleues.