TimberLand !
-Chapitre I-
Source : Gundam Wing AC
Auteur(e) : Yuy
Bêta de lumière : Lysanea
Genre : yaoi, romance.
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient.
Pairing : 1x2x1 ; 3x4x3
Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell, Trowa Barton, Quatre Raberba Winner, Relena et Milliardo Peacecraft.
Note : Voici la suite de « Timber ! ». Merci à vous tous pour vos reviews et vos ajouts (celles de « Réchauffement climatique » comprises), cela est si encourageant… Je suis très touchée.
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Mention spéciale pour Calamithy : tes *puppy eyes* ont eu raison de moi ! XD
J'espère que la relation 3-4 te plaira ^^
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Et à Lysanea : ton regard me permet d'aller plus loin. Merci ^^
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Iroko : j'ai réussi à placer ton expression :)
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Et à tous les autres, reviewers et anonymes, j'espère que cette suite ne vous décevra pas. Tout comme « Timber ! », je la voulais marrante et agréable à lire. Je sais que je n'ai pas franchement respecté l'intégrité des personnages. Mais cela m'a fait du bien de les voir comme ça ^^
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Lime & Lemon (léger… à mon avis ^^)
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Le froid nait d'une chaleur solitaire.
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Bon et agréable moment à toutes et à tous !
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AC 205
Demeure Peacecraft, une heure plus tard...
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Il est midi et Trowa vient d'arrêter la voiture devant l'entrée de la villa blanche aux six colonnes.
Malgré le délicieux contretemps, ils sont pile à l'heure.
- Ça me paraît encore plus dingue, maintenant que je vois la baraque ! soupire Duo.
Heero l'embrasse sur la tempe.
- Promets-moi de m'attendre.
- Tu peux encore changer d'avis.
- Duo...
- Quatre et moi nous chargeons de lui, l'interrompt Trowa.
- Hey ! J'suis pas un paquet de chips ! proteste Duo.
Alors que Trowa sort du véhicule, le sourire aux lèvres, Heero retient Duo par le bras.
- Tu ne m'as pas répondu.
- Si ! C'est seulement que tu n'aimes pas ma réponse.
- Promets-moi de m'attendre, et de ne pas te fier à ce qui pourrait se dire autour de toi.
- Tu te rends compte que tu fiches en l'air des années de vie commune, pour moi ? ! Un mec que tu ne connais pas !
- Nous en avons déjà discuté.
- Ce que tu peux être agaçant ! Tu sais, 'ro, je pourrais te tenir tête encore longtemps. Mais, j'ai comme la sensation que toi aussi. Pire ! Que de toute façon, tu finirais par obtenir ce que tu veux de moi.
- C'est exact.
- Hey ! Tu pourrais au moins émettre un doute, prétentieux congelé !
Sans dire un mot, Heero s'approche un peu plus de lui, glisse lentement ses mains sur ses joues, avant de caresser ses lèvres de ses pouces, le regard fixé sur elles.
Lorsqu'elles s'entrouvrent pour laisser passer une respiration courte et rapide, Heero ancre son regard au sien, de nouveau.
Et Duo peut y lire qu'effectivement, Heero n'a aucun doute.
- Okay, frissonne Duo, qui ferme les yeux, troublé par tant d'intensité. J'attends que tu te décides, parce que je te le répète, tu peux encore changer d'avis.
Satisfait, Heero l'embrasse rapidement, avant de descendre de la voiture.
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Au même moment, sur le perron...
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Quatre ne descend pas les escaliers, attendant que son mari vienne jusqu'à lui.
- Bonjour, toi.
Un sourire étrange illumine son visage. Celui qui dit : « J'ai des comptes à régler ».
- Bonjour, mon ange, lui répond Trowa, avant de l'enlacer et de respirer bruyamment son odeur. Tu m'as tellement manqué…
Quatre profite tout autant de sa chaleur, avant d'entamer la « négociation ».
- Mhmmm ! Ne nous sépare plus aussi longtemps. Je fais des rêves si prenant que j'en viens seul dans notre lit.
- Quatre… l'implore-t-il, contre ses lèvres, désireux de l'embrasser… pour commencer.
- Je me surprends à gémir ton nom, nuit après nuit, inlassablement, murmure encore Quatre, lui refusant ce baiser.
- Je t'aime, lui souffle Trowa, les mains crispées sur ses hanches. Tu me rends fou. Encore un mot de ce genre, et je t'emmène dans une chambre, n'importe laquelle, sans plus attendre.
- Une semaine, c'est bien trop long, amour. Je suis en droit de te le faire remarquer.
Quatre ne fait pas que signifier son mécontentement, il lui dit clairement que cette situation ne doit plus se reproduire.
- Le message est passé, mon ange. Embrasse-moi.
- Tu m'en vois ravi ! sourit-il, avant d'accéder à sa demande, enfin.
Trowa et lui échangent encore un long et langoureux baiser, lorsque Duo et Heero arrivent à leur hauteur.
- Il n'y a pas de quoi le récompenser, déclare ce dernier.
Quatre et Trowa rouvrent les yeux, se sourient, lèvres contre lèvres, puis se tournent vers les nouveaux venus.
- Bonjour, Monsieur Maxwell.
- Duo, le corrige-t-il, la main tendue vers lui. Tu dois être Quatre, sinon, Trowa va bientôt mourir.
Il déteste vouvoyer une personne. Cela remonte à l'enfance ; plus précisément, depuis la mort de Solo.
Quatre rit et lui serre la main.
- Bonjour, Duo. Je suis bien le redoutable mari de Trowa. Eh bien, Heero, tu as fait bon voyage à ce que j'ai cru comprendre.
- Hn.
Heero et Duo se gardent bien de se toucher, ou même d'échanger le moindre regard.
Si ce dernier n'est pas très à l'aise, même s'il est doué pour le cacher, Heero est concentré sur ses objectifs.
- Trouver la perle rare ne te rend pas plus bavard ! le titille Quatre.
- Ton mari a parlé pour deux, au moins ! intervient Duo. Étrange pour celui que l'on surnomme « The Silencer ».
Quatre, confortablement blotti dans les bras de son dit « bavard de mari », reporte son attention sur le bûcheron. Un regard turquoise, envoûtant et pénétrant. Celui qui vous donne l'impression d'être un manuscrit, que seul cet être bienveillant peut déchiffrer et corriger à sa guise.
Si Duo frissonne de ce qu'il ressent comme étant une sorte d'inspection intérieure mystique, il ne se détourne pas de lui, d'avantage intrigué que gêné.
- Tu le défends déjà, le tutoie Quatre, en retour, les yeux pétillants. Comme c'est mignon !
- Hey, là ! Tout doux, le p'tit blond ! Je suis pas un ours en p'luche !
Ni Quatre, ni Trowa n'ont le temps d'ouvrir la bouche pour alimenter cette passionnante entrée en matière, qu'une autre voix s'élève.
- Enfin, vous voilà ! J'ai craint un moment que vous ne vous soyez égarés en chemin, leur dit Relena, tout en se blottissant à son tour contre Heero ; ce qui a pour effet immédiat l'éloignement physique de Duo.
Si Heero referme ses bras autour d'elle, il ne la serre pas contre lui. Il se contente de poser ses mains sur son dos et de lui donner l'illusion d'être à ses côtés ; ce qu'il fait depuis près de cinq ans, en tant qu'amant.
- Tu m'as tant manqué, lui murmure-t-elle, rapidement, au creux de l'oreille. Hum ? ! Je ne reconnais pas ton parfum. Il y a comme un drôle de mélange...
- 'Lena, nous devons parler.
- Bien sûr, chéri, lui assure-t-elle. Mais tu ne crois pas faire preuve d'irrespect en ne me présentant pas ton invité ? ajoute-t-elle, le regard posé sur Duo, un sourire qu'elle se veut radieux sur le visage.
Heero prend un peu de distance, puis lui présente son « invité surprise ».
- Relena, je te présente Duo Maxwell. Nous l'avons rencontré, alors qu'un arbre nous barrait la route.
- Un arbre ? ! Rien de grave, au moins ?
- Non, ne t'inquiète pas pour ça.
- Je suis rassurée. Soyez le bienvenu, Monsieur Maxwell. Bien entendu, vous restez pour déjeuner.
Alors qu'elle s'attend à ce qu'il lui fasse un baisemain réglementaire, Duo la lui serre à la bonne franquette, allant jusqu'à lui faire onduler sa longue chevelure.
- Merci, mais non, merci. Je ne fais que passer. Je voulais juste m'assurer qu'ils n'avaient rien.
- C'est très gentil de votre part, mais je ne peux pas vous laissez partir, alors que vous avez veillé sur la vie de mon fiancé et celle de Trowa. Je vous en prie, restez.
Le malaise est palpable, et Duo ne sait plus où se mettre. Chaque fois qu'elle insiste pour l'avoir à sa table, il se revoit faire l'amour avec son « fiancé » à l'arrière de la voiture.
Aussi, Quatre décide d'aider un peu.
- Il fait déjà très chaud. Ils doivent avoir envie de se rafraîchir, propose-t-il, subtilement.
- Oui, tu as raison, répond-elle.
- Trowa et moi nous occupons de votre invité.
- Tu es un ange, Quatre. Merci.
- C'est tout naturel.
Quatre, Trowa et Duo les quittent et prennent la direction d'un des salons, vide de tous convives.
- Tu souhaites me parler ? demande-t-elle ensuite à Heero.
Cette fois-ci, l'inquiétude transparaît dans sa voix.
- Oui. Allons à ton bureau, s'il te plaît.
Le sourire forcé, elle le suit en silence.
Mais à l'instant même où la porte se referme, Relena se précipite sur lui.
- Mhmmm ! C'est si bon de te revoir, murmure-t-elle, avant d'ôter ses escarpins et de se frotter contre lui.
Par habitude, il la prend dans ses bras, ferme les yeux et respire profondément.
- Pourquoi ne sommes nous pas allés directement dans notre chambre ? J'ai tellement envie de toi…
- 'Lena, écoute-moi…
Mais elle ne veut pas l'écouter. Elle sent bien qu'Heero est distant plus que d'ordinaire.
- Une femme aimante sait ce qui est bon pour son futur mari. Laisse-moi faire...
- Arrête, Relena. S'il te plaît.
Il prend ses mains entre les siennes, alors qu'elles s'apprêtaient à déboutonner sa chemise.
- Heero…
- Relena, j'ai à te parler. C'est important.
- Tu veux repousser les fiançailles, c'est ça ? croit-elle deviner.
Après tout, cela ne serait pas la première fois.
- Non. Je les annule, définitivement.
Relena retient difficilement un hoquet de surprise.
- Je te demande pardon pour toutes ces années, reprend Heero.
- Pardon ? ! Mais de quoi ?
- S'il te plaît, 'Lena. Ne me coupe pas.
Elle hoche la tête, tentant de contenir ses larmes.
- Tu as été ma première amie. Tu m'as aidé, alors que je sombrais dans la culpabilité et tu m'as offert ton amour de jeune femme, en toute confiance.
- Heero, l'interrompt-elle quand même, les larmes aux yeux. Je n'aime pas la tournure que prend cette conversation. Tu es fatigué par le voyage, tu fais beaucoup trop de courses automobiles, je n'arrête pas de te le dire et...
- Non, la coupe-t-il avec douceur et fermeté. Non, Relena.
- Non, gémit-elle de douleur, les larmes coulant à présent sur ses joues.
- Je te demande pardon d'avoir cautionné notre couple, alors que je ne t'ai jamais aimé que comme une amie. Une amie chère à mon cœur, mais qui ne pourra jamais être mon âme sœur.
Relena suffoque à présent, tant la douleur lui oppresse le cœur, la gorge et les poumons.
Immédiatement, Heero la prend dans ses bras et la berce en lui caressant tendrement le dos.
- Tu rencontreras le grand amour, sois-en certaine. J'ai vu les regards que certains portent sur toi, je ne me fais aucun souci.
- Pourquoi... pourquoi tu m'as fait l'amour... comme ça ? ! Pourquoi ?
- Pour te dire combien l'ami que je suis t'aime et combien je te souhaite d'être heureuse.
- Mais... c'est toi que j'aime ! Je t'aime Heero... Je t'aime ! !
- L'amour ne peut se commander. Je t'en prie, ne t'accroche pas à l'impossible.
- Tu ne peux pas effacer notre vie ! Nous sommes ensemble depuis cinq ans ! !
- Je n'ai que trop tardé et ignoré ma conscience. Je m'en vais sans délais.
- Non ! crie-t-elle, en pleurs, les mains à présent crispées sur sa chemise blanche. Je t'en supplie, reste à mes côtés. Reste ! J'ai besoin de toi.
À nouveau, Heero détache ses mains de sa chemise.
- Non, 'Lena. Il m'attend, fait-il l'erreur ou l'imprudence de dévoiler, persuadé qu'en tant qu'amie, elle ne peut que le comprendre et lui souhaiter d'être heureux, à son tour. Je prendrai de tes nouvelles et j'espère qu'un jour, tu accepteras de me revoir, termine-t-il, avant de lui déposer un long et tendre baiser sur le front.
Dans un premier temps et sous le choc de la révélation, Relena ne répond rien et ne retient plus l'homme qu'elle aime, faisant peu à peu le lien entre ce qu'il vient de dire, le parfum et l'invité surprise.
- 'Lena ?
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Au même moment, dans l'un des salons...
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Duo demeure silencieux, pensif et distant. Il n'a plus prononcé la moindre parole, depuis qu'ils ont quitté l'entrée de l'imposante demeure.
Après quelques minutes, Quatre quitte les genoux de son amant pour venir auprès de Duo, appuyé sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu au loin.
- Je n'aime pas ce qui se passe, confie soudain le bûcheron. Je n'ai pas le droit de laisser faire ça.
- Tu l'aimes, n'est-ce pas ? demande Quatre, d'une voix douce.
- Elle l'aime tellement, élude-t-il, son regard posé sur le parterre de fleurs. Ça crève les yeux !
- Certes, mais lui ne l'a jamais aimée qu'en tant qu'ami. Dis-toi que quoi qu'il arrive, tu lui auras rendu service.
- Et c'est censé me remonter le moral ?
- Tu as droit au bonheur, tout comme lui.
Quatre n'est pas innocent. Il a parfaitement conscience des mots qu'il choisit.
Duo est surpris. Impulsif, il plonge son regard dans le sien, à présent sur la défensive.
- Tu ne sais rien de moi. On n'est pas du même monde !
- Nous avons au moins trois points en commun : la vie, la mort et l'amour.
- Pfff !
Soufflé, Duo détourne la tête et se passe la main sur la nuque, pas très fier de s'être emporté et ne sachant pas trop quoi penser de ce « phénomène ».
- Désolé, je n'aurais pas dû te parler de la sorte.
- Ce n'est rien, sourit Quatre, avenant.
- Tu avais l'air moins inquiet tout à l'heure, s'immisce Trowa, qui les a rejoint.
Il entoure son mari de ses bras, avant de poser son menton sur son épaule, fixant Duo de son regard émeraude, tout autant scrutateur.
- Tout à l'heure, j'étais tout à lui et il était tout à moi ! répond Duo, toujours très sincère, faisant sourire le couple. À présent, il est à elle et à ce monde qui n'est pas le mien.
- À présent, il rompt ses fiançailles et s'apprête à s'investir dans votre relation, le corrige Trowa.
- Il est fou, soupire Duo, qui ne peut cependant pas s'empêcher de sourire.
Soudain, la porte s'ouvre à la volée, laissant apparaître Relena, furieuse, suivie de près par Heero.
- Comment oses-tu souiller ma maison de ta présence ?
- 'Lena...
Mais l'héritière n'écoute plus son ex-fiancé.
- Je lui offrais une vie, une famille, des enfants, une place de choix dans la société, et toi ? Tu me l'enlèves pour une partie de jambes en l'air ?
- Relena, s'interpose Quatre. Tu ne sais plus ce que tu dis.
- Oh ! si, je le sais. Heero a déjà eu des relations avec d'autres hommes, mais je fermais les yeux, me disant qu'après tout, nous n'étions pas mariés. Alors pourquoi toi ? Qu'est-ce qu'un bûcheron a à offrir de plus que moi ?
- Je sais pas, toute une gamme de sucres d'orge ! répond Duo, le plus naturellement du monde.
- Comment oses-tu ? !
- Arrête, 'Lena. Il n'a pas à te répondre, intervient Heero, soucieux de ne pas la brusquer.
- Non, 'ro (et ce surnom lui vient tellement naturellement). Laisse-là, elle a tous les droits.
- Parfaitement, j'ai tous les droits ! Tu es ici chez moi, et j'exige que tu partes sur le champ.
- Aucun problème, mais juste une dernière chose. Heero vous aime beaucoup et tient à votre amitié.
- Dehors !
Duo s'incline respectueusement, salue Quatre et Trowa, puis s'en va, un dernier regard pour Heero.
- Tu m'as promis, lui adresse-t-il du bout des lèvres.
Duo hoche la tête, avant de disparaître derrière la porte.
- 'Lena...
- Comment as-tu pu me faire ça ? pleure-t-elle.
Heero se rapproche, jusqu'à la reprendre dans ses bras.
- Chut ! Je t'aime d'une amitié insondable, mais je ne peux plus nous mentir.
- Et si cela ne me dérangeait pas. Tu resterais ? tente-t-elle, sans trop d'espoir.
- Non.
Relena reste sans voix. Elle sait qu'elle a perdu, elle sait qu'un d'entre eux a fini par gagner.
Ses yeux sont ouverts, mais elle ne voit plus rien plus rien d'autre qu'un monde sans Heero à ses côtés.
Aussi, c'est à peine si elle entend son frère entrer dans la pièce.
Ce qu'elle ressent pleinement en revanche, ce sont les lèvres d'Heero se presser un long moment sur son front, pour disparaître ensuite, lui laissant une impression de froid polaire, de vide.
À bien y réfléchir, ce n'est pas la première fois qu'elle a froid.
- Relena, l'appelle encore son frère. Ma chère sœur, réponds-moi, je t'en prie.
Rien. Il n'y a plus rien.
- Plus que jamais, elle aura besoin de toi à ses côtés, avance doucement Quatre, avec tact.
Milliardo porte la jeune femme dans ses bras.
- Vous et moi le savions. Heero n'était avec ma soeur que par reconnaissance.
- Heero aime profondément Relena, oppose calmement Trowa.
- Je sais, admet l'héritier et pilote. Mais elle, non.
- Disons qu'elle a cru pouvoir disposer de son cœur. Nous ne pouvons l'en blâmer. Heero est un être attirant. N'est-ce pas, Milliardo ?
Quatre n'attend pas de réponse, et se contente du regard assassin que l'héritier lui destine.
- Ils sont tous deux responsables, reprend Quatre, nullement ébranlé par cet échange. Heero a failli à sa ligne de conduite, et Relena a choisi d'ignorer l'évidence. Il était grand temps que cela cesse.
- Je n'en veux pas à Heero, reprend Milliardo. Il lui a été d'une aide précieuse, alors même que je me désintéressais de mon rôle au sein du royaume. Seulement, dites-lui de se tenir à l'écart de sa vie, s'il lui reste un tant soit peu de considération pour...
- Tâchons tous de rester dignes, quel que soit notre parcours, le coupe Quatre, avec sévérité et bienveillance.
Et il n'a pas besoin d'en dire plus. Milliardo cesse ses menaces, et s'incline devant le digne héritier des Raberba Winner.
Le silence s'installe et perdure quelques secondes encore, jusqu'à ce que Milliardo quitte la pièce, sa soeur complètement amorphe dans ses bras.
Le couple restant attend que la porte se referme doucement, pour sortir de cette pesante atmosphère.
Trowa se tourne alors vers son mari, et le serre tendrement contre lui.
- C'était à prévoir.
Quatre soupire et pose son front sur son épaule, ses mains caressant nonchalamment son dos.
- Malgré la souffrance, c'est bien mieux ainsi. À partir du moment où Heero et elle se sont mis en couple, leur relation a perdu de son authenticité.
- Hum. Heureusement que Duo l'a timbérisé*.
Quatre glisse son visage de son épaule jusqu'à son cou et rit tout contre, faisant vibrer le corps de son mari dans ses moindres cellules.
- J'aurais bien aimé voir ça : Heero enflammé par un Timber ! murmure-t-il, à son oreille.
- Crois-moi sur parole, si je te dis que tu n'as rien raté. Le pire reste à venir, sourit Trowa.
Quatre relève son visage et le regarde de ses yeux couleur turquoise, assombris par le désir.
- Le pire pour eux, je ne sais pas. Mais pour toi, c'est certain, assure-t-il.
- Que veux-tu dire ? se réjouit Trowa, aux yeux verts tout aussi sombres.
- J'ai appris que Lady Une et toi aviez « dîné » ensemble et à plusieurs reprises, cette semaine.
- Ah! ça, sourit largement Trowa, minimisant l'information.
- Oui, ça. Et je vais te dire ce que j'en pense...
- Je suis tout ouïe, lui répond Trowa, avant de capturer ses lèvres, gorgées de menaces.
Chez eux, ils auraient mis un temps fou à se rendre dans leur chambre. Mais ici, c'est évidemment très différent. Aussi, main dans la main, ils montent les marches du grand escalier, trois par trois, et se rendent dans leurs appartements à la vitesse de la lumière.
•
Un long et délicieux moment plus tard...
•
Ils avaient beaucoup de choses à se dire. Et quoi de mieux, quoi de plus parlant que le langage du corps ?
- Au fait, reprend Trowa, tout en caressant ses lèvres des siennes.
À moitié alangui sur Quatre, il se souvient d'un détail.
- Mhmmm ?
- On a mangé des asperges.
Quatre rouvre les yeux, mécontent.
- Il n'y a qu'avec moi que tu manges des asperges !
- Elle le sait. C'est pour cette raison qu'elle nous en a commandées. Et chaque fois que j'en croquais délicatement le bout le plus fragile, la partie la plus sensible, la plus délectable, elle me faisait du pied en souvenir du bon vieux temps.
Quatre sent une bouffée de chaleur l'envahir. Il inverse leur position et ramène les mains de son « traître de mari » au-dessus de sa tête.
- Je vais te faire mordre la poussière, mon amour.
- Pas autant que moi...
Quatre lui décoche un sourire en coin, torve et assuré.
- C'est ce qu'on va voir...
Et pour accompagner ses paroles, Quatre lui envoie un vif coup de rein.
- Aaaaaaah ! gémit Trowa.
Alors qu'il a basculé sa tête en arrière et halète fortement, Quatre ne cesse d'onduler sur lui, le travaillant au corps.
- Je veux boire tes cris à même tes lèvres, susurre-t-il à son oreille, avant de mordiller sa peau juste en-dessous.
- Mhmmmmmmm !
Quatre poursuit ce traitement, jusqu'à ce que Trowa se libère.
- Quatre, halète-t-il, encore dans son monde d'allégresse, sentant bien que son mari n'est pas venu.
- Cela ne fait que commencer, mon amour, promet-il, avant de relâcher ses poignets et de descendre jusqu'au désir de son mari, renouvelé par ses paroles et sa force d'être.
Trowa lui est complètement soumis. Même s'il le voulait, il n'arriverait pas à bouger ; chacune de ses cellules lui appartenant.
- Quatre ! Mhmmm !
Trowa se tord déjà de plaisir, alors que Quatre flatte savamment son membre de sa main.
- Je vais commencer par la partie la plus fragile…
Et pour illustrer ses dires, Quatre embrasse délicatement le gland de son mari, gorgé de désir.
- Mhmmmmm !
- La plus sensible… chuchote-t-il, avant de souffler sur son membre, puis de le frôler de ses lèvres.
Trowa ne sait plus comment se tortiller.
- Quatre…
- La plus... que disais-tu déjà ? fait-il mine d'avoir oublié, tout en resserrant sa prise.
- Aaaah ! Je... je sais plus... Mhmmmm !
- Mais si, voyons, c'était quelque chose comme... Mince, je l'ai sur le bout de la langue, le torture-t-il, encore, avant de lentement lécher son membre, déjà durement éprouvé, sur toute sa longueur.
- Quaaaaatre !
- J'y suis...
- Aaaaaah ouiiii ! gémit Trowa, toujours caressé par son mari.
- La partie la plus délectable...
La mémoire lui étant revenue, Quatre le prend enfin en bouche, démontrant là tout son savoir-faire.
Trowa, aux abois, ne tarde pas à se libérer une nouvelle fois, en un long râle de bien-être absolu, ses deux mains plongées dans la chevelure blonde et soyeuse de son mari.
Soumis à des tremblements de plaisir, Trowa sent le corps de Quatre glisser sur le sien, son désir intact. Il n'a pas le temps de se demander comment son ange fait pour tenir, que Quatre l'embrasse profondément, partageant avec lui le fruit de sa quête vengeresse.
- Qu'ai-je donc fait... pour te mériter ? s'interroge sérieusement Trowa, haletant. De quelles bonnes actions suis-je l'auteur... pour connaître... pareil bonheur ?
Quatre, ému par ce qu'il entend et ressent, le regarde avec un amour infini et lui caresse tendrement la joue.
- Je t'aime, chuchote-t-il, avant de l'embrasser doucement d'abord, puis de plus en plus passionnément.
Jusqu'à ce qu'il détecte l'inquiétude grandissante de son mari.
- Trowa, mon amour ?
- Je ne veux pas t'oublier, Quatre, s'angoisse-t-il, soudain. J'en mourrais.
- Jamais. Ou je m'oublierais, moi aussi, leur promet-il, avant de l'embrasser profondément.
- Mhmmm !... Je t'aiiime…
- Ne garde que ça à l'esprit, et laisse-toi aller, le commande Quatre, tandis qu'il joue de son doigté en lui.
- Fais-moi… Mhmmmm ! ouiii !... Fais-moi oublier… l'oubli… Aaaaaaaaah !
Sans les faire plus attendre, Quatre l'aime avec toute l'intensité dont il se sait consciemment capable, jusqu'à ce que l'un et l'autre ne tombent d'épuisement, comblés, rassurés et reconnaissants envers la vie.
Plus tard, les premiers rayons du soleil se refléteront sur leurs deux corps entremêlés, à la respiration profonde et régulière. Le visage de Quatre sera niché dans le cou de son mari, lui-même le nez plongé dans les mèches blondes de son compagnon.
•
Quelques heures plus tôt, dans la voiture d'Heero...
•
Heero presse le pas et se sent soulagé, lorsqu'il voit la silhouette de Duo se découper dans la voiture, côté passager.
Sans perdre une minute, il monte à bord du quatre fois quatre, prend le volant et sort de la propriété.
Le silence, entre les deux hommes, ne dure que le temps de quitter la route principale menant à la demeure ; comme si les arbres bordant le site avaient des yeux et des oreilles.
Heero ne tarde pas à ralentir sensiblement sa vitesse.
- Son frère est là pour elle. Je ne m'inquiète pas, engage-t-il la discussion, à brûle-pourpoint.
- Elle en a de la chance ! ironise Duo. Ken brise le cœur de Barbie, mais son frère, le pilote ennemi de Ken, est là !
Là encore, Duo prouve qu'il connaît bien le milieu de la Formule Un.
Heero fronce les sourcils.
- Je ne comprends pas.
Duo soupire et regarde par la fenêtre.
- Je suis responsable de la destruction d'une vie, comprends-moi ! Y a pas de quoi faire le paon.
- Tu es responsable de la construction d'une vie, voire de deux. Conscientise-le.
Duo soupire une nouvelle fois.
- J'ai raison quand même, persiste-t-il, un peu boudeur.
- Je suis plus objectif.
Choisissant sa vitesse de croisière, Heero déplace sa main, précédemment posée sur la boîte de vitesse, pour venir serrer celle de Duo, reposant nonchalamment sur sa cuisse.
À son grand soulagement, il ne le repousse pas. Mieux encore, il répond à sa pression.
- Barbie tient à son Ken. Je ne peux pas le lui reprocher, reprend Duo, se tournant enfin vers lui.
- Ken n'a donc pas son mot à dire ?
- Je le croyais en plastique, asexué et muet de nature ! Apparemment, je me suis trompé. Il parle, il exige, il décide pour tout le monde, il... il...
Duo se perd dans le regard amusé de son amant, dans son petit sourire en coin et ses cheveux bruns en bataille.
- Il… ?
- Il est tout ce dont je rêve, soupire-t-il. Mais ça n'empêche pas qu'il soit chiant ! s'empresse-t-il d'ajouter, face au large sourire victorieux d'Heero. Sérieux, faut que t'arrête de me sourire quand ce n'est pas « censé » être le bon moment !
- Autant me demander de ne plus respirer. Je n'ai jamais autant souri que depuis toi.
Le « responsable » de cette « catastrophe » se mord la lèvre et ferme fort les paupières.
- Ton image de marque va en prendre un coup, si tu continues ! Je suis certain que tu peux le faire, au moins le temps d'arriver chez moi.
- Ne plus respirer ?
- Ken va sous l'eau. Il plonge des heures sans respirer et attrape toujours les plus beaux poissons, argumente Duo.
Heero éclate de rire, et Duo a beau garder les paupières closes, le son de sa voix, semblable à de la musique, emplit l'habitacle et ses oreilles.
- Arrête-toi, exige-t-il, avant de se pencher sur lui et de l'embrasser avec fougue.
Et ce, malgré le fait qu'Heero soit en train de manœuvrer pour se ranger sur la bas côté.
- Tu habites encore loin ? demande « super Ken », entre deux baisers.
- Même s'il nous restait dix mètres, ce serait trop long, répond-il, tandis que ses mains se faufilent sous sa chemise et que ses lèvres réclament toute son intention.
- Je ne veux pas t'aimer dans une voiture, pas cette fois. Je veux un lit, des draps frais et n'être pas dérangé ou sur le qui-vive, le retient Heero, une main tendrement posée sur sa joue.
Duo soupire encore.
- T'es un méchant Ken ! se plaint-il, tout en se rasseyant convenablement sur son siège.
Heero commence à rire, mais Duo lui plaque sa main sur sa bouche.
- Je te préviens, Bad Ken. Si tu émets le moindre son, je te fais l'amour séance tenante et crois-moi, tu ne seras pas de taille à lutter.
Heero sourit contre sa paume, le regard sombre et la lui embrasse, avant de reprendre la route.
- Je saurai m'en souvenir, relève Heero, la voix rauque.
- Encore un mot, une syllabe et tu ne pourras plus jamais t'asseoir de toute ta vie, promet Duo en retour, se mordant la lèvre et serrant son accoudoir, le regard droit devant.
Heero sourit sans bruit, son pied pressant l'accélérateur.
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Quelques minutes plus tard, les plus longues de leur vie...
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Lorsqu'ils arrivent à « la petite maison en bois dans la forêt » de Duo, Heero croit naïvement que son propriétaire va lui en faire la visite guidée.
- Il n'y a personne ici, s'étonne Heero. Tu n'as aucun voisin ?
- Le pied ! répond Duo, alors qu'il ouvre la porte.
- Tu me fais visiter ?
- Bien sûr.
Duo lui reprend la main, ferme la porte avec son pied, avant de l'entraîner jusqu'à l'escalier.
- Derrière ce mur, tu as le salon, plus loin la cuisine et dehors, la terrasse.
- C'est très intéressant, timber. Mais je n'ai rien vu d'autre que ce couloir et il n'est pas éclairé.
- C'est parce qu'il y a mieux, là-haut.
- Je me disais aussi, se moque gentiment Heero, sachant très bien où est-ce qu'il les emmène.
- Tu ne vas jamais me croire, mais derrière cette porte, il y a une salle de bain.
- C'est incroyable.
- Hallucinant ! Surtout, quand on sait que ta baraque fait quatre à cinq fois la mienne !
- Tu me fais peur. Ta chambre serait-elle dans un placard ?
- Hey ! s'offusque faiblement Duo. On peut en faire des choses dans un placard, assure-t-il, son corps à présent plaqué contre le sien.
- Je demande à voir, murmure Heero, qui commence déjà à le déshabiller.
- Tu ne vas pas en revenir. Tu ne voudras plus jamais partir d'ici.
- Je ne le veux déjà plus, répond-il, contre ses lèvres.
- Tu finiras par te demander comment tu as pu vivre dans tout ce luxe...
- C'est tout à fait répugnant, répond Heero, avant d'attraper la lèvre inférieure de Duo et de la faire lentement glisser entre ses dents, tandis que ses mains s'affairent à lui défaire son jean, pressant son désir, à chaque bouton trituré.
- Mhmmm ! Good Ken...
Duo tâte le mur derrière lui, tandis qu'ils s'embrassent, et finit par trouver la poignée de la porte de sa chambre.
Aussitôt la porte ouverte, Heero l'emporte jusqu'au lit et l'y allonge, leurs lèvres toujours scellées.
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Quelques heures plus tard...
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Duo repose sagement sur le torse musclé de son pilote, l'une de ses jambes caressant les siennes de temps à autre.
Alors qu'il suit méticuleusement le tracé des abdominaux parfaits de son Ken parfait, Heero lui demande, tout en continuant de masser sa nuque et de glisser ses doigts dans ses cheveux dénattés :
- Tu as toujours vécu seul, ici ?
- Ici, oui.
- Et avant ?
- Avant, non.
- Tu préfères ne pas en parler, devine Heero, sans mal.
- Plus tard, peut-être.
Le silence prend place, le temps pour Duo de changer de sujet.
- Comment cela va-t-il se passer ?
- Entre nous ?
- Oui.
- Je ne dispute pas de courses tous les jours, et je suppose que tu n'es bûcheron que lorsque cela est nécessaire.
- En dehors des urgences, je ne le suis que pour certaines saisons, confirme-t-il.
- La mienne a pris fin...
- Il y a trois jours, je sais, le coupe doucement Duo, sans cesser de caresser son ventre, son flanc et sa hanche dénudés. Tu as remporté, enfin conservé, le titre de champion du monde face à un Zechs Merquise, alias Milliardo Peacecraft, particulièrement remonté. Ensuite, eh bien, tu n'as pas su quoi faire d'autre pour te détendre que de piloter Wing Zero a nouveau, mais cette fois contre Trowa, lui-même à bord de son fidèle Heavyarms, débite-t-il, d'un air blasé.
Heero suit à présent la ligne de sa colonne vertébrale de sa main, et descend jusqu'au drap, bien en dessous de ses reins.
- Tu sais beaucoup de choses sur moi, remarque-t-il, alors qu'il le sent frissonner sous ses caresses.
- Dois-je te rappeler que tu es une célébrité ?
- Tout le monde ne s'intéresse pas d'aussi près à la Formule Un. Trowa nous a présentés, mais nous avions vu, à ton regard, que tu nous avais immédiatement replacés.
- Je m'intéressais aux courses de voitures et de motos, mais plus depuis longtemps. Seulement, quand tu travailles avec des gars qui arborent fièrement les autocollants, le porte-clefs, l'écharpe, les gants et le bonnet de l'écurie des Gundams, et qui vouent une adoration sans borne à vos exploits, t'es forcé d'être un peu au courant.
Heero sourit, tandis que ses mains baladeuses se faufilent sous le drap pour venir caresser ses fesses et ses hanches, avant de remonter lui masser les reins.
Duo en frissonne plus fort encore, et s'étire de plaisir contre lui. Ses mains perdues dans ses cheveux courts et ses lèvres entrouvertes dans son cou, s'appliquant à raviver les marques qu'elles ont précédemment laissées.
L'écurie des Gundams est bien sûr célèbre pour ses pilotes, mais aussi pour l'extraordinaire puissance de leurs bolides, qu'eux seuls peuvent appréhender.
Heero Yuy, surnommé « Break System » par certain, pilote du Gundam Wing Zero, est le numéro un, depuis le commencement de sa carrière, mais également l'un des seuls pilotes de légende encore en activité.
Sa maîtrise et sa détermination sans égales en a déstabilisé plus d'un et ont fait de lui un être à part. En mémoire, son grave, seul et unique accident avec le Gundam Wing, première génération. Les gens se demandent encore comment Heero a pu en ressortir vivant… et victorieux à la fois !
Trowa Barton, surnommé « The Silencer », ex-pilote professionnel du Gundam Heavyarms, est toujours, à ce jour, le troisième meilleur pilote de tous les temps.
S'il a choisi de se retirer pour raison personnelle, il a tout de même souhaité rester dans cet univers, qu'il affectionne particulièrement, en devenant le mécanicien attitré d'Heero.
Ils ont beau ne jamais en parler, tout le monde sait qu'Heero et lui aiment à disputer des courses sur le circuit privé de Quatre Raberba Winner ou celui d'Heero, faisant revivre et perdurer leur amitié légendaire et leurs magnifiques montures.
Au milieu de ce parcours de rêve, une ombre : un mystérieux accident, grave, dont personne ne connaît les détails, si ce n'est qu'il se serait produit sur le circuit de son mari, a failli lui coûter la vie. Si Heero n'avait pas été présent sur les lieux, Trowa serait mort, ce jour-là.
Quatre Raberba Winner, riche et puissant homme d'affaires, digne héritier de sa famille et amateur de courses automobiles, est connu pour être un adversaire de taille. Aux commandes de son Gundam Sandrock, « Le Prince du Désert » a déjà disputé quelques courses pour des galas de charité. Il en profite généralement pour inviter et se mesurer aux meilleurs. C'est de cette façon qu'il a rencontré Heero, Trowa, Wufeï et Zechs.
Personne n'ignore, jusqu'au fan le moins averti, que si Quatre avait pu passer professionnel, il serait, encore aujourd'hui, en quatrième position des pilotes les plus doués. Seulement, son père s'y est toujours fermement opposé, allant jusqu'à lui faire construire un magnifique et gigantesque circuit privé, pourvu qu'il lui obéisse. En contrepartie, son fils devait prendre la tête de l'entreprise ce qu'il fit avec plus d'assiduité après l'accident de Trowa, peu après la mort de son père.
Wufeï Chang, « le Dragon Solitaire », ex-pilote professionnel du Gundam Shenlong plus connu sous le nom de « Nataku », est redoutable et imprévisible tant sur le circuit que dans sa vie privée. Placé au cinquième rang des meilleurs pilotes, il a soudainement arrêté et reprit ses études pour devenir médecin.
Aujourd'hui, il vit en Chine avec sa femme, Sally Po, de même profession, et leurs trois enfants.
Tout le monde a encore en mémoire l'étrange et inhabituel règlement de compte entre lui et Heero, en plein milieu d'une course.
Une rumeur circule que Wufeï défendait son territoire, convaincu qu'Heero s'intéressait à Sally.
Milliardo Peacecraft. Anciennement, Zechs Merquise, « Two Faces ». Il a toujours fait en sorte de ne jamais impliquer sa famille dans son choix de devenir pilote, au lieu d'endosser son héritage. Il n'appartient pas à l'écurie des Gundams, mais à celle du Lotus Blanc. Il pilote le célèbre Epyon, tout aussi puissant que le Wing Zero, et est à ce jour, le seul qui peut rivaliser avec son pilote, Heero Yuy. Il passe sans cesse de la première place ex æquo à la deuxième, Heero finissant toujours de l'achever en fin de saison.
Si une haine profonde semblait les désunir, elle a progressivement diminué, lorsque Heero a officialisé son union avec sa sœur, la Princesse héritière du Royaume de Sank, Relena Peacecraft.
Seulement, ce qu'Heero ignore, c'est que Duo aurait pu avoir sa place parmi eux parmi les pilotes de légende.
Aussi, Heero relève la seule nouveauté dans tout ce que vient de rapporter son bûcheron à mi-temps, affriolant à plein temps.
- Tu t'y intéressais ?
- Tu poses beaucoup de questions, champion !
Heero sent bien que le terrain est miné. Et Duo sent bien qu'il doit vite le renseigner un minimum, s'il ne veut pas attiser sa curiosité ou créer une gêne entre eux.
- J'ai été moi-même pilote, par le passé.
- Pourquoi cela ne me surprend pas ?
Mais Duo ne sourit pas.
- Des courses sauvages, du « No Speed Limit », si tu préfères. Motos, voitures... tout ce qui a un moteur et permet d'arriver à une vitesse respectable.
Tout comme Heero et Trowa en leur temps ; avant d'être officiellement et respectivement : pilote et mécanicien.
- Tu n'as jamais eu envie de passer professionnel ?
- Des rêves de gamin ! lance Duo, un peu amer.
- Tu m'as l'air...
- Assez discuté, le coupe Duo, en se relevant en position assise. J'estime t'en avoir dit suffisamment.
Heero fronce les sourcils et se redresse à son tour.
- Gomen.
Il lui embrasse l'épaule et passe ses jambes le long du corps de Duo, avant de se plaquer contre son dos et de caresser son torse, en aveugle.
- Tout me fascine chez toi. Je n'ai pas pris en compte l'importance de ton jardin secret.
Duo soupire et se laisse enfin aller en arrière, contre lui.
- Plus tard, peut-être.
- Hn.
Duo tourne son visage vers celui d'Heero et l'embrasse.
- On peut toujours cultiver d'autres jardins, murmure-t-il, contre ses lèvres, souriant de nouveau.
- Je crois que j'ai oublié quelques règles de bases, répond Heero sur le même ton, tandis qu'il presse son désir plus fort contre ses reins. Montre-moi, susurre-t-il à son oreille, avant de la lui mordiller tendrement.
- Je suis bûcheron, moi, dit-il fièrement, alors qu'il se retourne et fait s'allonger Heero sous lui. La nature sauvage, ça me connait !
Heero et lui ne se quittent plus du regard.
Même lorsque Duo lui relève les jambes, lentement.
Même lorsqu'il le prépare, doucement.
Surtout lorsqu'il le pénètre, délicatement... avant qu'Heero ne puisse plus soutenir les puissantes ondes de plaisir que Duo fait naître et propage en lui.
Et alors que Duo cueille ses cris et gémissements à même ses lèvres, qu'il prend soin de son érection douloureuse jusqu'à éclosion de sa jouissance, Heero visite son nouveau monde intérieur... TimberLand.
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Le lendemain midi...
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Une musique classique résonne dans la chambre, inondée de lumière, de Trowa et Quatre.
- Mhmmm ? ! Trowa… se plaint Quatre, en cachant plus sûrement encore son visage dans son cou.
Trowa n'a aucun mal à tendre le bras et à attraper son téléphone portable, sans déranger son mari.
- C'est Heero, indique-t-il, avant de répondre. T'as vu l'heure ?
Quatre, tiré du sommeil par sa curiosité, colle son oreille sur le mobile.
- Il est treize heures, baiseurs invétérés !
- Je parie vingt dollars que Timber dort encore, avance Trowa.
- Je rallonge de vingt, si Heero est encore au lit avec lui, renchérit Quatre, parfaitement réveillé. Alors ?
- Je parie cent dollars que Trowa a dû te raconter l'histoire de l'asperge pour...
- Okay, vingt dollars et on est quitte, l'interrompt Quatre.
- Hn.
- Bon, reprend Trowa. T'appelles pour nous dépouiller, ou tu as une raison valable ?
- J'en ai parlé avec Duo et...
- Vous avez parlé ? ! le cherche Trowa, en prenant un air faussement choqué.
- Urusaï.
- Je croyais que nous étions d'accord, et que tu ne me ferais pas d'avances lorsque Quatre est à mes côtés.
Le dit mari « trompé » se retient de rire à gorge déployée, tandis qu'Heero s'abstient de répondre comme d'habitude.
- Allez Heero, nous t'écoutons, reprend Quatre.
- Il vous invite chez lui, ce soir. J'ai bien essayé de l'en dissuader, mais il voit en vous une sorte de couple adorable, voire idéal. Il va vite déchanter. Enfin, le plus tôt sera le mieux.
- Vieux grincheux, va !
- D'un autre côté, vous ne vous êtes pas vus depuis une semaine et je vous connais.
- Ne t'inquiète de rien, 'ro, le taquine Trowa, en l'appelant ainsi, à la mode de Timber. Nous allons reprendre des forces toutes l'après midi et seront chez lui pour dix-neuf heures.
- Pour information, nous allons manger, donc nous attabler. Faites donc en sorte de pouvoir vous asseoir, les cherche-t-il, affectueusement.
- Le premier qui trouve vos deux petits coussins a gagné, répond Trowa, du tac au tac.
Il « entend » Heero sourire à l'autre bout du fil.
- Je t'envoie l'itinéraire. À ce soir.
- À ce soir, Heero et passe le bonjour à Duo, enfin, si vous parlez encore, ajoute Trowa.
Bip bip bip...
- Il m'a raccroché au nez, sourit-il.
Quatre glousse contre son épaule, suivant le mouvement, lorsque Trowa se décale pour déposer le téléphone sur la table de chevet.
- J'ai hâte d'y être, s'enthousiasme-t-il.
- Moi aussi, répond Trowa, avant de l'embrasser et de l'emporter jusqu'à leur salle de bain.
- Dis, amour ?
- Hum ?
Trowa règle la température de l'eau, tandis que Quatre, derrière lui, semble plongé dans une profonde réflexion.
- Tu crois qu'on aura une bûche au dessert ?
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Du côté de chez Duo...
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- Je t'envoie l'itinéraire. À ce soir.
Ces derniers mots et le léger mouvement d'Heero terminent de réveiller Duo.
Heero se rallonge complètement et se cale de nouveau contre lui.
- Mhmmm...
Seulement, sentir son corps tout contre le sien le fait se rendormir.
- Réveille-toi, timber.
Duo soulève difficilement ses paupières.
- Qu... quoi ?
- C'est l'heure, lui souffle Heero, replaçant l'une de ses mèches derrière son oreille.
- L'heure de quoi ?
- L'heure de moi, répond Heero, en le retournant sur le lit.
Duo ouvre grand ses yeux et rit doucement, encore un peu groggy.
- Tu m'as l'air bien trop réveillé.
- Je t'attends depuis plus de deux heures, l'informe-t-il, alors qu'il parsème son visage de doux baisers.
- Deux heures ! s'effare Duo. Mais t'es fait en quoi ? Aaaaaaaaaah ? ! Mhmmmmm !
Heero est tout ce qu'il y a de plus réveillé, et Duo comprend qu'il n'a plus l'intention d'attendre avant de prendre son « petit déjeuner ».
- Je... Ah ! Oui !... Je suppose que... Ouuuh !... je n'ai pas le temps de... (il se mord la lèvre, tentant de retenir un gémissement) prendre un café... !
- Avec ou sans lait ? sourit Heero contre son cou, alors que sa main s'affaire déjà à lui donner sa ration de caféine.
- Aaaaaaaaaah ! Heerooooooo !
Heero ne délaisse aucune partie de son anatomie, et Duo peut découvrir toutes les combinaisons possibles d'un réveil réussi...
S'ils ont fini par se lever et quitter leurs chambre et salle de bain, c'était sans compter sur la cuisine.
Nus, sur le sol, Duo et Heero se remettent de leurs étreintes.
- Mais… t'es fait en quoi, sérieux ? demande Duo, haletant, les jambes encore nouées autour d'Heero. T'es tout le temps « dur » ! ajoute-t-il, en tentant d'enfoncer son doigt dans son torse, comme s'il parlait de cette partie de son corps. Tu t'es fait greffer le moteur du Wing Zero dans… dans… dans ta « bûche », ou quoi ? ! Non, mais je dis ça… Mon « hangar » est ravi, mais tu m'as pris de court, quand même !
Heero rit contre son cou.
- Ce dîner avec Quatre et Trowa va nous être fatal, mon ange. Et puis, je te signale que tu n'as rien à m'envier, et que tu ne manques jamais de me répondre.
- Alors là, je ne vais pas te contredire. Je n'ai jamais été aussi « dur » de toute ma vie ! C'est même étonnant que je sois encore capable de parler, tant mes cordes vocales sont sollicitées.
- J'aime tes vocalises, souffle-t-il, sous son oreille.
- Pas bouger, l'excité !
- En parlant de voix, sourit Heero, tout en caressant son cou de ses lèvres. Je te conseille de ne pas parler de « bûche » ou de « hangar » en leur présence.
- J'suis pas fou ! J'ai eu ma dose avec Trowa. Au fait, faut que je cherche un foulard, et toi aussi.
- Autant nous plâtrer de la tête au pied, timber. Nous serions plus discrets.
- Ah !
- Hn.
- 'ro ?
- Hn ?
- Je suis censé préparer le repas, pas m'envoyer en l'air dès que tu apparais dans mon champ de vision. Et encore moins, restez là, à attendre le prochain assaut.
- C'est exact.
- Alors arrête de m'embrasser et de déboutonner mon jean ! Il va rendre l'âme à force d'être aussi peu considéré.
- Ça faisait déjà deux heures que je résistais à l'appel de ta natte, qui caresse ton dos à chacun de tes mouvements, se défend Heero. Et tu ne portes jamais rien d'autre que ce jean usé au premier bouton défait. Je pourrais dessiner tes courbes les yeux fermés, tant tu m'obsèdes.
Tout sourire, Duo se garde bien de lui dire, qu'il en est de même pour lui.
- Tu vas faire comment, quand tu vas partir ? demande-t-il faussement léger.
- Je ferai en sorte de ne pas être séparé de toi trop longtemps. Si tu y consens ?
Duo hoche la tête, les yeux pétillants.
- Ce serait un bon début.
Un bon début.
Ces simples mots emplissent le cœur d'Heero d'allégresse.
- Allez, ils arrivent dans une heure à peine et je n'ai toujours pas fait les crêpes.
- Je vais mettre la table.
- Super ! Ça t'évitera de me tourner autour.
Heero lui sourit, tandis qu'ils se relèvent, avant de se rhabiller.
- Duo ?
- Oui ?
- Tu n'aurais pas des coussins ?
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La soirée...
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Les invités arrivent à l'heure et sans encombre.
La soirée se déroule dans une ambiance très détendue, comme si Duo avait toujours fait partie de leur vie.
Confiant, il leur raconte un peu son histoire de son enfance avec le Père Maxwell, à sa prise d'autonomie à l'âge de seize ans.
Heero se garde bien de le questionner sur sa période « pilote », et lorsque Trowa s'apprête à gratter le sujet, le regard qu'Heero lui lance suffit à l'en dissuader.
Evidemment, rien de tout ceci n'échappe à Quatre, qui soit dit en passant, a déjà perçu une bribe de son trouble émotionnel, lors de leur première rencontre à la demeure Peacecraft.
- Si vous voulez bien m'excuser, je vais préparer le café.
- Laisse, timber, le retient Heero, par le bras. Je m'en occupe.
- Merci, accepte Duo.
- Je vais débarrasser ce qui reste, propose Trowa.
- Non, ce n'est pas la peine, tente de l'arrêter Duo.
- Laisse donc faire nos hommes. On va prendre l'air ? lui propose Quatre, un sourire indéchiffrable étirant ses lèvres.
- Okay, lui sourit-il, un peu hésitant.
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Dans la cuisine...
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Trowa dépose les couverts et assiettes dans l'évier, tandis qu'Heero sort les tasses à café.
- Tu m'expliques ? veut savoir le mécanicien et ami.
- Il ne veut pas en parler. Il doit y avoir quelque chose de déplaisant dans ce souvenir, et je n'ai pas envie de le brusquer.
- Hum.
Trowa fait un autre aller-retour, du salon à la cuisine.
- Je suppose que Quatre l'a remarqué, reprend Heero.
- Tout juste.
- Ne me dis pas qu'il va tenter de le faire parler maintenant ? s'inquiète Heero, sa main tenant le doseur à café en poudre, suspendue au-dessus de la machine.
- Je te trouve bien protecteur, observe Trowa. Ton « petit chat » serait-il dépourvu de griffes ?
Pour toute réponse, Heero verse le contenu de sa cuillère au cœur du filtre.
- Quatre ne dépasse jamais les limites, sauf en de rares occasions et c'est toujours justifié.
- Sauf une fois, tient à le contredire Heero, son regard, un peu dur, ancré à celui de son ami.
- Et tu étais là.
La réponse de Trowa sonne comme un remerciement et un appel au calme. Il se souvient combien son mari a souffert de savoir Heero en colère contre lui, après son « accident ».
- J'ai confiance en ton mari. Là n'est pas le problème, reprend plus « légèrement » Heero.
- Alors où est-il ?
- Duo a souffert, et même si j'aimerais connaître les raisons de son mutisme, je ne veux pas que qui que soit s'immisce dans sa vie privée.
Trowa s'adosse contre l'un des murs et croise les bras.
- Ce n'est pas ce que fait Quatre.
- Il fait bien pire ! J'en suis la preuve vivante et tu ne t'es pas vu. Nous étions bien différents, il y a encore sept ans.
- Et bien qu'attends-tu ? sourit Trowa, sûr de lui. Il te suffit de te rendre à la terrasse et d'interrompre leur discussion.
- ...
- Mais tu ne le feras pas. Parce qu'au fond, tu crèves d'envie de savoir.
- Ce n'est peut-être rien, répond Heero, sans démentir, toutefois.
- Tu n'as rien à te reprocher, vieux. Tu l'aimes, et vous n'êtes ensemble que depuis peu.
- Raison de plus.
- On ne parle plus de raison, ici. Tu sors de ton mode de fonctionnement habituel, Heero. Et force est de constater que votre cas est similaire au nôtre, dans son caractère immédiat et inéluctable.
En silence, ils s'échangent un regard chargé de souvenirs.
- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, j'ai pensé à mettre des petits coussins sous vos arrogants petits culs. Tu pourrais au moins prendre des gants, pour une fois.
C'est le signe qu'Heero clôt là leur discussion, à peu près satisfait de ce qu'il en est ressorti.
- Rêve !
Le café est bientôt prêt, et c'est le moment idéal pour parler de la saison prochaine...
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Quelques minutes avant...
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Duo pose le premier un pied sur la terrasse, avant de respirer une grande bouffée d'air frais.
- C'est tout à fait charmant, commente Quatre, à sa suite.
Duo lui sourit.
- Merci. C'est du fait maison.
Quatre pose sur lui un regard étonné et admirateur.
- Ceci explique la magie de l'endroit.
Duo hausse les épaules, avant de diriger son regard vers les étoiles.
- C'est une belle nuit. Claire et limpide. Propice aux vœux et aux prières, ajoute Quatre.
Duo se rembrunit imperceptiblement.
Mais Quatre n'a pas besoin de voir avec ses yeux d'homme pour connaître la vérité.
- Toi, qui es croyant… tu penses vraiment à une autre vie après la mort ? l'interroge soudain Duo.
- Je crois en la vie éternelle. Et à en juger par la croix chrétienne que tu portes autour du cou, tu n'es pas loin de...
- Elle n'est pas à moi, le coupe Duo. Elle était à mon Père.
- Alors, c'est lui que tu regardes, là-haut ? le questionne-t-il, doucement.
Duo hausse une nouvelle fois les épaules, avant de plonger son regard sur l'horizon obscur des bois environnants, le sourire envolé.
- Moi, je pense à ma mère, reprend alors Quatre.
Duo le regarde furtivement.
- Elle est morte en me mettant au monde. Je suis le seul fils et dernier né de la famille, alors mes sœurs me parlaient d'elle, souvent. Surtout, Irea.
- Ça a dû être difficile pour ton père.
- Très. J'ai longtemps cru qu'il me détestait. Alors dès que j'ai pu, j'ai quitté définitivement le domicile familial et fait mon possible pour l'ignorer.
Duo se mord la lèvre, extrêmement surpris par ces propos.
- Je sais. Je ne donne pas cette impression, le plus souvent. Mais, j'ai mon petit caractère ! lance Quatre, mine de rien.
Duo s'autorise enfin à sourire.
- Par chance, et avec l'aide d'Heero et de Trowa, j'ai renoué le dialogue et j'ai pu faire la paix avec mon père, avant qu'il ne nous quitte, lui aussi.
Duo est bouche bée et ne sait pas quoi dire, ni quoi faire.
- Depuis, je m'efforce chaque jour de continuer le travail de mon père et d'honorer la mémoire de mes parents. Et lorsque Trowa m'en laisse le temps... quand il n'est pas là, donc... (Duo et lui rient un court instant) et bien, je regarde les étoiles et leur parle ; me pardonnant, chaque fois que je m'en sens digne, d'avoir fait honte à ma famille.
Profondément ému, Duo pleure doucement.
Quatre s'en aperçoit et lui offre son mouchoir, avant de poser une main réconfortante sur son épaule.
- Tu portes une bien lourde charge, Duo. Es-tu certain qu'elle t'appartienne ?
Surpris, Duo recule d'un pas, se dégageant de son emprise physique.
- Ce n'est pas la première fois que tu me dis ça.
- C'est vrai.
- Tu as cru que parce que tu me confiais une partie de ton passé, j'allais faire de même ? !
- Non. J'ai d'abord eu envie d'exprimer l'amour que je ressens pour la vie, puis de l'associer au vécu de chacun. Je n'ai pas plus souffert qu'un autre. Bien au contraire.
Cette réponse déstabilise Duo, autant qu'elle semble le rassurer.
- Tu n'as pas vraiment vécu avec ton père et tu as perdu ta mère. C'est difficile et l'argent ne remplace pas tout.
- Tu en sais quelque chose.
- ...
- Tu parles du Père Maxwell avec beaucoup d'amour et de tristesse mêlés. C'est la raison pour laquelle je l'ai associé au regard que tu portes sur l'univers. Pardonne-moi, si je t'ai blessé, ce n'était pas mon intention.
Duo soupire.
- Ce n'est pas vraiment mon Père que je cherche là-haut, dévoile-t-il. Je sais qu'il est là où les meilleurs s'en vont.
Quatre l'écoute attentivement, priant pour que ni Trowa, ni Heero ne viennent les déranger.
- Aucun doute. Ton Père était un être d'exception.
- Oui.
Il reprend après un silence.
- Je... C'est quelqu'un d'autre... Il s'agit de mon frère d'âme, Solo. Il est mort, lorsque j'avais quinze ans. Il en avait dix-sept et je ne m'en suis jamais vraiment remis.
Quatre respecte ce nouveau silence.
- Il était amateur de courses de moto. J'en faisais avec lui ; on était les meilleurs. Un jour qu'il prenait le soleil avec sa copine, un abruti l'a provoqué en duel. Et ce con l'a accepté ! Trop fier pour rester en vie, voilà la vérité ! s'emporte Duo, qui commence à faire les cent pas devant Quatre.
- Il a gagné et son concurrent l'a agressé ? l'aide-t-il, voyant que Duo ne sait plus par où continuer.
- Même pas ! hausse-t-il le ton. Il a perdu devant le champion de l'état voisin. Shit ! Je lui avais dit cent fois de ne pas prendre ce virage à la légère ! Il ne m'écoutait pas, il se croyait invincible. J'étais bien meilleur que lui, mais je le lui cachais. J'avais peur qu'il ne se vexe et finisse par me tourner le dos. Résultat ? Il est mort sous mes yeux ! Moi, le « Shinigami » !
Duo cesse d'arpenter sa terrasse, et se calme.
- On devait... Il m'avait promis, même s'il était en couple, d'être mon premier amant. D'être celui qui me ferait voler le premier, confie-t-il, avec émotion.
- Tu étais amoureux de lui ?
- Oui, mais je savais que lui ne me considérait que comme un gosse de la rue. L'un de ses frères d'âmes dont il s'occupait, et avec qui il partageait la même passion.
- Il devait beaucoup tenir à toi, pour te promettre une telle chose.
- J'aurais dû courir à sa place, se reproche Duo. C'est de ma faute, s'il est mort.
- Et si tu inversais les rôles ?
- Comment ça ? Moi, à sa place et lui, à la mienne ?
- Hum.
- Il m'aurait arraché le bolide des mains et m'aurait sauvé la vie !
- Oui, mais jusqu'à quand ? le contre doucement Quatre. Si sa nature était de répondre à la moindre attaque, s'il n'avait pas la sagesse d'encaisser certains coups sans les rendre...
Duo ne sait pas quoi répondre et pourtant il cherche ; il rêverait de le contredire.
- Tu as fait preuve d'amour en le laissant faire.
Duo le jauge du regard.
- Je ne m'imagine pas empêcher mon mari de piloter ou de faire de la mécanique. Comme tu ne t'imagines pas empêcher Heero de risquer sa vie dans des courses automobiles ; je me trompe ?
- Non. Je n'ai pas peur pour lui. C'est le meilleur. Et Trowa et toi excellez également.
- Ne leur dit pas trop souvent. Ils sont déjà assez dingues sur mon maudit circuit.
Ils se sourient, avant que Quatre ne reprenne, cachant admirablement son trouble.
- Si j'étais Solo et qu'une fois mort, j'avais la possibilité de te voir et d'entendre tes pensées, je serais peiné de ressentir que par ma faute, par mon arrogance, j'aurais, non pas anéanti une vie, mais deux.
Duo respire comme il peut, mais ses larmes coulent sans qu'il puisse les retenir.
Alors, Quatre comble le faible espace qui les sépare et le prend dans ses bras.
- S'il t'avait écouté, Solo aurait juste perdu la course. Tu ne peux pas te reprocher sa fougue et son ignorance. Tu ne peux porter ni sa vie, ni sa mort.
- C'est ce que m'aurait dit mon Père, murmure-t-il. Et moi, j'aurais répondu qu'il n'était qu'un idiot téléguidé !
Quatre sourit.
- Si tu m'y autorises, j'aimerais inclure ta famille et tes amis dans mes prières.
- Oui ! J'aimerais bien, s'il te plaît.
- Et je ne t'oublie pas, frère des âmes. Tu viens de prendre une place de choix dans mon cœur.
- T'as investi dans les mouchoirs en papier ou quoi ? plaisante-t-il, en pleurs.
Quatre sourit et le serre plus fort dans ses bras, Duo reposant sa tête sur son épaule, peu habitué à se sentir à la fois léger et heureux, dans un passé aussi lourd et douloureux.
Ils restent un moment ainsi, cœur à cœur, jusqu'à ce que Quatre ne brise le silence, autant que leur étreinte.
- Je ne veux rien t'imposer, mais je perçois l'inquiétude d'Heero et Trowa ne cherchera plus à le retenir.
Duo renifle, ses larmes disparues.
- Tu ressens décidément beaucoup de choses... T'es quoi au juste, un mage du désert ?
Quatre éclate de rire et prit dans son élan, il l'embrasse sur le front.
- Non. Ma mère était volontaire, forte, fière et dotée d'une rare sensibilité. Et tout indique que j'ai hérité de son tempérament. Mon père était un grand humaniste également, je ne l'oublie pas.
- Oui, bah ! C'est bien ce que je disais !
Quatre rit encore, avant de lui demander :
- Tu veux rester seul un moment ? Je peux dire à Heero d'attendre ou de venir te rejoindre.
- Non, non, j'arrive. Merci.
- D'accord.
Quatre réinvestit la maison le premier et tombe sur son mari, confiant à souhait, et sur Heero, qu'il ressent troublé, alors qu'il ne laisse rien paraître.
- Tout va bien, répond Quatre, à leur question muette. Vous nous servez le café, je crois que nous en avons bien besoin, sourit-il.
Heero regarde par la porte fenêtre menant sur la terrasse, tandis que Trowa leur sert le breuvage, avant de rejoindre son mari qu'il fait s'asseoir sur ses genoux.
Au bout d'une longue minute, Duo refait son apparition, l'air détendu et apte à terminer cette belle soirée.
- Que fais-tu debout, 'ro ?
- Je t'attendais.
Duo se mord la lèvre, surpris et touché par tant de considération. Il le rejoint sans plus attendre, imitant Quatre en prenant place sur les genoux de son pilote.
- Il fait frais dehors, remarque Heero, en entourant Duo de ses bras pour le réchauffer.
- Hum ? Je ne l'ai pas senti, répond-il distraitement, échangeant un regard complice avec Quatre.
- Le voilà, le secret ! se mêle Trowa. Duo ne sent pas le froid ! Voilà comment il peut être avec Heero sans risquer l'hypothermie.
Quatre et Duo se marrent, tandis qu'Heero lui balance l'un des petits oreillers à sa portée.
- Baka !
- Oh ! J'y pense, reprend Duo. Vous restez dormir ici cette nuit, il est tard et il fait apparemment froid.
- Nous acceptons avec plaisir. Je sens déjà Quatre piquer du nez !
- Okay. Vous verrez, l'aube est magnifique... La lumière passe au travers des feuilles et... ça brille... Une lumière jaune et verte…
La voix de Duo s'amenuise à mesure qu'il se laisse bercer par les battements de cœur d'Heero, par son souffle régulier qui caresse sa peau, par sa chaleur, qu'il ne dégage que pour lui, et par son odeur qui l'empêche de résister au sommeil.
Trowa et Quatre peuvent le voir fermer les yeux, son nez niché dans le cou d'Heero, l'une de ses mains agrippée à sa chemise.
Le pilote resserre son étreinte et lui dépose un doux et long baiser sur la joue.
- Dors, timber, lui murmure-t-il, inutilement.
- Tu veux que j'aille chercher une couverture ? propose Quatre, à voix basse.
Trowa sourit et l'empêche de se lever.
- Duo n'est pas frileux, mon ange. Outre le fait qu'il nous est apparu torse nu, il est tout de même collé à Iceman et il n'a pas les lèvres bleues.
Quatre étouffe son rire contre son cou, tandis qu'Heero sourit en coin, non sans lui adresser un autre « baka » réglementaire.
- Quatre, reprend Heero, après un silence. Y a-t-il quelque chose que je doive savoir ?
- C'est-à-dire ?
- Je ne te demande pas de me révéler ses confidences...
- J'en suis heureux, le coupe-t-il, amicalement.
- Je souhaite seulement agir au mieux. Ne pas faire de faux pas.
- Ton souhait vaut toutes les précautions du monde, Heero, lui sourit-il.
- Hn.
Tout en discutant, Heero masse doucement la nuque et la tête de Duo, qui n'en dort que plus profondément, ronronnant de temps à autre.
- Pauvre « petit chat », compatit Trowa. Il est exténué. Vous avez bien trop discuté !
- Et tu sais ce qu'on dit, ajoute Quatre, à sa suite, prenant Heero de court. C'est ceux qui en parlent le plus, qui en mangent le moins !
- Oublie un peu la théorie, vieux, poursuit Trowa. Et mets-toi à la pratique !
- C'est bien ce que je dis, vous êtes mon pire cauchemar !
Le couple infernal sourit jusqu'aux oreilles, mais il constate avec bonheur que rien ne semble perturber Heero, hormis Duo.
- Je ne comprends pas, reprend-il, justement. Comment as-tu fait pour qu'il se confie aussi vite ? Ce matin encore, il me refusait l'accès à son passé.
- Mes techniques d'extorsion d'informations sont classées top secret, plaisante Quatre, avant de continuer plus sérieusement. Duo n'a jamais confié sa version de l'histoire à qui que ce soit, et je suis très honoré qu'il m'ait choisi pour être celui qui écoute.
Heero ne répond rien, mais Quatre n'a pas de mal à deviner combien son ami aimerait tenir ce rôle.
- Laisse-le venir à toi. Vous avez l'air de beaucoup parler tous les deux, ne manque-t-il pas de souligner.
- Hn. Rien ne presse. Je serai toujours là, quoi qu'il arrive, assure Heero, tout contre l'oreille de son bel endormi. Repose-toi sur moi, mon ange.
Surpris, Heero sent une larme couler sur la joue de son amant une seule larme, brillante et pure, qu'il s'empresse de recueillir d'un baiser.
*C'est étrange* pense-t-il.
Timber dort pourtant profondément…
Lorsque le pilote relève son regard sur son couple d'amis, Quatre a niché son visage dans le cou de son mari, prêt à s'endormir à son tour.
Heero et Trowa se regardent et se sourient, gravant à jamais cette scène dans leurs esprits, plus sûre et plus réelle qu'une photo dans un portefeuille.
- Tu nous as manqués, vieux.
Heero hoche sensiblement la tête, avant de délicatement poser sa joue sur celle de Duo.
•
Le lendemain matin…
•
Les rayons du soleil caressent le visage et le torse nu et doré d'Heero, qui a la surprise de se réveiller seul.
Non pas que cela ne lui soit jamais arrivé, mais lorsqu'il dormait avec Relena ou un amant de passage, il était toujours celui qui s'éveillait et quittait le lit en premier.
Il se passe une main sur son visage et se rassure il n'a pas rêvé. Il vit bien l'improbable bonheur promis par ses amis, et se trouve toujours dans la maison de son amant.
Il sort sans plus attendre de leur lit, et se dirige tout droit vers la salle de bain, avant de rapidement se rendre à la cuisine.
Il y découvre sa famille de cœur, Quatre, assis sur les genoux de son compagnon, en train de prendre leur petit-déjeuner. Mais pas de Duo à l'horizon.
- Vous savez où il est ? les interroge-t-il, tout en se servant une tasse de café.
- Bonjour, Heero, le reprend Quatre.
- Bonjour, grogne-t-il. Inutile de vous demander si vous allez bien. À ce propos, je vous félicite pour votre discrétion, ce matin. Parce qu'il est évident que vous avez goûté autre chose que du thé.
Quatre et Trowa sirotent leur boisson, les yeux brillants de malice.
- Il m'a dit qu'ils n'avaient pas besoin de lui, aujourd'hui, reprend Heero.
- Qui donc ?
- Son équipe, Trowa. L'arbre qu'ils ont abattu, avant-hier, menaçait de tomber à la prochaine tempête. Ils doivent contrôler les zones suivantes.
- Hum, je vois.
- Ce que je ne vois pas, moi, c'est Duo.
Quatre sourit et lui répond enfin.
- J'avais juste envie de te voir déstabilisé. Tu as raison, chéri, c'est amusant !
- Je te l'avais dit, assure Trowa, avant de l'embrasser.
- Je suis maudit, marmonne Heero, seul contre tous, avant d'avaler son café.
- Duo était loin, il n'y a pas quelques minutes. Mais, il semble qu'il soit de retour parmi nous, reprend Quatre.
Heero rince sa tasse, tandis qu'il nage en eau trouble.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Il est sur la terrasse.
Le pilote soupire discrètement, avant de se diriger vers le lieu-dit.
- Il est mignon tout plein, quand il est amoureux, se ravit Quatre.
- Je t'ai entendu, mage de pacotille ! lui adresse Heero, avant de quitter le salon pour la terrasse.
Duo s'y tient debout, face à la forêt. Il a entendu et reconnu Heero ouvrir et fermer la porte-fenêtre, mais ne s'est pas tourné vers lui ne serait-ce que pour l'accueillir.
Alors, Heero hésite un instant, avant de se caller contre lui, et de nouer leurs mains sur le ventre de Duo.
Heero soupire de bonheur à le sentir se détendre à son contact. Il pose son menton sur son épaule, après lui avoir déposé un long baiser dans le cou.
- Je note que tu portes un tee-shirt. Tout va bien ? murmure-t-il, à son oreille.
- Je me suis enfui, ce matin, répond Duo, très sérieusement.
Le cœur d'Heero rate un battement. C'est une sensation nouvelle, qu'il a du mal à gérer.
- Enfui ?
- Ici-même. En rêve, oui. Loin, très loin de toi. Jusqu'à retrouver cette certitude que je n'ai pas le droit d'être heureux. Que c'est bien mieux comme ça comme avant.
À ces mots, à cette révélation, Heero le serre plus fort contre lui, le nez dans son cou, le rythme cardiaque douloureux.
- Seulement, je n'y arrive pas, continue Duo. Ça ne marche plus. Tout me ramène à toi. Et fait nouveau, j'ai envie de vivre pleinement ma vie, mon présent. Je me sens renaître, Heero. Et ce serait faire preuve de malhonnêteté que de ne pas intégrer Quatre à ma soudaine libération intérieure.
Heero se détend, mais garde Duo bien au chaud et fermement contre lui.
- Ce n'est pas pour un délit ou deux, plaisante-t-il, avant de continuer. Duo, je ne veux rien t'imposer. Je respecterai tes règles de vie à la lettre, mais laisse-moi une chance de…
- Hush, mon amour, le coupe-t-il. Hush !
Et pour joindre le geste à la parole, Duo se retourne dans ses bras et lui barre ses lèvres de sa main.
- Je t'ai fait peur, timber. Ne me dit pas le contraire, lui dit encore Heero, remuant ses lèvres sous ses doigts.
- Tu n'as rien fait d'autre que d'être celui que j'aime, répond-il, avant de libérer sa bouche. Mais rends-toi compte, 'ro. On s'est rencontré il y a deux jours ! Et j'ai l'impression que cela fait des semaines qu'on est ensemble. Alors, oui, j'ai eu peur. Peur de changer de vie, d'aimer au-delà des limites que je m'étais fixées. Peur de moi, de toi, de nous. Peur d'avoir envie de tout te dire, de te raconter ma vie, mes zones d'ombres…
Heero l'embrasse sur le front.
- Tu as peur de me suivre, et de me voir rester à tes côtés, ici ?
- Plus maintenant, affirme-t-il, son regard améthyste ancré au sien. J'ai quitté mon passé, hier soir, cette nuit et définitivement, ce matin. Je suis en paix avec moi-même, mais j'ai besoin d'un peu de temps pour tout te dire. Je sais que j'en ai parlé à Quatre, et je comprendrais que tu le prennes mal, mais…
- Chut !
C'est au tour d'Heero de lui couper la parole, un doigt posé sur sa bouche, avant de le remplacer par ses lèvres, gourmandes.
- Je t'aime, Heero, arrive à prononcer Duo, entre deux baisers enflammés.
- Je t'aime, Duo, s'empresse de le rassurer Heero, replaçant une de ses courtes mèches aux reflets d'or derrière son oreille sachant très bien qu'elle n'y restera pas.
- Si on m'avait dit que je m'engagerais avec un parfait inconnu, au bout de deux jours !
« Le parfait inconnu » l'embrasse à nouveau.
- Tu fais erreur, timber, murmure-t-il. Tu m'as dit oui, à la seconde où tu m'as vu.
- Ça y est, ça va être de ma faute, maintenant ! plaisante Duo, souriant.
Heero répond à son sourire contre ses lèvres, avant de l'entraîner dans un long et langoureux baiser.
- Mhmmm ! Heero…
- Hn ?
- Je n'ai pas pris mon petit-déjeuner, avoue-t-il, alors que son ventre fait des gargouillis.
Heero sourit, et l'entraîne jusqu'à la cuisine, main dans la main, où ils retrouvent leurs amis, le regard coquin et les joues rouges.
- Qu'est-ce que vous avez encore fait ? se lamente faussement Heero, tandis que Duo se prépare un chocolat chaud.
- Rien de nouveau, se défend son meilleur ami, un sourire mystérieux sur son visage, bien trop impassible pour être tout à fait honnête.
- Hn. Vous avez la tête des gens qui viennent de braver l'interdit.
- Ah, oui ? répond Quatre, visiblement intéressé par cette théorie.
Heero les regarde tour à tour.
- Je ne vous séparerai plus jamais plus de cinq jours, décrète-t-il, accueillant Duo sur ses genoux. C'est bien trop dangereux pour nous !
Quatre et Trowa ne se départissent pas de leurs sourires, notant le « nous ».
- Au fait, Heero. Tu vas rester ici, jusqu'à la saison prochaine ? veut savoir son mécanicien.
Heero et Duo se consultent du regard, avant que ce dernier ne réponde.
- Non. Je termine ma mission dans trois semaines. Ensuite, j'accompagne Heero à Vancouver.
- Hum. Et ensuite ?
- Selon nos missions, nous logerons chez l'un ou chez l'autre, l'informe Duo, avant d'avaler un morceau de beignet.
- Tu sais qu'il a une propriété aux Etats-Unis, au Japon, en Russie, en France, en Espagne et en Italie, en plus de celle de Vancouver ?
Duo reste bouche bée, tandis que Trowa, l'indiscret, reçoit un beignet au sucre en pleine tête.
- Tu sais que ton mari en possède le triple, au moins ? contre-attaque Heero.
Lui et Trowa se sourient.
- Bien sûr ! Nous n'avons pas encore fini de les visiter. N'est-ce pas, mon ange ?
- C'est qu'il y a beaucoup de pièces et pour chacune d'entre-elles, une multitude de possibilités, lui répond Quatre, sur le même ton sérieux.
Duo rit à gorge déployée, tandis qu'Heero plonge son visage dans son cou, préférant se concentrer sur sa voix à lui.
- Vous partez quand, exactement ? se renseigne-t-il, après s'être enivré de l'odeur de son timber.
- Quand on aura fini de t'embêter, répond Trowa.
- Sorry, les gars ! Mais, on ne va pas pouvoir vivre, ici, trois semaines, les uns sur les autres ! répond Duo, du tac au tac.
- Oh ! Regarde, amour. Il défend son Heero ! remarque Quatre, sous le charme.
- Hey ! Vous êtes pas au zoo !
- J'aurais aimé que tu le voies sans tee-shirt, les cheveux lâchés, après le passage d'Heero. Il est à tomber, mon ange.
- Comme c'est mignon !
- Grrrrrr !
- Je sais, timber. Je sais.
à suivre…
*timbérisé : Iroko )
Note de fin :
Je vous remercie toutes et tous d'avoir lu le premier chapitre jusqu'au bout ^^
Je remercie (et ce mot me paraît si étriqué) Lysanea pour son aide, plus qu'une aide !
Je lui envoie des chapitres de trente pages… ! Merci, merci, merci ^v^
Portez-vous bien et à bientôt !
Kisu
Yuy ღ
