J'étais jeune à l'époque. Insouciant. Méprisable. Faible.

J'étais loin d'imaginer que je pouvais t'aimer. Et j'étais loin d'imaginer que tu pouvais m'aimer. Mais tu sais, j'étais jeune. A l'époque.

On dirait, en te parlant ainsi, que je suis vieux. Aigrit. Méprisable. Je le suis. Vieux.

J'ai jamais été doué pour les longs discours, tu sais. Les lettres d'amour, les roses, les chocolats, les couchés de soleil, les clairs de lune. Tout ça, c'est pour les insouciants. Les faibles. Je ne le suis pas.

Je ne sais pas où tu es. Je ne sais pas non plus avec qui tu es. Une femme. Un homme. Peut-être les deux. Tu as toujours été surprenant. Je ne sais pas où tu es. L'ai-je su ? Est-ce que un jour tu m'as dit je pars ? J'ai du m'habituer seul. Tout les jours. Toutes les heures, je passais devant la porte de ta chambre en me disant que tu allais ouvrir, les yeux pleins de larmes en me demandant pardon. Tout. Les. Jours. Jusqu'à aujourd'hui, où je me suis habitué.

Dis-moi, penses-tu encore à moi quand tu es dans les bras d'une autre ? Ou d'un autre ? Tu as toujours été surprenant.

Moi, je pense sans arrêt a toi. A ta tête. A ta voix. A tes mains. A ton souffle. A ton être. A toi. A toi. A toi.

Tu es sans cesse dans mes pensées. Je hurle pour que tu disparaisses. Je te hais, si tu savais. J'ai prié pour que tu te confondes dans mes vieux souvenirs, ceux que j'oublie avec le temps. Mais tu ne bouges pas. Tu me nargues avec cette même expression. Blasée. Dépitée.

J'ai demandé de l'aide. Personne n'a voulut me l'accorder. J'ai eu la même phrase en boucle pendant des semaines. Ça passe avec le temps. Replay. Ça passe avec le temps. Replay. Ça passe avec le temps.

Mais moi, je suis hors du temps, alors ça passe pas. Et ça ne passera jamais.