Pourquoi, pourquoi as-tu fait ça ? Tu nous as brisés. Tu as vendu nos âmes à l'enfer, voué nos destins au péril. De nous quatre plus aucun ne reste… tu en tué deux, tu t'es détruit. Et tu m'as détruit.
Ton regard est froid, distant, tu ne regrettes rien. Ton dernier rire résonne encore dans mon cœur, fou, dément. Je te jure que c'est la dernière fois que tu ris.
Ho tu en réchapperas, ce n'est pas cette prison maudite qui arrêtera Patmol. Mais je ferais en sorte que jamais tu n'oublies.
Toi que j'ai jadis tant aimé, je te maudis à présent. Il ne me reste pour toi ni mépris ni pitié. Seulement de la haine.
Si tu savais comme je te hais, tu pourrais mesurer tout mon amour passé.
Le train entre en gare.
Ne me regarde pas comme ça. Je vois dans ton regard toute ta haine. Je ne te demande pas de me pardonner car je ne regrette rien. J'ai tué Peter, c'est peut être ma seule consolation. Bien sur tu ne sais pas, James ne voulait pas que tu saches. Nous pensions que tu étais à son service, que tu nous avais trahi. Alors je ne te demande pas de me pardonner. Mais s'il te plaît ne me hais pas, tu es le seul qu'il me reste.
Par un après midi enneigé, les flocons virevoltent tels les pétales des fleurs de pommiers. Sur le toit de la gare, des glaçons suspendus en équilibre sont traversés par quelques rayons blafards.
Mes larmes coulent….
Ton départ ne me fait pas peur, je t'en veux, c'est tout. Je ne veux plus croiser ton regard, ni t'adresser la parole. Les années de joies s'effacent pour laisser place au début des temps de douleur.
Mais tout ça n'a plus d'importance, puisque je te hais.
