Notes des auteurs : Ceci est donc une fanfic écrite à quatre mains, avec la collaboration de ma sœur. Donc ne vous étonnez pas si le style diffère un peu de ma précédente histoire, même si je ne pense pas que ce sera flagrant.
L'action se déroule entre the Blind Banker and The Great Games pour Sherlock et au début de la saison 1 pour Véronica Mars. Pour des raisons de logistique au niveau de l'intrigue, on considère que l'enquête sur la mort de Lily Cane est laissée en suspens pendant le temps de l'aventure. Imaginez une sorte de rupture temporelle entre le 5eme et le 6eme épisode, et vous aurez tout bon.
Il n'y aura pas de slash dans cette fic (chers fans de Sherlock/John, croyez bien que j'en suis la première désolée, mais vraiment, je ne me sens pas à l'aise à l'idée d'écrire une vraie « romance », même si j'adore en lire), ni de pairing autre, pour ces mêmes raisons et aussi parce que la vie sentimentale de Véronica est déjà assez compliqué comme ça sans qu'on aie besoin d'y rajouter un détective consultant légèrement sociopathe ou un adorable médecin militaire déjà casé.
Disclaimer : Nous ne possédons aucun des personnages présent dans cette fanfiction ni les lieux où ils vont pérégriner gentiment, contrairement à toutes les absurdités qu'ils vont dire/ou faire.
Le titre du chapitre et la citation de début sont extrait de la célèbre chanson de the Eagles « Hôtel California », mais je pense que vous avez deviné par vous même...
Sur ce..bonne lecture !
Chapitre 1 : Hôtel California
« On a dark desert highway, cool wind in my hair
Warm smell of colitas rising up through the air
Up ahead in the distance, I saw a shimmering light
My head grew heavy, and my sight grew dimmer
I had to stop for the night »
John inspira profondément. Ils avaient réussi à louper la sortie. Fichus américains et leurs bretelles d'autoroute à foison . Il n'avait jamais eu un bon sens de l'orientation. Encore un de ses défauts qui se rajoutait à son incapacité à communiquer avec une caisse automatique. Il fallait également préciser que Sherlock ne lui facilitait pas particulièrement la tâche. Pour l'heure, il envoyait des textos, manifestement inconscient de la situation, jusqu'à ce qu'il relève la tête et fisse remarquer d'un air innocent qu'il avait bien l'impression qu'ils avaient dépassé la bonne sortie. Le regard peu amène que lui lança Watson le dissuada d'insister.
Le médecin savait bien que le savoir incommensurable de son colocataire sur la géographie londonienne n'était d'aucune utilité sur la côte ouest des États Unis. Il essaya de se remémorer la raison exacte de leur présence en cette terre hostile. Un congrès très intéressant sur le matériel médical se tenait à San Diego, et son cabinet l'avait incité à y aller, il avait donc sauté sur l'occasion. Craignant pour les murs de leur appartement, qui risquait de mal supporter l'humeur maussade de Sherlock après une affaire mal terminée et un Mycroft plus envahissant que jamais, il avait décidé de l'embarquer avec lui. Il se demandait maintenant si c'était vraiment la plus brillante idée qu'il aie jamais eu, surtout qu'il était en train de..de dépecer son siège avec son canif. D'accord. Surtout ne pas oublier de respirer lentement et de compter jusqu'à 10 avant de commencer à s'énerver :
-Tu peux m'expliquer ce que tu es en train de faire à la voiture DE LOCATION ?
-Ces fauteuils ont l'air vraiment très curieux. Du vrai cuir qui fait pourtant toc. Il faudrait que je fasse une étude là-dessus . . .
John roula des yeux et maugréa qu'il était vraiment temps qu'ils quittent l'autoroute tant que la voiture n'était pas encore complétement en pièces détachées. La prochaine sortie indiquait Neptune. Surement une bourgade insignifiante, où ils pourraient obtenir des renseignements sur la bonne route à suivre. Il regarda sa montre : déjà 20h passé. Il n'avait plus qu'à annuler la réservation et trouver un hôtel dans cette ville. Voyons, voyons voir . . . Le Camelot. Un peu miteux, mais cela devrait suffire pour cette nuit.
-Sherlock ?
-Hum . . .
-Le Camelot ça te dis pour ce soir ?
Prenant son grognement pour un oui, John s'engagea dans le parking de l'hôtel, déjà plein à craquer. Aïe, cela s'annonçait très mal. Il réussit tant bien que mal à se garer et sortit, laissant son gamin de colocataire faire joujou avec son portable.
-Excusez-moi ? Resterait-il par hasard deux chambres de libre ?
La femme qui se tenait derrière le comptoir releva la tête de son tabloïd,le regarda fixement pendant un instant, puis secoua la tête. Ah ce fichu accent qui le rangeait immédiatement dans la catégorie des touristes snobinards incapable de se retrouver dans une petite ville américaine.
-Une chambre ?
Vu son état de fatigue, il était prêt à tout. Même à dormir dans un lit exigu en compagnie de son aimable colocataire. La femme fit cette fois-ci l' effort d'ouvrir la bouche pour marmonner dans un accent trainant désagréable:
-Non, tout est complet. Ainsi que tous les hôtels des environs. A moins que vous ayez les moyens de vous payer une chambre au Neptune Grand Hôtel.
Se retenant de secouer comme un prunier cette femme qui devait avoir un lien de parenté éloigné avec son compagnon de route, le médecin sortit de l'hôtel et alla s'adosser furieux contre une des voitures jouxtant leur véhicule de location.
-Excusez-moi. Vous obstruez mon angle de vision.
Le médecin se retourna et recula dans la mesure du possible, passablement étonné d'entendre une voix féminine sortir de la fenêtre du conducteur, qui était, maintenant il s'en rendait compte,à moitié baissée. Une jolie blonde était assise là, un appareil photo avec un objectif extrêmement volumineux et sûrement très coûteux à la main.
-Ah désolé, je vous ne vous avais pas vu, vous et votre . . . appareil photo.
-Impressionnant hein ? Et pour prendre des photos de précisions dans des conditions déplorables, c'est extra ! Vous avez de la chance. D' habitude je me trimbale toujours avec un chien tout aussi imposant et assez féroce nommé Patrouille. Mais là, je m'occupe d'une affaire basique . Infidélité. Ah je me présente, Véronica Mars du bureau Mars Investigation. Et vous et votre ami vous êtes ?
La blonde qui se révélait être minuscule était sortie de sa voiture et tendait la main au médecin étonné par la facilité qu'avait cette jeune fille à parler de ses activités à des inconnus, de surcroit sur un parking obscur d'un hôtel à l'aspect peu engageant.
-John Watson, médecin et Sherlock Holmes détective consultant. Nous vivons tous les deux à Londres.
-Ah Londres. Je n'aurais pas forcément pas parié là-dessus. Faut dire que je ne suis pas une pro en matière d'accents britanniques contrairement aux accents américains . On voit tout de suite que vous êtes des étrangers vu votre air perdu et l'état de votre voiture et qui ne correspond pas de toute évidence à vos moyens vu ce que vous portez, j'en déduis donc : voiture de location. Anglais, mais ça ce n'est pas très dur. Vous n'êtes pas en vacances, vêtements peu chers mais pas vraiment adaptés pour jouer aux touristes sur la côte californienne.
-Vous êtes plutôt curieuse. Assez perspicace. Et franche.
-Ah, on me le dit assez souvent. C'est pour ça que je ne dois pas avoir beaucoup d'amis d'ailleurs, à part un avocat commis d'office un peu désabusé, un voyou qui aime bien attacher les gens à des poteaux, et mon merveilleux père bien sûr. Pardonne-moi Wallace pour tout ce que je viens de dire . . .
-C'est bizarre vous me rappelez de plus en plus quelqu'un mais vous semblez déjà avoir beaucoup plus d'amis que lui . .
Une voix grave, reconnaissable entre toutes, fit soudainement sursauter John :
« Une logeuse qui a des manies de gouvernante malgré elle, un policier totalement dépassé et qui me vénère à moitié, et toi.. On arrive déjà au compte de 3, donc je pense que le terme « beaucoup » est exagéré. »
Son ami secoua la tête. Sherlock n'était absolument pas vexé il le savait bien – qui donc sinon lui passait sa vie à déclamer qu'il ne voyait pas l'intérêt de créer des liens affectifs avec quiconque-, mais ce fichu esprit de contradiction qui le caractérisait si bien se manifestait de nouveau..
-Depuis combien de temps écoutes-tu notre conversation, monsieur j'en rien à faire de tout ce qui m'entoure sauf lorsqu'il s'agit d'embêter une logeuse-gouvernante, un flic largué et un médecin rescapé de guerre .
-Depuis le début de cette charmante discussion.
Véronica Mars qui avait suivi l'échange avec attention, un sourire jusqu'aux oreilles, nullement impressionnée par l'air hautain de l'ami de John, s'adressa à celui-ci :
-Ainsi vous êtes le dénommé Sherlock Holmes. En quoi consiste le métier de détective consultant ? Mon père est détective et je l' aide assez souvent dans ses affaires quand mon emploi du temps me le permet. Je suis en effet lycéenne .
-Ça on l' avait remarqué ! coupa le grand brun . Et j'espère que votre talent à la tâche n'égale pas votre discrétion.
-Oh ne vous en faites pas pour cela, rétorqua la jeune fille avec aplomb. Votre ami ne me paraissait pas bien dangereux, tout comme vous. Les bandes de motards qui rodent dans le coin sont un peu plus à craindre par contre et je vous conseillerait de vous trouver rapidement un logement pour la nuit, autre que le ravissant parking du Camelot bien sûr.
-Eh bien . . . Il y aurait-il une autre ville dans le coin où chercher un hôtel pas trop cher ?
-Ne vous inquiétez pas pour cela, j'ai ce qu'il vous faut. Mais pourriez-vous auparavant répondre à ma précédente question ?
John se retourna en souriant vers son ami qui ne tarda pas à soupirer. Il savait à quel point celui-ci détester répondre à des questions aussi triviales. Il s'exécuta, de mauvaise grâce certes, mais avec une promptitude qui surprit le médecin. Peut-être parce que son interlocutrice avait ce je-ne-sais-quoi qui incitait immédiatement au respect.
-Lorsque la police est larguée, je suis là pour leur donner un coup de main, si ce n'est pour faire tout le boulot à leur place.
-Si elle est aussi souvent que le shérif actuel de Neptune, vous devez avoir une activité très intense. . . dit Véronica d'un ton malicieux.
-Je ne garde évidemment que les cas qui me paraissent les plus intéressants, coupa le détective.
Des vrombissements de motos se firent soudain entendre au loin. La jeune fille remonta prestement dans sa voiture et mit en route le moteur.
-Que diriez-vous messieurs de venir dormir chez moi. Vous n'auriez qu'à me suivre dans votre rutilante Mercedes. Je ne vous conseille de ne pas cogiter trop longtemps, nos amis les motards vont bientôt débarquer et je n'ai pas envie de parlementer pendant des heures sur le thème : un enjoliveur contre une dentition intacte , et comme je n'ai pas mon pitbull favori avec moi . . .
Ni une ni deux, John se mit au volant bientôt suivi par son colocataire, qui, même s'il possédait quelques aptitudes pour la boxe et les arts martiaux, ne se sentait pas ce soir de taille à affronter simultanément une dizaine de caïds.
Voilà voilà..Attendez vous à un autre chapitre pour planter l'histoire avant le début à proprement parler de l'intrigue (une solide introduction est nécessaire).
Merci d'avoir lu ce chapitre ! (d'ailleurs, dites moi si vous le trouver trop court/trop long, j'ai toujours du mal à savoir. Le 2eme chapitre sera à peu près de la même longueur)
Reviewez si vous avez une remarque à faire, une question à poser, ou une faute d'orthographe qui vous aurait agressé les yeux pendant votre lecture (ça m'arrive des fois), ou si vous connaissez la couleur des yeux de martin freeman (sérieusement. Pour moi ils sont marrons. Mais dans certaines fictions, ils sont considérés comme bleu/ou gris. Donc ça m'intrigue)
