Bonsoir ! Je sais ça fait une blinde ! J'vous avait prévenus que je publiais jamais haha... M'enfin bref, Graam'S de retour avec une nouvelle histoire totalement wtf ! :D J'ai une BLINDE de trucs à écrire en ce moment, je ne vous garantis pas un rythme de publications correct...
Enjaillez-vous et ne réfléchissez pas trop mdr c'est loin d'être du Baudelaire. (C'est la première fois que je publie alors que la fic n'est pas terminée, n'ayez crainte elle sera entièrement mise en ligne, c'est simplement que si j'ai une idée en cour de route et que ça devient incohérent j'aurai l'air con, alors si ça arrive pardon d'avance.)
Je vous laisse lire, gros bisous et à la semaine pro pour le chapitre deux !
Un cliquetis venait perturber le calme du couloir sombre de l'immeuble. Il était bientôt six heures du matin, un jeudi du mois d'octobre, et Levi se pelait les miches tout en essayant désespérément de faire rentrer la clé dans la serrure de sa porte. Il habitait un petit appartement dans une résidence proche du centre-ville. Quinze minutes en bus en fait. Le voisinage était calme, composé de petits vieux en manque d'affection, de parents dignes d'une publicité pour Chicoré, et de quelques étudiants pas trop fêtards.
Il y vivait depuis un an seulement, et n'étant pas du genre sociable, n'avait jamais vraiment rencontré les autres locataires. Personne ne partageait sa vie, personne pour avoir un double des clés. Même si cette andouille d'Hanji les lui avaient demandées plusieurs fois, par sécurité, Levi ne voyait pas l'utilité de les lui donner. Il préférait mourir dans son vomis que de voir cette cinglée débarquer chez lui dès que l'envie lui prenait ! Enfin... Elle le faisait déjà, mais au moins il pouvait la laisser dehors. Et il tenait à garder ce pouvoir.
Il commençait à avoir froid, ayant oublié sa veste quelque part dans le bar où il avait passé la nuit. En fait il était carrément débraillé. Sa chemise tâchée était à moitié ouverte (sûrement par le gars qui l'avait dragué toute la soirée), sa cravate dépassant de sa poche, ses yeux cernés plus que de coutume, et ses cheveux n'étaient plus qu'un joyeux bordel. Il fallait vraiment qu'il rentre et s'allonge, sa tête tournait comme une toupie. Il entendait son cœur battre dans ses tempes, c'en était trop, il était tellement fatigué. Et cette foutue porte de merde qui ne s'ouvrait pas !
Qu'avait-il donc fait pour mériter ça ? Il allait peut-être mourir là. Sur le sol sale du couloir devant la porte de chez lui... Ah ça non ! Foi d'Ackerman, Levi ne mourra pas dans la saleté ! Il soupira tout en grognant des insultes inaudibles. Sa clé ne rentrait même pas ! Si ça se trouve c'était ses clés de voiture...
Haaaan et puis merde.
Levi se recula d'un pas, tenant toujours miraculeusement sur ses jambes. Il compta jusqu'à trois tout en concentrant le peu de forces et de concentration qui lui restait, et donna un violent coup de pied dans la porte, qui s'ouvrit facilement. Il trébucha en avant, ne s'attendant pas à ce qu'elle s'ouvre à la volée. Putain si ça se trouve il avait oublié de la fermer à clé en partant ! Oh mais quelle quiche... Bon ben tant pis, au moins elle était ouverte.
Plutôt satisfait, et trop dans le mal pour réfléchir plus, Levi chancela jusqu'à son lit. Ses draps sentaient vraiment bon. Il ne se souvenait pas qu'ils avaient cette odeur. Mais bizarrement ça l'apaisa assez pour qu'il s'endorme rapidement. C'était chaud et réconfortant, il se sentait bien. Au bout d'à peine une minute son esprit était déjà bien loin et haut dans ses rêves.
Un cri. Un cri perçant. Aaaaargh non ! Il avait trop mal au crâne pour ces conneries. Il se mit à grogner. Mais quoi ? Bordel c'était quoi toute cette agitation le matin ? Il n'avait ramené personne la veille qui plus est. Bah il devait sûrement faire un cauchemar. Il se retourna de l'autre côté tout en essayant de se rendormir. Mais est-ce qu'un cauchemar pouvait vous frapper dans le dos et vous faire tomber du lit ? Levi en doutait.
Son nez fut par terre en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et il releva la tête, agacé. Il se retrouva face à un adolescent paniqué, l'air mécontent. C'était qui celui-là ? Qu'est-ce qu'il foutait chez lui ?
-Je crois que c'est plutôt à moi de vous poser la question !
Ah, il avait parlé tout haut. La vision de Levi avait beaucoup de mal à s'ajuster à la lumière. Mais au bout de quelques secondes, il finit par avoir une vue complète du tableau. Il était donc à moitié affalé par terre, sur de la moquette carrément moche, il y avait un ado plutôt craquant dans un lit, et un autre sur le pas de la porte, les cheveux coupés en carré blond. Mais le minuscule détail qui le frappa immédiatement fut : Le décor. Il ne reconnaissait rien. Ce n'était définitivement pas sa chambre. Une grande pièce, avec un long meuble en bois noir en face du lit, une petite télé le surplombant, des grands rideaux gris qui semblaient cacher une baie vitrée, une porte qui menait visiblement à une salle de bain, un grand lit double et une armoire de grande taille. Le tout décoré de façon chaleureuse. Des guirlandes, des posters, des photos d'amis, quelques couleurs qui donnaient à la chambre un aspect douillet.
Le garçon dans le lit parla, et Levi leva les yeux pour le regarder. Il avait la peau tannée, les cheveux bruns qui tombaient en mèches folles autour de son visage, sûrement dû au réveil. De ce que le trentenaire pouvait voir, son torse était finement musclé et ses abdos apparents. Le reste devait être tout aussi alléchant pensa-t-il, malgré qu'il soit caché par la couverture. Dommage... Mais Levi dût admettre qu'il le fixa plus que de raison, son regard se perdant dans ses yeux. Il prit son temps pour compter les couleurs qui parsemaient ses iris. Vert, bleu, un peu de marron et de jaune. Tout cela donnait les yeux les plus magnifiques que Levi eut jamais été donné de voir.
-Vous pourriez répondre ?
Au final il n'avait rien écouté de ce que l'autre lui avait dit. Il avait besoin d'un café. Il avait une pâteuse remarquable, il devrait recevoir une médaille. Alors Levi se leva et sans un mot et se dirigea vers la porte qui donnait sur la sortie sous les exclamations du jeune homme. Il trouva la cuisine sans mal et fouilla un peu pour trouver une tasse. Le café était déjà prêt sur le comptoir dans un récipient en verre. Il en versa dans sa tasse et la mit au micro-ondes.
La cuisine était séparé du salon par un haut bar en bois clair, et comme la chambre du gars avec qui il avait probablement dormi, c'était accueillant et décoré. Il y avait aussi pas mal de plantes, ce qui donnait à l'endroit un côté luxuriant. Les deux autres garçons débarquèrent peu après que le micro-ondes ai sonné la fin du réchauffement.
Levi s'assit à la table basse du salon, sur un coussin posé par terre. Elle était vraiment basse, cette table. Il but une gorgée avant que le brun ne se poste en face de lui, habillé maintenant. Il croisa les bras.
-Ne vous gênez pas, faites comme chez vous !
Levi leva un œil las.
-Non mais sérieusement, vous êtes qui ? Comment vous êtes entré ?
L'homme à la gueule de bois mit un temps avant de répondre par un haussement d'épaules et un "pfou" qui voulait clairement dire "j'en sais rien, on s'en fout."
-Bon soit vous répondez sérieusement à mes questions soit je vous refait le portrait c'est clair ?
Finalement, après une seconde d'incrédulité, Levi sourit. Le gamin avait des couilles au moins.
-J'aimerai bien voir ça. Répondit-il sur un ton de défi.
L'autre lâcha une exclamation exaspérée en levant les bras au ciel avant de se retourner pour visiblement aller se chercher un café lui aussi. Il s'arrêta aux côtés de son ami au passage.
-Vas lui parler toi, moi j'en peux déjà plus, je sens que je vais lui foutre mon pied au cul.
L'autre garçon passa nerveusement une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille, et après avoir soupiré, s'approcha avec prudence de la table basse. En voyant que Levi ne réagissait pas vraiment, il s'y installa en face de lui, et lui demanda avec une voix mal assurée.
-S'il-vous-plaît monsieur, on pourrait savoir ce que vous faites chez nous ? Avouez que c'est quand même suspect de vous voir au réveil alors qu'aucun de nous deux ne vous connaît et que vous n'étiez pas là hier soir...
Levi haussa un sourcil derrière sa tasse. En fait il ne savait pas vraiment ce qu'il foutait là non plus, il ne se rappelait pas vraiment des événements de la veille. Il était rentré après une soirée bien arrosée, comme presque tous les soirs... Et puis... La porte voulait pas s'ouvrir. C'était pas les bonnes clés... Putain. C'était les bonnes clés. C'était juste pas la bonne porte ! C'est vrai que maintenant qu'il y pensait il ne laissait jamais la porte non-verrouillée quand il sortait. Ha ! Il savait qu'il n'était pas si stupide ! Ouais enfin tu t'es quand même gouré d'appartement, lui souffla sa conscience. Pas très brillant. Bon il devait sûrement quelques explications aux locataires du coup. Raaah fais chier il allait encore passer pour un imbécile !
-Je me suis juste gouré de porte désolé.
Il y eu un silence. Gêne, honte, incrédulité, puis finalement fou-rire du brun accoudé au comptoir.
-J'en peux plus ! Ahahaha ! Quoi alors... Alors vous êtes... Entré dans un autre appartement sans vous en rendre compte ? Vous vous rendez compte à quel point ce que vous dîtes est invraisemblable ?
-Ferme-là tête de gland ! J'étais bourré, ça arrive. Dit-il en faisant la moue.
Le garçon arrêta de rire, mais il ne pouvait néanmoins empêcher ses épaules de tressauter et il finit par cacher son sourire dans sa main libre tout en posant sa tasse sur le comptoir. Le blond reprit la parole, bien plus respectueux.
-Et... On peut savoir votre nom au moins ? Je suis Armin, et voici mon colocataire, Eren.
Levi les regarda à tour de rôle. Il n'avait plus le choix, il devait se présenter, c'était impoli de ne pas retourner l'attention. Est-ce qu'il avait fait exprès de les présenter en premier pour qu'il ne lui reste que l'option de le faire ensuite ? Soit il s'imaginait des choses, soit le blond devait être plus futé qu'il en avait l'air.
-Levi.
Le brun posa une main sur son menton l'air de réfléchir.
-Levi...
Soudain, il tapa du poing contre la paume de sa main.
-Oh mais je sais ! Je vous connais ! Vous êtes le vieux aigri qui habite en face ! Celui qui fait peur à tout le monde et qui veut jamais voir personne !
Le sourcil de Levi tiqua. Ce gosse voulait mourir encastré dans un mur ou quoi ? La réplique ne tarda pas à franchir ses lèvres.
-Et toi tu dois être le sale gosse pervers qui me mate quand je sors de la douche.
-Pff, comme s'il y avait quelque chose à mater.
Levi haussa les sourcils en signe de défi.
-T'en fais pas je te montrerai un de ces jours.
Eren ne sut pas répondre et Armin se mit à ricaner en constatant la rougeur des joues de son ami. Et bien ils commençaient fort ces deux-là. Pensa-t-il. Le calme de retour, Eren vint s'asseoir à côté d'Armin, du pain et du beurre dans les mains, un pot de confiture coincé sous le bras. Il se fit une tartine et mordit dedans avant de parler la bouche pleine, et ce fut un miracle qu'il ne postillonne pas.
-De toute fachon cha a pas intérêt à che reproduire, on a une vie, vous avez la vôtre, fin de l'hichtoire.
Levi le regarda avec un dégoût prononcé, avant de lui fermer la bouche avec le bout des doigts. Il pressa le plus fort qu'il put, l'adolescent émit un couinement avant que Levi ne le force à le regarder. Son visage prit un air sombre et menaçant, avant qu'il ne parle d'une voix loin d'être rassurante.
-Ne parle. Plus jamais. La bouche pleine. Devant moi. Pigé ?
Levi lâcha ses lèvres en lui repoussant le visage en arrière, et Eren acquiesça vivement de la tête avant d'avaler bruyamment. Les deux garçons se tinrent bien droit après ça. Fallait pas le chercher, et surtout pas en lendemain de cuite.
-Mais t'as raison sur un point, tête de gland, j'ai pas des masses envie que ça se reproduise... Alors la prochaine fois, fermez votre porte à clé.
-Ouais ça empêchera les poivrots chelous de rentrer. Lança Eren sur un ton sarcastique.
Il baissa rapidement les yeux quand Levi le gratifia d'un regard meurtrier.
-J'ai dit de pas parler la bouche pleine, mais je crois que je vais modifier ça en "ne plus parler tout court."
-Bon écoute le vieux, t'es chez nous là, alors arrête de me parler comme ça, c'est de ta faute si on en est là. Personne n'a demandé à voir ta tête de psychopathe dès le matin, alors tu peux rentrer chez toi, t'es littéralement la porte à côté, personne ne te retiens.
Armin suivit l'échange des yeux, puis lorsque la conversation continua sur ce terrain, il se dit que plus ils parlaient, plus le respect disparaissait de leurs mots. Eren ne prenait même plus la peine de le vouvoyer à présent. Il finit par soupirer et se décida à rompre l'échange avant qu'ils ne s'entre-tuent.
-Ok, ok, stop. Les filles, va falloir se calmer. Vous êtes vraiment des gamins l'un comme l'autre.
Il pointa Eren du doigt.
-Toi, tu vas te préparer pour aller en cours, et toi (il pointa Levi), tu rentres chez toi. On en reparle plus et c'est tout.
Devant le manque de réaction et la surprise évidente des deux autres attablés, Armin tiqua et finit par frapper dans ses mains.
-Allez on se bouge !
Les deux garçons se levèrent sans discuter et Levi les salua avant de quitter leur appartement, toujours un peu sous le choc de la fermeté inattendue dont avait fait preuve le petit blondinet. Il avait réussi à gagner son respect, mine de rien. Il traversa le couloir et se retrouva devant sa porte. Il sortit ses clés de sa poche arrière et entra avant de soupirer et se dirigea en pilote automatique dans sa salle de bain immaculée.
Son appartement était plus petit que celui des deux jeunes adultes, la colocation ayant ses avantages. Son salaire lui permettait de s'offrir bien plus, mais Levi n'était pas du genre à s'attacher à des biens matériels, et il se fichait de la taille de son chez lui, ou de ce qu'il contenait tant qu'il pouvait vivre décemment. Il prit une longue douche salvatrice, avant d'enfiler un jogging et un pull pour aller se laisser tomber comme un loque dans son lit.
Il repensa à ses voisins, puis finalement son esprit dériva, et il s'endormit entouré par les couleurs qui composaient les yeux d'Eren.
-Ghahahaha ! Sérieux mon petit Grincheux tu me fais trop rire ! Aaaah... Franchement on me l'avait jamais faite celle-là !
Levi serra son gobelet si fort que le plastique épais se fissura.
-J'aurai rien dû te raconter espèce de cinglée ! Arrête de te foutre de moi ou ton rire se passera de dents !
Le rire d'Hanji redoubla d'ardeur, au moins autant que la veine qui palpitait sur la tempe de son interlocuteur. Levi aurait vraiment dû taire son escapade nocturne chez ses voisins de la veille, maintenant il se retrouvait comme un con devant sa meilleure-amie qui allait perdre ce titre aussi rapidement qu'une vierge effarouchée referme les cuisses si elle n'arrêtait pas de lui rire au nez.
Heureusement pour lui Erwin ne tarda pas à revenir du bar avec les boissons fraîches, coupant Hanji dans son élan de questions qui suivit. Les trois amis se retrouvaient souvent au bar pour se donner des nouvelles. Autrefois, ils se voyaient tous les jours au travail, mais depuis l'Incident, Erwin qui était leur supérieur avait donné des... Vacances forcées à Levi le temps qu'il soit prêt psychologiquement à reprendre les missions. Comme ils étaient amis, le blond le voyait le plus qu'il pouvait pour juger son état lui-même et lui tenir compagnie.
Erwin et Hanji s'inquiétaient beaucoup de la consommation excessive d'alcool du plus petit, et essayaient sans lui dire de réduire les doses ou de lui en parler quand l'occasion se présentait. Mais Levi les envoyait balader en leur répondant que ce n'était pas leurs affaires. Ils avaient eu cette discussion au moins des centaines de fois, mais rien n'y faisait, Levi continuait de boire et de risquer sa vie. Ses amis s'étaient fait une raison, ils ne pouvaient qu'essayer de limiter les dégâts. Alors ils le surveillait du mieux qu'ils pouvaient, le ramenant chez lui lorsqu'il avait trop bu ou lui appelant un taxi.
Malheureusement ils ne pouvaient pas veiller sur lui tout le temps, ils avaient leur vie, et leur travail leur prenaient beaucoup de temps. Dans le pays de Mahr, il y avait trois grands corps d'armée. Les Brigades, qui seraient l'équivalent de la police dans d'autres pays, la Garnison, qui est donc composée de soldats pour la guerre, certains d'ailleurs ne les apprécient pas car ils ne servent pas vraiment à grand chose en temps de paix, ce qui est actuellement le cas, et pour finir, le Bataillon qui regroupe ce qu'on qualifierait de services secrets. Leurs missions étaient bien plus compliquées et ciblées, et les plus hauts gradés étaient des combattants ou des espions d'élite.
Erwin se trouve être le Commandant du Bataillon d'Exploration, et le grade inférieur au sien est Caporal. C'est le titre d'Hanji et, anciennement, celui de Levi.
-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Erwin, intrigué.
-Et bien notre petit Levi ici présent est rentré bourré hier soir, et devines quoi !
Heureusement pour elle que Levi l'appréciait sinon, l'adjectif "petit" aurait pu lui coûter un bon coup de poing dans le ventre. Bien sûr, Levi n'admettrai jamais qu'Hanji était son amie, sa façon de l'aimer était bien entendu de râler et de la trouver envahissante et particulièrement bruyante. Et puis, il ne fallait pas oublier qu'elle avait un grain. Cette femme était complètement folle. Erwin haussa un sourcil, l'encourageant à poursuivre.
-Il a confondu son appart' avec celui de ses voisins et a dormi dans la mauvaise chambre !
Et sur ce, un rire tonitruant s'échappa de sa gorge. L'hilarité d'Hanji déplu fortement à Levi qui lui asséna un coup de coude dans les côtes. Le grand blond se mit à sourire malgré lui.
-Tu devrais faire un peu plus attention, Levi, tu vas finir par te faire arrêter.
-J'men fiche. Marmonna-t-il, boudeur.
-Mais bon apparemment l'un d'eux est canon de ce que j'ai compris, et en plus t'as dormi avec lui, il y a des bons côtés non ?
Levi aurait dû lui coudre les lèvres à cette binoclarde, ça lui apprendra à trop se confier.
-Boucle-là sale timbrée ! J'ai dit qu'il était pas désagréable à regarder, rien d'autre, tu te montes la tête et tu déformes mes propos !
-Mmmmh... Fit-elle en souriant, un air espiègle dans la voix.
Levi soupira. Quand elle avait une idée en tête, rien ne pouvait l'arrêter. Il s'avérait qu'elle avait une souvent une bonne intuition, et que c'était plutôt une qualité qui l'avait plus ou moins aidée à monter en grade. Mais dans ces moments-là, Levi aurait aimé qu'elle ne soit pas aussi bornée. Une fois, elle s'était mis en tête de le caser avec un gars plutôt mignon qu'il avait rencontré au bar... Sale idée, cette histoire ne s'était pas vraiment bien terminée.
-Tiens ! Mais c'est le Bon, la Brute et la Truande ! Alors on fait la teuf les vieux ?
Une voix les fit se retourner d'un même mouvement, et ils tombèrent sur un visage familier.
-T'es plus tout jeune non plus je te ferai remarquer. Grommela Levi.
Hanji sauta presque sur le nouveau venu.
-Miiiike ! Qu'est-ce que tu fais là mon pingouin ? Je savais pas que t'étais rentré de mission.
Mike la tint par les hanches tout en souriant, posant son regard sur Erwin.
-Je lui avait demandé de ne rien te dire pour te faire la surprise.
Ce qu'ils pouvaient êtres mielleux ces deux-là. Pensa Levi. Quand ils se regardaient, c'était plein de nounours dégueulasses ! Quand ils s'embrassaient, c'était comme s'ils rompaient le charme de la Belle au Bois Dormant, encore une fois. Quand ils se parlaient, c'était comme un gazouillis d'oiseau écœurant. Quand ils s'étreignaient c'était comme... C'était affreux. Trop d'arc-en-ciels. Immonde. Quand ils étaient l'un près de l'autre c'était électrique, quand ils se touchaient, le tonnerre grondait et la terre tremblait quand ils riaient ensembles. Ouais... Levi était jaloux.
Personne ne voudrait d'un vieil alcoolique cynique et bougon comme lui. Tant pis, il se complaisait dans la solitude de toute façon. Besoin de personne, voilà c'est ça. Il avait retenu la leçon. Aime quelqu'un et on te le prendra. Tu te retrouveras sans rien et comme un con. Exactement. Satisfait de son raisonnement, Levi leva sa bière à la solitude qu'il appréciait tant.
Après une longue soirée de beuverie, de blagues nulles et de danse plus débiles les unes que les autres, (oui il arrivait à Levi de danser) le petit groupe décida de rentrer chez eux. En voyant l'état d'ébriété avancé de Levi, Erwin lui proposa de dormir chez lui, mais celui-ci refusa en lui demandant simplement de le déposer devant son immeuble et qu'il irait parfaitement bien. En fait, c'était presque toujours comme ça. Le blond s'inquiétait pour lui, et lui proposait souvent de le raccompagner ou de passer la nuit chez lui. Seulement Levi tenait à son chez lui et à sa tranquillité, pouvoir continuer de boire, gerber dans ses toilettes à lui et s'écrouler dans son matelas.
Erwin finit donc par le déposer devant son immeuble, en lui faisant promettre de lui envoyer un texto le lendemain. Levi le remercia brièvement, et le salua de la main tout en essayant de sortir ses clés de sa poche. Il finit par les trouver et réussit à coller le trousseau à la serrure magnétique avant que le bruit qui indiquait que la porte était ouverte ne retentisse. Ce ne fut que lorsqu'il fut entré qu'il entendit la voiture de son meilleur-ami repartir.
Il commença à monter les escaliers, puis fit une pause clope au deuxième étage, à moitié allongé par terre, et finit par monter les deux derniers avant de se retrouver devant chez lui. Son cerveau ne pensait qu'à une chose : s'écraser la figure sur son matelas.
Levi fut tiré de son sommeil par la lumière du soleil qui vint lui taper dans les yeux. Il grommela. Et soudain, un fait lui revint en mémoire. La fenêtre de sa chambre ne donnait pas du tout sur le lit, il n'avait jamais eu ce problème... D'où est-ce que ça venait ? Il finit par ouvrir les yeux.
En effet la baie vitrée ne lui disait rien du tout, le lit non plus d'ailleurs. Et puis il tourna la tête et ses yeux tombèrent sur un corps endormi à côté de lui. Non... Non c'était pas possible, il se souvenait très bien qu'Erwin l'avait ramené hier...
Ou alors c'était...
Il observa un peu plus la personne endormie, et finit par reconnaître la peau hâlée, les cheveux bruns et l'odeur de papier glacé.
Eren. Le voisin.
Et meeeeeeerde.
