Note : JOYEUX ANNIVERSAIRE SOOOOOOOOME !
Voici donc le cadeau d'anniversaire pour ma co-auteur n'à moi, mon acolyte, ma dealeuse de messieurs tous nus, mon amie pour la vie qui a aujourd'hui ... ans (c'est une dame et on ne dit pas l'âge d'une dame) : SomeCoolName.
Il y aura 26 chapitres publiés pendant 26 jours sur 26 baisers et, pour continuer dans la folie des chiffres, chaque chapitre aura un lien avec son numéro. C'est pas clair, je sais. Enfin, vous verrez :)
En espérant que ça vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture. N'hésitez pas à laisser une review, c'est toujours très très agréable même un simple "merci" ;)
Rating : M. Il y aura des PWP. Souvent. Cette fic est également un concentré d'optimisme et de fluff totalement assumés. Vous êtes prévenu(e)s ^^ !
Je remercie très très fort Clélia Kerlais pour sa bêta de fou sur ce chapitre.
Bonne lecture !
Eggsy a toujours trouvé les baisers trop intimes.
Un baiser, c'est une déclaration, le résultat d'une osmose de cœur comme de corps. C'est une trace indélébile qui marque la peau pendant des heures, des années. On se souvient des baisers qu'on offre et ceux qu'on reçoit. Ce sont de précieux cadeaux que tout le monde ne mérite pas et qu'on ne distribue que rarement, afin d'éviter d'en perdre la saveur. Eggsy se rappelle de ceux de sa mère, qui soignent les blessures, de ceux de sa sœur, barbouillés de chocolat sur sa joue mal rasée, ainsi que du dernier de son père… Il se rappelle de tous ces baisers importants, partagés avec les personnes qu'il aime ou a vraiment aimé.
C'est pour ça qu'Eggsy n'embrasse pas ses plans cul.
Il les séduit avec le regard, avec son sourire insolent et une répartie bien placée, mais ne les embrasse pas. Lorsqu'il couche avec un mec ou avec une fille, il évite les lèvres et s'occupe activement de leur cou, de leur poitrine ou mieux encore, de leur sexe. Mais jamais, à aucun moment, sa bouche ne s'entrouvre ne serait-ce qu'un peu. Jamais ses yeux se ferment, impatients. Il préfère jouer de ses mains expertes, montrer l'étendue de son talent par des caresses appuyées, plutôt que de trop partager lors de cette première et dernière nuit.
On peut baiser sans embrasser, Eggsy le fait souvent.
Mais bien sûr, avec Harry Hart, c'est différent. Évidemment. Et à bien y penser, ça n'aurait pas pu être autrement en fait. Ce type en costard ne faisant jamais rien comme tout le monde, il était évident que les principes d'Eggsy ne lui résisteraient pas.
La première fois qu'Eggsy a pensé à embrasser Harry, ça l'a surpris. Il venait de recevoir un nouveau compliment après avoir réussi un des tests infaisables de Merlin quand la main droite d'Harry, celle qui porte la chevalière, s'était posée sur son épaule. Le regard de son mentor était rempli de fierté et ses lèvres inclinées dévoilaient sa fossette. À cet instant précis, Eggsy aurait tout donné pour pouvoir l'embrasser.
Ce qui est clairement pas dans ses habitudes.
Depuis, cette idée ne l'a plus jamais quitté. Elle s'est fixée dans un coin de son esprit, revenant sans cesse le hanter. Chaque fois qu'Harry lui parle, qu'un sourire éclaire son visage, il crève d'envie de déposer ses lèvres sur celles, si fines, de son mentor. Eggsy rêve de connaître cette sensation, rêve d'embrasser Harry Hart. Ça le prend aux tripes, lui retourne le cerveau. Il y pense tellement qu'il en vient même à être complètement déconcentré au plein milieu d'une mission. Il se fait alors engueuler par Harry, ce qui n'améliore pas son état. Au contraire.
Embrasser Harry, ça doit avoir le goût de la plus belles des victoires, le goût de l'achèvement le plus complet. Comme si l'on perdait et gagnait tout à la fois. Ça doit aussi sentir la luxure et la passion. Si Harry embrasse comme il se bat, Eggsy ne donne pas cher de sa peau : Harry mène sûrement un baiser comme il mène une bataille, en s'imposant clairement par ses tactiques de gentleman et en n'offrant à son adversaire aucune chance de prendre le contrôle.
Alors, le jour où il se rend compte qu'Harry a lui aussi les mêmes envies, c'est une nouvelle surprise. Et il lui en faut pas plus pour remarquer les tapes sur l'épaule qui se finissent en caresses, les regards de plus en plus longs sur sa bouche, les genoux qui se frôlent mais qu'on n'enlève sous aucun prétexte.
Leur premier baiser vient donc sans crier gare. Il a quelque chose d'urgent, de terrible. Il sent l'adrénaline et l'action. Les gestes sont rudes et il n'y a ni tendresse, ni mots murmurés comme des promesses d'éternité. C'est bestial, brillant. Ils ont encore failli mourir ce soir et la peur qu'ils ont ressenti face à cette bombe les fait exploser, ici et maintenant, dans le hall de leur maison.
Harry bloque Eggsy contre la porte d'entrée, arrache les lunettes de son visage et presse ses paumes contre les joues soigneusement rasées. En réponse, Eggsy ferme les yeux, entrouvre les lèvres. Il fait ce qu'il ne fait jamais. Car c'est Harry et c'est tout ce qui compte. Il baisse les armes et passe ses bras autour de la taille de l'espion qui écrase brusquement ses lèvres contre les siennes.
C'est de ça qu'Eggsy a envie. Envie de s'en remettre totalement à Harry. Envie de lui donner les commandes de son désir. Envie de se laisser porter par les souhaits de son mentor. Et soudain, ce n'est plus suffisant. Il veut plus. Il veut se toucher quand Harry le lui dira, jouir quand Harry le lui ordonnera.
Et tout ça à cause d'un premier baiser.
