Maverick Hawke se tenait assit en face de lui, un verre de jus de fruit à la main et son flot de parole ne semblait pas se tarir. Varric baissa les yeux vers sa propre chope et resta silencieux, laissant son ami déballer ce qu'il avait sur le cœur.

- Alors j'ai dit à Keith qu'elle ne l'avait pas abandonné mais il ne veut rien entendre et...

- Maverick..., soupira-t-il.

- Quoi ?

- Tu me l'as déjà expliqué dans ta dernière lettre. Je peux comprendre que tu aies besoin d'en parler mais...

- Pourquoi est-elle partie ?, le coupa-t-il. Est-ce qu'elle va bien ?

- Je n'en sais pas plus que toi.

- C'est vrai que vous ne vous entendiez pas...

Le nain resta muet, il ne voulait pas s'étendre sur le sujet mais visiblement l'homme ne semblait pas du même avis.

- Elle me manque parfois, mais c'est surtout au petit que je pense. Elle n'a même pas prit la peine de lui écrire ou d'écrire à son mari.

Il se replongea dans son verre, tentant de faire abstraction de la discussion.

- Varric, tu m'écoute ?, s'impatienta le brun.

- Non, souffla-t-il.

C'était sorti tout seul, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte. Son vis-à-vis en demeura coi.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? A chaque fois que je parle d'elle, tu décroches complètement.

- Je n'ai pas envie d'en parler, c'est tout.

Son ami le fixa un moment, essayant de le comprendre et le nain fuit son regard.

- Oh non, je n'y crois pas... ne me dis pas que tu aimes ma sœur ?

- Quoi ?

La surprise eu le mérite de lui faire relever la tête.

- Tu l'aimes, insista-t-il, ne me prend pas pour un idiot. C'est pour ça que tu sembles si triste quand je t'en parle. Que tu évites le sujet et que tu prends bien soin de ne pas me regarder dans les yeux !

- Tu fais erreur, se défendit-il.

A nouveau, il évita son regard et il sut qu'il avait perdu.

- Je croyais que vous vous détestiez... que tu la détestais. Vous étiez toujours en train de vous dire des trucs déplaisants et... Elle n'a jamais été particulièrement aimable avec toi.

Il soupira et bu une gorgée avant de lui répondre avec hésitation.

- C'est... à moitié vrai. One sait... savait frapper où ça faisait mal mais je sais qu'elle n'en pensait pas un mot. Tu sais, ta sœur avait énormément de facettes et je doute que même toi tu les ai toutes vu. Les... rares moments où elle venait à l'auberge du pendu, il nous arrivait de prendre un verre ensemble et petit à petit nous nous sommes mis à nous apprécier.

- Depuis combien de temps, Varric ?, interrogea-t-il avec douceur.

- Je ne sais pas. Quelques années ?

- Quand ?, insista-t-il.

- Je ne sais pas, Maverick, c'est... c'est arrivé au fur et à mesure, je suppose, répondit-il.

L'homme ne parut pas convaincu mais se contenta de cette réponse.

- Je n'aurais jamais imaginé que tu puisses aimer Mavis après tout ça. Est-ce... est-ce qu'elle le savait ?

- Non, dit-il simplement.

- Pourquoi ne lui as-tu jamais dis ?

- Maverick, elle est mariée. Et je doute fortement qu'elle aurait fait quoi que ce soit de cette... information.

Mavis étant pieuse, il doutait qu'elle ne souille son mariage par une relation de ce type. Et il ne savait même pas ce qu'elle pouvait bien ressentir pour lui.

- Est-ce qu'on peut changer de sujet ?, le pria-t-il.

Le regard désolé que le brun lui lança lui arracha un soupir et il détourna les yeux.

Lorsqu'il vit la Chercheuse entrer dans la taverne, il hésita à se lever et à s'en aller. Il n'avait pas envie qu'on le voit ainsi et surtout pas cette femme qui l'avait déjà tant questionné à propos des Hawke. Il avait pris soin de dissimuler l'existence de One et même s'il pensait qu'elle savait déjà, il croyait que la femme avait eu trop peu d'intérêt aux yeux de la brune et qu'il avait donc échappé à des questions plus poussées grâce à cela.

Elle balaya la salle du regard et, après avoir avisé d'où ils se trouvaient, elle se dirigea vers eux.

- Héraut je... souhaitais vous parler, dit-elle sans préambule.

- Ça tombe bien, Varric voulait changer de sujet. Asseyez-vous je vous en prie.

La femme vint se poser aux côtés de l'humain et toisa le nain qui soutint son regard.

- De quoi vouliez-vous me parler ?, demanda finalement Maverick en voyant qu'elle ne se lançait toujours pas.

- Eh bien... simplement vous questionner, étant donné que le nain n'a pas été des plus honnêtes. Je me demandais à quel point il avait pu mentir.

- Oh, fit-il avec déception.

- Un problème ?, s'inquiéta-t-elle.

- Non, je suis juste déçu qu'une belle femme comme vous ne soyez pas venu uniquement pour me faire des avances.

- Ça ne plairait pas à Blondie ça, fit remarquer Varric.

Le brun eut un petit rire et la femme le considéra avec méfiance.

- Je plaisantais, la rassura-t-il. Sur le fait que je m'attendais à des avances, pas sur le fait que vous êtes belle, vous l'êtes vraiment.

- Hawke, soupira le nain.

- D'accord j'arrête.

Varric n'ajouta rien et son ami entreprit de discuter joyeusement avec la brune.

Il n'écouta qu'à moitié leur conversation jusqu'à ce que celle-ci ne dérive à nouveau sur One.

- Votre sœur ? N'est-elle pas morte lors de votre fuite de Lothering ?

- Bethany, ma petite sœur, oui. Ma sœur jumelle, Mavis, allait très bien par contre.

- Tiens, voilà donc quelque chose qu'on n'a pas jugé bon de me dire, remarqua-t-elle en assassinant le nain du regard.

- Il ne vous en a pas parlé ? Ah ! En même temps ça ne me surprend pas... elle n'a jamais beaucoup aimé qu'on parle d'elle, avoua Maverick.

- Et pourtant tu le fais à la première occasion, lui fit-il remarquer. Tu n'as pas beaucoup de respect pour la volonté de ta sœur.

Cela fit taire le brun qui arbora un air coupable.

C'en était assez pour lui. Il se leva et, sans un signe ou une parole, il quitta la taverne.

Hawke resta silencieux un moment, jusqu'à ce que Cassandra brise la glace.

- Il y a autre chose que je ne sais pas ?, demanda-t-elle.

- Sûrement... mais il y a des choses que je ne peux pas vous dire. Varric a raison, elle m'en voudrait de parler d'elle.

- Vous semblez en avoir besoin, insista-t-elle.

- Je ne veux pas en parler avec Anders, il m'a dit que je devais accepter le fait qu'elle ait voulu partir et Varric n'aime pas parler d'elle alors oui... je suppose que j'ai besoin d'en parler, reconnu-t-il.

- Je veux bien vous écouter, s'ils ne peuvent pas le faire.

Il savait que tout ce qu'elle voulait c'était des réponses mais qu'y avait-il de mal à le faire ? Il lui suffirait de passer certaines choses sous silence.

- C'était ma grande sœur, commença-t-il.

- Je croyais qu'elle était votre jumelle ?

- Oui, mais elle est tout de même née la première.

- Est-ce que ça compte vraiment ?, interrogea-t-elle.

- Pour elle, oui. Pour moi aussi. C'est peut-être égoïste de ma part mais elle assumait seule le rôle de grande sœur auprès des jumeaux. Je me contentais de me faire chouchouter aussi. Et en même temps qu'elle jouait les gardes du corps, elle se cachait dans mon ombre et elle prétendait ne pas exister.

Il marqua une pause.

- Elle nous protégeait de loin, ou en restant cachée. Elle avait un sacré don pour se faire oublier et les autres avaient tendance à ne pas faire attention à elle. C'était peut-être aussi de ma faute, je réclamais toujours l'attention et je faisais mon maximum pour qu'on me remarque.

- Le contraire de votre sœur, si je comprends bien.

- Oui. On était totalement différents elle et moi. A Lothering elle passait beaucoup de temps avec les jumeaux et à la Chantrie. Ma sœur était très pieuse, elle adorait écouter les histoires de... sœur Leliana je crois, avec Bethany. Elle a été très affectée de devoir quitter le village.

Il commanda un nouveau verre de jus de fruit.

- Elle n'aimait pas beaucoup Kirkwall, elle... trouvait qu'il y avait beaucoup trop de monde. Elle passait son temps agrippée à moi. La première année, elle... hm... volait les autres pour rembourser notre dette... puis il y a l'exploration dans les tréfonds... Quand elle est revenue sans Carver j'étais...

- Attendez, vous n'étiez pas dans les tréfonds ? Vous n'avez pas pris part à cette expédition ?, s'étonna-t-elle.

- Oh non, je n'ai jamais mis les pieds dans les tréfonds..., admit-il.

- Je commence à comprendre ce qu'a fait Varric...

- La plupart de ceux qui y ont été sont morts, les autres n'avaient pas de raison de le contredire et il parait que Varric paye bien le silence.

- Alors il s'est arrangé pour que personne ne parle d'elle.

- Mavis détestait ça, se faire remarquer je veux dire. Vous savez, à l'époque je me demandais pourquoi il s'entêtait à respecter ça alors qu'elle était détestable avec lui...

- Et maintenant, vous avez compris pourquoi ?

- En effet, se contenta-t-il de répondre.

Elle hésita à insister et laissa finalement tomber.

- Il y a eu... d'autres choses ? Que vous n'avez pas faite ? L'Arishak par exemple ?

- C'est bien moi qui me suis battu contre lui... ça n'a pas été facile d'ailleurs. C'est à cause de cela qu'elle a toujours considéré que j'étais le seul et unique Héraut. Pour le reste... eh bien je n'en suis pas fier mais j'étais souvent sur le côté... Ma sœur était toujours plus ou moins obligée de me protéger. Je... au début je ne supportais pas de voir mon sang et au fil du temps ça a été le sang tout court. Je détestais en voir alors...

- Je crois comprendre, murmura-t-elle.

Elle était déçue. Elle s'était figuré qu'il avait tout fait seul, qu'il était véritablement un héros et finalement... Le Héraut n'était pas celui que l'on croyait.

Elle avait eu connaissance de l'existence de cette femme mais elle avait pensé qu'à l'instar de leur frère Carver, elle n'avait eu qu'un rôle mineur. Elle découvrait à présent à quel point elle s'était trompée.

- J'ai... une dernière question. Qu'est-il arrivé à votre sœur ? Vous... en parlez au passé.

- Elle a disparu après notre combat contre Mérédith... tout s'est passé très vite mais je suis certain qu'elle a été blessé et... elle n'était plus là quand nous avons achevé le Chevalier-Capitaine... Au début nous avons simplement pensés qu'elle reviendrait, naïvement... Il a finalement fallu que... que je reconnaisse qu'elle ne reviendrait pas.

- C'est à ce moment-là que vous avez quitté Kirkwall ?, demanda-t-elle.

- A peu près... j'ai continué à écrire à son mari, j'espérais qu'il finirait par avoir des nouvelles mais non...

- Elle est mariée ?, releva-t-elle.

- Oui, peu après que nous ayons réussi à racheter le domaine Amell dans la Hauteville, mère s'est arrangée pour convaincre le Sénéchal Bran de marier ma sœur à son fils. Ça n'a pas été des plus simples mais mère savait obtenir ce qu'elle voulait, expliqua-t-il.

- Et cela convenait à votre sœur ?

- Je suppose, sinon elle n'aurait pas accepté, n'est-ce pas ? Et puis si vous la connaissiez vous sauriez qu'elle avait peu de chance d'épouser quelqu'un d'autre.

Il en rit avant de reprendre un air un peu plus sérieux.

- En réalité, je n'en sais rien... Ma sœur aurait passé sa vie à la Chantrie si elle ne s'était pas considérée comme un monstre... Et elle ne s'intéressait pas du tout à... ce genre de truc, vous voyez ? Elle ne comprenait pas l'intérêt. Ma grande sœur était si... pure.

- Pourquoi se considérait-elle comme un monstre ?, s'enquit-elle.

- Elle avait du sang sur les mains, comme nous tous. La différence c'est que même si vis-à-vis de la Chantrie elle ne trouvait pas cela correcte, elle savait que c'était parfois nécessaire. Et en plus de cela elle jugeait que si elle devenait soeur, elle ne pourrait plus nous protéger donc elle a fait son choix...

- Je vous remercie d'avoir bien voulu répondre à mes questions, dit-elle en se levant.

- Ne le dites pas à Varric. Il m'en voudra encore plus sinon...

Elle soupira et accepta d'un signe de tête avant de quitter la taverne.

Il s'en voulait un peu d'en avoir dit autant mais il avait réellement eu besoin d'en parler et il se sentait plus ou moins soulagé de l'avoir fait.

Il termina son verre, se leva et sortit à son tour de la taverne. Il était temps pour lui de gagner Weisshaupt.

xXx

Les jours suivants, Varric rumina quelques peu dans son coin. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas pensé à Mavis, avant que Maverick ne se décide à lui rappeler qu'aucun d'eux ne savait où elle se trouvait, ou si elle allait bien.

Lorsqu'on l'informa qu'ils allaient se rendre au palais d'hiver, il songea qu'il allait pouvoir se changer les idées. Peut-être se passerait-il quelque chose d'assez intéressant pour figurer dans un livre ? Etant donné qu'ils y allaient avec l'Inquisiteur, il y avait des chances en tout cas.

- Vous n'avez pas l'air en forme ces derniers temps, Varric, remarqua l'autre nain.

- Tout va bien, Inquisiteur, affirma-t-il.

Il sentit parfaitement le regard de Cassandra dans son dos mais préféra l'ignorer.

- Vous êtes sûr ? Est-ce parce que votre ami est partis ?, demanda-t-il.

- Ça ira pour lui, il sait se tirer des situations délicates.

- Ah oui, vous en êtes certain ?, intervint la brune.

Il ne prit pas la peine de lui répondre, il ne prit pas non plus la peine de se tourner vers elle. Maverick avait trop parlé, une fois de plus. Qu'aurait dit Mavis en l'apprenant ?

xXx

Le palais d'hiver était plein, des nobles, des serviteurs, les membres du conseil, des nains.

Il les détailla avant de réaliser qu'ils s'agissaient de nains de la Guilde Marchande, aussi préféra-t-il ne pas se faire remarquer. Cela faisait des années qu'il ignorait volontairement la Guilde et il n'était pas certains que ceux-ci apprécient beaucoup.

La soirée se passa entre l'attente, l'action et l'inaction. Il observa l'Inquisiteur tournoyer avec la Grande Duchesse Floriane, un curieux spectacle par ailleurs. Il observa également les autres, Bouclette semblant fortement mal à l'aise, la Chercheuse relativement indifférente, Rossignol avait l'air de s'amuser, Fanfreluche avait trouvé un membre de sa famille et il était persuadé d'avoir vu Papillote quelque part à l'extérieur.

Il continua d'observer le bal se dérouler lorsque son regard s'accrocha à une jeune femme qui se frayait un passage à travers les invités. Malgré la robe, malgré le masque, il avait la vague impression de l'avoir déjà vu. Il avait même l'impression de la reconnaître. Il approcha, tenta de la suivre et lorsqu'il déboucha de l'autre côté de la foule, la femme avait déjà disparue. Il la chercha du regard pendant quelques instants avant de retourner se mettre dans le hall.

Son cœur ne cessait de s'emballer, il était certain que c'était elle. Comment aurait-il pu la confondre avec quelqu'un d'autre ? Avec le temps qu'il avait passé à les observer tous les deux, il était sûr de pouvoir les reconnaître rien qu'à leur démarche. Que faisait-elle ici ? Pourquoi maintenant ?

Lorsqu'il vit la même femme sortir de la salle de bal, il la suivi du regard jusqu'à ce qu'elle quitte le palais : ce n'était pas elle. Elle avait une démarche légèrement similaire mais vu de près, il pouvait constater qu'il s'était trompé.

Puis la soirée se termina et il suivit les autres avec déception. Il avait pensé se changer les idées et finalement il n'avait réussi qu'à se la remettre encore plus en tête.

xXx

A peine quelques jours plus tard, il vit arriver Bianca et il crut à une mauvaise blague. Il ne l'avait pas vu depuis des années, même s'il avait continué de lui écrire, et à présent qu'elle n'était plus la personne qu'il voulait le plus revoir, elle venait à lui.

Il s'inquiéta d'abord des conséquences de sa présence avant que l'Inquisiteur ne vienne se joindre à eux.

Le reste de la discussion porta sur les soupçons de la naine et les quelques informations qu'elle avait à propos de l'extraction de lyrium rouge.

Le Messager accepta de les aider mais lui avait un mauvais pressentiment. Elle avait merdé. Il en était certain.

xXx

Sur place, ils firent le tour du thaig et entreprirent de trouver un moyen de fermer la zone. Lorsqu'ils trouvèrent la clé des lieux, il lui reprocha d'avoir fait le contraire de ce qu'il lui avait demandé et l'Inquisiteur vint l'appuyer.

Il quitta l'endroit le premier, laissant les deux autres nains derrière lui. Il avait besoin de faire le point sur tout ça. Il avait déjà renoncé à Bianca depuis longtemps et il devait admettre qu'elle lui avait prouvé qu'il avait eu raison. Certes elle avait eu de bonnes intentions mais quand il s'agissait du lyrium rouge, ça ne suffisait pas.

xXx

De retour à Fort Céleste, l'Inquisiteur vint le trouver et l'observa avec un mélange d'amusement et de compréhension.

- Elle m'a l'air d'être un sacré bout de femme, cette Bianca, constata-t-il.

- Oui, elle l'est, confirma-t-il sans joie.

Byor le regarda un instant et abandonna son sourire pour une expression plus sérieuse.

- Quelque chose ne va pas ?

- Non, c'est juste que les choses sont différentes à présent, avoua-t-il.

- On parle toujours de votre Bianca ?, s'enquit l'autre nain.

- Oui... non, ça n'est pas ma Bianca c'est...

Il poussa un profond soupir et s'assit.

- C'est compliqué. Elle s'est mariée à un nain de la Guilde Marchande que ses parents lui ont choisi.

- Ça ne veut rien dire, non ? Si elle ne l'a pas choisi, peut-être ne l'aime-t-elle pas ?

- Ce n'est pas là où je veux en venir. Ses parents ne m'ont jamais apprécié et je ne leur ai pas donné de raison de le faire. Je ne suis pas sûr que j'avais mes chances avec elle mais si c'est le cas, alors je les ai foutues en l'air. Ça semble bien se dérouler pour elle avec son mari et... ça faisait quelques années qu'on ne s'était pas vu.

- Alors vous laissez tomber, c'est ça ?, le questionna l'Inquisiteur.

- Ça fait longtemps que j'ai laissé tomber, elle et moi... c'est voué à l'échec et nous ne pourrons pas être heureux comme ça.

- Et qu'y a-t-il de compliqué dans cette histoire alors ?

- Il y a une autre femme.

- Oh, effectivement, c'est compliqué.

Varric secoua la tête et hésita. Peut-être pouvait-il confier cela au nain ? Non... il était bien trop proche de Cassandra et ça signifiait prendre le risque qu'il ne lui en parle, mais en même temps, quelles autres options avait-il ? Byor était peut-être le seul à qui il pouvait le dire.

- Elle aussi, elle a un sacré caractère... Elle est franche, quitte à être blessante. Elle n'est pas très expressive, sauf dans de rares occasions. Elle n'est pas très démonstrative, excepté avec ses frères. Elle est discrète, peu importe la situation. Elle est forte.

- Depuis combien de temps la connaissez-vous ?

- Ça fait dix ans...

- Et vous êtes avec elle depuis tout ce temps ?

- Non... non elle... ignore mes sentiments, avoua-t-il.

- Qu'est-ce que vous attendez pour le lui dire ?, s'étonna le châtain.

- Je ne l'ai pas vu depuis... plusieurs mois, mentit-il.

L'Inquisiteur eu l'air déçu mais se reprit vite.

- Elle finira par revenir et quand vous la reverrez, pensez à le lui dire.

- Elle est mariée.

- Votre vie est un véritable drame sentimental, vous savez ?

Bien entendu qu'il le savait, il le vivait.

- Ecoutez, il n'y a pas de mal à dire ce que vous ressentez à une femme mariée, ça deviendrait criminel seulement s'il se passait quelque chose entre vous malgré tout.

L'arbalétrier le considéra d'un air pensif mais ne fit aucun commentaire.

- Honnêtement Varric, la vie est trop courte pour avoir des regrets. Je ne sais pas vous mais je préfère m'arranger pour en avoir le moins possible... ou alors pour faire en sorte de ne pas regretter trop longtemps.

Il n'avait peut-être pas tort mais il n'était pas certain de pouvoir lui donner raison pour autant. Comment pourrait-il dire à One qu'il l'aimait ? En admettant qu'il la retrouve ? Comment réagirait-elle ? Et surtout... que ressentait-elle, elle ? Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle se sentirait prise au piège et il ne voulait pas lui faire subir ça.

- Merci pour vos conseils, Inquisiteur, ça ira...

Le nain l'observa avec perplexité mais fini par hausser les épaules et lui souhaiter bonne chance avant de quitter la pièce.

xXx

Demeuré seul, il eut tout le loisir de repenser à la conversation et de réfléchir à ce qu'il voulait faire vis-à-vis de la femme. Premièrement, il fallait d'abord qu'il la retrouve et pour la suite, il aurait tout le temps de revenir dessus. Du moins il l'espérait.

A suivre