Le recours aux flashbacks se voit par : "italique".
J'ai du mal à retranscrire le caractère des personnages et j'avoue ne pas m'en être formalisée du tout.
CHAPITRE 1
- Je le savais. Je te connais, tu sais. Je ne suis pas étonnée que tu aies réagis ainsi. Mais tu l'aimes. Que veux-tu que je te dise ? Tu espérais m'entendre dire que c'est mal ? Que tu te trompes ? Que ce n'est pas ça l'amour ? Tu voulais que je te regarde dans les yeux et que je te dise que cela te passera ? Je peux juste te dire que tu n'as pas de problème, tu es normale, parfaitement normale. Tu l'aimes. C'est tout. Ton seul problème, c'est que tu as peur d'avouer, de t'avouer, que ça ne te passera pas avec quelques bonnes nuits de sommeil et quelques cuites la veille. Tu as peur d'ouvrir les yeux parce que si tu les ouvrais, tu verras que tu as plus besoin d'elle que tu ne l'admet, que tu es plus heureuse quand elle est près de toi. Tu comprendrais enfin que c'est elle et puis c'est tout ! Et surtout, tu comprendrais que le problème, ce n'est pas Artie, c'est toi, Santana. L'ennui, c'est que je ne peux pas ouvrir les yeux à ta place. Tant que tu ne seras pas prête, elle ne sera pas tienne. A McKinley, oui, ce sera dur, mais n'oublie pas que tu es Santana Lopez. Tu peux foutre des frissons de terreur à un moustique qui vole de l'autre côté de la classe.
Je fermais les yeux sous l'impact de ses mots, ces mots qui étaient déjà en moi, enfouis bien au fond, protégés par les débris de mon coeur devenu dur, par mon orgueil et ma fierté. Je sentis un frisson remonter le long de mon dos et me secouer. Une explosion. Tout avait explosé. Quinn Fabray venait de réduire à néant les remparts qui camouflaient ce que j'avais besoin de me cacher. Une bouffée de colère montait, bouffée que je réprimais aussitôt. Mon orgueil réagissait, bien, tout n'était pas détruit. Je sentis ma gorge se serrer et me faire mal. Mes yeux commençaient à s'humidifier. Je n'arrivais pas à étouffer cette bouffée de peine qui me prenait. Merde, je préférais, et de loin, l'orgueil.
- Santana ?
Quinn m'appelait. J'inspirais une dernière fois une grande bouffée d'oxygène et ouvris les yeux. Aucune larme n'y perlait, mais mes yeux rougis devaient être sans équivoque quant à mon état actuel. Comment j'en suis arrivée à parler de choses aussi intimes avec ma plus ancienne rivale ?
"J'avais besoin de chanter. Ca me manquait. C'est quelque chose que j'avais eu du mal à laisser tomber. Mais j'avais besoin d'être quelqu'un, et au Glee Club, je n'étais personne. Maintenant, je suis juste le traître qui a fait flamber comme un tiramisu leur foutu piano violet. Avec Sue, j'étais quelqu'un, aucun slushie, personne qui hésite avant de me laisser passer quand je marche dans les couloirs. Non, mon chemin était tout tracé et sans obstacle quelconque. J'avais tout à nouveau. Mais il n'en reste pas moins que chanter me manquait réellement. C'est pourquoi je me rendais à l'auditorium, heureuse de pouvoir me libérer de cette envie, de ce besoin.
La porte, sous le coup de mon enthousiasme, s'ouvrit avec fracas. Tant pis, à cette heure-ci, il n'y avait personne. A part Berry, peut-être. Mais quand bien même elle était là, je pourrais toujours déguiser cette intrusion en séance d'humiliation. Ca aussi, ça me manquait. Mais non, aucune voix brayante n'est venue titiller mes tympans. Très bien. J'avançais, oubliant toute prudence, et aperçus Quinn qui se tenait devant moi. Moins bien. Elle ne faisait plus partie du Glee Club et je ne pouvais pas lui lancer quelques piques mordantes qui étaient devenus ma marque de fabrique et qui venaient si naturellement parce que je la respectais. Malgré notre éternelle compétiton, c'est une fille pour laquelle j'avais beaucoup de respect, et j'en suis la première étonnée. Je l'aimais bien, et je peux même affirmer que si elle n'était pas toujours en première place, nous aurions pu être amies. J'avais le corps de Puck, elle avait son coeur, je suis la plus sexy, elle est la plus jolie, capitaine et moi second. Elle est le sommet de la pyramide. Elle l'était, en tous cas. Depuis la rentrée, j'assiste à sa chute. C'est devenu une épave, et malgré mon indifférence totale pour ce qu'on appelle l'espèce humaine, la voir souffrir ainsi me fait mal. Mais surtout, en fait, si je ne pouvais pas lui tourner le dos et faire comme si je ne l'avais pas vue, c'est parce qu'elle pleurait. Et qu'elle m'avait vue. Oui, bon, c'était surtout parce qu'elle m'avait vue. Elle avait levé ses yeux larmoyants vers moi. Quinn Fabray, la numéro toutes compétitions confondues, avait besoin d'aide. Elle est tombée tellement bas qu'elle en est venue à jeter ce regard suppliant au premier venu, à n'importe qui. Moi."
- Santana ?
- C'est dur...
- Tout est dur. Elle en vaut la peine ? (d'une voix douce.)
- Elle vaut toutes les peines.. (chuchotant.)
Elle me fit un petit sourire triomphant.
- Alors voilà, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir.
- Mais tout le monde n'est pas comme toi, Q. Etre avec Britt signifie perdre le contrôle !
- Je sais que tu as peur de ce que les autres peuvent dire dans ton dos, tu me l'as déjà expliqué, hum, plusieurs fois. Mais San, tu es une garce ! Certains parlent dans ton dos, certains parlent dans le mien, tout le monde parle dans le dos de tout le monde ! Je te l'accorde, dans ton cas, c'est avec crainte. Mais réfléchis, si tu t'affiches avec Brittany, tu te contrôleras enfin toi ! Toi et tes émotions. Tu ne contrôleras plus les autres élèves, ou moins, mais c'est toi qui compte. Concentre toi seulement sur Brittany, et je suis sûre que tu trouveras la force qu'il te manque.
- J'ai essayé. , avec rancoeur.
- Tu le penses sincèrement ?
- Bon, ça suffit, Princesse ! Je ne sais même pas pourquoi on parle de ça !
"Quinn avait posé sa tête sur mes genoux quand je m'étais assise près d'elle. Je lui caressais maladroitement les cheveux, vraiment mal à l' diable console-t-on les gens ? C'est vrai, quoi, aucun manuel ne peut nous l'apprendre ! Et pour compliquer le tout, il a fallu que chacun soit différent. Comment savoir bien s'y prendre ? Je sais m'occuper de Brittany, je la connais par coeur. Mais Perfect Quinn, ou ce qu'il en restait, était là, en train de pleurer dans mes bras, et je ne la connais pas. J'étais restée près d'elle en silence, sachant tout de même qu'elle n'était pas le genre de fille à se confier facilement. Elle a toujours mis l'apparence au premier plan. En cela, je dirais que l'on se ressemble. Je crois que mes caresses l'apaisaient, et commençaient à la calmer et à la mettre en confiance. Tout a commencé quand elle a murmuré Beth... ."
- Parce que tu ne vas pas bien !
- Et alors ? Personne ne va bien, tu comptes sauver tout le monde ? Commence par Berry, cette fille a des tas et des tas de problèmes !
- Très bien, puisque tu es si bornée, je te laisse seule. Et tu resteras toujours seule, Santana, félicitations !
Je me sentais coupable. Après tout, elle voulait juste m'aider, mais sentir la colère m'a fait un bien fou, comme une libération. Je la regardais partir, les sourcils froncés. Je l'avais vexée.
- Attends. Tu comptes faire quoi pour Beth ?
Elle se tourna vers moi alors qu'elle avait déjà atteint la porte.
- Me battre. Je vais affirmer qui je suis vraiment. Tu devrais essayer.
Je n'avais plus envie de chanter finalement. Quinn était sortie. Elle m'avait parlé de Beth, de son changement soudain et plus elle parlait, plus je m'étais rendue compte qu'au fond, elle avait déjà pris sa décision. Je n'ai fais que la pousser un peu. Je regrettais m'être confiée aussi facilement ensuite. Non, je regrettais d'être entrée dans cette salle, je regrettais d'être entrée au Glee Club. Tellement faible. Je suis faible ? J'ai tout perdu en gagnant ? Ou tout gagné en perdant ? Mon sourire revint enfin, ce sourire que j'aime afficher. Déterminé. Je suis Santana Lopez, et Santana Lopez gagne toujours. Déterminée. Et quand bien, elle ne perd jamais seule. Et moi, je veux tout, et cette fois, je ne perdrais rien, j'ai déjà trop perdu. Et oui, j'aime Brittany, je l'aime de tout mon coeur. Je l'aime tellement que je sais qu'elle est faite pour moi parce que personne ne peut l'aimer plus. Et cela ne me faisait plus mal de me l'avouer. Elle est à moi, et la seule chose qui me faisait mal, c'est qu'elle me manquait. Le seul obstacle ? Le Glee Club.
