Chapitre 1

drôle d'anniversaire.

Cela faisait déjà un mois qu'il était de retour chez les Dursley et Harry supportait de moins en moins toute cette pression. En effet, dès qu'il avait mis un pied à l'intérieur de la maison, son oncle avait été catégorique: il lui ferait payer de s'être plaint aux membres de l'Ordre du Phénix. La seule joie d'Harry à ce sujet était le souvenir de la tête de Vernon Dursley quand celui-ci avait été menacé. Enfin, si ce n'était qu'une surcharge supplémentaire de travaux intérieurs, il pouvait y survivre sans trop de problème. Il y était plus ou moins habitué.

Malheureusement, Albus Dumbledore avait voulu se montrer bienveillant et avait envoyé une lettre à sa famille leur expliquant qu'il avait eu une année particulièrement difficile et qu'il avait besoin de repos et d'affection. Et, pour couronner le tout, cette maudite missive avait été transmise par un hibou grand duc de Poudlard qui avait atterri dans le saladier de la salade de fruits.

La colère de sa famille avait été immédiate et le dernier des Potter en avait subi les conséquences. Dès lors, il ferait toutes les tâches ménagères de la maison, s'occuperait du jardin et de la peinture. Il n'utiliserait plus la chambre que son cousin lui avait si généreusement donné et dormirait dans le grenier, son ancien placard étant occupé par toutes ses affaires ayant trait à la magie.

La seule chose que Vernon et Pétunia avaient accepté de suivre était l'interdiction formelle qu'avait leur neveu de quitter la maison. Au moins, ils n'auraient pas à supporter sa présence lorsqu'ils iraient chez Marge, la sœur de Vernon, pour les quelques jours à venir.

Harry avait, bien entendu, reçu des instructions de ses tuteurs, mais le départ de la famille Dursley lui permettrait de retourner dormir dans sa chambre. Et passer la nuit dans un lit lui manquait.

Enfin… On n'y était pas encore. Malgré tout, le petit brun attendait avec impatience le 1er août qui serait pour lui synonyme de liberté. Pourquoi? Parce que les Dursley l'abandonneraient à la maison, mais aussi parce qu'il savait que les membres de l'Ordre viendraient le chercher. L'idée d'aller au Square Grimmauld ne lui plaisait pas. Il n'était pas prêt à y retourner. Il y avait trop de souvenirs de moments passés avec Sirius attachés à cet endroit…

Un bruit le sortit de ses pensées et le petit brun se dirigea vers la fenêtre de la cuisine où un hibou semblait s'impatienter. Harry se demandait par qui cet oiseau avait pu être envoyé. Après tout, il avait déjà envoyé une lettre au quartier général pour leur dire que tout allait bien, quant aux lettres de ses amis, elles devaient arriver le lendemain, voir dans quelques heures s'il était plus précis, pour son anniversaire.

Il eût à peine le temps de prendre la lettre que le messager repartait sans lui laisser le temps de réagir.

# Stupide volatile! Bon, voyons de qui cela peut être… Tiens? L'écusson de Poudlard? Mais il est encore trop tôt pour les fournitures scolaires. A moins que ce ne soit Dumbledore qui… Un problème! Oh, non! Allez, calme Harry! Tu ne vas tout de même pas paniquer alors que tu ne sais même pas ce qu'il y a dans cette enveloppe! #

L'enveloppe ne contenait qu'une petite note de la main du directeur de l'école, mais, bien que courte, elle suffit à le faire enrager.

Bonjour Harry,

J'espère que ton séjour chez les Dursley se passe bien et que tu récupères des évènements de juin dernier.

Malheureusement, ta sécurité ayant été mise à mal ces deux dernières années, je suis au regret de te dire que tu ne pourras rejoindre le quartier général cet été, ni même l'école pour ta sixième année. Mais rassure-toi, tu pourras revoir les membres de l'Ordre dans peu de temps. Je me suis arrangé pour que tu reçoives des cours privés durant l'année scolaire. Tu y seras plus en sécurité qu'à Poudlard.

N'oublies pas, Harry, il te faut faire des sacrifices. C'est très dur pour tout le monde.

Quelqu'un viendra te chercher le jour de la rentrée pour te mener à ce qui sera ta maison pour les mois à venir.

Sincèrement,

Albus Dumbledore,

Directeur de l'école de magie de Poudlard.

Membre de l'ordre de Merlin Première classe.

- Je n'y crois pas! Plus en sécurité!? Alors qu'il a passé son temps à nous dire que Poudlard était l'endroit le plus protégé d'Angleterre! Il se fiche de moi! Et puis, c'est quoi cette histoire de faire des sacrifices? Je n'en fais déjà pas suffisamment, c'est ça? Qu'est-ce qu'il veut au juste?! Ma mort?! J'ai déjà donné mon enfance, mon adolescence et ma famille! Qu'est-ce qu'il veut d'autre? Qu'est-ce qu'il veut… Qu'est-ce qu'il veut… Pourquoi… Pourquoi… POURQUOI?

Le jeune sorcier ne prêta pas attention au bruit de pas qui se rapprochaient dangereusement de la cuisine et ne pût prévoir la forte claque que son oncle lui administra avant de lui crier dessus.

- Petit ingrat! Comment oses-tu élever la voix sous mon toit?! Tu devrais nous remercier à genoux de bien vouloir te garder alors que tu n'es qu'un monstre! Nous sommes généreux avec un bon à rien qui ne peut même pas nous laisser en paix la nuit! Nous te supportons déjà la journée, ce n'est pas suffisant?! Non! A croire que ceux de ton espèce n'ont aucun savoir-vivre!…

La tirade n'en finissait pas et Harry commença à regretter son petit excès de colère. Il allait être puni, à tous les coups. Ah, oui. Ça aussi c'était revenu à la mode chez les Dursley, les punitions. Sauf qu'à présent ce n'était plus quelques jours enfermé dans son placard et sans nourriture. Non, son oncle avait trouvé mieux et avait décidé que son monstre de neveux serait parfait pour tester cette nouvelle technique. La punition corporelle.

Heureusement, selon Harry, pour le moment Vernon Dursley se contentait de claques, coups de poing, coups de pieds et autres joyeusetés de ce genre, et il avait réussi à s'en sortir sans trop de dommages. Quelques hématomes, quelques marques qui finiraient par partir, du moins il espérait, et un œil au beurre noir.

Vernon n'en revenait pas. Il avait beau secouer son neveu dans tous les sens, ce dernier ne semblait pas réagir. Il se fichait de lui, ce n'était pas possible. Et bien il allait comprendre pourquoi il ne devait pas l'ignorer!

Il tira son neveu vers la table de la cuisine, peu sûr de la position à adopter. Ah! Le petit monsieur se croyait important? Il allait le faire redescendre de son petit nuage celui-là, et quoi de mieux qu'une fessée. Oui, oui, une fessée. Le gamin allait se sentir tellement humilier qu'il se calmerait vite fait! Et, si ce n'était pas suffisant, Dudley pourrait toujours venir lui prêter main forte.

Il lui fallait une chaise. Il ne manquerait plus qu'il reste debout pour rééduquer cet ingrat ; ce n'était pas sa punition après tout, c'était celle du môme.

Dursley tira son neveu pour qu'il se retrouve l'estomac sur ses genoux, puis il se ravisa. Il avait trouvé encore plus humiliant. Le gosse ne l'oubliera pas de sitôt.

Harry commença à réagir quand il sentit son oncle lui baisser son pantalon de pyjama. Mais qu'est-ce que ce vieux cachalot faisait? Il ne valait mieux pas le savoir pour le moment. Le brun opta pour la défense et se débattit comme un beau diable. Malheureusement pour lui, depuis la mort de son parrain, il avait perdu des forces et il ne pouvait plus utiliser sa magie dans cette maison, Dumbledore ayant jugé qu'il serait plus sécuritaire pour lui d'empêcher toute utilisation de magie chez les Dursley.

Son oncle n'eut donc pas trop de mal à lui abaisser son pantalon de pyjama et à le repositionner sur ses genoux. Le petit brun ferma les yeux, serrant fortement les paupières, dans la vaine tentative de se détacher de ce qui allait se passer.

oOo

Lorsque l'oncle Vernon le poussa dans son placard, Harry était en larmes. Il n'avait pas pu les retenir plus longtemps. Pourtant il avait vécu pire…

Mais la punition n'avait fait qu'augmenter sa colère vis-à-vis du directeur de Poudlard. Comment osait-il lui ordonner, puisque c'était bien un ordre, de rester dans cette maison où personne ne veut de lui? Heureusement que les Dursley avaient prévu de partir en voyage. Ainsi, il n'aurait plus qu'à trouver le moyen de sortir de là car, il en était certain, il y serait enfermé. Sa famille ne prendrait jamais le risque de le laisser vagabonder en leur absence. Les voisins risqueraient de jaser.

La pendule du hall sonna douze fois. Il était minuit. Il fallait qu'il essaye d'ouvrir la porte de son placard avant qu'Hedwige ou un autre hibou ne viennent frapper à l'une des fenêtres de la maison. Il était hors de question qu'il soit une nouvelle fois puni, surtout pour avoir reçu des cadeaux d'anniversaire. Il ne manquerait plus que ça! En tout cas, il espérait que les lettres de ses amis lui remonteraient le moral, il en avait bien besoin. La mort de Sirius, les deux lettres de Dumbledore, celle qu'il avait envoyé à son oncle et à sa tante au début du mois et celle qu'il venait de recevoir, et la dernière punition étaient de trop.

Il parvint à sortir du placard et s'avança sans faire de bruit vers la buanderie. Il savait que son oncle n'entrait pas dans cette pièce et Tante Pétunia avait déjà fait une machine la veille. Il ne risquait rien en laissant cette fenêtre ouverte pour les hiboux, comme ça il pouvait retourner se coucher sans avoir à s'inquiéter. Il déposa un petit bol d'eau sur la table à repasser, cela ferait patienter un peu les petits messagers.

Satisfait, il s'allongea sur sa paillasse et tenta de se rendormir. A peine eût-il fermé les yeux que quelque chose lui tomba sur l'estomac. Harry commença à pester silencieusement contre sa mauvaise fortune. A croire que personne ne voulait le laisser finir sa nuit. Il allait être frais pour quand sa journée débuterait.

Le jeune homme se redressa et regarda ce qui avait bien pu lui tomber dessus. Il remarqua alors une jolie boîte en bois clair qui siégeait sur son estomac. Ça ne pouvait être un cadeau de l'un de ses amis puisque les hiboux devaient certainement l'attendre dans la buanderie. Sa curiosité l'emporta sur sa méfiance et il ouvrit la boîte sans aucune difficulté, comme si elle n'attendait que lui. Surpris, il examina ce qu'elle renfermait.

Harry était de plus en plus décontenancé. Cette boîte semblait lui être adressée puisqu'elle s'était ouverte comme par magie à son toucher, mais il ne comprenait pas très bien à quoi tout cela rimait. A qui était ce pyjama de bébé? Et ce médaillon? Et puis, si cela lui avait appartenu étant petit, pourquoi sa tante avait-elle pris la peine de conserver ses affaires? Ce n'était clairement pas dans son style. Le brun était même persuadé qu'elle aurait revendu le médaillon si elle l'avait vu. # Cupidité quand tu nous tient… # pensa-t-il avec un sourire.

C'est alors qu'une enveloppe capta son attention. Il pria de tout cœur que ce ne soit pas de mauvaises nouvelles, il en avait eu suffisamment pour le reste des vacances, et s'en saisit.

L'écriture lui étant inconnue, il chercha la signature… James et Lyly Potter.

- QUOI ?! C'est quoi cette histoire. Bon, ben… Qui ne tente rien, n'a rien.

Mon cher petit,

Si tu reçois cette lettre, c'est que James et moi sommes morts et que nous n'avons pas pu te faire part de la vérité. Ta vérité. J'espère que tu nous pardonneras, même si on se doute bien qu'on ne le mérite pas.

# Hé bien! Ça m'a l'air joyeux tout ça. Puis, pourquoi elle dit « James et moi » et non « papa et moi » ? #

Mon chéri, il faut avant toute chose que tu saches qu'on t'a toujours aimé et considéré comme notre fils. Je t'en prie, mon bébé, crois-nous. Nous ne voulions pas te faire de mal et encore moins te soustraire à la vérité. Nous voulions tout t'expliquer une fois que tu aurais été en âge de comprendre et que Dumbledore ne serait pas derrière nous. Nous sommes si désolés mon enfant, si désolés.

# Alors là, je ne comprends plus rien. Qu'il faille se méfier de Dumbledore, je veux bien, surtout ces derniers temps. Mais c'est quoi cette entourloupe? Je ne vois pas ce que je suis censé leur pardonner et pourquoi ils disent « comme un fils »… Merlin! Je vous en prie! Dites-moi que toute ma vie n'a pas été qu'un mensonge! Dites-moi que cette lettre est un canular. #

Nous nous doutons bien que ta première réaction sera de rejeter tout en bloc ce que te dit cette lettre. Surtout si on prend en compte tout ce que Dumbledore a dû te raconter. Nous ne sommes que trois à connaître tes véritables origines, mais une certaine personne a cru bon de t'enlever à ta véritable famille. Lis. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est tout ce que nous pouvons faire. Je suis navrée.

« Cet enfant a entre ses mains le choix du destin, mes enfants. Il est dangereux de le laisser grandir au cœur d'une famille de mangemorts. Mais je ne peux me permettre de tuer un être qui est encore si innocent. Ce ne serait pas juste. C'est pour cela que je vous demande de l'élever comme s'il s'agissait d'Harry. Je sais bien que sa mort vous a beaucoup affecté, mais ce petit peut devenir votre fils. Quelques potions suffiront à lui donner l'âge et l'apparence qu'aurait dû avoir Harry. »

« Mais Albus! Sa famille va s'inquiéter! »

« Lyly a raison, directeur. De plus, vous savez très bien que les effets d'une potion ne sont jamais définitifs. De brun, il redeviendra blond et ainsi de suite. Vous le savez. »

« Je suis vraiment désolé de vous demander cela, mes petits. Mais je n'ai pas le choix. Vous êtes ceux qui sauront le mieux le cacher. Je sais que vous n'avez pas encore eu le temps de faire votre deuil, et je suis le seul au courant pour le décès d'Harry. Sirius, Remus et Peter étant absents, personne ne verra de différence entre Harry et ce petit. Pour la potion, je me chargerai personnellement de lui donner sa seconde dose lorsqu'il en aura l'âge, ainsi nous sommes certains qu'il ne sera personne d'autre qu'Harry James Potter. »

« Mais sa famille… »

« Lyly, ma chère Lyly. Penses-tu vraiment qu'un Malfoy attache de quelconques sentiments à un enfant alors qu'il a déjà un héritier ? »

« Un Malfoy ? »

« Oui, James. Un Malfoy. Le second de la lignée. Eiael Faolan Aniel Malfoy. Vous comprenez mieux à présent pourquoi je vous demande cet effort ? Il est le benjamin d'une famille de mangemorts où seul l'aîné des mâles compte. Il est le second. Pensez-vous vraiment que cet enfant sera heureux auprès des siens ? Voulez-vous vraiment qu'un nouveau Voldemort en puissance puisse voir le jour ? »

Harry… Non. Eiael nous avons pensé faire ce qu'il y avait de mieux. Dumbledore t'aurait tué sans état d'âme si nous t'avions refusé. Nous t'avons donc élevé comme si tu étais notre fils. Tu étais si mignon et si attachant, nous avons fini par t'aimer réellement. Nous avions convenu, James et moi, de tout te révéler, même si cela voulait dire défier les ordres de Dumbledore. Mais depuis cette fameuse soirée où tu es devenu un Potter, nous n'avons plus aucune confiance en lui. Voler un enfant à sa famille est un acte affreux, peu importe le nom de cette famille. Je t'en prie ne juge pas les Malfoy sur ce qu'on a pu t'en dire. Je te promets que ta disparition les a beaucoup affectés, mais nous ne pouvions rien leur dire. Narcissa Malfoy, ta maman, a fait une grave dépression, d'après ce que nous savons, et seule la présence de Draco lui a permis de surmonter un petit peu toute cette affaire. Ton papa, quant à lui, est devenu encore plus glacial et plus strict qu'auparavant. Personnellement, je n'aurais jamais cru cela possible. En ce qui concerne Draco, je suis sûre que lui aussi a beaucoup souffert en perdant son petit frère. Je sais qu'il est celui qui a choisi ton second prénom, Faolan. Cela veut dire 'petit loup', comme le sien signifie 'dragon'. Tu dois certainement le connaître. Harry n'avait que cinq mois de moins que lui, donc ils devaient être dans la même année à Poudlard. Vous avez donc dû vous retrouver, de temps à autre, dans la même classe.

Je veux aussi que tu saches que ton apparence changera si tu ne prends pas la seconde dose des potions que Dumbledore t'avait fait avaler quand tu étais plus petit. Si, avec un peu de chance, il oublie de te la donner à temps, tu devrais reprendre ta véritable apparence le jour officiel des seize ans d'Harry Potter. Tu as un an et demi de moins que lui et tu étais assez petit, même pour un bébé, quand nous t'avons eu. Autre chose que tu dois te dire avant de mettre fin à cette missive: ce que contient la boîte dans laquelle tu as trouvé la lettre… Tout cela t'appartient. C'est-ce que tu avais avec toi ce fameux soir. D'après ce que James a réussi à savoir, à l'abri des oreilles de Dumbledore, ce médaillon est à la fois une protection pour les plus jeunes Malfoy et une clé qui leur permet d'accéder au coffre de leur famille à Gringott.

Si tu ne veux pas que l'on découvre tout de suite que tu es un Malfoy et que tu veux pouvoir réfléchir à tout ce que cela implique, rends-toi à Gringott et demande à parler au gobelin chargé de notre famille. Montre lui la boîte et il comprendra. Nous l'avons mis au courant de tout et il est tenu par les lois du secret. Il pourra te remettre un item qui te permettra de garder l'apparence d'Harry Potter aussi longtemps que tu le souhaiteras.

C'est malheureusement tout ce que nous pouvons faire pour toi. Nous sommes vraiment désolés de la douleur que cette lettre a dû te causer et de ce que notre acte a fait comme mal aux Malfoy. Mais tout cela devait être fait, semble-t-il. Nous t'aimons, Eiael. Nous t'aimons sincèrement.

James et Lyly Potter.

Après la lecture de la lettre de ces personnes qu'il avait toujours cru être ses parents, Harry… Eiael était en larmes. Cela faisait trop de chose en si peu de temps. En moins de trois heures, il apprenait qu'il n'irait pas à Poudlard et qu'il ne reverrait donc pas ses amis, qu'il n'était pas Harry Potter et, pire que tout, qu'il était un Malfoy. Il était le dernier d'une famille qu'il avait appris à détester et qui le lui rendait bien, du moins Lucius et Draco Malfoy le lui faisaient savoir.

D'un certain côté, il était heureux : il avait une famille. C'était ce qu'il avait toujours désiré. Cependant savoir qui était cette famille ne le rassurait pas, au contraire ça le terrorisait. Il n'y aurait jamais sa place. Surtout avec Voldemort dans le coin, à moins que tout ce qu'on lui avait raconté à ce sujet était aussi des mensonges.

# Bon dieu! Secoue-toi un peu! Le plus important pour le moment est d'aller à la banque pour parler avec ce gobelin, prendre cet item… Et, par la même occasion fuir Dumbledore! S'il n'a pas oublié cette histoire de potion, il vaut mieux que je file avant que le jour ne se lève. #

Eiael sortit une nouvelle fois de son placard en prenant soin de ne pas faire de bruit. Il fallait qu'il regroupe ses affaires, qu'il avertisse Hedwige et qu'il trouve le moyen de sortir sans se faire voir. Personne ne devait savoir qu'il avait fugué. Il allait devoir passer par derrière et passer par-dessus le petit muret au fond du jardin.

Un rapide passage dans son ancienne chambre lui permit de récupérer ses maigres possessions. Toujours à l'affût du moindre bruit, il se dirigea vers la salle de bain. Il ne voulait pas faire précieux mais il avait vraiment besoin de se rafraîchir après tout ce qui s'était passé, et cela le rendrait plus alerte lorsqu'il sortirait.

Lorsqu'il passa devant le miroir de la salle de bain, il s'aperçut que les effets des potions avaient pris fin. Les Potter avaient raison. Eiael Malfoy et Harry Potter s'opposaient totalement. Harry avait été brun et les cheveux en pagaille, les yeux verts, petit et un peu trapu, il fallait bien l'avouer… Alors qu'Eiael était du blond caractéristique de la famille Malfoy, les cheveux lui arrivant juste sous l'omoplate bien qu'emmêlés ( n'ayant jamais été coiffé, il ne pouvait pas s'attendre à mieux ), pas plus grand qu'un mètre soixante-cinq et tout en finesse. Il ressemblait à une fille! Surtout avec des yeux comme les siens! Il avait quitté deux émeraudes pour deux lapis lazulites. Il avait troqué le majestueux vert pour un bleu envoûtant où quelques pointes dorées ressortaient.

# Allez! Suffit de faire ta midinette, Eiael! Tu n'as pas le temps! Tu prends une douche rapide, tu t'habilles en noir, tu caches tes cheveux et tu files d'ici en vitesse! Une fois au calme tu pourras t'admirer et régler tes histoires de nœuds dans les cheveux. Et penser au reste… #

Il se lava donc rapidement, s'habilla et descendit pour aller à la buanderie. Les cadeaux de ses amis étaient là, les hiboux étaient partis. Quand Hedwige le vit, elle sembla surprise de voir son sorcier aussi changé mais cela s'arrêta là. Il décida d'ouvrir ses cadeaux plus tard, mais sa curiosité l'emporta quand il s'empara de celui de Remus. Le paquet était tout mou. Il déchira rapidement l'emballage et y découvrit un de ces fameux sacs à dos fourre-tout dont lui avaient déjà parlé les jumeaux. Ça allait lui faciliter la tâche.