Salut, c'est la première fanfic que je publie et j'ai choisi de faire un crossover entre deux de mes univers de fiction favoris: Watchmen et le Disque-monde, vous allez me dire qu'ils ont peu en commun et c'est vrai. Je signale tout de suite que c'est surtout le ton du Disque-monde qui prévaudra et non celui de Wacthmen. J'ai eu cette idée de faire ce crossover avec Watchmen pour deux raisons: premièrement, il n'y a pas assez de fanfictions sur Wacthmen en français et j'ai pensé que l'idée était marrante. J'espère que ça vous plaira et que Rorschach n'est pas trop OCC.

Bonne lecture et dites-moi ce que vous en pensez s'il vous plaît !

Chapitre 1 : Quelque part dans les Ombres

« Va-y ! » hurla-t-il une dernière fois, s'efforçant masquer sa peur.

La dernière chose qu'il vit fut le bras de Manhattan pointé sur lui, une douleur atroce le saisit, puis tout devint noir.

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Il se réveilla, se releva et remit son masque qui se trouvait à quelques mètres de lui, il était seul dans la neige mais plus dans l'Antarctique, en effet des maisons sordides à peine éclairées par la lune se dressaient autour de lui. Paradis ou enfer ? Il ne croyait pas que ces deux endroits existaient et ça ne ressemblait à aucune des descriptions qui lui en avaient été faites.

« WALTER KOVACS ? »

Les mots s'imprimèrent directement dans sa tête sans passer par ses oreilles, une sensation étrange.

Il se retourna et vit une haute silhouette noire tenant une faux, sous le capuchon on distinguait un crâne dans les orbites duquel brillaient des flammes bleues qui lui rappelaient désagréablement sa dernière vision : Manhattan. On aurait dit un costume d'Halloween, la grande faucheuse, stupide.

« Rorschach », corrigea-t-il

« COMME VOUS VOUDREZ. C'EST ETRANGE (il sortit de sa robe un sablier légèrement boursoufflé, comme pour permettre au sable de continuer à s'écouler alors que tout le sable devrait être au fond), VOUS DEVRIEZ ETRE MORT ET VOUS NE DEVRIEZ PAS VOUS TROUVER DANS CE MONDE. »

« Devrais être mort ? Je ne peux qu'être mort ! Manhattan m'a tué ! »

« DESOLE MAIS CE N'EST PAS LE CAS, ETANT LA MORT JE SUIS BIEN PLACE POUR DIRE QUE VOUS NE L'ETES PAS »

« La mort ? La grande faucheuse ? Stupide ! »

Il se jeta sur le type pour lui arracher son masque mais au lieu d'un masque il se retrouva avec un crâne dans la main, les flammes bleues continuaient à le fixer.

« Hurm ?... Que… impossible… »

« VOUS PERMETTEZ ? »

La Mort ramassa alors son crâne, qui affichait un air étonné (du moins aussi étonné que puisse paraitre une tête de mort), que Walter, avait lâché sous le coup de l'émotion après avoir réalisé qu'il tenait la tête d'un squelette ambulant entre les mains.. Après des siècles à faire ce travail, il croyait avoir tout vu mais aucun mortel n'avait jamais osé lui faire cela.

Que se passait-il bon sang ? Tout ça n'avait aucun sens, il aurait dû mourir, il n'aurait jamais dû se retrouver là et pour couronner le tout un squelette ambulant de deux mètres prétendant être la grande faucheuse en personne lui parlait. Peut-être était-il vraiment fou comme tout le monde le disait, que tout ce qu'il a vécu n'était qu'une hallucination et que son état s'était aggravé ? Non ! Impossible… impossible !

« UNE NOUVELLE CHANCE S'OFFRE A VOUS MONSIEUR KOVACS, VOUS DEVRIEZ EN PROFITER. JE VOUS LAISSE J'AI DU TRAVAIL. »

Un magnifique cheval blanc, pas le genre de monture qu'on n'attribuerait à la Mort, apparut, le faucheur monta en selle.

Rorschach, qui commençait à se remettre du choc, avança :

« Attendez ! Devrais pas me trouver dans ce monde ? Si ce n'est pas la Terre, où suis-je ? Attendez ! »

Trop tard, la Mort avait disparu.

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Sur Terre, en Antarctique, Nite Owl, dont le meilleur ami (1) venait d'exploser en millions de lambeaux sanglants sous ses propres yeux, était rentré dans la base, furieux et désespéré, pour s'en prendre à Ozymandias, le responsable de toute cette folie. Dans sa hâte, il ne remarqua pas que la seule chose intacte qu'il restait de son ami, son chapeau, venait de se volatiliser.

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Les rues sombres d'Ankh-Morpork furent un instant éclairées par une lumière bleue, un fedora se matérialisa et tomba aux pieds de son propriétaire qui le remit sans trop se poser de questions, considérant qu'il était plus étonnant d'avoir eu un face-à-face avec la grande faucheuse. Le vigilant décida alors d'explorer les lieux, il traversa plusieurs ruelles étroites et ne rencontra qu'un seul problème, un type avait surgit et lui avait demandé en braquant un couteau sur lui : « la bourse ou la Aaaaaaaaaaaah ! ». Rorschach lui avait brisé deux doigts, il le laissa ensuite se tordre de douleur sur le sol après lui avoir envoyé un coup de poing dans la figure.

S'il y en avait d'autres comme lui dans le secteur, les cris de leur collègue avaient dû les avertir car Rorschach continua sa route dans les Ombres sans encombre.

Il déboucha sur des rues relativement plus propres, plus animées aussi, des gens dont les tenues allaient du moyen âge à la fin du XIX° y déambulaient, nul ne faisait attention à Rorschach, dans une cité comme Ankh-Morpork les individus bizarres n'étaient pas ce qui manquait.

Il préféra s'éloigner vers des rues moins fréquentées, il entendit alors un bruit de verre brisé et leva la tête : un homme masqué vêtu de noir et portant une sacoche sur le côté avait brisé une vitre et entrait dans la maison. Un cambrioleur.

Rorschach attendit qu'il soit entré puis escalada la gouttière et suivit le voleur.

L'homme était occupé à voler des bijoux dans une boîte finement ouvragée qu'il venait d'ouvrir, il n'entendit pas Rorschach s'approcher derrière son dos, le vigilant le saisit par l'épaule et le poussa violemment au sol.

Le voleur se releva et lui dit sur un ton indigné :

« Qui t'es toi ? T'es pas un voleur patenté ça c'est certain ! Ecoute je vais être gentil, si tu dégages et que tu ne touches à rien je ne te dénoncerai pas à la guilde, ok ? »

Mais contrairement à ses attentes l'homme le saisit par le cou, l'étranglant à moitié, et le plaqua contre le mur

« Vide ta sacoche ! »

« Quoi ? »

L'homme raffermit sa prise sur son cou, les tâches sombres qui dansaient sur son « visage » ressemblaient à des spectres menaçants.

« Ok, ok ! »

Il vida son sac, entièrement, un voleur vivant peut continuer à voler, un mort non, une des règles les plus importantes de la guilde.

« Maintenant lâche- moi s'il te plaît. »

« Avec plaisir. »

Il s'avança vers la fenêtre et le poussa à travers, le voleur s'écrasa en hurlant, quatre étages plus bas. Les copieuses insultes adressées par ce dernier à Rorschach, qui étaient au demeurant exactes au sujet de sa mère, prouvaient qu'il était encore en vie.

Rorschach s'apprêtait à partir par le même chemin que le monte-en-l'air lorsqu'il entendit une porte s'ouvrir derrière lui.

« Qu'est ce que cela signifie ? »

Un gros homme, monsieur Ankh, marchand de son état, vêtu d'une robe de chambre verte et coiffé d'un bonnet de nuit, regardait à la lueur du chandelier qu'il tenait en main Rorschach avec étonnement et effroi.

Monsieur Ankh commença à appeler le Guet mais n'eut pas le temps de finir sa phrase, il s'écroula au beau milieu . Rorschach remarqua qu'une fléchette empoisonnée était enfoncée dans son cou.

Il se tourna alors vers le tireur, un homme mince et élégant, vêtu de noir, faisant penser à un serpent venimeux sous forme humaine, tenant une fine sarbacane à la main, il courut jusqu'à la fenêtre et sauta mais Rorschach le suivit et le plaqua au sol une fois atterri dans la rue où se trouvait encore le voleur sanguinolent qui continuait à insulter Rorschach, d'une voix plus faible cependant.

L'assassin s'avéra plus résistant que le voleur mais il avait une faiblesse : il se battait avec un code d'honneur, interdisant notamment de frapper les bijoux de famille. Les assassins, de parfaits gentlemen, ne pratiquaient pas le vil combat de rue, malheureusement pour l'assassin Rorschach était quant à lui un spécialiste de cette pratique peu honorable.

Un cercle de badauds s'était formé autour de Rorschach qui donnait des coups de poings répétés sur la face de l'assassin qui se débattait, pour les habitants d'Ankh-Morpork un spectacle était un spectacle et celui-ci était d'autant plus divertissant qu'un de ces m'as-tu vu d'assassins se prenait une raclée.

« Guet d'Ankh-Morpork, écartez-vous ! »

Un groupe d'agents du Guet formé de trois humains et un nain fendit la foule.

« Monsieur, au nom de la loi arrêtez ! »

Le vigilant leva la tête et arrêta de frapper l'assassin inconscient, il remarqua qu'ils portaient tous un uniforme, bien que les casques et plastrons soient disparates, il s'agissait sans doute des policiers, il ne comptait pas se laisser prendre encore une fois, plus jamais !

Il franchit le cercle de spectateurs morporkiens en courant.

Les agents, anormalement courageux pour des jeunes recrues, le suivirent et réussirent à se jeter sur lui.

Les trois jeunes hommes malgré toute leur bonne volonté furent rapidement défait, le nain cependant s'avéra un adversaire plus tenace, il maniait visiblement mieux sa hache que ses collègues maniaient le glaive, mais il fut quand même désarmé par Rorschach et le nain et lui poursuivirent le combat à mains nues tandis qu'un des hommes tentait, avec une plus grande prudence néanmoins, de s'approcher de Rorschach.

Soudain un autre homme s'avança :

« Capitaine Carotte du Guet d'Ankh-Morpork, laissez passez ! »

Tous s'écartèrent aussitôt

Il s'avança vers le fou qui s'apprêtait à envoyer un nouveau coup de poing dans la figure du nain. Carotte lui saisit le poignet juste à temps et, tandis que l'homme masqué s'apprêtait à répliquer, dit en souriant :

« Monsieur, rendez vous s'il vous plaît. Toute cette violence est inutile alors veuillez cesser de frapper ces agents. »

Rorschach était partagé entre deux envies : celle d'étrangler l'homme avec son autre main et celle de lui obéir… Une minute ! Comment pouvait-il seulement songer à ça ? Jamais il n'obéirait à ce type ! Il se leva tandis que les agents s'éloignaient de lui en vitesse. Quoi ! Il arrêtait parce que ce type le lui avait demandé ! Impossible !

« Vous êtes en état d'arrestation pour brutalités envers des membres de la guilde des assassins, de la guilde des voleurs et des agents du Guet, veuillez nous suivre jusqu'aux Orfèvres sans résistance, s'il vous plait », ajouta-t-il tout en gardant un large sourire imperturbable. « C'est mieux ainsi non ? »

Si tu crois que je vais te suivre tu peux toujours rêver, pensa Rorschach. Malheureusement ses jambes ne semblaient pas de cet avis. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il n'avait jamais réagi comme ça avant !

En plus ils l'arrêtaient pour avoir stoppé un voleur et un assassin ? Dans quel monde avait-il atterri !

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Le commissaire Vimaire était assis devant son bureau sur lequel s'accumulait un tas de paperasse impressionnant qu'il s'était résolu à lire et signer pour une fois, il détestait ça mais c'était tout ce qu'il pouvait faire avec une jambe dans le plâtre, jambe qu'il s'était cassée lors d'une poursuite à cause d'une tuile glissante sur un toit et certainement pas à cause de son âge comme l'insinuait son fils.

Le capitaine Carotte entra avec un homme masqué :

« Bonsoir commissaire ! »

« Bonsoir capitaine, qui c'est ? Un suspect ? »

« Non, un prisonnier. »

« Pourquoi il n'est pas attaché ? »

« Il m'a suivi sans opposer de résistance, j'ai donc pensé que les menottes étaient inutiles. »

L'homme qui portait un masque pour le moins étrange grogna en entendant ça.

« De quoi est-il inculpé ? »

« Brutalité sur un voleur, un assassin et quatre agents du Guet. »

Vimaire s'avança vers l'homme en s'aidant d'une béquille :

« Ecoutez, pour les deux autres ordures, je n'en ai rien à faire, je regrette même presque de devoir vous arrêtez pour ça, mais je suis chargé de faire respecter les lois Pour mes hommes c'est autre chose, par-contre. »

L'homme ne réagit pas, du moins en apparence, il était difficile de juger les réactions de quelqu'un qui porte un masque recouvrant intégralement le visage.

« Demandez-lui d'enlever son masque pour l'interrogatoire capitaine, il semble vous écouter. »

« Pourriez-vous enlever ce masque le temps de l'interrogatoire, je vous prie ? »

Rhaa ! Encore ce sourire et cette voix qui le poussaient Dieu sait pourquoi à obéir depuis quelques minutes ! Mais ça non, ça il ne le ferait pas, il n'enlèverait pas son visage même devant ce type. Il retint au dernier moment ses mains qui se dirigeaient vers son visage. Si quelqu'un avait pu voir à travers le masque de Rorschach à cet instant il aurait vu un sourire de triomphe, chose rare chez lui.

Vimaire et Carotte décidèrent quand même de commencer l'interrogatoire, Chicard et Côlon qui venaient de rentrer et n'avaient rien d'autre à faire, ou n'avaient pas envie de faire autre chose, décidèrent de rester pour regarder.

« Nom ? »

« Rorschach. »

« Ville ? Pays d'origine ? »

« New York. »

« Nouilles Yorque ? Jamais entendu parler. Dans quelle région du Disque se trouve cette cité ? » demanda Vimaire sur un ton ironique.

« Le Disque ? De quoi vous parlez ? »

« Il se fout de nous commissaire », intervint Chicard qui remit son mégot encore fumant derrière son oreille et se tourna vers Rorschach. « On parle du Disque couillon, tu sais notre monde. »

Rorschach se jeta sur Chicard qui se cacha derrière une chaise, heureusement Carotte retint le vigilant à temps par le col :

« Calmez-vous monsieur, n'aggravez pas votre cas. Quant à toi Chicard excuses-toi. »

« Devant ce con d'étranger ! »

Rorschach sentit qu'il parvenait presque à désobéir à Carotte et qu'il aurait bientôt les doigts autour du cou de ce petit… petit quoi au juste ?

« Très bien, très bien je m'excuse. » Il ajouta tout bas : « connard. »

« Votre monde, un disque ? Vous croyez qu'il est plat ? »

« Ouais l'est plat et même qu'il est porté par quatre éléphants portés par la grande A'Thuin. »

« A'Thuin ? »

« La tortue géante ! »

« Stupide. »

« Ah ouais ? Et l'est comment le monde pour toi ? »

« Rond. »

« Tu serais pas omnien des fois par hasard ? »

Un autre agent, l'air mécontent, intervint alors dans la conversation :

« Chicard, ça fait longtemps que nous autres omniens ne croyons plus en de telles inepties. »Iil se tourna ensuite vers Rorschach en lui tendant une copie du Livre d'Om. « Au fait monsieur, cela vous intéresse-t-il de découvrir la religion omnienne ? »

Rorschach ne réagit pas tandis que Vimaire demandait à Visite de dégager avec ses tracts, ce qu'il fit.

Carotte réfléchit un moment puis dit :

« Commissaire, je me rappelle qu'une fois le Bibliothécaire a parlé d'un monde rond. »

« Ah ouais, c'est vrai qu'il en avait parlé », se rappela Chicard, « mais j'croyais qu'il était bourré pour sortir des conneries pareilles, il a même dit que c'était les mages qu'avaient créé ce monde. »

« Donc, c'est les mages qui sont responsables de son arrivée ? » conclut Vimaire

« Oui, en quelque sorte », répondit Carotte

« Très bien, dans ce cas amenez-le à l'Université, c'est leur problème à présent. Carotte vous l'escorterez jusque-là avec Détritus. »

« Navré commissaire mais ce ne sera pas possible. »

« Et pourquoi ? »

« Il va bientôt être l'heure de faire la lecture à Elsa. »

Angua et Carotte s'étaient mariés et avaient eu deux enfants dont une petite fille de trois ans, Elsa, et son père mettait un point d'honneur à lui faire la lecture tous les soirs à des heures bien précises. Vimaire comprenait sans problème.

« Angua ne peut pas s'en occuper ? »

« C'est la pleine lune monsieur. »

« Ah. »

C'est vrai qu'il avait épousé une louve-garou.

« Et votre fils ? »

« Même raison. »

« C'est à dix huit heures que vous étiez censé lui lire Où est ma vache ?, Non ? »

« Oui, mais à cette heure-ci je dois lui lire le code des lois d'Ankh-Morpork. »

Vimaire le regarda fixement.

« Vous lisez les lois d'Ankh-Morpork à votre fille le soir ? Ça doit bien marcher pour l'endormir. »

« Pas très bien non, elle demande toujours la suite. Elle connait par cœur les 10 premiers articles. »

On voyait une lueur de fierté dans ses yeux.

Vimaire se dit que le jour où les enfants du capitaine rentreraient dans le Guet, car avec un père pareil qui les y prépare depuis l'enfance ils y entreront à coup sûr, on pourra les dispenser d'apprendre le manuel.

« Très bien. Je suppose que tous les autres agents sont occupés dehors ? »

« Oui, tous à part Chicard et Côlon. »

Il n'avait guère le choix. Vimaire se tourna vers les deux agents :

« Caporal Chicard, Sergent Côlon, vous escorterez cet homme avec Détritus jusqu'à l'université, aucune objection ? »

Aucune objection possible quand Vimaire avait ce regard, Chicard et Côlon se résignèrent, avec force jurons dans le cas de Chicard, puis sortirent avec Détritus et l'étranger après que Carotte ait persuadé ce dernier de ne pas faire de mal aux agents et de bien vouloir les suivre.

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Côlon et Chicard discutaient sans prêter attention à Rorschach, ils se disaient en effet que l'étranger ne serait pas assez fou pour essayer de s'échapper ou faire quoi que ce soit avec Détritus dans les parages, un troll dont l'allure, particulièrement impressionnante même selon les critères des trolls, compensait la bêtise, particulièrement impressionnante elle aussi même selon les critères des trolls.

Rorschach profita cependant de l'inattention de ses deux gardiens et pariait sur la bêtise qu'il avait décelé chez le troll, il avait de plus survécu à des adversaires plus imposants à New York. Cependant, il ne savait pas qu'un troll n'avait rien à voir avec un humain et ne s'était pas fait à l'idée que ce monde était différent du sien.

Détritus se lança à la poursuite du fugitif, Chicard et Côlon le suivirent à la traine, ils avaient entendu parler de ce qu'il avait fait aux autres agents et préféraient laisser le troll s'en occuper.

« Délit de fuite. Arrêtez sinon moi cogner vous. »

Détritus commençait à bien retenir les leçons de Vimaire et Carotte : ne pas frapper les gens immédiatement mais leur laisser une chance de se rendre pacifiquement, Rorschach ne choisit cependant pas cette solution.

Détritus se rapprocha de Rorschach qui avait atterri dans un cul de sac et lui donna une baffe, qu'il estimait avoir dosée suffisamment pour ne pas l'endommager (2), il faut dire qu'autrefois il agissait comme si les humains étaient des trolls, des trolls en porcelaine agatéenne précieuse et fragile dans ce cas.

Néanmoins cette « petite baffe » envoya le vigilant contre le mur près duquel il s'écroula, inconscient.

Les deux autres agents, qui s'étaient tenu à l'écart s'approchèrent finalement et, après un moment. Voyant que le fou ne bougeait toujours pas, Chicard se décida à s'approcher de lui, ou plus exactement approcher sa lance de la jambe de ce dernier et le piquer légèrement avec : aucune réaction, il résuma la situation en un mot :

« Merde ! »

(1) Un ami pique-assiette, asocial, peu causant, qui coûte une fortune en poignées de porte, mais un ami quand même, et surtout le genre de type qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre soi.

(2) Carotte et Vimaire lui avaient dit de faire preuve de retenue afin d'avoir des suspects en état d'être interrogés, c'est-à-dire des suspects qu'on n'aurait pas à nourrir avec une paille pour le restant de leurs jours.