CHAPITRE 1 : Teddy et Victoire

Les vacances avaient ceci d'intéressant qu'il n'y avait aucune contrainte d'horaire. Ce matin, Victoire traînait au lit. Ça ne lui arrivait pas souvent, généralement elle était même matinale mais aujourd'hui, elle n'avait pas très envie de se lever. Elle n'avait déjà rien de prévu pour la journée alors pourquoi donc s'embêter à se tirer du lit, aller se laver, s'habiller et attendre que le temps passe ? Katerina, sa meilleure amie, lui disait souvent qu'elle avait de la chance parce qu'elle pouvait aller marcher sur la plage quand elle le voulait. Même avec l'été, la parcelle de sable devant la Chaumière aux Coquillages n'était jamais encombrée par les touristes. C'est une plage privée qui n'appartenait qu'aux Weasley et si elle se souvenait bien, il était question d'un sort de repousse moldus ou quelque chose du même style.

Elle soupira et se roula bien dans sa couverture. Il pleuvait de toute façon. Elle entendait les gouttes crépiter sur sa fenêtre. Et puis, à force de vivre sur la plage, on finissait par ne plus trouver d'intérêt d'y aller. Elle écouta les bruits de la maison. Louis, son petit frère, avait treize ans. Comme souvent, il était déjà levé et trafiquait quelque chose dont Victoire préférait ne pas connaître la nature. Il était généralement très calme et très sage mais il aimait bien, pendant les vacances, et surtout en l'absence des parents, se préparer des tas d'aventures. Dominique, elle, avait seize ans et passait la semaine chez sa meilleure amie. Victoire en était plutôt satisfaite. Sa sœur et elle ne s'entendaient pas toujours bien et c'était bien plus simple de ne pas trop se côtoyer. Pourtant, elles s'adoraient. Mais lorsqu'elles étaient dans la même pièce, ça faisait souvent des étincelles.

La sonnette d'entrée retentit. Victoire étouffa un juron sous ses couvertures. Elle pouvait toujours faire comme si elle n'était pas là ou comme si elle n'avait pas été réveillée. Elle tendit la main vers sa table de nuit et attrapa son réveil. Avec la lumière du jour qui perçait au-travers des rideaux, elle le trouva du premier coup. En regardant l'heure, elle constata que la matinée était déjà bien avancée. Tant pis. Louis allait certainement ouvrir. Elle soupira. Il ne faisait pas très chaud pour une journée de mi-août qui était censée être caniculaire.

Elle ferma les yeux et se réinstalla confortablement. Alors que ses pensées voguaient vers Poudlard où elle avait malheureusement fini ses études, elle entendit la porte se claquer et des voix s'élever depuis l'entrée. Et l'intonation qu'elle entendit acheva de la réveiller complètement. Elle poussa un juron, s'assit subitement sur son lit, les yeux écarquillés de stupeur et de frayeur. Elle repoussa ses couvertures d'un coup de pied en priant pour que son frère ne lui dise pas…

« …elle est dans sa chambre, Ted. Je crois que tu peux y aller. »

Le juron qu'elle poussa cette fois à l'encontre de Louis était si vulgaire que si sa grand-mère l'entendait, elle pouvait être sûre qu'elle aurait droit au savonnage de la bouche à la baguette. Comme elle avait fait quelques années plus tôt quand son cousin James, âgé de cinq ans, avait traité Dominique de crotte de Sombral.

Mais le moment n'était pas aux souvenirs, et surtout à ceux concernant ce crétin de James. Mieux valait le laisser où il était.

Victoire se jeta au bas du lit. Déjà les pas résonnaient dans les escaliers. Teddy ! Mais qu'est-ce qu'il fichait là ? Pourquoi est-ce qu'il ne lui avait pas dit qu'il… Elle venait de tirer les rideaux et la lumière du jour, assombrie par les nuages de pluie, avait inondé la chambre et, surtout, son bureau et son agenda ouvert à la page du jour : « Teddy, 10h30 », avec un gros cœur dessiné à côté. Merlin ! Elle avait oublié en fait ! Comment avait-elle pu ?

Il devait être arrivé à la moitié de l'escalier maintenant. Tant pis pour l'agenda, elle plongea à la recherche de ses vêtements. Là, son débardeur et son soutien-gorge avaient été déposés sur la chaise. Sa jupe était au linge sale, dans la salle de bain. Elle attrapa un short, tant pis pour la fraîcheur du jour, prit une culotte dans l'armoire et arracha presque son haut de pyjama.

La porte de la chambre s'ouvrit. Avec un hurlement digne de celui d'une dame se faisant égorger, elle ramena ses bras chargés de vêtements pour cacher sa poitrine.

Sur le seuil, Teddy Lupin lui envoya un grand sourire, le genre de sourire un peu espiègle qui signifiait qu'il s'était douté qu'il aurait mieux valu frapper mais que, quelque part, il avait espéré la trouver dans cette position. Victoire tenta de lui renvoyer quelque sortilège impardonnable rien que du regard et, constatant que ça ne marchait pas, lui envoya une paire de chaussettes roulées en boule à figure.

Il fit un pas de côté. Les chaussettes volèrent vers les escaliers et disparurent. Il entra dans la chambre, ferma la porte derrière lui.

« Bonjour. »

Elle lui tira la langue. C'était puéril, elle le savait, mais c'était ça ou elle lui hurlait de sortir en le taxant de pervers. Au choix.

« Arrête, rit-il, ce n'est pas la première fois que je te vois toute nue. Et puis moi je l'aime bien ta poitrine.

_ Non, ils sont… ils sont tout petits, ils ont pas de forme. C'est nul, c'est moche ! »

Teddy rigola.

« Moi je les aime bien tes seins.

_ Ne dis pas n'importe quoi.

_ Mais si, je te jure. Ils sont mignons comme tout. »

Il s'approcha et prit les vêtements des mains de Victoire, dénudant ainsi sa poitrine pour y jeter son regard. Avec un soupire, elle cessa de se cacher. Elle eut quelques difficultés de garder son sérieux devant le sourire de son petit ami. Il posa les mains sur sa poitrine et, doucement, la caressa, joignant un baiser à son geste. Elle passa les bras autour de son cou et se pressa contre lui alors qu'il faisait glisser ses mains le long de ses flancs. La chaleur de ses paumes la fit frissonner de plaisir.

Elle s'éloigna légèrement de lui, le regarda droit dans les yeux.

« Bonjour. »

Teddy éclata de rire.

« Je pensais que tu serais prête. On avait dit qu'on irait sur le Chemin de Traverse ce matin. »

Elle pinça les lèvres.

« Je suis désolée, j'ai oublié. J'ai pas regardé mon agenda hier soir et puis tu sais, avec tous les trucs de ces derniers temps j'étais fatiguée, j'ai traîné au lit et… »

Teddy lui tourna le dos et alla s'asseoir sur le lit en soupirant.

« Allez, Ted, sois pas vexé. »

Il ne répondit pas immédiatement. La tête baissée, il regardait ses mains. Mais Victoire savait qu'il faisait la tête, toute sa physionomie s'était subtilement transformée dans ce sens.

« Je ne suis pas vexé, finit-il par grogner.

_ Arrête, je te connais. »

Elle ramassa un t-shirt et l'enfila. C'était l'un de ces dos-nus que sa mère lui avait acheté l'été dernier et que son père trouvait un peu trop déshabillé à son goût.

« Je ne suis pas vexé mais je suis déçu. »

Il releva la tête.

« On n'était pas prêt à être ensemble.

_ Quoi ? »

Il se leva, ignorant délibérément l'air outragé de Victoire.

« Si tu oublies que je viens t'emmener sur le Chemin de Traverse pour passer du temps rien qu'avec toi, c'est parce que tu n'es pas plus attachée que ça à moi. J'aurais dû m'en douter, c'était trop beau pour être vrai. »

Elle resta bouche bée et alors qu'il faisait mine de se diriger vers la porte, elle traversa la pièce en deux bonds et se plaça sur son chemin.

« T'as fini ton mélodrame ?

_ Ben fallait pas lancer le sujet. »

Sa main droite la démangeait. Victoire se demanda sincèrement ce qui la retenait de la lui envoyer dans la figure.

« J'ai oublié que tu venais ce matin, je t'aime. Mais toi maintenant tu me fais douter de tes sentiments. »

Il pâlit pour rougir ensuite et Victoire comprit immédiatement ce qui se passait. Il était allé trop loin et il venait d'en prendre conscience. Ça se voyait comme le nez au milieu du visage. S'il y en avait bien un qui était incapable de cacher ses émotions, c'était bien Teddy Remus Lupin.

Elle hésita quant à la marche à suivre. Devait-elle abandonner le combat ou au contraire lui faire comprendre un peu plus que ce n'était pas parce qu'elle était sa petite-amie qu'il pouvait se permettre de faire ce qu'il voulait avec elle ? Les deux solutions la tentaient. Lorsqu'il baissa à nouveau les yeux ceci dit et qu'il chuchota « pardon », elle comprit.

« Qu'est-ce qui se passe ?

_ Rien.

_ Ne mens pas. Je le sais toujours quand tu mens. »

Il soupira, leva les yeux vers elle puis détourna le regard. Quelques secondes durant, il observa la pluie qui tombait.

« J'ai commencé mon stage à Sainte Mangouste.

_ Oui je le sais. Je crois qu'il n'y a pas un sorcier à Londres qui ignore que tu as eu tes examens et que tu as été accepté en stage au service des maladies magiques infectieuses. Tu l'as crié sur tous les toits.

_ La chef de service est une vraie peau de sombral.

_ Ah bon ? »

Il enfouit ses mains dans ses poches ce qui, chez lui, signifiait qu'il était préoccupé. Elle posa une main sur son bras.

« Tu veux en parler ?

_ Non.

_ Je suis sûre que ça te ferait du bien. Elle t'as brusqué ?

_ Non. »

Elle soupira, un peu dépitée. Elle adorait Teddy mais elle devait s'avouer que les difficultés qu'elle avait pour le faire parler quand quelque chose n'allait pas la rebutaient souvent. Et pourtant, jamais elle ne lâchait, jamais elle ne laissait tomber en se disant qu'il pouvait bien se débrouiller tout seul ou qu'il n'avait qu'à se laisser un peu plus faire. Elle l'entraîna vers le lit et ils s'y assirent tous les deux.

« Tu peux tout me dire, tu le sais bien.

_ Elle m'a traité d'incapable.

_ Mais pourquoi ?

_ Parce que je lui ai posé une question et qu'elle estime que l'ignorance et le reflet de l'incompétence.

_ C'est complètement idiot. Tu es étudiant. Et la médicomagie, franchement, ça ne s'apprend pas en deux tours de mains. Suffit de voir tes résultats pour comprendre que tu n'es pas si ignorant que ça. »

Il acquiesça.

« Je ne sais pas si j'ai très envie d'y retourner.

_ Tu vas y retourner ! Je te le dis moi ! On va aller sur le Chemin de Traverse, on va passer la journée à traîner comme deux gamins de quinze ans et on ira la boire cette citronnade que tu m'as promise et après tu te sentiras mieux. Avant par contre je vais m'habiller. »

Elle se leva mais ne put aller bien loin. Teddy la retint par le poignet et, doucement, l'entraîna jusqu'à lui. Lorsque ses genoux heurtèrent le bord du lit, elle tomba assise. Elle voulut protester, juste pour la forme, mais il posa la main sur sa joue et l'embrassa.

Victoire ferma les yeux et poussa un soupir de satisfaction lorsque les lèvres de Teddy descendirent jusqu'à son cou. Il se mit à suçoter doucement la chair. Elle glissa une main dans ses cheveux, les ébouriffa.

« Arrête, ne me fais pas de marque sinon ma mère va te transformer en crapaud violet. »

Il rit un peu et du bout de la langue, traça un sillon jusqu'au rebord du vêtement.

« Ça me gêne ça. »

Comprenant le message, Victoire retira son haut et Teddy repartit à l'assaut de sa chair, passant directement à la poitrine, jouant du bout de la langue avec les tétons. Elle eut envie de le serrer très fort contre elle, presque à l'étouffer. Mais déjà, il continuait sa descente, à son grand regret. Il joua un peu avec son nombril, faisant tourner sa langue tout autour, l'embrassant avec une telle douceur que la jeune fille s'en sentait électrisée. Il agrippa le rebord de son pantalon de pyjama.

Depuis qu'ils s'étaient mis ensemble, presque un an plus tôt, ils avaient eu l'occasion de se voir et de coucher ensemble à plusieurs reprises. Mais c'était la première fois qu'ils faisaient ça chez les parents de Victoire et elle s'imagina, l'espace d'un instant, son père rentrant plus tôt que prévu de Gringotts et décidant de venir rendre une petite visite surprise à sa fille. Son sang ne fit qu'un tour.

« Arrête ! On peut pas faire ça ici ! »

Il leva la tête alors qu'il avait commencé à tirer sur le pantalon en toile, dénudant à peine ses hanche.

« Pourquoi ?

_ C'est chez mes parents. »

Il haussa les sourcils.

« Tu préférerais qu'on aille chez les miens peut-être ? »

Victoire ne releva pas ce qui pouvait à la fois être une plaisanterie de très mauvais goût ou un sarcasme. Les parents de Teddy étaient morts alors qu'il n'était encore qu'un bébé. Leur dernière demeure se trouvait à Poudlard, sous une dalle de granit anonyme dans le jardin des souvenirs.

« Mes parents pourraient… »

Elle ne finit pas sa phrase. Teddy avait visiblement décidé de se moquer complètement de Bill et de Fleur et avait descendu le pantalon jusqu'à ses genoux. De la main, il s'était mis à la caresser avec tant de douceur et de délicatesse qu'elle en était tombée sur le dos, les yeux grands ouverte. Merlin savait qu'elle avait très envie qu'il aille plus loin et ses parents furent vite relégués au fin fond de son esprit.

Tout en continuant de caresser doucement son clitoris, Teddy vint s'allonger auprès d'elle. Lorsqu'il fut à sa hauteur, elle s'attaqua à sa ceinture. Il lui donna un coup de main, la lâchant pour se dévêtir à son tour.

Lorsqu'elle avait dit à Katerina qu'elle sortait avec Teddy, la première chose que sa meilleure amie lui avait répondu avait été : « la chance, c'est un métamorphomage, il ne te décevra jamais physiquement ! » Mais Victoire s'en fichait. Teddy pouvait être n'importe qui, elle ne l'aimerait jamais autant que lorsqu'il était juste lui-même, avec ses cheveux turquoise qu'il n'arborait généralement que pour elle, sa taille élancée et ses épaules un peu larges. Elle l'aida à se déshabiller complètement puis s'installa confortablement sur le lit. Il vit s'installer auprès d'elle et se remit à l'embrasser.

Son corps brûlant de désir était pressé contre le sien. Elle sentait un véritable incendie lui dévorer le ventre, le désir était tel que tout son corps en subissait la tension. Il le sentit probablement car il rompit le baiser et, tout doucement, passa un bras au-dessus d'elle pour s'installer délicatement entre ses jambes. Se mordant la lèvre pour se retenir de lui sauter dessus, elle lui signifia d'un geste qu'elle n'attendait que lui. Délicatement, il la saisit par les hanches et se plaça à l'entrée de son intimité.

« Vas-y ! »

Il entra en elle avec une telle lenteur et une telle douceur qu'elle en fut presque au supplice. Millimètre par millimètre, elle le sentit la pénétrer comme s'il voulait profiter de chaque espace de son intimité. Lorsque son pubis toucha le sien, elle laissa échapper un gémissement. Sans rompre le contact, il s'allongea sur elle. Elle referma les jambes sur lui et inclina la tête en arrière alors qu'il se mettait à bouger tout doucement, comme prenant son temps pour savourer la moindre onde de plaisir qui les unissait. Victoire accompagna chacun de ses gestes d'une légère ondulation du bassin. Peu à peu, le rythme s'accélérait et le souffle de Teddy venait lui caresser la joue. Elle le serra dans ses bras et alors que la vitesse atteignait son paroxysme, ni trop vite, ni trop lente, le plaisir explosa en elle. Elle poussa un cri, sentit tout son corps se tendre sous l'effet de la jouissance. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale, un frisson délicieux qu'elle aurait voulu prolonger au maximum. En elle, elle sentit Teddy se raidir davantage et alors qu'il cédait lui aussi à la jouissance, il finit par s'immobiliser, allongé sur elle, le souffle court.

Victoire le garda prisonnier entre l'étau de ses jambes, peu décidée à le laisser partir. Lorsqu'il eut reprit son souffle, il se redressa sur les mains.

« Laisse-moi aller me rhabiller.

_ Non. »

Elle sourit pour appuyer sa déclaration.

« Qu'est-ce que tu fiches ? demanda-t-il en répondant à son sourire.

_ Tu es à moi. Rien qu'à moi et je ne te laisse pas partir. »

Il s'allongea sur elle et durant un moment, ils restèrent ainsi, dans les bras l'un de l'autre, encore unis par les restes de leur plaisir. Puis Victoire le libéra et quelques instants après seulement, il se sépara d'elle, s'allongea sur le lit. Elle se lova contre lui, rabattit la couette sur eux.

Finalement, elle ne s'était pas encore réellement levée.


J'espère que ça vous a plu. Si vous avez des suggestions de couple, de situation, etc... n'hésitez pas. Dans les limites du raisonnable cependant (et sans yaoi s'il vous plaît).