Chapitre 1 : Rencontres

Tout avait commencé ce jour où tous les futurs arcobaleno s'étaient réunis.
Personne ne se connaissait si ce n'était de réputation, ce mis à part deux personnes que l'on nommait Colonello et Lal Mirch.

Tout le monde était silencieusement assit en ne pipait mot.
Seule la prénommée Luce osa briser ce silence très pesant, mettant fin aux regards scrutateurs que se lançaient et se rendaient chacun des participants de cette réunion : La méfiance était de mise.
Luce contrastait étonnamment avec cette atmosphère : elle rayonnait, souriait, accordait des regards bienveillants.
Cette dernière avait à la main une petite boite de laquelle se dégageait une douce et délicieuse odeur de pâtisserie ce qui suffit à rendre l'assemblée encore plus méfiante au vu d'une telle attention.
Malgré les yeux accusateurs qu'elle observait sur une bonne partie des visages, elle commença à faire un tour de table proposant ce qu'elle avait cuisiné.
Peu d'entre eux acceptèrent l'offrande, Skull sans retenue s'était jeté sur les confections de Luce, il devait être le seul qui ne ressentait aucune méfiance, Fon accepta également par politesse mais ne croqua qu'une fine boucher du biscuit.

Mais le moment dont la jeune femme rayonnante se souvenait le mieux c'était lorsqu'elle avait eu cette brève discussion avec Reborn : Ses rouflaquettes l'avaient fortement intriguée et elle n'avait pas manqué de le complimenter à ce sujet, elle réussit même à le convaincre de boire un expresso après avoir elle-même préalablement bu une gorgée du liquide pour dissiper la forte méfiance du jeune homme au chapeau qui assombrissait tant ses yeux.

Reborn fut lui-même fortement marqué et surpris par Luce, son regard, son sourire, sa faculté d'apaiser l'ambiance de la pièce si tendue soit-elle. Et surtout le compliment qu'elle lui avait fait, il ne l'oublierait pas.

Deux des personnes attablées, eux, restaient impassibles, ne trahissaient aucune émotion, semblant juste indifférents comme si rien d'autre ne les entourait : Verde, un scientifique qui écrivait sans détourner les yeux de sa feuille un charabia incompréhensible et à sa droite, Viper, personnage encapuchonné, peu de choses étaient connues à son sujet. Seules ses capacités de talentueux illusionniste était reconnues ici, ainsi que son attirance prononcée pour l'argent. Il avait d'ailleurs à la main une liasse de billets probablement fraîchement acquise dont il comptait la valeur.

Verde, intrigué soudainement par le bruit de frottement des billets, détourna un instant les yeux vers cet étrange personnage. La première chose qu'il se dit était qu'une personne semblant être autant accroché à l'argent pourrait lui être facilement utile, probablement très manipulable.
Peu fan de sociabilisassions, il était pourtant nécessaire qu'il ait une personne à son service pour l'avancée de ses recherches, tant qu'il parviendrait à un résultat, le reste lui importait peu…

Cette réflexion faite, il se replongea aussitôt dans son manuscrit.

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La réunion achevée – non sans mal – chacun décida de partir de son côté en attendant la prochaine rencontre.

Luce proposa tout de même à qui le souhaitait de rester dîner. Ce qui se solda par un refus général à l'exception de Reborn, qui était bien trop intrigué par cette femme pour passer à côté d'une occasion de mieux l'analyser.

En sortant, Verde bouscula volontairement Viper laissant « malencontreusement » certains de ses papiers tomber au sol.

« Imbécile… dit-il d'une voix calme.
- Pardon ? rétorqua Viper en se retournant.
- A cause de vous mes papiers se sont retrouvés, souillés, au sol.
- Je n'ai que faire de vos stupides papiers, et d'ailleurs, je n'ai guère de temps à perdre. Le temps c'est de l'argent comme on dit, débrouillez-vous avec vos fichus papiers.
- Vous semblez fortement intéressé par l'argent.
- L'argent est la seule chose qui ait encore une valeur en ce monde.
- Le progrès en a aussi si je puis me permettre, Ramassez-moi ces papiers si vous n'étiez pas resté sur le chemin…
- Je ne ferai rien du tout. Et puis… vos papiers sont déjà dans vos main » ajouta Viper en ricanant.

Verde regarda les fiches qu'il avait encore en main. Viper ria sournoisement. Les fiches étaient réellement là et pourtant elles trônaient toujours, salies sur le plancher boueux.

« L'illusion ne durera que quelques heures, je vous suggère de très vite recopier ces notes ailleurs, conclu Viper commençant à disposer d'une démarche fière.
- Et qui diriez-vous si nous mêlions progrès et argent ? »

A l'entente de la prononciation du mot « argent », un sourire en coin se dessina sur le visage de Viper qui s'était arrêtée net.

« Ainsi le snob scientifique que vous êtes aurait une proposition à me faire ?
- Peut-être, répondit-il simplement, un rictus se dessinant sur son visage, jouer avec la patience de Viper l'amusait.
- Je vous ai pourtant dit que je n'aimais pas perdre mon temps, non ? Arrêtez de tourner autour du pot.
- Quelle montant souhaiteriez-vous ? J'ai de l'argent à en tapisser les murs et pourtant je n'en ai que faire, précisa-t-il avec lassitude.
- Quelle stupidité… 23000 yens seraient un bon début, mais après tout dépends du travail que vous voulez que j'effectue.
- Tester des armes sur terrain pour moi par exemple.
- Les tester sur moi ? Vous me pensez suicidaire ?
- Non, je veux dire que vous les utiliserez contre ceux que je vous dirai et où je vous le dirai.
- Très bien… Je commence quand ? demanda-t-il le sourire aux lèvres.
- Maintenant si vous le pouvez.
- Et combien de temps le travail me prendra-t-il ?
- A dire vrai, je veux vous engager pour un contrat à durée indéterminée.
- Humpf… Je n'aurais pas grand-chose à y gagner, imaginez combien de petit boulot qui vont me rapporter je vais louper ?
- Je n'aime pas me répéter. Je vous ai dit que je paierai le prix de ton choix. Tiens, tu avais dit 23000 yens ? Tiens tu as le double. »

Verde fouilla très rapidement dans une des poches de sa blouse et lui tendit une liasse de billets bien fournies.
Viper, toujours dans la méfiance, pris le dividende pour vérifier si le compte était bon, ce deux fois avec une rapidité remarquable.

« Si j'accepte, j'aurais le droit de partir à loisir, n'est-ce pas ?
- Bien entendu, je ne vais pas vous séquestrer. Vous aurez un bureau personnel dans mon labo'. Tout le confort nécessaire vous y sera accordé. »

Viper restait sur ses gardes, tout ceci semblait trop beau pour être vrai, mais malgré tout, impossible de laisser passer une opportunité si prometteuse.

Ils se serrèrent la main en signe de leur accord fraîchement négocié. Viper suivit alors le scientifique, restant cependant en arrière pour observer chaque faits et gestes de ce Verde.