Séquelle de la fic Lettres à nous de Jlukes.
Merci à Maly Winchester pour les corrections.
- Hé les mecs, regardez la bagnole là-bas.
Gally montra à ses deux amis une Camaro noire qui venait de se garer devant la caserne. C'était un week-end prolongé de permission et Gally, Poulet et la Torche étaient restés à la caserne, car ils habitaient trop loin ou n'avaient personne qui les attendait. Stiles aussi était resté. Beacon Hills était bien trop loin pour pouvoir y aller juste pour le week-end. Pour le moment, le lieutenant avait été désigné pour aller chercher les gourdes. Il faisait une chaleur incroyable en ce milieu d'été. Le lieutenant ne vit donc pas arriver la Camaro ni son conducteur en sortir calmement et entrer dans la base militaire. Les trois hommes présents dans l'enceinte du camp regardaient stupéfaits le nouvel arrivant.
- C'est qui ce mec?
- Une nouvelle recrue, peut-être.
- Il a l'air plus âgé. Vu sa carrure peut-être un nouvel instructeur.
- La vache, je n'ai jamais vu un instructeur avec une telle bagnole, mec.
- Moi non plus. Il va en direction de la cantine.
- C'est peut-être le nouveau cuisinier, qui sait?
L'homme disparut dans le bâtiment et les trois soldats reportèrent leur attention sur la voiture de luxe. Stiles arriva derrière eux avec les gourdes.
- Qu'est-ce qui se passe les gars?
- Lieutenant, vous avez vu ce mec qui est arrivé auparavant? Demanda Gally.
- Appelle-moi Stiles bon dieu, on est en congé et non je n'ai pas vu. Qu'est-ce que vous regardez?
- La voiture là-bas. C'est une merveille.
Stiles tourna son regard vers l'entrée du camp et son cœur accéléra d'un coup dans sa poitrine.
- Je connais cette voiture. Le conducteur, vous l'avez vu?
- Affirmatif! Il est parti dans la cantine.
- Il faut que je le retrouve. Je reviens les gars.
Stiles partit en courant vers la grande bâtisse sous les regards étonnés de la Torche, Poulet et Gally. Les trois hommes ne se préoccupèrent pas plus longtemps de leur lieutenant et regardèrent de nouveau la belle voiture en hésitant à s'approcher de la merveille. Finalement, ils restèrent là à observer et Stiles revint vers eux.
- Merde je l'ai pas trouvé. Vous l'avez pas revu passer par hasard?
- Heu… non. Enfin, on contemplait la voiture, on n'a pas vraiment fait attention.
- Quelle superbe équipe de soldats vous faites vous trois, plaisanta Stiles. Il sentit une main sur son épaule et se retourna vivement en sursautant. Il resta figé un instant devant l'homme qui se tenait devant lui.
- C'est un vrai labyrinthe ici.
Sans crier gare, Stiles ouvrit les bras et les passa autour du loup qui sous la surprise se raidit. Gally, la Torche et Poulet observèrent la scène mi amusés, mi choqués. Stiles relâcha sa prise, gêné.
- Désolé Derek… je… ça me fait plaisir de te voir… mais… pourquoi es-tu là?
- Je peux repartir hein.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire… je… tu es venu en voiture jusqu'ici?
- Oui.
- Pourquoi?
- Tu m'as écrit que tu avais un week-end de permission.
- Ah… euh je ne disais pas ça pour que tu viennes. Tu t'es senti obligé de venir parce que j'ai dit que pour moi c'était trop court pour revenir à Beacon Hills?
- Je ne me suis pas senti obligé non. Je voulais juste venir.
- Tu t'es tapé plusieurs jours de voiture juste pour venir ici?
- Ce n'est peut être pas une bonne idée. Je vais repartir.
Derek se retourna et commença à s'en aller, mais Stiles le rattrapa et le retint.
- Reste s'il te plaît.
- Faut savoir. Ça n'a pas l'air de t'enchanter.
- Si au contraire je suis juste surpris et… ils ne savent rien pour les loups-garous et tout ça… alors…
- Je vais faire gaffe.
- Pourquoi tu es là en vrai? Je te manquais?
- Absolument pas. Je suis venu espionner comment tu vis pour le compte de Scott.
- Tu mens, je le sais. Bon viens, je vais te présenter.
Derek suivit Stiles vers les trois soldats qui n'avaient pas bougé.
- Les gars, je vous présente Derek, un ami à moi venu de Beacon Hills et ben Derek, je te présente Gally, Poulet et la Torche.
Le loup salua les trois hommes d'un signe de tête.
- Superbe voiture! Dit Gally d'un ton admiratif
- Ouais.
- Mais Derek, tu peux dire merci, pas ouais.
- Tu veux vraiment que je m'en aille?
- Ok laisse tomber. Faites pas gaffe les gars, il est inadapté socialement. Bon euh nous on était dans une partie de basket-ball, tu veux jouer Derek?
- Jouer? Demanda le loup en arquant un sourcil.
- Oui, tu connais le basket-ball quand même? Mettre un ballon dans un panier, ça n'a rien de compliqué, je t'assure.
- J'ai fait du basket-ball au lycée et j'étais assez bon mais pas autant que Peter.
- Peter a fait du basket-ball?
- Oui, il a même des trophées dans la vitrine du lycée.
Stiles leva la tête et fixa un point invisible devant lui en clignant des yeux.
- Mais il trichait?
- Sûrement. Bon, c'est comment les équipes alors?
- Et toi tu trichais?
- Non.
Derek retira son blouson sous les regards envieux des soldats.
- Tu fais du sport? Demanda Poulet.
- Tous les jours.
- Nous aussi mais on n'a pas ta carrure mec.
- C'est de famille, répondit Derek pour couper court à la conversation.
Les cinq hommes se lancèrent dans une partie de basket-ball à trois contre deux. Les soldats avaient jugé que la carrure de Derek valait bien deux hommes. La Torche faisait équipe avec le loup, et Stiles, Poulet et Gally formaient l'autre équipe de choc. Bien sûr, ces derniers perdirent le match, mais ce n'était pas très important. Et Poulet trouva amusant de défier Derek.
- Hé mec, un défi de pompes, ça te dit? J'ai bien envie de voir si tu as que la carrure ou aussi l'endurance qui va avec.
Le loup fit un sourire à la limite du branleur de service et Stiles soupira. Les cinq hommes se mirent en ligne sous le soleil brûlant et firent des pompes. Poulet abandonna rapidement, suivit de la Torche et plus tard de Stiles puis, finalement de Gally, qui arrivé à presque une centaine n'en pouvait plus. Pour bien leur mettre la pâtée Derek continua jusqu'à cent-cinquante puis se releva comme se de rien n'était et sourit.
- Putain t'es pas humain, c'est pas possible et tu transpires à peine.
Stiles se raidit légèrement à la phrase de Gally, mais il le prit avec humour et se dit que les soldats ne pouvaient pas se douter.
- Sport quotidien depuis des années.
Derek ramassa son blouson et le remit.
- Et en plus il remet son blouson en cuir. J'abandonne! Dit Poulet en riant et en levant les bras au ciel.
- Si tu es venu pour nous foutre des complexes, t'as réussi ton coup, dit Gally en se relevant enfin.
- Bon ben, on va aller rechercher à boire. Hé Derek, rassure-moi que tu ne vas pas être instructeur hein, parce que tu tuerais tout le monde.
- Derek ne peut pas faire l'armée de toute façon.
Stiles se rendit compte de sa phrase une fois dite. Merde ce n'était pas un truc à dire. Les gars allaient demander pourquoi, mais à sa grande surprise personne ne posa de questions. Ils se dirigèrent les cinq vers les arrières du camp pour aller chercher à boire et Derek vit le camp d'entraînement.
- C'est quoi?
- Le parcours du combattant. Escalade à la corde, devoir ramper dans la boue, labyrinthe de fils barbelés, terrain miné… tout ça quoi. Celui-là est juste pour s'entraîner quand on veut. Y en a un plus dur ailleurs pour les vraies épreuves.
- On peut? Demanda Derek en pointant le parcours.
- Je relève le défi. Et vous les gars? Demanda le lieutenant à ses soldats.
- Ben…
- Euh…
- Non.
- Pas grave. Y a que toi et moi Derek.
- ça ira aussi.
Derek retira son blouson et s'apprêtait à commencer quand Stiles le retint.
- Attends une minute Derek.
Stiles partit en courant dans le campement et revint en peu de temps avec une veste militaire.
- Mets ça, à cause des barbelés.
- ça va aller, je vais supporter quelques égratignures.
- Toi oui, mais eux vont les voir et ils ne sont pas prêts à les voir guérir seules.
Derek percuta enfin et passa la veste.
- Le pauvre, avec cette chaleur tu l'obliges à mettre la veste. Cria Poulet assis par terre à l'ombre bien derrière les 2 hommes prêts à s'affronter.
- Lieutenant on active le parcours ou vous y allez juste comme ça?
Stiles réfléchit quelques secondes et finit par dire.
- Activez, soldat!
- Tu prends ton rôle de lieutenant très à cœur, je vois.
- Je reste lieutenant malgré la détente et pour 2-3 choses, c'est pas si mal. T'es prêt?
- Affirmatif lieutenant! Plaisanta Derek et sous la surprise Stiles en rata le départ de la course.
Il se rattrapa bien vite. Les obstacles furent vite passés et Stiles prit de l'avance dans le labyrinthe de barbelés. Sa carrure moins imposante que celle du lycan lui permit de se faufiler bien plus facilement. Il passa le mur d'escalade en quelques secondes puis s'engouffra dans une sorte de maison de pierre. Objectif: trouver la sortie dans les flammes. Derek entra à la suite et arrivé au milieu les flammes se déclenchèrent comme elles devaient le faire et le loup resta figé.
Ayant fini le parcours Stiles rejoint ses soldats.
- Où est Derek?
- Pas encore là. Il est entré dans la maison et pour le moment il n'est pas sorti.
Stiles se raidit. Il comprit très vite pourquoi le loup n'était pas ressorti de la maison. Il était sûrement tétanisé par les flammes et risquait à tout moment de perdre le contrôle et de se transformer. Le lieutenant se tourna vers ses soldats.
- Soldats, j'ai besoin de vous. Il faut aller chercher Derek parce qu'il ne va pas réussir à sortir de lui-même. J'ai besoin que vous m'aidiez à le sortir de là et quoi que vous verrez ou entendrez dans la maison et après, ça reste entre nous, c'est compris?
Les trois soldats répondirent par l'affirmatif et se précipitèrent avec leur lieutenant dans le bâtiment. Les flammes étaient vraies, mais emprisonnées dans des parois en verre mais le loup tétanisé ne s'en était pas rendu compte. Il perdit son sang-froid et enfonça ses griffes dans ses paumes histoire de garder le contrôle. Il était recroquevillé sur le sol quand Gally et La Torche le trouvèrent. Ils appelèrent les deux autres et ils se mirent à quatre pour le sortir de là. Arrivé à la lumière du jour, le loup resta agenouillé par terre à grogner. Stiles s'assit en face de lui et lui prit la tête dans les mains.
- Derek… oh Derek t'es là? Reviens Derek. Je suis désolé je n'ai pas pensé aux flammes. Je suis désolé.
Stiles sentit que Derek perdait le contrôle et il tenta de le frapper, mais sans succès. En dernier recours Il s'agenouilla, releva la tête de Derek et hurla le plus fort possible:
- DEEEERRREEEKKK!
Le loup percuta et tourna son regard bleu vers Stiles. Il soupira et laissa son front tomber sur l'épaule de son ami.
- Je suis désolé Derek. Je n'ai pas pensé.
- Pas grave… pas ta faute. Merci
Stiles ouvrit la bouche de stupeur. Derek venait de le remercier pour la première fois de sa vie. Le loup réussit à se calmer et ouvrit ses poings pour passer ses mains derrière le dos de Stiles laissant sur le t-shirt kaki des traces de sang.
- J'aurais dû y arriver… j'ai… j'ai paniqué.
- Ce n'est pas grave Derek. Ils n'ont rien vu en plus. Je suis quitte de leur expliquer. Ça va mieux?
Le loup hocha la tête et défit son étreinte.
- Il faut que je soigne tes mains.
- ça va cicatriser Stiles.
- Je sais, mais je suis obligé de te soigner à cause d'eux.
Le loup acquiesça et Stiles alla chercher le matériel. Il revint vers Derek et lui passa un coton d'alcool sur les blessures et entoura chaque main d'un bandage.
- Merci. Souffla le loup.
- Fais gaffe à force de dire tout le temps merci, je pourrais m'y habituer, plaisanta Stiles qui se reçut un regard noir en réponse.
Stiles sourit discrètement en voyant le loup grognon se relever et tourner le dos pour aller rechercher son blouson et se débarrasser de la veste militaire. Le lieutenant se releva à son tour et ses soldats le rejoignirent enfin.
- Tout va bien lieutenant?
- Tout va bien ne vous en faites pas. Plus de peur que de mal au final. C'est ma faute, je n'ai pas pensé à la maison en flammes j'aurais dû réfléchir et penser qu'il aurait un souci avec ça. Il a quelques problèmes avec le feu.
- En tout cas, vous avez de la voix.
- Oh ça… je connais bien le sujet des crises de panique et c'est une des meilleures solutions pour contrer. Bon les gars, je meurs de faim, pas vous?
- Avec toutes ces activités moi aussi je meurs de faim, annonça Gally en se tenant le ventre.
Les quatre hommes revinrent vers Derek.
- Tu as faim? Demanda Stiles.
- Pas vraiment. Vous oui je pense.
- Pour ne rien te cacher, on est affamé. On voulait sortir de la base manger en ville. Tu viens avec nous?
- Je vous y amène même en voiture.
Gally, La Torche et Poulet firent un sourire triomphant et se précipitèrent à la voiture comme des gamins devant des cadeaux de Noël. Le loup haussa les sourcils et Stiles hocha doucement la tête.
- Je vais changer de t-shirt, j'arrive.
Derek regarda le jeune homme partir et soupira en regardant ses mains bandées. Il rejoignit les trois soldats qui bavaient devant la Camaro. Il déverrouilla la voiture et Gally ouvrit la portière côté passager et les trois hommes se penchèrent pour admirer l'intérieur.
- C'est qu'une voiture, leur dit Derek en prenant place du côté conducteur.
Stiles arriva et attendit que ses soldats soient calés à l'arrière pour prendre place à côté de Derek. Le loup démarra et les trois soldats sifflèrent d'admiration. Arrivé en ville, le lycan fit exprès de se garer dans un crissement de pneus et les trois soldats sifflèrent encore. Ils s'extirpèrent de la voiture en ventant la beauté, la puissance et la classe de la Camaro.
Après un repas simple mais très bon les cinq hommes repartirent en voiture vers la base. Ils se posèrent sur le sol à l'ombre.
- C'est d'un ennui le camp pendant les permissions.
- Je suis d'accord avec toi Poulet mais y a pas grand-chose à faire.
- On pourrait aller en forêt pour camper cette nuit. Ça ferait un peu de changement, proposa Gally à voix basse.
- Mais la trop bonne idée. Lieutenant, votre avis?
- Heu… Derek, qu'en penses-tu quoi?
- Je suis ton soldat aussi la décision te reviens.
- Sympa de me lâcher comme ça. Bon ben, vous savez quoi, c'est une excellente idée. On va préparer des affaires et y aller gentiment.
En fin de journée les cinq hommes quittèrent la base en voiture pour se diriger au nord de la ville dans une petite forêt. Ils décidèrent de dormir à la belle étoile. La torche alluma un grand feu et tous se placèrent autour. Derek se tenait plus en retrait du feu que les quatre autres et Gally ne put empêcher une question:
- J'ose te demander pourquoi tu as peur du feu?
Le loup lui planta un regard meurtrier.
- Ok, mauvaise question, désolé.
- Ma famille est morte dans l'incendie de notre manoir.
- Je comprends mieux. Ce n'était pas pour être indiscret je me demandais juste…
- C'est bon, ça va.
Plus tard dans la soirée, Stiles et Gally allèrent chercher du bois dans la forêt pendant que les autres tentaient de faire cuire du riz.
- Lieutenant?
- Stiles, appelle-moi Stiles.
- Lieutenant Stiles.
Stiles soupira en levant les yeux au ciel.
- Oui?
- Vous allez nous dire qui c'est exactement cet homme ou pas?
- Je vous l'ai dit, c'est un ami qui vit à Beacon Hills.
- Mmmh, je vois. Un ami qui se tape quatre jours de voiture juste pour venir te voir un week-end. Tu sais, je peux arrêter de faire le soldat un moment pour faire l'ami hein. Je peux aussi recevoir des confidences. Vous avez l'air de vous connaître drôlement bien. La moitié de vos discussions passent par les regards et les mimiques.
- On a passé beaucoup de temps ensemble ces deux dernières années et on s'apprécie à notre façon. On est lié par des histoires en commun, mais je ne peux pas vraiment t'en dire plus. On est pas vraiment ami et je dois dire que je suis surpris de l'avoir ici avec nous en ce moment parce que ce n'est pas son genre du tout.
- D'accord. Si un jour tu veux parler, je t'écouterai.
Gally se détourna et laissa Stiles dans la nuit. Ce dernier soupira ramassa encore une branche et repartit vers le campement de fortune. Il posa les branches vers le feu et jeta un œil à Derek qui remuait le riz en grognant que ça collait au fond. Bien sûr, il s'était posé la question du pourquoi le loup était venu jusqu'ici juste pour le voir, mais il n'avait pas vraiment cherché à y répondre finalement. Il ne fallait pas chercher à comprendre Derek, c'était un coup à se prendre la tête. Six mois qu'ils ne s'étaient pas vus. Ils s'étaient écrits, mais des lettres banales comme à n'importe qui d'autre, à moins que… Stiles repensa à cette excitation qu'il avait toujours à lire les lettres de Derek, cette chaleur qui se diffusait en lui en voyant ses photos et cette envie de lui écrire pour ne surtout pas que le loup l'oublie. Bien sûr, lui il se savait attiré par Derek, ce n'était pas nouveau mais comment l'avouer à l'armée et surtout en ayant un rang de lieutenant. Son regard perdu croisa celui de Derek et Stiles se sentit défaillir. Il s'ébroua et détourna la tête vivement en se dirigeant vers la Torche qui ouvrait une boîte de pâté.
