Auteur: Si on prenait le temps

Titre: La liste

Disclaimer : Les personnages et le cadre de Poudlard appartiennent à J.K.R, je ne les utilise que pour inventer mes propres histoires, sans en tirer profit

Rating: M pour des relations explicites entre deux hommes.

Pairing + Warning: HP/DM, mon couple préféré. Homophobes, s'abstenir.


Note: Bonjour, comme promis me voici de retour avec un autre Drarry. Il y a 9 chapitres. Comme toujours, rassurez-vous, la fic est finie. Pas d'inquiétude ni de frustration. Je publierai environ une fois par semaine car la relecture est fastidieuse. Voilà, j'arrête les blablas..

Bonne lecture…


Chapitre 1 : Liste des qualités d'un Malfoy


Oui, bon, alors voilà, je suis fini. Non, je ne me lamente pas ! Je suis un Malfoy. Un Malfoy ne se lamente pas.

Un Malfoy se tient droit.

Un Malfoy est fier.

Un Malfoy est arrogant.

Un Malfoy est un Serpentard.

Un Malfoy jure fidélité et allégeance au Seigneur des ténèbres.

Bon, c'est très simple. Tout ce que j'ai à faire, c'est d'aller voir mon parrain, de lui dire que je ne veux pas être Mangemort comme lui et que sa marque des ténèbres, il peut se la mettre où je pense.

C'est pour cette raison que je me lamente, ah non, c'est vrai, je ne me lamente pas, donc que je tourne en rond devant sa porte depuis un quart d'heure. Bon, aller, un Malfoy est courageux. Tiens, j'ai oublié de l'ajouter à ma liste celui-là.

Toc, Toc, Toc. Bon alors voilà, c'est le moment. Je suis tellement stressé que je pourrais me pisser dessus. Ce qui ne serait pas très distingué. Et ça c'est propre au Malfoys. Un Malfoy est distingué. Il va falloir que je me reprenne, mes listes ne sont plus aussi complètes qu'avant.

- Entrez.

J'ouvre la porte et la vision de mon professeur de potion penché sur la correction de copies et raturant, barrant, annotant en grosses lettres rouges les devoirs n'est pas rassurante.

- Draco ? Un problème ?

- En fait, je voulais te parler de mon avenir.

Houlà, je le sens perplexe. Un sourcil en l'air, expression serpentardesque au possible. Est-il en train de se dire que c'est inutile par ce que je n'ai pas d'avenir ou parce que mon avenir est tout tracé ?

- Je peux savoir de quel avenir tu parles ?

- De mon intronisation Mangemort.

Voilà, c'est dit. Je suis fier de moi. J'ai même pas hésité. Je dois être complètement maso. Qu'est-ce qui m'a prit de venir voir le bras droit du Seigneur des Ténèbres et de lui dire ça ? Et si il me lançait un Avada maintenant. Au sien même de Poudlard. Je n'ai que 17 ans. Je ne peux pas mourir aussi jeune. Pas que j'ai peur, hein, un Malfoy n'a pas peur. Et merde, encore un que j'ai oublié sur la liste. Je suis foutu si je n'arrive plus à faire mes listes correctement. Comment je vais arriver à prendre des décisions ? Surtout qu'apparemment ce n'était pas une bonne décision, son visage est devenu encore plus dur, fermé.

- Tu veux savoir quand tu seras Mangemort ? Tu es impatient à ce point ?

- Non, … hum… justement, je ne veux plus suivre les traces de mon père. Je ne veux plus être Mangemort.

Ouf. Je l'ai fait. Bon, il a l'air surprit. J'ai du lui faire un sacré effet pour qu'il laisse transparaître une expression sur son visage d'habitude impassible.

- Draco, fait-il en se pinçant l'arrête du nez, mauvais signe. Je peux savoir pourquoi se revirement de situation ?

- En fait, je n'ai jamais voulu l'être. J'ai pris mon courage à deux mains et je suis venu te dire que je ne ferai pas comme Père et toi. Je veux rester neutre.

- Draco, soit sérieux, on ne peut pas rester neutre dans cette guerre. Ou tu es avec le Seigneur des Ténèbres, ou tu es contre. Pour lui, il n'y a pas de neutralité.

- Alors je serais contre.

- Et tu te rebelleras contre ton père ?

- C'est déjà le cas. Je ne réponds plus à ces hiboux depuis quinze jours.

- Que vas-tu faire quand tu sortiras d'ici la semaine prochaine ?

- Je ne vais certainement pas te le dire. Tu t'empresseras de le dire à Père. Et il viendra me chercher.

Bon, ce n'est pas un mensonge à proprement parler. Je ne vais pas lui dire non seulement parce que c'est un Mangemort, mais surtout parce que je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où je pourrais me cacher. Et c'est pas faute d'avoir cherché.

- Ecoute, Draco, je ne sais pas si je peux te faire confiance. Qu'est-ce qui me dit que tu n'es pas envoyé par le Seigneur des Ténèbres lui-même pour me tester ?

- Mais de quoi tu parles ?

- Tu es un excellent occlumens, Draco, le seul moyen pour moi de savoir la vérité, c'est d'utiliser du Veritaserum.

- Il en est hors de question. Je vais te le dire, puisque tu y tiens. Je ne sais pas où j'irais en sortant d'ici. Veritaserum ou pas.

Il ne va quand même pas me forcer à boire du véritaserum. Je suis sûr que Dumbledore en perdrait ses fausses dents (oui parce qu'à son âge, ça ne peut pas être ses vrais dents, elles sont trop blanches.). Comme si il avait lu dans mes pensées, alors que c'est impossible, puisque c'est lui qui m'a enseigné l'art de l'occlumensi, il ajoute :

- Allons voir le professeur Dumbledore, c'est lui qui te donnera le veritaserum.

Il a l'air sérieux. Le vieux fou aurait changé ses méthodes ? Il devient Serpentard à utiliser le veritaserum sur les élèves ? On aura tout vu. Severus m'attend sur le pas de la porte en soufflant bruyamment. Apparemment il faut que je le suive. Allons-y. De toute façon, je crois que je n'ai plus le choix maintenant. Alors que nous traversons le château pour aller voir le vieux fou (soit dit en passant, il faut que j'arrête de l'appeler le vieux fou, parce qu'un jour ça va sortir tout seul alors que je l'aurais devant moi…), nous tombons sur la dernière personne que j'aurais voulu voir (à part peut-être le Seigneur de Ténèbres), j'ai nommé Harry-le-survivant-celui-qui-va-tous-nous-sauver-celui-qu'il-faut-vénérer-Potter.

- Ah, pour une fois vous ne tombez pas trop mal, Potter !

Je ne sais pas si je dois me réjouir de l'air renfrogné de Potter ou du mépris avec lequel Severus à prononcé son nom. Je ne me lasserai pas de le voir dans cet état de rage, bien que d'habitude, se soit à cause de moi. Potter ne répond pas. Il me regarde comme si il pouvait me tuer rien qu'en me dévisageant. Je prend donc mon air le plus Malfoyen possible. Il est encore plus dépité parce que je reste impassible. Ah !… ce que ça fait du bien…

- Suivez-nous, nous allions voir le Directeur.

Quoi ? Alors là, je retombe de mon petit nuage tout vert (oui, les yeux de Potter sont verts, vous le saviez ? Ils sont tellement verts que la première fois que je les ai vus, j'ai cru qu'il portait des lentilles. Je ne suis toujours pas sûr que cette couleur existe vraiment dans la nature. Il faut toujours qu'il se distingue celui-là…). Bref, je m'égare, déjà que je ne veux pas prendre de véritaserum, mais alors il va falloir le faire par la force si Potter y assiste. Merlin seul sait ce qui pourrait sortir de ma si désirable bouche quand je serais sous l'effet de la potion. Pas que j'ai des choses à cacher, hein… enfin, comme tout le monde quoi… enfin, un petit peu…

Bon, là je commence à paniquer sévère parce qu'on arrive devant la gargouille du bureau directorial. J'entends Severus dire le mot de passe : Choux à la crème. Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel et j'entends Potter pouffer. Pouffer ? Je me retourne pour le voir encore souriant. Ses yeux sont encore plus verts, si c'était possible. Dès qu'il voit que je le regarde, il perd son sourire et passe devant moi. Je n'avais même pas vu que l'escalier était apparu.

L'escalier est interminable. Peut-être parce que je marche presque à reculons, j'entend Severus m'annoncer auprès de Dumbledore (je suis fier de moi, je ne l'ai pas appelé le vieux fou… et merde !). J'entre dans le bureau qui est aussi bordélique que la dernière fois. Je vois Potter s'approcher du phénix sur son perchoir. Il lui parle ! Je hausse un sourcil interrogateur dans sa direction et il me répond en levant les yeux au ciel ! Non, mais, elle est a moi cette expression ! Ah, le vieux fou me parle (je ne peux pas m'en empêcher, pourquoi lutter contre sa nature ?).

- Monsieur Malfoy, Severus me dit que vous ne voulez pas devenir Mangemort. Est-ce vrai ?

Je vois Potter hausser un sourcil, surpris. Cette fois encore il me vole mon expression favorite. C'est labellisé Serpentard, le haussement de sourcil. Je vais lui faire payer des droits d'auteur à ce copieur !

- Oui, mais je ne comprends pas ce que je viens faire ici. Severus est,… n'est pas… à proprement parler …

- Oui, Monsieur Malfoy, Severus est un espion.

Alors là, il m'en bouche un coin le vieux. Bien sûr que Severus est un espion, mais pour le compte du Seigneur des Ténèbres.

- Pour le compte de l'Ordre, Monsieur Malfoy.

Il lit dans mes pensées ? Non, mon bouclier mental est en place, il ne peut pas.

- Je ne lis pas dans vos pensées, Monsieur Malfoy, continue-t-il en levant les yeux au ciel, lui aussi !!! Il faut que vous buviez du veritaserum pour être sur que nous puissions vous faire confiance. D'ailleurs, maintenant que je vous ai dit que Severus était un espion à la solde de l'Ordre, vous allez devoir prêter un serment inviolable pour être sur que vous ne puissiez pas le répéter.

Bon, ok, c'est pas bien méchant. De toute façon, je n'avais pas l'intention d'aller le crier sur les toits pour que lui et moi nous fassions trucider par les Mangemorts. Severus brandit donc sa baguette, attrape mon poignet et tend le sien. C'est ce moment que choisit le vieux fou pour intervenir.

- Severus, attendez. Je pense qu'il faudrait que ce serment lie Monsieur Malfoy à Harry plutôt qu'à vous.

D'un même mouvement, Potter et moi nous retournons l'un vers l'autre. Je pense qu'il est aussi étonné et, comment dire ? Dégoûté.

- Il est hors de question que je me lie à lui d'une manière ou d'une autre.

- On parle juste du serment inviolable, là, Draco. M'interrompt Severus.

- Monsieur Malfoy, reprend le directeur, dans la mesure ou vous voulez quitter l'influence paternelle, vous devez comprendre que vous aurez besoin de notre protection. Vous êtes le premier fils de Mangemort à le faire. Je ne sais pas quoi faire de vous. J'ai pensé que vous pourriez rester avec Harry cet été.

- Quoi ?

Là, c'était Potter et moi, d'une même voix.

- Professeur, vous ne pouvez pas ! Je vais d'abord chez les Dursleys et après chez Ron, il ne peut pas venir avec moi.

- Ça me tue de devoir le dire, mais il a raison. Je ne veux pas aller chez des moldus et encore moins chez les Weasleys.

- Draco, tu feras ce qu'on te dit. Maintenant, serrez-vous la main et qu'on en finisse. Conclu Severus d'un ton las.

Je vois Potter regarder le directeur. Ce dernier hoche lentement la tête, dans un signe d'encouragement. Mais quand Potter a détourné la tête pour me regarder, j'ai cru voir une lueur d'amusement dans les yeux bleus du vieux fou. Il se fou de notre gueule en plus !

Potter me fixe toujours. Avec ses yeux beaucoup trop verts pour être honnêtes. Je le vois tendre la main dans ma direction. Les Gryffondors et leur courage à deux noises ! Il se croit peut-être supérieur parce qu'il a fait le premier pas ? Je tends également la main et serre la sienne. Elle est grande, chaude. Pas moite, mais chaude. Et légèrement calleuse. Il doit se dire que j'ai des mains de gonzesses. Oui, je fais un léger complexe sur mes mains. Je les trouve trop fines. Elles sont grandes mais longues et trop fines. Pas du tout comme mon corps que je muscle sans relâche. Mais les mains on ne peut pas les muscler (je pense bien à un certain travail manuel très satisfaisant, mais ça ne muscle pas non plus). Lui, par contre, il a des mains viriles. J'aimerais en avoir des comme ça. En fait, il a des mains de rêve. Non, je ne fantasme pas sur les mains. Surtout pas celles de Potter. En parlant de lui, je le sens qui lâche la mienne. Ah, je ne m'étais pas rendu compte que Severus avait scellé le sort.

- Bien, maintenant, asseyez-vous, proposa le vieux fou. Nous allons tester la véracité des propos de Monsieur Malfoy. Severus…

Il fait un signe de tête vers mon parrain et celui-ci se dirige vers une petite armoire derrière Potter. Il revient avec une fiole contenant un liquide transparent. Je déglutis difficilement. Pitié faites que je ne dise pas de bêtise, Pitié faites que je ne dise pas de bêtise, Pitié faites que je ne dise pas de bêtise…

Severus me tend le flacon.

- Attendez, comment vous pouvez être sur que Severus est bien qui il prétend être ? Je demande au Directeur. Après tout, il a beau être mon parrain, il pourrait très bien tenter de m'empoisonner. Ce ne serait pas la première fois qu'un Mangemort tuerait quelqu'un de sa famille.

- Faites-moi confiance, Monsieur Malfoy, répondit le vieux fou, je suis certain des bons sentiments du Professeur Rogue.

Les yeux bleus n'auraient pas pu être plus confiants. Pourtant Potter a murmuré quelque chose comme « Moi, je suis toujours pas convaincu… », mais apparemment Severus ne l'a pas entendu. Dommage, ça aurait été sa fête.

Je prends la fiole courageusement. Non mais, il ne suffit pas d'être Gryffondor pour être courageux !

- Juste trois gouttes, Monsieur Malfoy. Précise Dumbledore. Comme si j'allais tout avaler !

Ça n'ai pas mauvais. En fait, ça n'a pas de goût. Très dangereux parce qu'on ne se rend pas compte quand on nous en fait boire.

- Bien, commençons par une question facile…

Aïe, Severus a le regard pervers qu'il réserve en général à Potter avant de l'interroger en potion.

- Draco, je pense que tu n'aurais pas du douter de mon honnêteté tout à l'heure ! Dis-moi quel surnom tu donnes au Directeur.

Oh non ! Il ne peut pas me faire ça à moi, son filleul ! Je sens déjà les effets de la potion. C'est comme si ma mâchoire tentait de s'ouvrir toute seule. Je lutte contre mon propre corps, mais c'est lui qui gagne.

- Le vieux fou.

Génial, j'entends Potter pouffer à côté de moi. Severus a les yeux qui brillent de malice et Dumbledore sourit comme un bienheureux. Quand je dis que c'est un vieux fou !

- Bien, Monsieur Malfoy, fait-il toujours souriant. Je pense que le veritaserum fait effet, sinon vous ne l'auriez sûrement pas avoué. Maintenant, êtes-vous sur de vouloir quitter les forces du mal.

- Là vous me vexez, je ne fais pas partie des forces du mal à proprement parler. Je suis neutre et je veux le rester.

- Vous comprendrez que depuis que vous avez fait le serment inviolable, vous avez juré de ne rien faire qui pourrait nuire à l'Ordre.

Ah bon ? J'ai juré ça moi ? Mais qu'est-ce que je foutais pour ne pas avoir entendu ça ? Ah oui, je fantasmais sur les mains de Potter. Non, je corrige, je réfléchissais aux mains de Potter. Voilà. C'est mieux.

- Donc, continua Dumbledore, je ne pense pas que vous puissiez rester neutre. Et comme l'interêt de l'Ordre, c'est l'intérêt de Harry. Vous êtes lié à lui. Vous pourriez l'aider. J'y pense, Severus, vous ne m'avez pas dit que Monsieur Malfoy était un excellent occlumens ? Voilà ce que vous allez faire cet été, vous allez aider Harry à apprendre l'occlumensi !

Le vieux fou a l'air d'avoir trouvé la formule qui permet de changer le plomb en or. Si il avait tué Le Seigneur des Ténèbres, il n'aurait pas été plus heureux, j'en suis sûr. Ni plus content de lui. Il a l'air profondément amusé en plus. On est pas dans la merde !

Potter à l'air de se dire la même chose que moi. Il s'est liquéfié sur place.

- Donc si je comprends bien, je me suis fait avoir et je suis obligé de servir l'Ordre. Moi qui ne voulait servir personne…

- Tu n'es pas obligé, Draco, mais reconnais que ce ne serait pas très sûr pour toi de te balader dans les rues avec des Mangemorts à tes trousses. Intervint Severus pour tenter de me convaincre que je ne m'étais pas fait rouler. Tu n'as pas envie de te battre du côté des forces du bien ?

- Je ne veux pas combattre.

- Tu as peur, Malfoy ? Me demande Potter, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Oui.

Je n'ai pas pu retenir le mot à cause de l'effet du véritaserum. Mais je vois bien que Potter ne rigole plus. Il s'est figé. Je crois qu'il a peur aussi. C'est normal vu que tout le monde compte sur lui. A sa place je ne ferais pas le fier non plus. Pourtant il a l'air de tenir le choc. D'accord il est beaucoup plus taciturne, il a des cernes, mais, sinon, il prend plutôt bien la chose, je trouve.

- Bien, Harry, Monsieur Malfoy, vous pouvez disposer. Votre professeur et moi-même avons à parler des détails techniques.

Cela n'appelle pas à débat, nous nous levons donc. Potter fait un signe de tête en direction du vieux fou. Moi, je ne me retourne même pas. Une fois arrivés dans l'escalier, il m'adresse à nouveau la parole.

- Ecoute Malfoy, ça ne me fait pas plus plaisir que toi de me coltiner ta présence 24h/24 mais sache que ce sera pire pour toi parce, crois-moi, tu n'as pas envie de connaître les moldus chez qui je vis.

- Je n'en doute pas Potter. Ce qui m'étonne, c'est que tu sembles le prendre plutôt bien.

- Je passe toujours d'horribles vacances, alors ça ne pourra pas être pire. Dis-moi, tu as un surnom pour Rogue ?

- Non, et ce n'est pas très fair-play de me le demander alors que je ne peux pas te mentir.

- C'est bien pour ça que je te le demande. Me répond-t-il avec un sourire qui ne m'avait jamais été adressé. Et pour les autres profs ?

Je sens que le nom de « chat de gouttière » va sortir tout seul, donc la réponse la plus digne que je puisse faire est de me mettre à courir le plus vite possible pour que Potter soit loin derrière moi quand le surnom de McGonogall sortira.

- Chat de gouttière. Dis-je essoufflé.

- Je t'ai entendu ! Répond Potter, mord de rire.

C'est parfait. Vraiment, c'est parfait. Je vais passer les vacances d'été avec le balafré chez des moldus et des belettes. Je n'aurais pas pu rêver mieux. Si, en fait, le must aurait été de passer ces vacances dans le cachot du manoir avec des visites fréquentes de la part de ma tante Bellatrix. C'est elle qui est chargée de « faire parler » les détenus. Donc finalement, il faut prendre le bon côté des choses. Je vais apprendre plein de choses sur les moldus. C'est utile dans la mesure où il faut que j'apprenne à ne plus les haïr. Oui, je sais, je fais de véritables progrès.

Je crois que je ne réalise pas encore bien ce qui vient de ce passer. Severus est un espion à la solde de l'Ordre. Ce n'est donc pas un véritable Mangemort. Il va falloir que je m'y fasse. En fait, je crois que je lui ai toujours fait confiance. Beaucoup plus qu'à mon père. Aurais-je un instinct auquel je pourrais me fier ? Peut-être pas quand on sait que j'ai voulu devenir l'ami de Potter. Quoique maintenant, il va falloir que j'apprenne à le supporter.

Mes pas m'ont portés jusqu'à la grande salle. Apparemment, mon estomac est directement relié à mes jambes. Pratique. Je m'assois à ma place habituelle. A côté de Blaise, en face des Gryffondors. Oui, j'aime bien les avoir en face de moi. Ça m'amuse. Ils sont, comment dire ? Enthousiastes dans tout ce qu'ils font. Je me tuerais plutôt que de l'avouer devant eux, mais je les envie un peu. Ils semblent insouciants, heureux, et surtout ils sont libres de faire ce qu'ils veulent. Ce qui est totalement exclu chez les Serpentards. Je ne m'en plains pas particulièrement. J'en ai joué. J'ai tiré mon épingle du jeu. Mais je suis un peu aigri. Comme si j'avais trente ans de plus. Je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment vécu. D'avoir vécu ma vie. Et ça ne va pas changer tout de suite. Si je suis coincé avec Potter tout l'été, je ne pourrais pas faire ce que je veux. Je serais à nouveau prisonnier. On verra après. Si il y a un après guerre, bien sur.


Voilà... c'était le premier chapitre. Qu'en avez-vous pensé ? Allez-vous lire la suite ??? En tout cas, merci d'avoir lu jusqu'ici. La suite très bientôt.

Si on prenait le temps