Bon, ça faisait un moment que je n'avais pas publié ou mis à jour de fanfic, mais je ne suis pas mort ! La preuve ;)

Honnêtement, je suis très excité d'enfin publier cette histoire, j'y travaille depuis presque deux mois maintenant et c'est mon plus gros projet jusqu'ici. Jamais je ne m'étais autant impliqué dans une histoire, pour cette histoire j'ai fait beaucoup de recherches et beaucoup de variantes que j'ai au fur et à mesure éliminées pour ne garder que celle que je préférais. J'espère du coup que ça vous plaira.

Juste un petit disclaimer avant de commencer : Dans cette histoire apparaîtront des personnages historiques (comprendre : ayant vraiment existé), ils seront peu présents et absolument jamais représentés d'une manière péjorative/moqueuse/etc... Si jamais la façon dont sera représenté un personnage réel vous gêne, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Sur ce, bonne lecture.

Les ailes de la victoire

Prologue

Pour la plupart des rares personnes qui connaissait son existence, la petite île de Beurk était à peine digne d'être mentionnée, et ce n'étaient certainement pas ses quelques habitants qui allaient les y forcer. Cinquième île de la Charente-Maritime – officiellement Charente inférieure – Beurk semblait pourtant partir avec un bon avantage, mais elle n'était pas aussi bien lotie que ses voisines.

Située au Nord-Ouest de l'île d'Oléron, sa distance plus importante avec la côté avait été l'un des facteurs responsables de son isolement, mais pas seulement. L'île était un peu plus élevée et vallonnée que ses sœurs et subissait bien d'avantage les vents violents de l'océan Atlantique, et le climat en général était loin d'être aussi clément que dans le reste du département. Mais tout cela combiné ne suffisait pas à expliquer entièrement l'isolement de la petite communauté, non, le principal problème venait de la communauté elle-même.

Descendants directs de colons vikings du VIIème siècle, les Beurkiens étaient très fiers de leur héritage, et n'hésitaient pas à le faire savoir. Ils vivaient sur cette île en communauté réduite depuis toujours, et bien qu'ils n'aient rien contre les étrangers, ces derniers ne se pressaient pas pour aller découvrir les charmes quasi inexistants de la petite île. C'en était à un tel point, que les deux seuls étrangers présents au village étaient le curé de la petite église qui avait était construit quelques sept-cent ans auparavant dans un effort de convertir la population locale au christianisme – mesure peu fructueuse puisque le village avait encore plus de respect pour les dieux nordiques que pour le Christ, et le professeur de l'école du village à l'effectif si réduit qu'un seul enseignant était suffisant pour tous les niveaux jusqu'à la fin du primaire, et pour les rares enfants qui continuaient au collège puis au lycée, il fallait prendre le bateau pour les terres.

De par sa situation, Beurk était donc une communauté fermée, et avait appris à l'apprécier au fur et à mesure des siècles, accueillant néanmoins avec chaleur les rares étrangers venus des terres. Après tout, peu de gens voulaient s'y rendre, car la vie y était dure, surtout en ce début du XXème siècle.

C'est sur cette même île, un vingt-neuf février de l'année 1900, que commence notre histoire, alors que le très jeune Harold Horrib' Haddock troisième du nom prenait sa toute première respiration, entouré de ses parents inquiets et épuisés, mais incroyablement heureux. Les quelques cheveux qui parsemaient son petit crâne étaient châtains et ses grands yeux étaient d'un vert étincelant, mais le bébé était arrivé prématurément et était très frêle. Au début, le médecin du village, l'ancienne Gothi, avait craint qu'il ne survive pas, mais alors que le maire du village Stoick Haddock se penchait vers son fils nouveau-né tout en prenant sa femme Valka dans ses bras, il sut immédiatement que ce petit être à peine vivant ferait un jour de grandes choses, de très grandes choses.

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Les premières années de l'enfance de Harold furent calmes et douces, le jeune garçon de physique plus frêle que les autres enfants parvenait néanmoins à les suivre dans leurs jeux, et on voyait régulièrement passer dans les petites rues de Beurk un groupe de bambins de tous âges qui se couraient après en riant aux éclats. La vie du jeune Harold n'était, en revanche, certainement pas un paradis, il y avait toujours des choses à faire à Beurk, et malgré son jeune âge, il pouvait aider à de nombreuses tâches simples, mais elle était malgré tout plaisante, jusqu'à un jour de l'année de ses six ans, quand sa mère perdit la vie suite à une infection pulmonaire.

Valka Haddock avait toujours eu la santé fragile, mais avait malgré cela toujours insisté pour effectuer sa part des corvées, autant familiales que pour le village. Elle était rentrée un soir d'hiver particulièrement froid après avoir aidé les pêcheurs toute la journée. Frigorifiée, elle avait passé la nuit à tousser, et son état n'avait fait que s'empirer jusqu'au vingt-cinq février 1906, quelques jours avant le sixième anniversaire de son fils unique, où elle mourut, son mari à son chevet.

A partir de cette date, tout bascula pour le jeune garçon. Son père se referma sur lui-même dans son deuil et leur relation se détériora progressivement. Les jeux des autres enfants ne l'amusaient plus autant qu'auparavant et, pour ne rien aider, alors que tous les autres enfants prenaient petit à petit une carrure plus imposante, il restait toujours la même crevette douée de parole, ce qui lui valut de nombreuses moqueries. Petit à petit, les moqueries furent plus fortes, plus méchantes, et la plupart des autres enfants y prirent part, notamment son cousin Rustik, plus âgé que lui. Jour après jour, mois après mois, année après année, il s'éloigna de plus en plus des enfants de son âge, devenant toujours plus solitaire.

Heureusement, tout ne fut pas que tristesse, car peu de temps après son quatorzième anniversaire, il parvint à se rapprocher de son amour de toujours, Astrid Hofferson, l'une des rares à n'avoir jamais participé aux moqueries, et découvrit que cette dernière avait les mêmes sentiments à son égard. Comme il était coutume sur l'île, et malgré leur jeune âge, les deux furent fiancés par leurs parents, à la grande joie des deux jeunes amoureux. Dans le rude quotidien de sa vie sur Beurk, Astrid était une véritable étoile de bonheur et de réconfort. Ils passaient tout leur temps libre allongés près de la mer à regarder le ciel tout en discutant de tout et de rien.

En dehors d'Astrid, Harold n'avait qu'un seul autre petit bonheur, l'école. Il adorait apprendre et se régalait de toutes les connaissances qu'il pouvait obtenir dans cet établissement, et pour couronner le tout, son esprit était vraiment brillant. Le jeune garçon obtint donc son certificat d'études avec les félicitations de l'académie à onze ans à peine, et dès qu'il eut quatorze ans, lui et Astrid prévirent de partir dans un collège de La Rochelle où le garçon pourrait passer ses journées à faire travailler son exceptionnel cerveau. Malheureusement, cela ne se produisit jamais.

Le vingt-huit juin de l'année 1914, un jeune nationaliste serbe, Gavrilo Princip, assassina le prince François-Ferdinand d'Autriche et son épouse, héritiers du trône d'Autriche-Hongrie, à Sarajevo, provoquant quelques jours après une guerre entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie. Quelques jeux politiques d'alliances et de manipulation plus tard, et le gouvernement français déclara la mobilisation générale le premier août. La France venait d'entrer en guerre.

Voilà pour le prologue, comme il est court je vais publier le chapitre 1 en même temps et je publierai la suite la semaine prochaine.

Comme d'habitude, j'espère que ça vous aura plu, et n'hésitez pas à laisser une review pour me faire part de vos impressions.