Titre : Masques...
Genre : Aventure, Romance, Complot, Angst
Rating : M
Personnages : AxelRoxasReno.
Disclaimer : Les personnages de Kingdom Hearts et de Final Fantasy VII appartiennent à Square Enix.
Résumé : Dans une société hispanisantes, à une époque ou les Rois gouvernent, un jeune homme, ombre parmi tant d'autres voit des rencontres bouleverser son mode de vie... Et sa vie va prendre un tout autre tournant bien inattendu.
Note : Je suis parti d'un dessin de Nijuuni pour cette fanfic. Pour les personnes qui ne connaissent pas, c'est son dessin Untouched qui est mon point de départ après, l'imagination à fait le reste.

Enfin, MERCI à ceux qui prendrons le temps de lire et de laisser une review :3


Masques…

I – Le Masque de la Séduction.

Aucun son ne perturbait la quiétude de la ruelle aux pavés luisants. Un chemin de pierres lisses semblable à un labyrinthe dans cette belle capitale. Un vrai dédale gris et noir où certaines rues sont sûres tandis que d'autres deviennent votre tombe. Un claquement sonore se fit entendre, frappant la roche dans une délicate réception. Le jeune homme s'était posé avec la souplesse d'un chat sur le sol, mais le léger bruit que ses bottes avaient produit ne pouvait être étouffé par un quelconque subterfuge. Dans l'obscurité, son regard aiguisé scruta la ruelle sombre dans laquelle il était, guettant un signe de vie dans l'avenue en face de lui. Rien ne lui parvint.

Lentement, avec l'assurance d'un gentleman, il émergea de l'ombre de la rue parallèle pour se rendre dans l'avenue. Sa démarche assurée était rythmée par la cadence de ses semelles sur les pavés, mais aussi par le tintement du métal de ses épées accrochées à la ceinture. A cette heure tardive, personne ne déambulait dans les rues de la capitale si ce n'était en compagnie d'une belle demoiselle, ou d'un charmant damoiseau. Les festivités battaient leur plein en cette saison estivale des plus chaudes. Et puis, un homme qui se faisait respecter ne sortait rarement sans une arme pour défendre son honneur. Les nobles utilisaient la facilité de l'arme à feu, les experts préféraient le tranchant d'une lame bien aiguisée, fidèle compagne qui trahissait peu son porteur.

Le jeune homme se mit à longer l'avenue sous ce ciel d'encre aux taches lumineuses. Il porta son regard sur l'immensité du ciel avec un air rêveur. Il n'était qu'un minuscule point noir perdu dans cette masse sans oser espérer briller… Non, ceux qui brillaient étaient les Nobles, les Rois… Un sourire méprisant étira ses lèvres et il continua sa route, tournant dans quelques rues pour ne pas trop s'exposer à la vue des habitants de ce quartier. Il arrive bientôt vers un pont majestueux, enjambant cette large étendue d'eau noire. Un fleuve dont les eaux parcourent le pays et qui ose venir scinder la splendide capitale…

Le bruit d'une calèche interrompit sa marche, son pas ralentissant pour voir qui était à son bord. Mais les rideaux de velours demeuraient fermés. Le claquement des sabots sur le pavé était un écho assourdissant au cœur de la nuit, le son se répercutant contre l'avenue vide d'obstacle humain. Son regard suivit la diligence qui ne sembla pas vouloir s'arrêter dans ce quartier-ci. Tant mieux. Le cocher n'aura peut-être pas fait attention à lui, ni les pompeux occupants de la cabine feutrée. Le jeune homme continua sa route en marchant sur le pont pavé et orné d'une architecture splendide. Un étalage de la richesse du souverain actuel. Le pouvoir, cela se répandait ici comme une traînée de poudre, aussi futilement que la mauvaise herbe qui pousse, à la différence que la richesse se bâtissait sur la misère du peuple.

A mesure qu'il progressait sur le large pont, son regard accrocha une silhouette, détachée des pavés par sa hauteur inhabituelle. Le jeune homme ralentit ses pas pour se faire plus silencieux et observer cet homme. Il avait peu de chances de se tromper, vu ses vêtements. Les rares luminaires et la clarté de la lune faisaient ressortir le rouge sang de sa chemise, légèrement dissimulée par une veste d'un noir d'encre. Cet homme richement vêtu était très séduisant, selon lui. Puis son regard s'attarda sur un détail…

Une rose rouge s'était échouée à ses pieds, et un coup d'œil lui apprit que le bouquet était sur les pavés noirs. Le jeune homme releva son regard vers cet homme inconscient, ou… conscient de sa position. Il était debout sur la balustrade, se tenant justement à un des luminaires richement décorés, dont la flamme vacillait sous la légère brise apportée par la rivière. Voulait-il en finir avec la vie ?

Si c'était le cas, Roxas le pousserait volontiers par-dessus la balustrade. Un riche en moins pour pomper les pauvres et leurs misérables ressources. Le jeune homme fit claquer ses talons sur le sol d'une manière singulière, avançant comme s'il n'avait pas vu ce guignol sur son perchoir. Mais lorsqu'il passa à sa hauteur, une rose se présenta à lui. Son regard océan glissa sur les pétales avant de suivre le bras qui la tendait vers lui. Le suicidaire lui offrit un sourire charmeur, penchant sa tête sur le côté pour mieux le jauger.

- Bonsoir, Bel Inconnu…

Une voix des plus doucereuses. Le jeune homme ancra son regard dans le sien. Deux billes semblables à des émeraudes rares, qui avaient pour écrin une peau à l'aspect de la pêche. Et cette chevelure couleur de feu, comme s'il avait besoin de se faire davantage remarquer. Mais son regard était… pétillant de vie… Ce n'était pas le regard d'une personne au bord du suicide, mais celui de quelqu'un qui a trouvé un nouveau sujet d'amusement. La rose se rapprocha de ses lèvres pour les effleurer avec une douceur délicate.

- Ce n'est pas prudent de se promener seul par les temps qui courent.
- Ce n'est pas plus prudent de se percher sur une rambarde, répondit-il d'un ton froid et avec un sourire ironique.
- Mais cela a eu l'effet voulu.

L'homme se pencha un peu, retira avec douceur la rose avant de sauter sur les pavés noirs. Il se réceptionna sans mal, épousant ses vêtements avant de les ajuster un peu, puis son regard revint vers le jeune homme. Cet inconnu au regard glacial et aux cheveux blonds. Tel un ange, il était apparu dans cette nuit obscure et vide de sens. Très alléchant et digne d'être son nouveau centre d'intérêt du moment… Sa muse était-elle revenue pour faire fuir cette solitude qui était revenu l'habiter ?

- Tu es venu à moi, Bel Ange.

Avec un sourire joueur, la fleur revient vers le visage du jeune passant pour effleurer sa joue. Les pétales de sang caressaient sa peau avec une douceur étrange.

- Je ne suis pas un ange, et je vous aurais poussé si vous n'étiez pas descendu de votre perchoir.
- Voilà de bien cruelles paroles. Tu brises mon cœur, petit Ange.
- La vérité est cruelle ! Est-ce que les livres des nobles n'apprennent pas cela ?, se moqua le jeune homme. Ah non, c'est vrai, vous êtes tout puissants !

La rose passa avec douceur sur ses lèvres qui affichaient un rictus arrogant. L'inconnu restait étrangement calme et puis, il n'en avait que faire de cet homme-là. Ce n'était pas le premier noble qui lui faisait la cour. Des imbéciles dans son genre, il y en avait plein. Mais il réservait ce privilège à ceux qui s'y brûlaient les ailes.

- Qu'ai-je fait pour mériter ton mépris ?
- Vous êtes un noble, tout votre être le transpire, répondit-il avec un ton doux mais froid.
- Est-ce si mal que ça ?
- Cela dépend de la richesse de votre famille.
- La richesse de ma famille… Elle est sans limites, certifia le suicidaire avec un sourire.
- Alors vous êtes de la pire espèce… Pardonnez-moi Mon Seigneur, mais je suis attendu.

Le jeune homme le salua courtoisement d'un signe de la tête, écartant la rose de sa main avant d'avancer d'un pas sec, les semelles de ses bottes claquant sur les pavés. Un claquement qui était la traduction d'un début d'agacement. Il n'avait guère envie de poursuivre cette discussion. La raison officieuse était qu'il avait envie de rentrer chez lui, de dormir, de se vider l'esprit… La raison officielle était de s'éloigner de ce quartier dans lequel il venait d'agir.

Roxas avait eu son quota de paroles mielleuses, de propositions caressantes et alléchantes. Et ce n'était pas un fils de noble en manque d'affection qui allait faire fondre sa détermination. Il devait quitter les lieux sans trop s'attarder. Mais c'était sans compter sur cet homme, qui avait décidé d'user la patience de ses nerfs. Il l'avait prestement saisi par le bras dans une étreinte étrangement douce, la rose revenant sous son nez. Et ce regard intense qui le fixait comme un précieux cadeau du ciel.

- Tu voudrais m'abandonner si vite ? Je ne sais même pas ton prénom…

Le regard bleu glacier du jeune homme se posa sur lui avec une inexpressivité étonnante. Axel suscitait toujours une émotion, un émoi quelconque par sa beauté, son succès assuré mais là… Ce vide l'intriguait. Quelles armes ce bel ange blond avait-il, pour lui résister de la sorte ? A savoir que plus on lui résistait, plus il continuerait de le suivre pour le faire plier à sa volonté, ou avoir une quelconque faveur de ce beau jeune homme.

- Je ne suis qu'une goutte d'eau parmi l'océan, Mon Seigneur.
- Et si c'est cette goutte d'eau-là que je veux boire…

L'homme se pencha vers son visage. Son sourire charmeur restait de règle pour l'attirer dans ses filets. La rose caressa les lèvres fines de sa victime alors que son souffle effleura son oreille.

- Uniquement cette petite goutte d'eau-là…

Le jeune passant le fixa, son visage se tournant à peine vers lui. Dans ce lent mouvement, ses lèvres caressèrent les pétales de sang avec une sensualité voulue. Le coin de ses lèvres s'étira lentement, et il souffla volontairement sur les pétales de la rose. Son interlocuteur eut ce chaud écho près de son oreille et eut un frisson. Terriblement délicieux, mais le faisait-il exprès ou était-il innocemment idiot ?

- Dans ce cas là, une mort certaine vous attend…
- Vraiment ?, murmura l'homme à la rose. Je ne crains pas la mort, Bel Ange…
- Vous la craignez, comme tout mortel qui se respecte.

Roxas se tourna encore un peu plus, sa joue frôlant la sienne. Il leva une de ses mains et retira celle de l'homme qui le retenait par le bras.

- Maintenant, veuillez me laisser.

Le jeune homme se dégagea, avançant sans lui accorder un regard plus soutenu. L'homme le laissa se dérober, retirant la rose pour ne pas égratigner la peau de pêche de sa douce victime. Son regard émeraude ne le quitta pas tandis que l'ange blond s'éloignait de quelques pas. Ses deux épées courtes se balançaient en rythme avec sa cadence assurée. L'ombre semblait vouloir engloutir cette silhouette lumineuse malgré elle… Une brise vint jouer dans les cheveux d'or du jeune passant, les reflets de la lune jouant sur les fils dorés, le rendant davantage irréel.

- Je suis Axel Del Fuego, déclara l'homme à son attention.

Roxas ralentit son pas et finit par s'arrêter, se retournant pour fixer cet homme. Sa posture digne, même après s'être fait repousser, sa rose qui tournait entre ses doigts agiles. Et son regard qui ne cessait de le mirer, parcourant son corps svelte sans s'en cacher. Le jeune homme posa sa main sur le pommeau de son épée courte, caressant la lanière de cuir du manche. Son regard glacial lui rendit ce geste d'allées et venues sur son propre corps, le jugeant à la clarté de la lune.

- Roxas Libierto, fils adoptif d'Ansem le Sage.

Axel eut un rire qui explosa dans sa gorge, sa tête basculant légèrement en arrière. Ses pas se mirent à avancer dans sa direction, avec des airs de félin en chasse. Le pavé noir ressemblait à une mer noire que laquelle il marchait, tel un Messie.

- Tu es donc de noble famille…
- Vous devez être sourd, j'ai dit : fils a-d-o-p-t-i-f.
- J'ai parfaitement entendu, personne n'ignore qui est Ansem le Sage, dans cette ville.

Il n'était qu'à une cinquante de centimètres de lui, et il lui tendit cette rose comme on pourrait offrir son cœur. Axel lui adressa un sourire charmeur, un de plus, et suivit des paroles chaudes :

- Et je ne savais pas que son fils était aussi charmant… Je t'invite à une réception, j'aimerais beaucoup te revoir.
- Et si je n'aime pas les fêtes mondaines ?
- Viens quand même, il y a toujours un asile de tranquillité dans ce genre de maison, fit-il avec un sourire entendu.

Roxas scruta son interlocuteur avec insistance, cherchant à décliner cette offre. Il avait fini avec sa mission du jour… Il n'en aurait pas avant un moment avec ce qu'il venait d'empocher. Il n'était guère friand des soirées mondaines, déballage de richesse, de perversion, de potins en tout genre… Une micro société où chacun refaisait le monde avec ses mots, refaisait une société idéale qui n'est dirigée que par le pouvoir et l'argent. Mais c'était une perceptive de connaître du monde… D'avoir un repas aux frais des autres, un divertissement aux frais de cette société si méprisable…

Le jeune homme leva lentement sa main pour saisir la rose, à peine quelques centimètres en dessous de la main d'Axel.

- Où aura lieu cette soirée ?
- Chez un ami à moi, le Baron Aqualagues. J'espère vous y voir, très cher…
- Peut-être, si le Ciel est clément.

Axel relâcha la rose que le jeune ange prit et rapprocha de ses lèvres sans lâcher son regard.

Impossible de dire qui était pris dans les filets de l'autre… Cet échange ne dura que quelques secondes avant que Roxas ne se détourne, et ne continue son chemin sans accorder le moindre regard en arrière. Axel, quant à lui, ne le lâcha pas du regard, s'appuyant contre la rambarde du pont pour admirer sa fine silhouette disparaître dans le monde des ténèbres. Le métal de ses épées courtes fut un instant le dernier phare de sa présence avant qu'elle ne s'évanouisse dans l'obscurité.

Ce jeune homme venait d'illuminer sa soirée… Et il espérait qu'il en illumine d'autres. Axel eut un sourire aux lèvres, la brise fraîche du fleuve venant caresser son visage. La solitude était un bien cruel moment, qu'il aimait combler par la présence d'un être à conquérir, à aimer le temps d'un instant plus ou moins long. L'homme finit par récupérer quelques roses dans le bouquet qui avait échoué au pied de la rambarde, puis il commença à s'éloigner de ce lieu de rencontre.

Une rose vint vers son visage pour en respirer le délicat parfum, comme si cette fleur pouvait raviver le souvenir de cet ange blond sous ses yeux perdus dans le vague. Qu'importe le temps qu'il mettra à venir à lui, Axel était persuadé que ce jeune homme répondrait à son invitation… Qui pouvait bien lui résister ? Personne en ce monde n'en avait été capable. Ce qu'il voulait, il l'avait, c'était aussi simple que ça.

A suivre…