Un océan d'écart
Note : J'ai écrit cette fic après avoir vu l'émission avec le souffleur de verre Jeremy Wintreberg et les réactions sur Twitter après cette interview qui disaient que Yann et lui avaient beaucoup flirté. J'ai imaginé la réaction de Martin. Mais rassurez-vous, je compte bien écrire une fin heureuse pour notre Bartheill.
Pairing : M/M
Yann Barthès/Martin Weill
Ça le tuait d'être loin. Loin de ses amis. De sa famille, la vraie puis celle du coeur aussi. Surtout celle du coeur. L'équipe qui était devenue au fil des ans un pilier si important dans sa vie. Hugo, Etienne, Eric, Quentin... et surtout Yann.
Ces quelques minutes de direct avec lui, il les attendait tellement. Voir son patron, entendre sa voix. Voir ses yeux rieurs, pétillant de joie de vivre, leurs échanges vifs et taquins. Il vivait pour ces moments.
Depuis les remous de l'année dernière, ils s'étaient considérablement rapprochés. Petit à petit, le
lien qui les unissait déjà auparavant s'était resserré. Ils avaient toujours été proches mais avant
son départ pour les États-Unis, un trouble s'était installé entre eux. Une ombre chaude enveloppait
chacun de leurs échanges, de leurs regards. Elle se faisait sentir derrière chaque mot, chaque
frôlement, comme une promesse.
Martin n'avait jamais rien tenté. La peur du rejet se faisait trop forte. La crainte de briser un
équilibre si parfait. Pas seulement entre Yann et lui, mais au sein même de l'équipe.
Seulement, là, à un océan d'écart, Martin était jaloux. Il ne l'aurait pas imaginé, pas à ce point en
tout cas. Yann a avait toujours été plutôt charmeur avec ses invités. Le jeune homme savait que
c'était une des tactiques de son aîné pour vaincre sa timidité et mettre ses invités à l'aise. Mais là
c'était différent.
Le reporter ne s'attendait pas à ça en regardant l'émission du jour sur son
ordinateur. Impatient de revoir les yeux malicieux du plus vieux et ses mimiques si attendrissantes,
il ne s'attendait pas au coup de poignard qui ne voulait plus laisser sa poitrine en paix depuis.
Depuis de longues minutes, il assistait impuissant à l'interview de ce Jeremy par son présentateur,
il subissait les regards enjôleurs si plein de sous-entendus, les allusions à peine voilées. Déjà sur
Twitter les réactions des internautes stupéfaits laissaient entendre qu'il n'était pas le seul à voir
que quelque chose semblait se former sous ses yeux. Mais il était bien le seul à qui ça faisait aussi
mal. Chaque rire, chaque regard le tourmentait.
Mais le pire, c'était l'impuissance. Le regret. "Et si j'étais resté. Et si j'avais tenté, juste une fois?"
Il avait failli. Le soir où ils avaient fêté leur départ de Canal +. La fin d'une ère. Ils s'étaient
retrouvés seuls dans un bureau là-haut dans la tour, à regarder le panorama une dernière fois.
Seuls, coude à coude, penchés sur la fenêtre, légèrement grisés par l'alcool, un peu, et par la
tristesse et la mélancolie aussi, beaucoup, ils s'étaient rapprochés. Yann sentait encore la cigarette qu'il venait d'éteindre. Il était venu fumer tranquille, pour expirer la fumée et le chagrin. Martin l'avait suivi comme toujours, aimanté. Leurs souffles s'étaient mélangés, leurs regards s'étaient perdus l'un en l'autre et leurs lèvres s'étaient approchées doucement. Martin avait senti les battements de son coeur s'accélérer dans sa poitrine.
Mais ils avaient été interrompus par Laurent qui lui aussi ne pouvait pas se passer de Yann
pendant bien longtemps. Pour des raisons que Martin croyait être assez proches des siennes.
Il avait ravalé sa déception et tout avait continué comme si de rien était. Pourtant il aurait juré que
les regards de son patron en sa direction s'étaient fait plus présents, plus intenses aussi. Il avait
cru déceler des indices dans ses "Tu es mon héros Martin" ou "But you are special Martin" qui
avaient ponctué leurs derniers directs, le laissant le souffle court et les joues rougies.
Mais il fallait croire qu'il s'était trompé. En voyant les yeux de Yann briller, fixés dans lesyeux tout aussi bleus de son invité, il eut la terrible sensation d'avoir laissé passer sa chance.
Fin de la première partie
PS j'espère que ça vous a plu. La suite arrive bientôt. Fear not for the Bartheill.:)