Rendez-vous avec Kyousuke
C'était aujourd'hui que moi et Kyousuke avions choisi de sortir. Natsumi-san en avait encore trop fait : assise sur ma chaise roulante dans une robe longue à dentelle blanche avec des sandales assorties, j'attendais devant la barrière, accompagnée d'un Hakuryuu visiblement irrité.
Il me fixait pendant quelques secondes avant de détourner le regard. Je cachais mon œil droit de ma main.
Koujirou : Comme je le pensais ça fait bizarre hein ?
Natsumi-san m'avait également prêtée une barrette à fleurs blanches qu'elle utilisa pour dégager mon éternelle mèche, révélant mon deuxième œil allant du bleu au rouge, accentuant le vairon de mes yeux, l'autre étant du orange au violet.
Hakuryuu : Ça n'a rien à voir avec toi ! C'est juste que... Tu fasses autant d'effort pour Tsurugi... Ça m'énerve. Et puis... C'est la première fois que... Je te regarde dans les yeux, en quelques sortes...
Il rougit à la dernière phrase. Je lui offris un sourire tendre et il se detourna de moi et remarqua Kyousuke.
Hakuryuu : Tu es en retard Tsurugi !
Kyousuke : Je suis en avance Bakakuryuu*!
Hakuryuu commença sa riposte mais Kyousuke l'ignora : il se mit à son tour à me fixer. Je mis à rougir. Cette fois c'est moi qui detourna le regard.
Koujirou : Bonjour Kyousuke, on y va ?
Kyousuke : Ah oui. À plus tard Hakuryuu.
Hakuryuu : Ouais à plus.
Kyousuke se plaça derrière moi et se mit à pousser la chaise. Je vis Natsumi-san ricaner à travers la fenêtre et soupira; nous nous dirigions vers le centre-ville.
Je n'avais aucune idée de ce que Kyousuke avait prévu. Vu que je ne pouvais plus marcher, il ne pouvait pas me proposer grand chose. À ma surprise, il m'amena à l'ouest de la rue marchande et on entra... Dans une salle d'arcade ?! Je me tournais vers lui.
Kyousuke : Comme on est plutôt limité, je me suis dit que j'allais t'emmener dans un endroit où tu n'es sûrement jamais allé, à cause du 5th sector.
J'ouvrais grand les yeux : c'est vrai que je n'étais jamais allé dans une salle d'arcade avant. Mais comment le savait-il ? Il l'avait demandé à mon père peut-être. Je ne pu m'empêcher de rougir. Il avait du beaucoup y réfléchir.
Koujirou : Merci Kyousuke. Par contre comme c'est la première fois que je viens, je ne sais pas du tout comment jouer.
Kyousuke : C'est pas un problème, je vais t'apprendre.
Il m'amena devant plusieurs des machines. Certaines se jouent seul ou à deux. Kyousuke est étonnamment bon à chacun de ses jeux. Si ce n'était pas pour le football, je penserai qu'il passe tout son temps libre ici !
Mon regard fut attiré par un loup en peluche dans la machine à pinces. Sans dire un mot, Kyousuke glissa une pièce dans la machine et me sourit. Je pris donc mon temps pour attraper la peluche, coacher par Kyousuke ; c'est donc avec une peluche de loup noir que je quittais la salle d'arcade avec lui.
À ma surprise, Kyousuke m'amena à la tour d'Inazuma. Je le regardais dans l'incompréhension, après tout, je ne pouvais pas monter la tour. Et là, je fus encore plus surprise : Kyousuke me pris telle une mariée et monta la tour lentement en faisant attention à ne pas me lâcher. Je pouvais voir qu'il rougissait mais je ne lui en tins pas rigueur; j'étais dans le même état. Je suis sûr qu'il avait agit sans vraiment y réfléchir. Nous montions en silence, arrivés en haut il m'asseya sur le bord de la plate-forme, puis s'asseya à mes côtés. Il y eu un court silence avant qu'il ne prenne la parole.
Kyousuke: Il y a quelque chose qui me tracasse depuis un moment...
Koujirou : ?
Kyousuke : À propos du jour de la finale.
Je voyais où il voulait en venir.
Kyousuke : Lorsque j'ai quitté ta chambre ce jour-là, j'ai rencontré une femme extrêmement étrange qui voulait te voir. Est-ce que...
Koujirou : Oui, c'était bien ma mère.
Il y eu un nouveau silence.
Koujirou : Elle était venue m'emporter avec elle.
Kyousuke fut extrêmement surpris. Je pouvais comprendre. Jamais une personne normale ne serait allée voir son enfant, qu'elle a abandonné des années auparavant, à l'hôpital dans l'unique but de le récupérer. Aucune personne normale du moins.
Koujirou : Ma mère n'est pas quelqu'un de normal. Si elle est venue, c'est qu'elle avait un objectif bien précis...Mais elle y a renoncé, pour le moment.
Kyousuke : Sinon tu ne serais plus là.
J'acquiésçais.
Koujirou : Elle a dit qu'elle le donnait un sursis et a remis partiellement mon corps en marche.
Kyousuke : Comment a-t-elle pu faire ça ?
J'hésitais à répondre. Comment dire à la personne que tu aimes que ta mère n'est pas humaine et que par défaut toi non plus ?
Voyant mon hésitation, Kyousuke abandonna sa question. Je l'en remerciai et nous continuions de discuter le temps que le ciel s'assombrisse. Je mangeais chez Kyousuke, Yuuishi était à la maison ce week-end ainsi que les parents de Kyousuke. J'étais nerveuse. Le trac arriva à son paroxysme lorsque nous arrivâmes à la porte d'entrée. La porte s'ouvrit sur une jeune femme d'environ la trentaine, dont la forme des yeux me rappellais Kyousuke.
... : Bonsoir, tu dois être Shirayuki Koujirou-san ? Je suis Tsurugi Akemi, la mère de Kyousuke. Entrez.
Koujirou : Bonsoir et enchantée.
Yuuichi : Bienvenue Koujirou, bon retour Kyousuke.
Yuuichi a été opéré peu de temps après la fin de l'Holy Road, et reprenait lentement mais sûrement le contrôle de ses jambes. Il marchait maintenant en béquilles.
On s'installa rapidement à table; je fis donc la connaissance d'Akira-san, le père des Tsurugi, et ont eu un joyeux repas. Il commencait à se faire tard donc Akemi-san demanda à Kyousuke de me raccompagner. Quand nous arrivâmes dans la rue, Hakuryuu attendait déjà à l'entrée de la maison. J'arrêtais Kyousuke avant que l'ont soit dans son champ de vision.
Kyousuke : Il y a un problème ?
Je ne tenais plus. Je me levais de ma chaise roulante et perdis l'équilibre. Kyousuke me rattrapa par reflexe et j'en profita : je l'embrassa, chastement, sur la bouche.
Il prit un moment avant de réagir. Devenu rouge comme une tomate, je ne pus m'empêcher de rire doucement. Je le regarderai dans les yeux.
Koujirou : Merci pour cette journée Kyousuke, bonne soirée.
Je laissais Kyousuke, me remplaçais sur ma chaise et rejoins Hakuryuu. De dos, sûrement pour cacher ses rougeurs, il nous salua de la main.
Je ne sais pas si c'est la peine de préciser mais j'eus évidemment le droit à une pluie de questions de la part de Natsumi-san et Hakuryuu à peine rentrée.
Et voilà un petit avant goût de la suite et, bien sûr, je profite de la Saint Valentin pour publier. Bonnes fêtes~!
