Disclaimer : Les personnages de Miraculous appartiennent à leur concepteur, je ne fais que les emprunter le temps d'une fiction.
Le cadeau du Papillon
Chapitre 1
Adrien venait de descendre de la voiture lorsqu'il remarqua Marinette et Alya immobiles sur les marches. Les deux jeunes filles regardaient quelque chose de l'autre côté de la rue et quoi que ce soit, cela semblait exercer un attrait irrésistible sur elles.
Intrigué il tourna la tête afin de déterminer ce qui pouvait bien les intéresser à ce point mais il ne vit rien d'anormal.
Il n'y avait de l'autre côté de la rue que des bâtiments d'habitation et de commerce, rien à première vue qui puisse attirer le regard de ses deux amies.
Il vit pourtant Marinette lever la main comme si elle saluait quelqu'un et cela lui fit froncer les sourcils.
Pourquoi faisait elle cela ? Il n'y avait personne à saluer en face d'elle, du moins pour autant qu'il puisse en juger.
Il se tourna vivement dans la direction que semblait indiquer le geste de Marinette mais ne vit rien en dehors d'un rideau qui retombait mollement le long d'une vitre.
Son froncement de sourcils s'accentua.
Se pourrait il qu'elle ait vu, et salué, une personne qu'elle connaissait dans cet immeuble ?
Il devait en avoir le cœur net.
Il se composa un visage souriant et rejoignit ses deux amies.
- Bonjour. Lança t'il d'un ton détaché.
Alya lui rendit son salut immédiatement, tout en se tournant vers Marinette, le sourire aux lèvres.
Une fois de plus leur amie se mit à bafouiller et Alya l'encouragea mais sans réussir à tirer des propos intelligibles à la jeune fille aux couettes.
Adrien la regarda avec affection, même si elle était parfois maladroite et avait du mal à s'exprimer en sa présence, elle était tout de même adorable. Pas autant que Ladybug bien sur, personne ne pouvait rivaliser avec son héroïne, mais Marinette était tout de même une fille à part, qu'il appréciait énormément.
Elle avait tellement de talents. Elle était si forte elle aussi à sa manière, lorsqu'elle ne lui adressait pas la parole bien entendu, il ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer.
Il n'osa pas leur demander ce qu'elles regardaient avant qu'il n'arrive près d'elles, cela aurait été assez indiscret de sa part, mais il se jura de faire plus attention une prochaine fois.
Il tenait à découvrir qui Marinette pouvait bien saluer.
Tandis que les deux jeunes filles montaient les marches il s'attarda un peu, espérant que le rideau s'ouvre à nouveau et que la personne se montre.
Ses espoirs furent déçus, le rideau ne bougea pas d'un centimètre et nul ne se profila derrière la vitre.
Il fut par contre obligé de courir pour rattraper son retard, il s'était un peu trop attardé sur les marches et la sonnerie avait déjà retentit lorsqu'il passa la porte de la salle de classe, ce que leur enseignante ne manqua pas de souligner et qui lui valut quelques mots de remontrance qui le firent rougir.
Il se glissa avec embarras à sa place et Nino le poussa du coude.
- Mec, si tu arrives à te perdre dans les couloirs il faut me le dire, je resterai avec toi. Lui glissa son ami avec une pointe de malice.
L'enseignante ne manqua pas l'échange et adressa une remarque acerbe à Nino sur les vertus du silence qui fit rire Chloé.
Pour elle leur professeur préféra ne rien dire ce qui désola Adrien et fit murmurer plusieurs autres élèves tandis que Chloé se rengorgeait, très fière d'être laissée en paix.
- Comme si nous ne savions pas qu'on ne lui dit rien à cause de son père. Murmura Alya à l'oreille de Marinette.
Chloé l'entendit et se dressa d'un bond, le bras levé.
- Madame ! Il y a Alya Césaire qui se moque de moi ! Lança t'elle.
Cette fois l'enseignante décida de ne pas intervenir, elle continua à écrire au tableau comme si de rien n'était.
- Madame ! Insista Chloé.
- Asseyez vous mademoiselle Bourgeois, que je puisse faire cours. Répondit leur enseignante.
- Mais... se risqua à dire Chloé.
- Je n'ai rien entendu qui soit de nature à perturber mon cours, en dehors de vos interventions, c'est pourquoi je vous le demande une dernière fois, asseyez vous. Déclara madame Bustier d'un ton ferme.
Chloé se laissa choir sur son banc, le visage boudeur.
Madame Bustier fut interrompue par l'arrivée d'un homme inconnu et du principal qui lui firent signe de les rejoindre et discutèrent quelques minutes avec elle sur le pas de la porte, trop loin des élèves pour que ces derniers puissent entendre quoi que ce soit, ce qui intrigua au plus haut point les adolescents.
Ils ne savaient pas ce qu'il se passait, mais cela était sans doute important, il était rare que le principal se déplace en personne jusqu'à une classe.
Finalement le trio se déplaça de manière à être visible et audible par toute la classe et monsieur Damoclès prit la parole.
- Mes chers enfants, notre établissement ayant été plusieurs fois la cible d'attaque du Papillon, il a été décidé qu'il était nécessaire de mettre en place une cellule de maintien psychologique, dont monsieur Poirier ici présent sera le responsable. Si vous éprouvez le besoin de vous confier ou que vous avez des questions, il sera disponible pour vous entendre et vous aider.
Un silence lourd retomba sur la classe.
Aucun des élèves présents n'avait vraiment envie d'aborder le sujet, avec un psychologue ou avec qui que ce soit.
La plupart préféraient ne plus penser du tout à ce qu'il s'était passé et ceux qui y pensaient encore n'avaient pas la moindre envie d'en parler.
Adrien baissa les yeux sur son bureau tandis que Marinette fixait monsieur Poirier avec une certaine angoisse.
Tous deux avaient les mêmes craintes en cet instant précis.
Un psychologue était sans nul doute possible une personne capable de décrypter les sentiments des gens en observant leurs attitudes, en écoutant leurs propos, qu'est-ce que cet homme pourrait bien découvrir en les observant eux ?
Était il en mesure de percer leur secret ?
Adrien en doutait fortement, mais Marinette elle avait très peur que cela ne soit possible.
Monsieur Poirier ne fut pas vraiment surpris du silence qui suivit la présentation du principal, ce n'était pas la première fois qu'il intervenait dans un établissement scolaire après un événement traumatisant et il savait par expérience qu'il n'y avait rien de plus méfiant qu'un adolescent, à plus forte raison un adolescent traumatisé.
Dans un premier temps il allait devoir les laisser s'habituer à sa présence, il reprendrait contact avec eux lorsque quelques jours se seraient écoulés.
Il remercia madame Bustier et monsieur Damoclès, adressa un sourire aux élèves et quitta la classe en compagnie du proviseur afin de se rendre dans la suivante.
Madame Bustier accorda quelques instants aux élèves pour se reprendre puis recommença la leçon interrompue.
A la fin des cours Marinette se hâta vers la sortie, elle avait très envie de rentrer chez elle afin de faire le point avec Tikki sur la situation et de discuter de cette histoire de cellule psychologique.
Elle avait le pénible sentiment que cela allait être une source de problèmes à l'avenir.
Elle n'était visiblement pas la seule que l'information perturbait, elle croisa plusieurs groupes d'élèves qui semblaient tout aussi alarmés qu'elle.
Ce fut en soupirant qu'elle parvint enfin aux marches.
Avant de partir pour la boulangerie elle se tourna instinctivement vers l'immeuble qu'elle avait pris l'habitude d'observer depuis quelques jours.
Elle le fit le cœur un peu battant.
Pourvu que...
Oui ! Il était là ! Immobile et attentif derrière la vitre. Lorsqu'il se rendit compte qu'elle le regardait il leva la main pour lui adresser un petit signe timide puis laissa retomber le rideau et disparut à sa vue.
Marinette soupira.
Cela faisait à peine trois jours qu'elle avait réalisé qu'il y avait quelqu'un qui observait le collège.
Au début elle avait seulement eu la sensation d'être observée et avait cru qu'elle se faisait des idées, mais avec le temps, cette sensation persistant elle avait commencé à chercher du regard ce qui pouvait bien lui donner cette impression et c'était là qu'elle avait fini par le voir.
Un garçon de leur âge, avec des cheveux blonds très pâles un peu trop longs et de grands yeux clairs à la couleur indéfinissable de là où elle se tenait.
Il se tenait derrière l'une des grandes fenêtres d'un bâtiment tout proche et il semblait observer ce qu'il se passait près du collège.
Lorsqu'il avait réalisé qu'elle l'avait remarqué il avait rougi, ce qui avait amené un peu de couleur sur ses joues, et il avait laissé retomber le rideau qu'il tenait.
Depuis ce jour Marinette n'arrivait plus au collège sans tourner la tête vers les fenêtres de l'immeuble et au second jour elle s'était risqué à lui faire un signe de la main.
Elle ne risquait rien à le faire après tout, il était loin d'elle, comme prisonnier de l'immeuble, il ne pouvait pas s'en prendre à elle.
Elle avait continué et ce soir là il venait enfin de lui répondre. Timidement certes, mais il avait fini par lui faire un signe lui aussi.
Elle prenait cela pour un encouragement.
Elle devait bien s'avouer qu'elle était intriguée par ce garçon à la peau si claire qu'elle en semblait blanche et au corps plus mince encore que celui de Nathaniel qui n'était pourtant pas très épais.
Pourquoi n'allait il pas en cours comme eux ? Il semblait avoir leur âge, il aurait du être en classe lui aussi.
Peut être que ses parents, comme le père d'Adrien, ne tenaient ils pas à ce qu'il sorte de chez lui. Il y avait vraiment des parents bien trop protecteurs.
Elle ne pouvait pas dire qu'il l'attirait, elle ne pouvait pas voir ses traits assez distinctement pour dire s'il était ou non séduisant, et elle ne savait rien de lui, mais il lui faisait de la peine.
Il y avait quelque chose de terriblement triste qui se dégageait de lui, de son maintien. Il lui donnait l'impression d'être seul au monde, plus encore que ne l'avait fait Adrien à son arrivée en classe.
Adrien était plein de vie, remuant et joyeux, tout ce que ne semblait pas être le garçon inconnu qu'elle ne voyait qu'immobile et attentif derrière une vitre.
Elle se souvint qu'elle devait parler avec Tikki et fila à toutes jambes pour rattraper son retard.
Elle ne vit pas qu'Adrien se tenait à quelques pas de l'endroit où elle s'était tenue et qu'il fixait lui aussi l'immeuble en fronçant les sourcils.
A suivre
Franchement, je ne sais pas du tout où je vais avec cette histoire, ni si je vais la poursuivre longtemps. C'est un sujet que je trouve assez angoissant (mais bon je suis d'une nature angoissée donc ça ne veut pas dire grand chose). On va bien voir. En tout cas, elle va aborder des sujets qui me sont chers, à savoir la jalousie, la solitude, l'isolement et le manque de communication. Des sujets douloureux malheureusement devenus banals à l'heure actuelle. Le monde et les gens sont de plus en plus égoïstes.
