(Point de vue de Vanitas)
Vanitas était allongé sur le lit étonnament élevé et en bon état que sa cellule proposait. Il se serait attendu à quelque chose s'approchant plus de la couchette décrépite que du lit, mais il avait été agréablement surpris, et ç'avait été la seule chose agréable dans cette histoire. L'autre lit était encore vide, et il en était plutôt content. Il ne savait pas ce qu'il aurait fini par infliger à un codétenu, après des jours de captivité ensemble. À part ça, la cellule ne comportait qu'une étroite fenêtre, mais elle avait au moins un avantage : une petite salle de bain. Celle-ci était séparée de la cellule par une solide porte de fer agrémentée d'une grille permettant aux geôliers qui éventuellement entreraient dans la cellule de vérifier que le prisonnier était encore bien là. La porte était en fait semblable en tout point à celle qui retenait Vanitas prisonnier, excepté qu'elle ne se verrouillait pas. Vanitas supposait que ça pouvait être utile pour les geôliers en cas d'urgence.
Vanitas restait donc sur son lit, pensant à tout et à rien. Il pensa à son ancien maître, Xehanort, qui l'avait abandonné alors qu'il avait échoué à fusionner avec Ventus. Bizarrement, cet échec puis l'abandon qui avait suivi ne lui faisaient ni chaud ni froid. Il ne savait même plus ce qu'il voulait faire à présent. Pas qu'il ait beaucoup de possibilités en étant enfermé ainsi, mais même en s'imaginant hors de cette prison, il n'arrivait pas envisager quoi que ce soit. Son existence n'avait plus aucun but à présent. Il avait voulu être entier, mais maintenant, Ventus avait disparu, ce qui rendait la chose impossible...
Son esprit se remémora les raisons qui l'avaient fait atterrir dans cette pièce, enfermé comme il l'était : en tant que porteur de Keyblade, il possédait sur les gens normaux un pouvoir non négligeable, comme tous les autres porteurs. Cependant, à cause de cette injustice, les non-porteurs de Keyblade avaient commencé à se rebeller, et étant considérablement plus nombreux que les porteurs, ils avaient réussi à en enfermer beaucoup. En plus de cela, Vanitas ne savaient pas comment, mais ils avaient mis en place autour de la cellule un genre de sortilège empêchant aux captifs de faire usage de tous types de magie, y compris invoquer une Keyblade. Ainsi, les geôliers de Vanitas avaient dû laisser dans la cellule des habits de rechange, car ils savaient que sa tenue actuelle était générée par le pouvoir des ténèbres, une forme de magie. Si Vanitas décidait de l'enlever pour se laver, ce qui arriverait certainement, il ne serait plus en mesure de les faire apparaître de nouveau, d'où l'utilité d'habits de rechange. Il ne tenait pas à finir sa vie nu, en plus de la finir en prison.
Vanitas était donc en train de se demander combien de temps il tiendrait avant de se doucher, car il devait avouer qu'il appréciait assez sa tenue ténébreuse, quand il entendit des voix qui venait du bout du couloir, à une quinzaine de mètres de là. Il parvint à capter des bribes de leur conversation :
-...difficile, celle-ci...
-... fille... Maître !
-Oui, ...bleus ! Ça peut pas être naturel !
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les phrases que Vanitas percevait se faisaient plus complètes :
-...vient de la Contrée du Départ, il y en avait trois, mais elle était la seule qu'il restait.
Quoi ? La Contrée du Départ ? Mais c'était de là que venait Ventus !
-"Il y en avait trois, mais elle est la seule qui reste" ? Ce n'est quand même pas... murmura Vanitas en se redressant. Il était soudainement très conscient du lit inoccupé de la cellule.
-Il reste une place dans cette cellule, dit une voix lorsque les pas s'arrêtèrent.
Devant la cellule de Vanitas.
La porte s'ouvrit avec force cliquetis et claquements de la clé dans la serrure, et un homme armé d'une épée entra, son arme en avant dans une posture défensive.
-Ne bouge pas ! Cria-t-il à l'intention de Vanitas, la peur peinte sur son visage vulgaire, avant de se décaler pour laisser entrer le reste du groupe.
Le jeune homme lui répondit par un regard méprisant, avant de reporter son attention sur les autres hommes qui entraient à présent. Il se figea lorsque ses yeux tombaient sur ce qu'il avait redouté : le corps évanoui d'une jeune fille aux cheveux bleus, qu'un des hommes portait sur son épaule.
Aqua. C'était Aqua. Elle, avec qui Vanitas avait par trois fois croisé le fer. Il avait bien été obligé d'admettre qu'elle n'était pas n'importe quelle porteuse de Keyblade. Elle était puissante, et l'avait égalé à chacun de leurs combats.
L'homme qui la portait la posa sans ménagement sur le lit vide, où elle resta inanimée, le visage tourné en direction de Vanitas qui la regardait, impassible, tâchant de dissimuler sa stupéfaction. Ceci fait, les geôliers quittèrent sans traîner la cellule et le laissèrent là, sans rien lui dire de plus.
Il observa Aqua en plissant les yeux sous son masque. Un sourire sarcastique étira ses lèvres. En fin de compte, toute cette histoire pourrait bien se révéler très intéressante.
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Il décida qu'il ne bougerait pas de son lit jusqu'à ce qu'elle se réveille. Il avait hâte de voir sa réaction, elle qui le détestait de tout son petit cœur pur et lumineux. Mais lui, il ne la détestait pas, au contraire. Des trois élèves d'Eraqus, elle était de loin la plus intéressante et la plus puissante, la seule qu'il aurait été en mesure de respecter un tant soit peu, si tant était qu'il eût du respect pour quiconque. Bien sûr, jamais il ne le lui dirait. Elle pourrait penser qu'elle pouvait le rendre meilleur. Elle avait tendance à voir le bien en chacun, et il trouvait ça naïf et stupide.
Les deux autres élèves, Ventus et Terra, étaient juste pathétiques, ils n'avaient aucune détermination ni force de caractère. Vanitas avait du mal croire que Ventus et lui avaient un jour été la même personne. Il était tellement gamin et faible, c'était ridicule. Quant à Terra, il n'était qu'une brute incapable de réfléchir convenablement. Bref, seule Aqua était digne d'intérêt, surtout que Vanitas, bien qu'il ait longtemps essayé d'ignorer cette pensée, la trouvait plutôt agréable à regarder, et s'était souvent dit que, si par un quelconque hasard, dans l'intérêt, bien sûr, du plan qu'il suivait avant, il avait eu à la capturer, il aurait eu quelques projets amusants pour elle. Et à présent elle était là, sans aucun pouvoir magique, sans même la capacité d'invoquer sa Keyblade. Sans défense. Car il était évident que Vanitas la surpassait dans un domaine au moins : la force physique.
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Au bout d'un moment, un léger bruit s'échappa des lèvres d'Aqua, une sorte de gémissement, qui fit revenir Vanitas à la réalité. Il la fixa, en attente d'un nouveau signe indiquant qu'elle était consciente. Les sourcils de la jeune fille se froncèrent, alors même que ses yeux étaient toujours fermés, puis sa main droite bougea légèrement. Enfin, ses yeux s'ouvrirent.
(Point de vue d'Aqua)
La première chose qu'Aqua ressentit en se réveillant fut la douleur qui la lançait à l'arrière de son crâne.
-Hmmph, gémit-elle lorsqu'elle se redressa à grand peine, passant sa main sur la bosse qui décorait maintenant son cuir chevelu.
Elle se figea. En face d'elle, sur un autre lit, se tenait une personne douloureusement familière.
Vanitas.
-Toi ?! S'exclama-t-elle, n'en croyant pas ses yeux. Mais que faisait-il là ?
D'ailleurs, où se trouvait-elle ? Elle jeta un rapide coup d'œil autour d'elle, refusant de se laisser distraire de Vanitas. Elle se trouvait dans une petite cellule. À cette vue, les souvenirs des derniers événements affluèrent. Elle se trouvait aux Jardins Radieux quand elle s'était faite attaquer par importante groupe de civils qui, prétendant vouloir "rétablir la justice", l'avaient assommée.
La voix de Vanitas la fit revenir au présent :
-La même chose que toi, j'imagine. Tu es stupide ou quoi ?
Toujours le même ton méprisant, la même voix sombre et traînante. Aqua aurait pu la reconnaître entre mille.
Fusillant Vanitas du regard, elle tenta de se lever, mais perdit l'équilibre, encore un peu étourdie. Bien entendu, il avait tout vu et émit un reniflement méprisant. Aqua invoqua alors sa Keyblade, histoire de lui rappeler à qui il avait affaire. Ou plutôt, elle tenta, car sa main resta absolument vide. Stupéfaite, elle porta sa main au niveau de son regard, ne croyant pas ce qu'il se passait.
-Laisse tomber, lança Vanitas, on ne peut rien faire ici, ni magie, ni ténèbres, ni Keyblade.
-Que... Commença Aqua, un peu dépassée par les évènements.
Tout d'un coup, une bouffée de panique l'envahit. Ni magie, ni Keyblade... Ici, elle était totalement impuissante. Elle savait très bien que sa force physique n'avait jamais été son meilleur atout. Se gardant bien de laisser ses émotions transparaître, elle lança un regard à Vanitas. Elle vit les muscles saillants clairement apparents sous sa tenue moulante. Elle n'avait aucune chance dans un combat à mains nues contre lui. Aurait-il pensé à la même chose ? Il portait toujours son masque, empêchant Aqua de savoir à quoi il pouvait penser.
-Je te dérange ? S'enquit-il d'un ton narquois, sentant le regard de la jeune fille s'attarder sur lui.
Jurant intérieurement, Aqua se détourna. Elle avait dû le fixer trop longtemps.
Le silence s'installa dans la pièce. Mal à l'aise, Aqua remua sur son lit, ne sachant que faire. Elle était anxieuse. Cette promiscuité avec Vanitas, qui était en quelque sorte son ennemi intime, la rendait affreusement nerveuse. Il pouvait très bien la tuer dans son sommeil... Ou pire. Elle frissonna. Elle préférait éviter de penser à cela.
Au bout d'un moment, Aqua décida, pour s'occuper quelques instants, d'aller voir ce qu'il y avait derrière la porte qui se trouvait près du lit de Vanitas. Elle se leva et de dirigea donc dans cette direction, prenant garde de ne pas perdre de nouveau l'équilibre comme elle l'avait fait plutôt.
-Qu'est-ce que tu fais ? Lança soudain Vanitas.
-Qu'est-ce que ça peut te faire ? Répondit Aqua, agacée.
Elle décida de continuer son chemin, mais Vanitas, d'un enchaînement de mouvements fluides, se retrouva en face d'elle, lui barrant la route vers la porte. Interloquée, Aqua se figea. Mais qu'est-ce qu'il lui voulait ?
-C'est ma cellule, je te rappelle, précisa Vanitas d'un ton hautain.
-Oui, eh bien maintenant, c'est aussi la mienne.
-Ah oui ? Je ne pense pas, renchérit le jeune homme. En tout cas, je ne te laisse pas passer.
-Vanitas.. commença Aqua d'un ton menaçant, si tu ne t'écartes pas tout de suite, je...
Elle se tut. Cette menace était inutile, elle ne pouvait rien lui faire, elle le savait très bien. Vanitas éclata de son rire sombre, qu'elle avait si souvent entendu auparavant. Il fit un pas vers elle, réduisant l'écart qui les séparait.
-Qu'est-ce que tu vas faire, si je ne m'écarte pas, Aqua ? demanda-t-il d'une voix mi-amusée, mi-menaçante, qui fit se crisper la jeune fille.
Il s'avança encore d'un pas, puis de deux. Il la dominait bien d'une tête. Aqua recula à mesure qu'il avançait.
-Je.. fit-elle, avant de sentir le mur froid derrière elle.
Réalisant qu'à sa droite se trouvait le pied de son lit, qui lui arrivait bien à la taille, et qu'à sa gauche et derrière elle s'élevait les murs de la cellule, un nœud de panique remua son estomac. Elle était coincée. Les battements de son cœur s'accélérèrent.
-Ne m'approche pas, ordonna-t-elle, mais son injonction ne contenait pas l'autorité qu'elle avait tenté d'y insuffler. Sa voix était tremblante.
Vanitas lui répondit d'un ricanement traînant, qui envoya des frissons le long de l'échine d'Aqua. Elle plissa ses yeux, tentants de percer l'opacité du masque du jeune homme, en vain. Celui-ci avait encore réduit la distance qui les séparait, se retrouvant beaucoup trop proche d'Aqua au goût de la jeune femme. Son visage levé n'était qu'à une dizaine de centimètres de la surface du masque, et leurs poitrines se touchaient presque, si bien qu'Aqua osait à peine respirer.
La dominant de toute sa hauteur, Vanitas leva le bras et Aqua ferma les yeux et baissa la tête, anticipant la douleur qui ne manquerait pas de venir lorsqu'il la frapperait.
Pendant quelques instants d'incertitude il ne se passa rien. Puis, à sa grande surprise, elle sentit la main gantée de Vanitas prendre doucement son menton et relever son visage. Surprise, elle rouvrit les yeux, retenant sa respiration, et ne vit rien d'autre que la surface lisse du masque de Vanitas. Celui-ci fit glisser, avec toujours autant de douceur, ses doigts le long de la joue de la jeune femme, puis suivit sa mâchoire et s'arrêta à la base de son coup. Aqua frissonna. Le contact la dégoûtait, mais elle se retint de le montrer, tâchant de rester impassible.
-Aqua... Dit doucement Vanitas, le timbre sombre de sa voix donnant au nom une sonorité étrange.
Sa deuxième main se posa sur l'épaule droite d'Aqua et descendit d'une manière presque caressante le long de son bras jusqu'au poignet. Aqua ne comprenait pas ce qu'il se passait, et cela l'effrayait encore plus. Vanitas était censé être violent, méprisant, cruel, mais pas doux. Il se pencha encore vers elle et son masque frôla la joue d'Aqua lorsqu'il s'approcha de son oreille droite. La jeune femme détourna la tête, tentant de s'écarter le plus possible du jeune homme.
-V-Vanitas, qu'est-ce que... Bégaya-t-elle.
Soudain, la main de Vanitas qui était posée sur la gorge d'Aqua se serra brutalement et pressa le cou d'Aqua contre le mur. Celle-ci émit un petit cri de surprise et de douleur lorsque sa tête heurta durement le mur, l'étourdissant. Son poignet subit le même traitement.
-Lâche-moi ! Glapit Aqua, tentant d'échapper à l'emprise de Vanitas.
Celui-ci serra un peu plus la gorge d'Aqua et plaqua son avant-bras contre le torse de la jeune femme, l'empêchant de s'écarter du mur. Aqua se sentait respirer de plus en plus fort pour essayer de trouver de l'air qui semblait se faire toujours plus rare.
Brusquement, alors qu'Aqua était sur le point de tourner de l'œil, Vanitas desserra ses doigts de la gorge de la jeune femme, la maintenant tout de même plaquée contre le mur. Aqua, trop affaiblie à présent pour résister, se sentait comme un fragile oiseau entre les griffes d'un prédateur qui jouait avec elle. Un prédateur qui pouvait la tuer à chaque instant.
Depuis son esprit embrumé par le manque d'oxygène, elle entendit un chuintement presque imperceptible. Tournant légèrement la tête, elle aperçut des mèches de cheveux d'un noir profond, ébouriffées et pointant dans tous les sens.
Vanitas avait retiré son masque. Elle tenta de voir le visage du jeune homme, mais celui-ci l'en empêcha, lui rappelant d'une pression de ses doigts sur la gorge d'Aqua que c'était lui qui contrôlait la situation.
-Ne bouge pas, susurra Vanitas à l'oreille d'Aqua.
Celle-ci sentit son souffle lui caresser l'oreille. Elle frémit. Elle ressentait une intense tension, qui envahissait chaque parcelle de son corps. Elle se sentait faible, dominée, impuissante. En fait, elle était à sa merci. C'était une sensation absolument terrifiante.
Comme lisant dans ses pensées, Vanitas prit de nouveau la parole :
-Tu n'es rien, Aqua.
Sa voix était sombre comme le ciel avant un orage. Lourde de menaces.
-Ici, tu es insignifiante. Impuissante. Tu le sais comme moi. Tu penses que parce que tu es une gentille fille, je ne te ferai pas de mal ? Que parce que nous sommes tous les deux enfermés, on va se serrer les coudes ?
Il eut un reniflement de mépris et ses doigts s'enfoncèrent dans le poignet d'Aqua, qui gémit. Elle retint difficilement des larmes de rage et de peur.
-Comme si on était amis ? Ajouta-t-il, le dernier mot exprimant un clair dégoût.
Il recula, permettant à Aqua de voir enfin son visage. Elle ouvrit de grands yeux, le souffle coupé. Elle se rendit compte qu'inconsciemment, elle s'était attendue à ce qu'il soit laid. Peut-être l'avait-elle même espéré, comme une vengeance mesquine de tout ce qu'il leur avait fait subir, à elle et à Ventus.
Mais ce n'était pas le cas. Loin de là, même. Vanitas était beau. Mais pas simplement d'une beauté agréable à regarder. C'était une beauté profonde, menaçante, hypnotisante.
Bien sûr, s'il avait fallu qu'elle le décrive, elle aurait pu dire qu'il avait un nez parfait, ou encore que son visage était harmonieux, car c'était vrai. Mais ça n'aurait pas suffi. Ses yeux, en grande partie, faisaient sa beauté. Ils étaient d'un jaune doré profond, comme taillés dans l'ambre même, et son regard était d'une intensité telle qu'Aqua n'en avait jamais vu. Ses cheveux noirs corbeau pointant en tout sens faisaient également sans aucun doute une grande part de ce qui le rendait attirant.
Vanitas la gratifia d'un sourire narquois et dans ses yeux, Aqua crut déceler, enfouie profondément sous l'intense et violent feu qui les animait, de la fierté.
-Tsk, fit-il, méprisant. Surprise ?
Le regard que lui rendit Aqua était presque suppliant, et elle se détesta pour cela. Elle qui avait toujours lutté, ne s'était jamais laissée faire, lançait des regards suppliants ? Que s'était-il passé pour qu'il en soit ainsi ?
Bien sûr, la réponse était plus qu'évidente. Elle avait toujours eu la magie et sa Keyblade pour se défendre. Elle avait cru que ça suffirait. Maintenant, elle regrettait de n'avoir jamais accordé plus d'importance au combat à mains nues. Comment avait-elle pu être assez stupide et imprudente pour ne pas envisager qu'un jour, quelqu'un trouverait un moyen de l'empêcher d'utiliser sa Keyblade et sa magie ? Je suis si stupide !
Mais tous ces regrets ne l'empêchaient pas d'être là, à la merci de Vanitas qui la tenait entre ses griffes. Celui-ci fit courir ses yeux sur la jeune femme, de la tête aux pieds. Ce regard fit frissonner Aqua. Elle avait l'impression que là où Vanitas dirigeait des iris dorés, il laissait une trace à la fois glaçante et brûlante.
Avec un ricanement, il la lâcha finalement. Aqua se retint avec peine de se laisser glisser au sol lorsqu'une grande partie de la tension s'envola en même temps que le contact de Vanitas. Mais elle ne voulait pas lui montrer plus de ses faiblesses, et par dessus tout, elle devait rester sur ses gardes. Après tout, il était encore très proche d'elle. Elle lui lança un regard de crainte, mais qu'elle espérait aussi avoir rempli de défi. Si ce genre d'événement ce reproduisait, elle était décidée à ne pas se laisser faire. Facile à dire, glissa une petite voix dans sa tête. Aqua serra les dents et fronça les sourcils en choisissant de l'ignorer.
Le menton levé de manière arrogante, Vanitas se mit à rire. Ce n'était cependant pas un rire joyeux, au contraire. C'était un rire malveillant, et avec sa voix sombre et traînante, il faisait froid dans le dos à Aqua.
-C'est tellement amusant de jouer avec toi, Aqua. Ça l'a toujours été.
Sur ces mots, il se tourna, se dirigeant de nouveau vers son lit comme si de rien n'était.
Toujours sous le choc, Aqua resta bouche bée. Et elle allait devoir vivre avec lui tous les jours ? Le désespoir s'empara d'elle et elle sentit une larme silencieuse couler le long des joue.
